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RĂ©gions d'Italie

Les régions d'Italie (en italien : regione — au pluriel regioni - le terme français région étant officiel en Vallée d'Aoste) constituent le premier niveau de subdivision du territoire italien, et aux régions NUTS de niveau 2 en Italie.

RĂ©gion
Regione
Administration
Pays Drapeau de l'Italie Italie
Type région administrative, région NUTS de niveau 2
pour cinq d'entre elles : région italienne à statut spécial
Division supérieure groupe de régions (usage statistique)
Division inférieure province
Nombre de subdivisions 20 (2019)
Administration Conseil régional (Consiglio regionale : pouvoir législatif)
Junte régionale (Giunta Regionale : pouvoir exécutif)
Création 1946 (régions à statut spécial)
1970 (régions à statut normal)
Localisation
Localisation de RĂ©gion
Carte des vingt régions d'Italie.

    Les régions italiennes sont au nombre de vingt. Cinq d'entre elles bénéficient d'une autonomie élargie, garantie par des statuts spécifiques. Les pouvoirs et compétences des régions sont définis par la Constitution de la République italienne (articles 114 à 133).

    Chaque région (sauf la Vallée d'Aoste) est divisée en provinces. Par ailleurs, pour un usage statistique, les régions sont regroupées en cinq groupes de régions formant les régions NUTS de niveau 1.

    Histoire

    Le Royaume d'Italie possédait des municipalités et des provinces (les mandamenti ont été supprimés en 1923, les circondari en 1927), mais les régions n'existaient pas encore en tant qu'entités territoriales. Déjà dans la seconde moitié du XIXe siècle, cependant, Pietro Maestri regroupait les provinces en « districts territoriaux » ou « compartiments » à des fins statistiques, qui étaient les précurseurs des régions italiennes d'aujourd'hui. Les compartiments n'étaient cependant que des subdivisions géographiques à des fins statistiques, sans gouvernement ni administration. Le terme "région" apparaîtra pour la première fois dans l'Annuaire statistique italien de 1912. Les "compartiments statistiques" définis par Pietro Maestri avaient une partition qui est restée presque inchangée dans la délimitation des "régions" de la Seconde Guerre mondiale, à tel point qu'il est difficile de remarquer des différences entre les compartiments de 1870 et les régions d'aujourd'hui (sauf pour les territoires non encore annexés).

    • 1946 Ă  1948 : CrĂ©ation de quatre territoires Ă  statut spĂ©cial (VallĂ©e d'Aoste, Trentin-Haut-Adige, Sardaigne et Sicile) dans le but d’éviter les mouvements sĂ©paratistes et de protĂ©ger les minoritĂ©s linguistiques.
    • 1948 : Introduction du statut des rĂ©gions dans les articles 113 et 114 de la Constitution de la RĂ©publique italienne.
    • 1963 : CrĂ©ation de la rĂ©gion Ă  statut spĂ©cial Frioul-VĂ©nĂ©tie Julienne et division de la rĂ©gion Abruzzes et Molise.
    • 1970 : GĂ©nĂ©ralisation de la rĂ©gionalisation afin de fournir un cadre adĂ©quat pour la conduite de certaines politiques publiques. 15 rĂ©gions Ă  statut ordinaire sont crĂ©Ă©es ; elles bĂ©nĂ©ficient d’un transfert de fonctions administratives de la part de l’État italien.
    • 1971 : Nouveau statut spĂ©cial du Trentin-Haut-Adige, transfĂ©rant la plupart des pouvoirs aux provinces de Trente et Bolzano, dĂ©clarĂ©es autonomes. Il entre en vigueur en 1972.
    • Loi no 142 du Nouvelle rĂ©glementation des autonomies locales : elle transfère de nouvelles compĂ©tences aux rĂ©gions dont l’établissement et la dĂ©termination des fonctions dĂ©volues aux provinces et aux communes. La loi prĂ©voit la crĂ©ation de neuf Villes mĂ©tropolitaines (Turin, Milan, Venise, GĂŞnes, Bologne, Florence, Rome, Bari et Naples) Ă  la place des provinces correspondantes, mais elle n'est pas appliquĂ©e.
    • 1999 : Élection des Ă©lus rĂ©gionaux au suffrage direct. Le prĂ©sident de rĂ©gion devient le dirigeant politique du conseil de rĂ©gion, est responsable devant l'assemblĂ©e locale, il nomme et rĂ©voque les membres de l’exĂ©cutif local.
    • 1997-1999 : Lois Bassanini (du nom du ministre les ayant prĂ©parĂ©es) : Reconnaissance du principe de subsidiaritĂ© et mise en place du « fĂ©dĂ©ralisme administratif ». Ces lois dĂ©finissent un noyau dur de compĂ©tences de l’État ; les autres compĂ©tences sont transfĂ©rĂ©es aux diffĂ©rentes rĂ©gions, qui doivent elles-mĂŞmes en transfĂ©rer une partie aux provinces et aux communes.
    • 2001 : RĂ©forme constitutionnelle : l’Italie passe d’un système oĂą les rĂ©gions ont une liste de domaines de compĂ©tences limitĂ©e Ă  un système oĂą un noyau dur de compĂ©tences est dĂ©fini, ce qui implique l’intervention des rĂ©gions dans tous les autres domaines.
    • Les villes mĂ©tropolitaines sont finalement instituĂ©es par la loi n°56 du intitulĂ©e «Dispositions sur les villes mĂ©tropolitaines, les provinces, les unions et les fusions de municipalitĂ©s» Le 1er , les villes mĂ©tropolitaines de Bari, Bologne, Florence, GĂŞnes, Milan, Naples, Rome-Capitale et Turin se substituent dĂ©finitivement aux provinces homonymes. Après les Ă©lections municipales de , Venise devient Ă  son tour une ville mĂ©tropolitaine. Enfin, par la loi rĂ©gionale n°15 du , les provinces siciliennes de Catane, Messine et Palerme sont Ă©rigĂ©es en villes mĂ©tropolitaines.

