Pont Saint-Louis
Le pont Saint-Louis est un pont situé à Paris.
Pont Saint-Louis | |
GĂ©ographie | |
---|---|
Pays | France |
RĂ©gion | ĂŽle-de-France |
DĂ©partement | Paris |
Commune | Paris |
Coordonnées géographiques | 48° 51′ 10″ N, 2° 21′ 08″ E |
Caractéristiques techniques | |
Type | Pont en poutre |
Longueur | 67 m |
Largeur | 16 m |
Matériau(x) | Acier |
Construction | |
Construction | 1969-1970 |
Architecte(s) | Creuzot, Jabouille, J. F. Coste, A. Long-Depaquit |
Historique | |
Anciens noms | Pont de Bois pont Saint-Landry pont Rouge pont de la Cité pont Saint-Louis |
Situation et accès
Le pont Saint-Louis est situé dans le 4e arrondissement et relie l'île de la Cité à l'île Saint-Louis. Ce site est desservi par la station de métro Cité.
Description
Imaginé par les architectes Jabouille et Creuzot puis réalisé par les ingénieurs Long-Depaquit et Coste, ce pont en poutre, tout en acier, est commencé en 1969 et terminé en 1970 sous la maîtrise d'ouvrage de la Ville de Paris[1].
Depuis 2014, il est interdit à toute circulation motorisée et réservé aux piétons et cyclistes. Il est très fréquenté par les touristes, et des artistes de rue l'animent souvent à la belle saison.
Origine du nom
Il porte ce nom en raison de la proximité de la rue Saint-Louis-en-l'Île qui doit son nom à l'église Saint-Louis-en-l'Île qui y est située.
Historique
L'actuel pont en usage est le septième reliant les deux îles depuis 1634. Auparavant, l'île Saint-Louis n'étant pas lotie, aucune nécessité n'imposait la présence d'un pont.
Le pont Saint-Landry ou pont de Bois (1634-1710)
Le « pont Saint-Landry », également appelé « pont de Bois[2] » (1630-1634) est le premier des sept. Il figure sous la désignation « pont de Bois » sur le plan de Gomboust publié en 1652[3].
Construit en bois par Christophe Marie et achevé en 1634, ce premier pont, contrairement au pont actuel, franchissait la Seine en oblique, dans l’axe du quai d'Orléans à la rue des Ursins. Endommagé par la débâcle de 1709, il est détruit en 1710[4] - [2].
Le pont Rouge (1717-1795)
En 1717, il est reconstruit, toujours en bois, à sept arches et appelé « pont Rouge » en raison de la peinture utilisée. Ce pont résista à la crue de 1740, mais s'écroula lors de celle de 1795.
- Le pont Rouge sur le plan de Vaugondy (1760).
- Le pont Rouge se trouve Ă gauche[alpha 1] de l'image (vers 1760).
- Ouvrage Antiquités nationales de 1791, du naturaliste Aubin Louis Millin.
Le pont de la Cité (1804-1811)
Conformément à la loi du 24 ventôse an IX (), la construction d'un nouveau pont appelé « pont de la Cité » est entreprise en 1803 et achevée en 1804, sous la direction de l’ingénieur Dumoustier[2]. Les culées et les piles sont en pierre, et le cintre en fer revêtu en bois, il est à deux arches, de 70 mètres de long sur 10 mètres de large, essentiellement en chêne. Il ne servait qu'aux gens à pied et chaque personne payait 5 centimes[2]. Ayant subi un affaissemement en 1809, on lui substitua une simple passerelle en charpente, avant de le démolir en 1811[5] et de le remplacer par une passerelle en bois à deux arches[6].
- Le pont au XIXe siècle (3e pont).
- Passerelle en bois à deux arches. Daguerréotype, 1838 ou 1839.
Le premier pont Saint-Louis (1842-1861)
Le premier ouvrage d'art connu sous le nom de pont Saint-Louis est construit en 1842 et dura presque vingt ans. C'était en réalité une passerelle métallique suspendue, interdite aux voitures, dont les câbles étaient soutenues par des guérites de style gothique troubadour élevées à ses deux extrémités.
- Le pont en 1848 (4e pont).
Le deuxième pont Saint-Louis (1861-1939)
Vingt ans plus tard, un pont carrossable à une arche unique métallique d'une portée de 64 mètres et d'une largeur de 16 mètres remplace le pont suspendu. En 1939, après avoir déjà été percuté à deux reprises, notamment par un chaland-citerne de 800 tonnes, le pont, endommagé et fragilisé, est en réfection et partiellement fermé à la circulation quand il subit un troisième choc. Le un automoteur de 1 200 tonnes le heurte, provoquant la rupture des rivets et la chute instantanée du pont qui sombre entièrement dans le fleuve, en entraînant les passants. La catastrophe cause la mort de 3 personnes. 8 blessés sont sauvés de la noyade[7].
- Le pont en 1898 (5e pont).
- Le pont lors des inondations de 1910 (5e pont).
La passerelle provisoire (1941)
Il est remplacé en 1941 par une passerelle du type pont-cage, à la suite de l'achat de la passerelle de service de chantier de Neuilly par la Ville de Paris en l'attente de la reconstruction du nouveau pont.
L'actuel pont Saint-Louis (1970)
Les travaux de construction de l'actuel pont Saint-Louis débutent en 1968 (1959 selon d'autres sources). Il est inauguré en 1970.
- Vue depuis la tour Saint-Jacques.
Le pont Saint-Louis dans la culture populaire
- Une scène du film de Terence Young Triple Cross (1966) est tournée quai d'Orléans avec le pont-cage-passerelle (1941-1968) en arrière-plan. La séquence met en scène Claudine Auger et Christopher Plummer.
- Dans la dernière scène du film La Bourse et la Vie de Jean-Pierre Mocky, on aperçoit le pont métallique.
- On le voit aussi, Ă la mĂŞme Ă©poque, dans L'Ă‚ge heureux (1966) et dans Les Compagnons de Baal (1968).
- La scène finale du film Absolument fabuleux (2001) se déroule sur le pont.
- Dans le jeu vidéo Assassin's Creed Unity sorti en 2014, qui se déroule durant la Révolution française, le pont semble fait en bois (il s'agit du pont Rouge (1717-1795)).
Notes et références
Notes
- L'image réelle doit être inversée car, dans une telle vue d’aval, le pont Rouge doit en fait se trouver à droite du pont Marie (de même, l'île Saint-Louis doit être à droite en vue d’aval, et non à gauche comme représentée ici) : cette inversion est due au fait que l'image a été conçue pour une utilisation en zograscope. Le bras Marie était le bras principal de navigation ; ce pont Rouge était infranchissable par les nefs de l'époque et rendait impossible un passage d’un bras à un autre en aval de l'île Saint-Louis.
Références
- « Le pont de Saint-Louis », www.lerendezvousdumathurin.com.
- Jean de La Tynna, Dictionnaire topographique, Ă©tymologique et historique des rues de Paris, 1812.
- Voir le Plan de Gamboust numérisé
- Jacques Hillairet, Dictionnaire historique des rues de Paris, 10e Ă©dition, t. 2, p. 455.
- Claude Charensol: Le Pont Rouge. Description historique en ligne sur le site de l'île Saint-Louis
- Entrée Pont de la Cité dans la base de données Structurae
- Le Matin du 23 décembre 1929, p. 1 et Le Journal du 23 décembre 1939 p. 2 (voir en ligne sur le site de presse retronews.fr de la BnF).