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Quai d'Orléans

Le quai d'Orléans est une voie située le long de la Seine sur le côté sud de l'île Saint-Louis dans le quartier Notre-Dame du 4e arrondissement de Paris.

4e arrt
Quai d'Orléans
Voir la photo.
Vue depuis la rive gauche du quai de la Tournelle.
Voir la plaque.
Situation
Arrondissement 4e
Quartier Notre-Dame
DĂ©but 1, rue des Deux-Ponts
Fin 2, rue Jean-du-Bellay
Morphologie
Longueur 275 m
Largeur 7,60 m
Historique
Création 1614 à 1646
Ancien nom Quai de l'Égalité
GĂ©ocodification
Ville de Paris 6859
DGI 6936
GĂ©olocalisation sur la carte : Paris
(Voir situation sur carte : Paris)
Quai d'Orléans
GĂ©olocalisation sur la carte : 4e arrondissement de Paris
(Voir situation sur carte : 4e arrondissement de Paris)
Quai d'Orléans
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Situation et accès

Situé au sud de l'île Saint-Louis, le quai d'Orléans relie les ponts de la Tournelle et Saint-Louis ; il est prolongé en amont par le quai de Béthune, et en aval par le quai de Bourbon. Donnant d'un côté sur la Seine, ce quai est bordé sur son autre côté par d'anciens hôtels particuliers datant du XVIIe siècle et figurant pour la plupart sur la liste des monuments historiques. Aujourd'hui, le quai d'Orléans est un lieu de résidence privilégié où se retrouvent notamment des personnalités du cinéma ou de la télévision.

Le quai d'Orléans est desservi à proximité par la ligne 7 du métro à la station Pont Marie, ainsi que par les lignes 24, 67, 86 et 87 du réseau de bus RATP.

Origine du nom

Gaston d’Orléans.

Le quai doit son nom à Gaston d'Orléans, frère de Louis XIII.

Historique

Le quai d'Orléans vers 1900 (photographie d'Eugène Atget).

Le quai a été créé de 1614 à 1646. Durant la Révolution française, de 1792 à 1806, il a été dénommé « quai de l'Égalité » avant de reprendre son nom[1].

En contrebas des digues, un quai aménagé longe partiellement la Seine. Il est très fréquenté l'été et lors des journées ensoleillées.

  • Le quai amĂ©nagĂ© en contrebas de la digue.
    Le quai aménagé en contrebas de la digue.
  • En contrebas du quai.
    En contrebas du quai.
  • Un accès au bord de la Seine.
    Un accès au bord de la Seine.