    Typologie

    En Italie il faut distinguer deux types de régions, selon le statut, c'est-à-dire la constitution régionale, qu'elles possèdent.

    RĂ©gions Ă  statut normal

    • RĂ©gions autonomes

    Créées dans les années 1970, 15 régions sont dotées d'un statut normal ou ordinaire, qui est approuvé directement par le Conseil de la Région.

    Après la réforme de la Constitution italienne de 2001, elles disposent de considérables pouvoirs en fait de législation. Toutefois leurs finances se trouvent presque entièrement contrôlées par l'État central, ce qui limite la portée de la réforme.

    Régions autonomes à statut spécial

    Cinq régions sont munies d'un statut spécial, approuvé par le parlement italien et ayant le rang d'une loi constitutionnelle. Selon l'article 116 de la Constitution italienne des formes et des conditions particulières d'autonomie sont attribuées à la Sicile, à la Sardaigne, au Trentin-Haut Adige, au Frioul-Vénétie Julienne et à la Vallée d'Aoste, selon les statuts spéciaux respectifs adoptés par loi constitutionnelle. C'est pourquoi elles ont de larges pouvoirs législatifs et une considérable autonomie financière. La Vallée d'Aoste retient 90 % de tous ses impôts, la Sicile parfois 100 %.

    Quatre régions autonomes ont été créées en 1948 : Sardaigne (avec ses minorités linguistiques sarde et catalane), Sicile (avec ses minorités linguistiques albanaise et grecque), Trentin-Haut-Adige (avec ses minorités germanophone et ladine) et Vallée d'Aoste (avec ses minorités linguistiques francophone, franco-provençale et germanophone).

    En 1963, fut créée la région Frioul-Vénétie Julienne, région à la frontière avec l'ex-rideau de fer, avec des minorités linguistiques frioulane, slovène et germanophone.

    Le cas du Trentin-Haut-Adige est particulier, parce que l'autonomie régionale a été largement transférée aux deux provinces autonomes de Trente et Bolzano. Le même article 116 de la constitution italienne précise cette disposition.

    Tableau

    Liste

    Localisation Drapeau Nom Sigle Capitale Population
    (hab.)
    Superficie
    (km2)
    Densité
    (hab./km2)
    Abruzzes
    (Abruzzo)
    ABR L'Aquila +1 316 625,
    (30/09/2017)
    +10 763, +124,
    Basilicate
    (Basilicata)
    BAS Potenza +0567 669,
    (30/09/2017)
    +09 992, +059,
    Calabre
    (Calabria)
    CAL Catanzaro +1 958 296,
    (30/09/2017)
    +15 079, +133,
    Campanie
    (Campania)
    CAM Naples
    (Napoli)
    +5 827 949,
    (30/09/2017)
    +13 590, +429,
    Émilie-Romagne
    (Emilia-Romagna)
    EMR Bologne
    (Bologna)
    +4 449 499,
    (30/09/2017)
    +22 446, +197,
    Frioul-Vénétie Julienne
    (Friuli-Venezia Giulia)
    FVG Trieste +1 215 401,
    (30/09/2017)
    +07 844, +158,
    Latium
    (Lazio)
    LAZ Rome
    (Roma)
    +5 897 965,
    (30/09/2017)
    +17 236, +332,
    Ligurie
    (Liguria)
    LIG GĂŞnes
    (Genova)
    +1 558 812,
    (30/09/2017)
    +05 416, +298,
    Lombardie
    (Lombardia)
    LOM Milan
    (Milano)
    +10 031 195,
    (30/09/2017)
    +23 863, +413,
    Marches
    (Marche)
    MAR AncĂ´ne
    (Ancona)
    +1 532 643,
    (30/09/2017)
    +09 366, +167,
    Molise MOL Campobasso +0308 846,
    (30/09/2017)
    +04 438, +072,
    Ombrie
    (Umbria)
    UMB PĂ©rouse
    (Perugia)
    +0885 081,
    (30/09/2017)
    +08 456, +107,
    Piémont
    (Piemonte)
    PMN Turin
    (Torino)
    +4 378 224,
    (30/09/2017)
    +25 402, +176,
    Pouilles
    (Puglia)
    PUG Bari +4 051 846,
    (30/09/2017)
    +19 358, +211,
    Sardaigne
    (Sardegna)
    SAR Cagliari +1 649 412,
    (30/09/2017)
    +24 090, +069,
    Sicile
    (Sicilia)
    SIC Palerme
    (Palermo)
    +5 032 818,
    (30/09/2017)
    +25 711, +196,
    Toscane
    (Toscana)
    TOS Florence
    (Firenze)
    +3 739 769,
    (30/09/2017)
    +22 994, +162,
    Trentin-Haut-Adige
    (Trentino-Alto Adige)
    TAA Trente
    (Trento)
    +1 066 180,
    (30/09/2017)
    +13 607, +076,
    Vallée d'Aoste
    (Valle d'Aosta)
    VAO Aoste

