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RĂ©quisition citoyenne

La réquisition citoyenne est un acte politique militant.

Elle consiste à occuper, en le réquisitionnant pour une durée variable, un bâtiment inoccupé, afin d'en faire le quartier général et le symbole d'un mouvement de protestation.

Cette méthode s'apparente aux techniques de désobéissance civile, consistant à susciter un débat dans la société en attirant l'attention des médias sur une situation exceptionnelle et symptomatique, provoquée par une action en porte-à-faux avec la loi revendiquée, face à laquelle les pouvoirs publics se voient forcés de réagir.

La réquisition citoyenne diffère du squat dans la mesure où elle n'est pas considérée comme une solution de logement stable ni durable : son exposition médiatique volontaire la fragilise par rapport aux pouvoirs publics, qui finissent généralement par évacuer les occupants par les forces de l'ordre, vis-à-vis desquelles la résistance reste symbolique.

Sous l'angle juridique, une telle «réquisition» n'est autorisée par aucun texte et constitue donc une atteinte aux biens d'un tiers (occupation sans droit ni titre) qui peut donner lieu à des actions en justice (dont l'expulsion).

Le Ministère de la Crise du Logement

En 2006, l'association Droit Au Logement, Macaq et le collectif Jeudi Noir réquisitionnent l'immeuble du 24, rue de la Banque, face au Palais Brongniart, la Bourse de Paris. Ce bâtiment de six étages, un siège social de banque désaffecté depuis plus de trois ans, devient le Ministère de la Crise du Logement. Les occupants font appel à la mairie de Paris, afin qu'elle exerce son droit de préemption sur l'immeuble. Par ce biais, la mairie du 2e arrondissement acquiert le bien délabré. Un accord est trouvé, et les centaines de mètres carrés vacants de l'édifice sont promis à devenir des logements sociaux.

Les réquisitions citoyennes de Jeudi Noir

Hôtel Coulanges, place des Vosges, réquisitionné en octobre 2009.

À partir de cette expérience réussie, le Collectif Jeudi Noir entreprend une campagne de réquisitions citoyennes. Ces réquisitions touchent des bâtiments dont l'abandon constitue, selon le collectif, une véritable provocation au vu du manque de logements dans la capitale, et une volonté délibérée, de la part des propriétaires, de spéculer sur la valeur de leur bien — alimentant par là la bulle immobilière.

En , l'hôtel particulier du 16, rue de la Faisanderie, dans le 16e arrondissement, est réquisitionné par les militants. L'expulsion des bureaux vides depuis deux ans a lieu plus de deux semaines après l'entrée dans les lieux. Trois ans après les faits, le bâtiment est toujours vide.

En , le collectif Jeudi Noir occupe durant quelques heures les locaux du CROUS de Paris afin de protester contre le manque de combativité de cet organisme dans le domaine du logement étudiant.

En est ouverte « l'Impasse », 7, impasse Saint-Claude dans le Marais : des appartements vides depuis trente ans, un entrepôt désaffecté depuis quinze ans, des bureaux dont les derniers signes d'activité remontent à 2003. En tout, 2 500 mètres carrés en jachère au cœur de Paris. La réquisition reçoit le soutien de personnalités politiques, des démarches sont entreprises par la Mairie pour préempter les lieux. Mais la Préfecture autorise l'expulsion qui a lieu en .

« La Harpe » (rue de La Harpe, dans le quartier latin) puis La « Mauvaise Graine » (passage de la Bonne-Graine près de Bastille) sont réquisitionnées durant les six premiers mois de 2009. La réquisition du centre de soins désaffecté du CROUS, la Harpe, permet de donner un second souffle aux projets de réhabilitation oubliés depuis plusieurs années.

En , Jeudi Noir dĂ©marre l'occupation de « la Marquise Â» (l'hĂ´tel Coulanges), place des Vosges, 1 500 m2 inoccupĂ©s depuis 44 ans. Cette occupation donne lieu Ă  de forts Ă©chos dans la presse nationale et internationale, et les soutiens politiques sont nombreux pour appuyer la dĂ©marche du collectif.

Notes et références

    Annexes

    Articles connexes

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