Bâtiments remarquables et lieux de mémoire

L'Abreuvoir aux chevaux, la Seine (1883), eau forte de George Percy Jacomb-Hood (en).
Rampe d'accès à la Seine de l'ex abreuvoir aux chevaux (2022).
  • No 6 : la Bibliothèque polonaise de Paris, administrĂ©e par la SociĂ©tĂ© historique et littĂ©raire polonaise, y est installĂ©e depuis 1854. Elle abrite le musĂ©e Adam-Mickiewicz. L’écrivain et poète polonais Adam Mickiewicz (1798-1855) y fut en effet bibliothĂ©caire[2].
  • No 8 : comme le signale une plaque en façade, le poète Jean de La Ville de Mirmont (1886-1914) a vĂ©cu Ă  cette adresse de 1911 Ă  1914.
  • No 12 (et 1, rue BudĂ©) : hĂ´tel d'Arvers ; maison natale du poète et dramaturge FĂ©lix Arvers (1806-1850). Une plaque en bronze rĂ©alisĂ©e par le graveur Édouard Fraisse est apposĂ©e en sa mĂ©moire au coin de la rue BudĂ© le 23 juillet 1906, au centième anniversaire de sa naissance[3]. En 1930, le concierge de l’immeuble, alcoolique et violent, y est assassinĂ© de deux coups de revolver par sa jeune femme[4].
  • No 16 : en 1949, Roger Vadim et Brigitte Bardot y vĂ©curent[5].
  • Nos 18-20 : Ă  l’emplacement du no 18 sont Ă©difiĂ©es au milieu du XVIIe siècle deux maisons identiques, qui sont par la suite rĂ©unies en une seule par Étienne-François Turgot[6], marquis de Soumont, gouverneur de Cayenne et de la Guyanne. En 1791, cette maison est estimĂ©e 72 750 francs. Ă€ l’emplacement du no 20 se trouve au XVIIe siècle une maison « d’un rez-de-chaussĂ©e et trois Ă©tages, Ă  deux fenĂŞtres par Ă©tage ». Ses propriĂ©taires successifs sont : Pierre Cordier (qui la fait bâtir), Jacques Rohault (1662), François de Bourlon, Ă©cuyer du roi, seigneur de Choisy et de Croix-Fontaine (1670), Jean-Louis de Massuau, marquis d’Arcelot (1686), Louis-Alphonse de Massuau (vers 1720), Charles de Tournay d’Assigny, comte d’Oisy (1756) et la comtesse de Rosières (1781). L’ensemble, qu’on dĂ©signe parfois sous le nom d’hĂ´tel de Rolland, est reconstruit, ou restructurĂ©, Ă  la fin du XVIIIe siècle[7]. Dans les annĂ©es 1920, l’immeuble est achetĂ© par Tudor Wilkinson, un riche collectionneur d’art amĂ©ricain, qui entreprend de lui ajouter trois Ă©tages[8]. MalgrĂ© un « signalement » Ă  la Commission du Vieux Paris le 28 novembre 1925 et un refus de construire de l’Administration[9], les travaux sont rĂ©alisĂ©s[10], « dĂ©figurant » ainsi, selon l’historien Jacques Hillairet, la construction originelle. C’est la raison pour laquelle on peut encore observer aujourd’hui, au niveau du 6e Ă©tage, deux gargouilles et une fenĂŞtre trilobĂ©e « gothique » insĂ©rĂ©e dans la maçonnerie, sans le moindre rapport avec l’architecture d’un bâtiment datĂ© du XVIIe siècle ou du XVIIIe siècle.
  • No 22 (et 2, rue Le Regrattier) : en 1639, l’entrepreneur Le Regrattier, ayant donnĂ© son nom Ă  la rue voisine, vend un terrain situĂ© Ă  cet emplacement Ă  Jean de la Fond, maĂ®tre d’hĂ´tel du roi, qui y fait construire « une maison Ă  deux Ă©tages, surmontĂ©s d’un comble mansardĂ©, avec quatre fenĂŞtres par Ă©tage »[7], dont l'entrĂ©e se situe au no 2 de la rue Le Regrattier ; Ă  hauteur de l'immeuble se trouve, face Ă  la rue Le Regrattier, une rampe pavĂ©e qui descend vers le fleuve donnant accès Ă  l'ancien abreuvoir commun. La surveillance et l'entretien des abreuvoirs de Paris — indispensables pour abreuver les animaux et notamment les chevaux de cavalerie — Ă©taient autrefois strictement rĂ©glementĂ©s[11].
  • Nos 28, 30 et 32 : maisons Arnaud. En 1663, Marcelin Arnaud, trĂ©sorier de l’extraordinaire des guerres en Artois, Picardie et Flandres, fait Ă©difier Ă  cet emplacement trois maisons par l’architecte LibĂ©ral Bruand ; deux de ces maisons sont en bordure du quai et la troisième, l’hĂ´tel Arnaud, se situe en retrait[12]. L’ensemble comprend donc Ă  l’origine trois entrĂ©es donnant accès Ă  trois bâtiments distincts. Ces bâtiments ayant Ă©tĂ© rĂ©unis, il ne reste aujourd’hui qu’un portail ; les deux autres entrĂ©es ont Ă©tĂ© transformĂ©es en appartements mais leur emplacement est aisĂ©ment reconnaissable en façade. L’entrĂ©e du milieu menait Ă  l’hĂ´tel Arnaud. La façade de l'immeuble sis Ă  ces numĂ©ros est inscrite aux monuments historiques[13].
  • No 6 : bibliothèque polonaise de Paris.
    No 6 : bibliothèque polonaise de Paris.
  • No 8.
    No 8.
  • De droite Ă  gauche, nos 16 et 18-20.
    De droite Ă  gauche, nos 16 et 18-20.
  • Le no 22 vu du quai de la Tournelle.
    Le no 22 vu du quai de la Tournelle.
  • Nos 28, 30 et 32 : dĂ©tail de la façade.
    Nos 28, 30 et 32 : détail de la façade.

Dans la culture

Notes et références

  1. Félix et Louis Lazare, Dictionnaire administratif et historique des rues de Paris et de ses monuments, Éditions Maisonneuve & Larose, 1855, p. 506.
  2. « Un voyage aux îles de la Seine... dans Paris », Le Petit Journal, 5 septembre 1925, sur RetroNews.
  3. « En l’honneur d’Arvers », La Patrie, 23 juillet 1906, sur RetroNews.
  4. « À la pointe de l’île Saint-Louis, quai d’Orléans, une concierge tue de deux coups de revolver son mari qui la maltraitait », Excelsior, 12 septembre 1930, sur RetroNews.
  5. Marie-Dominique Lelièvre, Brigitte Bardot. Plein la vue, Éditions Flammarion, 2012, p. 41.
  6. Sur l’écriteau apposé en façade, on lit Étienne Francis Turgot.
  7. Jacques Hillairet, L’Île Saint-Louis, Éditions de Minuit, 1967.
  8. (en) « New American Atrocity Menaces Ile St Louis, French Newspaper Wails », The Chicago Tribune and the Daily News, New York, 20 septembre 1929, sur RetroNews.
  9. Commission du Vieux Paris, Ville de Paris, 1925, Séance du samedi 28 novembre 1925, Procès-verbal no 15 .
  10. « Gratte-ciel dans l’île Saint-Louis », Comœdia, 28 septembre 1927, sur RetroNews.
  11. Encyclopédie Méthodique. Jurisprudence, dédiée et présentée à Monseigneur Hue de Miromesnil, Garde des Sceaux de France &c., Tome 1, Panckoucke, Paris, 1782, online, p. 40.
  12. Nicolas Courtin, « Les maisons Arnaud. 28, 30 et 32, quai d’Orléans », L’Île Saint-Louis, Action artistique de la ville de Paris, 1997 (ISBN 2-905118-93-8).
  13. Base Mérimée (PA00086363).
  14. Proust, Du côté de chez Swann, France Loisirs, , p.81

Annexes

Liens externes

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