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Un amour de Swann

Un amour de Swann est la deuxième partie du roman Du côté de chez Swann, le premier tome d’À la recherche du temps perdu de Marcel Proust. Se détachant de la narration à la première personne et de l’intrigue principale car ayant pour personnage principal Charles Swann, Un amour de Swann est aussi publié comme un roman qui peut être lu indépendamment du reste de l'œuvre. En 1950, ce roman fut inclus dans la liste du Grand prix des Meilleurs romans du demi-siècle.

Un amour de Swann
Format
Langue
Auteur
Pays
Œuvre dérivée
SĂ©quence
SĂ©rie
Combray (d)

Intrigue

Nous nous retrouvons une quinzaine d’annĂ©es en arrière (le narrateur n’est pas encore nĂ©), quai Conti Ă  Paris, dans le salon des Verdurin, riches bourgeois mĂ©cènes qui aiment rĂ©unir chez eux des artistes. Une condition pour ĂŞtre admis dans leur salon, admirer sans rĂ©serve le jeune musicien Ă  la mode ainsi que le docteur Cottard, grand ami du couple Verdurin. Parmi les habituĂ©s, Odette de CrĂ©cy, particulièrement apprĂ©ciĂ©e par Mme Verdurin et qui intervient pour introduire son ami Swann. Très fortunĂ© et grand sĂ©ducteur, Charles Swann frĂ©quente le milieu aristocratique peuplĂ© de princes, d’ambassadeurs et d’acadĂ©miciens. S’il aime Ă  sĂ©duire les femmes du beau monde, il ne dĂ©daigne pas pour autant la compagnie des midinettes. Très policĂ©, il peut cependant faire preuve de muflerie Ă  l’égard de ses maĂ®tresses. Il est attirĂ© par Odette de CrĂ©cy qu’il trouve très belle, tout en relevant chez elle certaines imperfections physiques ; et puis, Odette n’est pas très cultivĂ©e. Il lui arrive de se lasser d’elle, jamais pour longtemps car il regrette sa prĂ©sence dès qu’elle s’éloigne. Odette, elle, cherche le contact de Swann et multiplie leurs rencontres. Lors de sa première visite chez les Verdurin, Swann fait une excellente impression Ă  ses hĂ´tes. Il fait la connaissance des principaux habituĂ©s : le docteur Cottard, mĂ©decin cĂ©lèbre, imbu de sa personne et tout Ă  la dĂ©votion de Mme Verdurin, le peintre Biche (qu’on retrouvera plus tard, devenu cĂ©lèbre sous le nom d’Elstir) et Saniette, ancien archiviste, fortunĂ©, issu d’une famille noble (il est le beau-frère du comte de Forcheville). Saniette est un homme foncièrement bon et simple, mais souvent maladroit et devenu le souffre-douleur du mĂ©nage Verdurin. Il y a aussi Brichot, professeur Ă  la Sorbonne, bavard et pĂ©dant, fĂ©ru de plaisanteries et de jeu de mots pas toujours du meilleur goĂ»t.

Mme Verdurin trĂ´ne sans partage sur ce petit clan, comme une reine surveillant sa cour ; les habituĂ©s du salon l’appellent « la Patronne ». Elle va favoriser le rapprochement entre Swann et Odette. Lors d’une soirĂ©e, le jeune pianiste joue une petite phrase musicale d’une sonate que Swann a dĂ©jĂ  entendue et qu’il a beaucoup aimĂ©e. Il apprend que le compositeur est un certain Vinteuil, mais Ă  aucun moment il ne fait le rapprochement entre l’obscur petit professeur de piano de Montjouvain et l’homme capable d’écrire une telle Ĺ“uvre. Swann finit par trouver chez Odette une beautĂ© due Ă  sa ressemblance avec ZĂ©phora, un personnage d'un tableau de Boticelli.

Un jour, Swann a le tort de dĂ©clarer qu’il frĂ©quente des gens haut placĂ©s. ExtrĂŞmement possessive et jalouse, Mme Verdurin voit lĂ  une infidĂ©litĂ© et mĂŞme une trahison, et c’est alors le dĂ©but de la disgrâce. Prenant conscience qu’il a perdu la sympathie de Mme Verdurin, Swann n’hĂ©site pas Ă  prendre lui-mĂŞme de la distance en ne se rendant chez elle qu’assez tard, après avoir passĂ© le dĂ©but de soirĂ©e avec une jolie ouvrière dont il prĂ©fère la beautĂ© « fraĂ®che et bouffie » Ă  celle d’Odette, mĂŞme s’il reste très attachĂ© Ă  cette dernière, continuant Ă  la voir souvent. Il est amoureux d’elle et, un soir qu’il arrive très tard chez les Verdurin, on lui apprend qu’elle est dĂ©jĂ  partie. RongĂ© d’inquiĂ©tude et de jalousie, il passe une partie de la nuit Ă  sa recherche dans les restaurants du tout Paris pour finir, enfin, par la retrouver. Alors qu’ils rentrent ensemble en voiture chez elle, Swann se montre d’abord assez timide. Et puis… Odette porte sur sa robe un bouquet de catleyas et, prĂ©textant vouloir le remettre en place, Swann la caresse et l’embrasse puis la possède pour la première fois, dans la voiture. DĂ©sormais ils diront « faire catleya » au lieu de dire « faire l’amour ». Maintenant, Swann se rend tous les soirs chez sa maĂ®tresse, il ne connaĂ®t rien de son passĂ© ni de ses activitĂ©s diurnes et il est assez lucide pour la considĂ©rer superficielle, pas très intelligente ni très cultivĂ©e, mais cela ne l’empĂŞche pas d’être très attachĂ© Ă  elle et de se montrer jalousement possessif.