    (Aosta)

    +0126 283,
    (30/09/2017)
    +03 263, +039,
    Vénétie
    (Veneto)
    VEN Venise
    (Venezia)
    +4 904 184,
    (30/09/2017)
    +18 399, +268,

    Institutions

    Chaque région est munie d'un Conseil régional qui exerce les pouvoirs législatifs propres à la région et une junte régionale (Giunta Regionale) qui est l'organisme exécutif de la région. La Giunta est dirigée par le président de la région (Presidente della Regione), qui est élu au suffrage universel direct (sauf si les statuts particuliers en décident autrement)[1].

    Le pouvoir exécutif régional

    Il est détenu par la Junte (Giunta) et son Président, lui-même élu au suffrage universel direct (sauf si des statuts particuliers en décident autrement).

    Les membres de la Junte sont nommés et peuvent être révoqués par le Président de la Junte. La Junte est chargée de préparer et d'exécuter le budget de la Région ; elle met en œuvre les décisions du Conseil régional. Elle dispose de l'initiative des lois régionales et peut proposer des règlements, sans avoir le pouvoir de les imposer (sauf dans les cinq régions à pouvoir spécial).

    Le Président de la Junte est le chef de l'exécutif régional. Il représente la région et dirige la politique décidée par la Junte. Il promulgue les lois régionales votées par le Conseil régional ainsi que les règlements. Il est à la tête des domaines administratifs délégués par l’État.

    Le pouvoir législatif régional

    Il est détenu par le Conseil régional, composé de 30 à 80 conseillers (selon les régions) élus au suffrage universel direct, pour un mandat de cinq ans.

    Le Conseil régional discute et vote les lois régionales et peut proposer des lois à la Chambre des députés italiens. Il peut approuver ou modifier les statuts de la Région, sous réserve de constitutionnalité, et être à l'initiative d'un référendum populaire pour approuver les statuts. Le Gouvernement de la République appose son visa aux lois régionales dans les trente jours suivant leur vote, afin de leur conférer une valeur légale. En cas de désaccord entre le Gouvernement italien et la Région, un réexamen du projet de loi est demandé au Conseil régional. Si le désaccord persiste, il est tranché soit par le Parlement de la République italienne si le désaccord est d'ordre politique, soit par la Cour constitutionnelle si le texte est présumé illégal. Pour la Sicile, seul le recours à la Cour constitutionnelle est envisageable. Le Gouvernement peut en outre proposer une dissolution d'un Conseil régional si des actes contraires à la loi ou à la Constitution sont constatés, ou si son fonctionnement est rendu impossible par une absence de majorité. La dissolution ne peut ensuite être prononcée que par le Président de la République, après délibération en Conseil des ministres et étude d'un rapport parlementaire.

    Le Conseil régional exerce un contrôle sur la Junte par la possibilité de voter une motion de défiance qui, si elle est approuvée par la majorité absolue de ses membres, contraint la Junte à démissionner et conduit à la dissolution du Conseil régional, provoquant de nouvelles élections régionales.

    État-Régions : des compétences partagées

    Selon l'article 117 de la Constitution de la République italienne, le pouvoir législatif est exercé par l’État et les régions[2].

    L’État se réserve des domaines exclusifs : politique étrangère, Défense nationale, impôts et monnaie, épargne, sécurité nationale, sécurité sociale, immigration, instruction (normes générales), lois électorales, relations entre État et religions, etc.

    Les Régions disposent de compétences dans les domaines des transports, des travaux publics, des hôpitaux, de la culture, du tourisme, de l'urbanisme, de la police locale.

    De nombreuses compétences sont partagées entre l’État et les Régions : enseignement, sécurité du travail, santé, relations internationales, commerce extérieur. Dans ces cas, la Région doit suivre les principes fondamentaux édictés par l’État. Les Régions ont en particulier la faculté d'appliquer les traités internationaux et les directives européennes concernant leurs domaines de compétence; elles peuvent passer des accords avec des États étrangers ou des collectivités territoriales étrangères.

    Les ressources financières des régions

    La région dispose de la libre administration de ses ressources (dépenses, recettes). Celles-ci viennent de trois sources : des subventions de l’État, versées par des fonds de péréquation ; une fiscalité locale ; des financements de projets par l'Union européenne.

    Notes et références

    Voir aussi

    Articles connexes

    Liens externes

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