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Prudent Nuyten

Prudent Nuyten, né à Ypres le et décédé à Knokke le est un général de l'armée belge, connu pour avoir été, en , à l’origine de la décision de tendre les inondations de l’Yser.

Prudent Nuyten
Fonction
Chef d'Ă©tat-major (d)
Biographie
Naissance
Décès
Nom de naissance
Prudent Armand Nuyten
Nationalité
Allégeance
Activité
Période d'activité
Autres informations
Arme
infanterie
Conflit
Grade
Distinction
Grand officier de l'ordre de LĂ©opold

Biographie

Enfance et famille

Fils de Joannes Nuyten (1844-1884), charpentier, et de Leonia Geldof (1838–1883), tous deux originaires de la région d'Ypres, il devient orphelin à dix ans seulement.

En 1898, il épouse en premières noces Louise de Posch dont il a deux enfants. Par ce mariage, il devient le beau-frère du lieutenant-général André Lesaffre[1]. Après le décès de celle-ci en décembre 1933, il se remarie avec Germaine Bertin.

Carrière militaire

Prudent Nuyten s'engage à seize ans en 1890 comme volontaire au 3e régiment de Ligne. Il est promu sergent en avril 1893 et sort premier de la promotion infanterie-cavalerie de l'École Royale Militaire en 1895. Sous-lieutenant, il est incorporé au 1er régiment de Ligne puis en 1898 au 1er régiment de Carabiniers. Lieutenant en 1901, il est admis à l'École de guerre. En 1904, après avoir obtenu son brevet d'état-major, il est désigné dans le 2e régiment de Ligne. En 1907, il passe dans le cadre spécial d'état-major comme capitaine[2]et est envoyé dans la Position fortifiée de Liège. Promu capitaine-commandant en 1911, il est rappelé l'année suivante pour faire partie de l'Etat-major général de l'armée[3]. Le 10 juin 1914, il est nommé professeur à l'École de guerre[4].

Première Guerre mondiale

Il conçoit le plan visant à tendre les inondations de l’Yser : " Prudent Nuyten qui appartenait au génie s’était en effet aperçu que l’armée belge était à bout de souffle et ne pourrait plus longtemps résister aux avancées allemandes (…). Il prit donc contact avec ceux qui pourraient inonder le Westhoek (Karel Cogge)"[5]. Ce plan est approuvé par le commandant Émile Galet, aide de camp du roi Albert Ier et par le roi lui-même fin octobre 1914. "Une initiative qui fut lourde d’heureuses conséquences… (…) qui fut (…) un élément clé dans la résistance de l’armée belge sur le front de l’Yser pendant la première guerre mondiale »[5]. A la fin de 1916, il est promu major et fait partie de l'état-major du général De Ceuninck commandant de la 6e division d'armée.

Entre-deux-guerres

Après l'Armistice, il professe à l'École de guerre. Il est lieutenant-colonel en 1919 et colonel en 1921. En 1927, il devient chef du cabinet du ministre de la Défense nationale Charles de Broqueville. Avec le général Émile Galet, son supérieur hiérarchique, Prudent Nuyten est partisan d'une stratégie spécifiquement belge et non plus orientée vers la France. Cela revient à concentrer les forces belges autour d'Anvers et de Gand en cas d'agression allemande. Cette stratégie a néanmoins pour conséquence notable d'abandonner le sud du pays en cas d'invasion[3]. Entretemps, Prudent Nuyten est nommé général-major et sous-chef d'état-major général en 1929, lieutenant-général et chef de l’État-Major Général des Armées (EMGA) en 1932[6]. Il est également aide de camp du roi Léopold III.

En décembre 1932, Albert Devèze est nommé ministre de la Défense nationale. Ses conceptions sont diamétralement opposées à celles du général Nuyten. Selon Albert Devèze, l'intégralité du territoire belge doit être défendue et la collaboration franco-belge doit être privilégiée. La crise se dénoue fin 1934 avec la révocation de Prudent Nuyten. A sa demande, il est admis à la retraite le 1er janvier 1935.

A la mobilisation en septembre 1939, il est rappelé comme inspecteur général de l’infanterie. Pendant la Campagne des dix-huit jours, il assume la mission d'officier de liaison entre le roi Léopold III et l'état-major français[7]. Après la capitulation belge, il échappe à la captivité car il fait partie de l'entourage du roi.

En 1950, il est déchargé de ses fonctions d'aide de camp de Léopold III.

Il décède le 22 décembre 1954 et est inhumé à Knokke-Heyst.

Distinctions

Notes et références

  1. LESSAFFRE André présenté par WEBER Guy, Au service de trois rois, André Boland, Namur 1985
  2. « Dans l'armée », Le Soir,‎ , p. 4
  3. Luc De Vos et Thierry Mommens, Nouvelle biographie nationale - Volume 9, Bruxelles, Académie royale des sciences, des lettres et des beaux-arts de Belgique, , p. 281-283
  4. « Moniteur officiel », Le Bien public,‎ , p. 1
  5. LAPORTE Christian, Prudent Nuyten, un général un peu trop oublié, La Libre Belgique 17.12.2014, p. 61
  6. VANWELKENHUYSEN Jean, le gâchis des années 30, Tome I, Bruxelles 2007
  7. ACADEMIE ROYALE DE BELGIQUE, Nouvelle Biographie Nationale, Volume 9, 2007, p. 281-283. il s'agit de la biographie la plus complète trouvée de lui
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