Un jour, Odette demande aux Verdurin de recevoir un nouvel invitĂ©, le comte de Forcheville, bel homme, suffisant, cousin de Saniette. Forcheville fait la cour Ă  Odette, encouragĂ© dans son entreprise par Mme Verdurin qui n’apprĂ©cie plus du tout Swann et qui adore faire et dĂ©faire les couples. Swann ignore encore la disgrâce dont il est menacĂ©, il comble sa maĂ®tresse de cadeaux et d’argent car, très dĂ©pensière, Odette est souvent dans l’embarras et n’hĂ©site pas Ă  le solliciter, ce qui paradoxalement le rend heureux. Cependant, il doute de plus en plus de sa fidĂ©litĂ© et va mĂŞme jusqu’à l’espionner en allant une nuit rĂ´der derrière ses volets clos, pour tenter de savoir si elle a de la visite. Sa jalousie est exacerbĂ©e par le fait qu’Odette continue de frĂ©quenter le salon des Verdurin alors qu’il n’y est plus invitĂ©. Mais la jeune femme sait souffler le chaud et le froid, elle redevient parfois aimante et attentionnĂ©e et aussitĂ´t Swann oublie ses griefs, mais le rĂ©pit est de courte durĂ©e, le faisant bien vite retomber dans le doute et la suspicion. Il la comble d’argent et de cadeaux, il l’aime, il ne l’aime plus, il la voit belle et attirante pour, un instant plus tard, la trouver laide et insignifiante. Les relations entre les deux amants ne cessent de se dĂ©grader, Odette se montrant souvent dure avec son amant qui en arrive Ă  sangloter de dĂ©sespoir et Ă  souhaiter mourir. Swann qui a complètement cessĂ© d’aller chez les Verdurin, recommence Ă  frĂ©quenter les salons qu’il avait abandonnĂ©s. Ainsi, un soir, il se rend Ă  un concert chez Madame de Saint-Euverte, ce qui donne l’occasion Ă  l’auteur de dresser des portraits pittoresques, imagĂ©s et souvent cruels des invitĂ©s : le gĂ©nĂ©ral de Froberville avec « sa figure vulgaire, balafrĂ©e et triomphale », les marquis de BrĂ©autĂ© au « regard infinitĂ©simal et grouillant d’amabilitĂ© » et de Forestelle au « visage dĂ©licat mĂ©lancolique », MM. de Saint-CandĂ© Â« au nez frĂ©missant et rouge et Ă  la bouche lippue », de Palancy Â« avec sa grosse tĂŞte de carpe », et bien d’autres personnages que l’on retrouvera tout au long de « la Recherche », Oriane de Laumes qui s’appellera bientĂ´t la duchesse de Guermantes, Basin, son mari, qui n’a cessĂ© de la tromper depuis le jour oĂą il l’a Ă©pousĂ©e, une cousine d’Oriane, Mme de Gallardon qu’elle dĂ©teste, la jeune Mme de Cambremer, « jolie Ă  croquer ». Au cours de la soirĂ©e, on joue la petite phrase de la sonate de Vinteuil et Swann a le cĹ“ur dĂ©chirĂ© en entendant cette mĂ©lodie qui a rythmĂ© son amour pour Odette. Quelques jours auparavant, il a reçu une lettre anonyme l’informant qu’Odette est la maĂ®tresse de nombreux hommes et femmes et qu’elle frĂ©quente les maisons de passe. Il cherche Ă  identifier l’auteur de cette dĂ©nonciation Ă  laquelle il refuse d’accorder le moindre crĂ©dit. InterrogĂ©e, Odette nie, mais sans conviction. MalgrĂ© les propos dĂ©sagrĂ©ables qu’il leur arrive d’échanger, curieusement Odette lui reste chère et prĂ©cieuse. Elle part avec les Verdurin pour de frĂ©quentes croisières, dont certaines peuvent durer plusieurs mois, et ces absences procurent Ă  Swann un apaisement momentanĂ©. Pourtant, ce sera bientĂ´t la rupture dĂ©finitive avec, en guise d’épitaphe, cette conclusion pleine de « muflerie » de Swann : « Dire que j’ai gâchĂ© des annĂ©es de ma vie, que j’ai voulu mourir, que j’ai eu mon plus grand amour, pour une femme qui ne me plaisait pas, qui n’était pas mon genre ! »

Adaptations

Voir aussi

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