Prosper Keller
Le comte Prosper Keller (, Strasbourg - , Odratzheim) est un militaire et militant catholique français.
Président Société générale d'éducation et d'enseignement | |
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Président Comité de défense religieuse (d) | |
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Fédération nationale catholique Ligue des jeunes amis de l'Alsace-Lorraine Société des études coloniales et maritimes (d) |
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Biographie
Fils du comte Émile Keller, l'un des précurseurs du catholicisme social, et petit-fils de Théodore Humann, Prosper Keller épouse Marie-Thérèse Cottin, sœur de Paul Cottin. Il est le père du préfet et ambassadeur Louis Keller (1899-1968).
Élève au lycée Louis-le-Grand, il est premier prix d'histoire au Concours général en 1873.
Il entre à l'École militaire de Saint-Cyr en 1873.
Affecté au 20e bataillon de chasseurs à pied le , il rejoint l'École d'application d'état-major à cette même date.
Ami intime de Lyautey, de la même promotion à Saint-Cyr (où il se lia d'amitié également avec notamment Albert de Mun, Antonin de Margerie et Joseph de La Bouillerie, promotion incluant aussi Olivier de Frémond) et dont il sera le confident le plus cher entre 1873 et 1877, c'est lui qui lui fait découvrir la première fois le nord de l'Afrique en le faisant venir en Algérie en 1877.
Lieutenant d'état-major en 1877, il est d'abord affecté dans la cavalerie, au 12e régiment de cuirassiers puis au 28e régiment de dragons, avant de passer en 1880 au 89e régiment d'infanterie où il sera promu capitaine en 1883. Il est blessé à la main droite en 1880.
L'année suivante, le , Keller est détaché à l'état-major général du ministre.
Passé au 131e régiment d'infanterie de ligne le , il reste détaché à l'état-major général du ministre.
Il fait campagne en Afrique de 1889 Ă 1893.
En 1890, il devient l'officier d'ordonnance du général Eugène-Alphonse Riff.
Promu chef de bataillon en 1893, il est nommé chef d'état-major de la 4e division d'infanterie en 1894, est fait chevalier de la ordre de la Légion d'honneur le , puis est promu colonel d'infanterie.
Il est le gardien du patronage Saint-Pierre (PSP), à Paris, à la fin du XIXe siècle.
Keller démissionne de l'armée pour ne pas avoir à appliquer les décrets prévoyant les inventaires des biens de l'Église en 1905.
Avec le soutien du pape Pie X, il fonde et préside l'Œuvre « Honneur et Conscience », association regroupant les officiers qui, au même titre que lui, avaient démissionné de l'armée par refus d'application des décrets prévoyant les inventaires des biens de l'Église. Ce comité sera destiné à secourir « tous ceux qui souffrent pour avoir obéi à leur conscience, quel que soit leur parti », en s'employant notamment à trouver des situations pour les fonctionnaires privés de leur place.
Il succède à Charles Chesnelong et à son père comme président de la Société générale d'éducation et d'enseignement (SGEE), qui milita d'abord pour la liberté de l'enseignement ; sous sa présidence, cette société contribue à la création des « associations des pères de famille », qui connaissent à partir de 1905 un élan certain, prémices encourageantes d'un développement qui s'épanouira après la guerre, et qui deviendront les Associations familiales catholiques (AFC).
En 1909, il prend également la suite de son père en tant que président du Comité catholique de défense religieuse de la rue de Grenelle à Paris, assurant avec tout autant de convictions que son père la défense de sa religion.
Il fonde et préside l'« Œuvre de la rançon scolaire »[1].
En 1909, il se voit confier des instructions par le pape Pie X et son secrétaire d'État le cardinal Rafael Merry del Val, pour qui l'archevêque de Chambéry François-Virgile Dubillard, en opposition avec l'Action libérale populaire qui se place dans la logique du Ralliement, se chargera de constituer un projet de Fédération catholique[2]. Keller préconise une union des catholiques français « sur le terrain nettement catholique et religieux », afin d'obtenir la révision des lois défavorables à la religion[3] - [4].
Reprenant du service à la Première Guerre mondiale, Keller prend le commandement de la 208e brigade d'infanterie territoriale. Le il est promu officier de la Légion d'honneur.
Proche du général Édouard de Castelnau, il côtoie la Fédération nationale catholique (FNC) pour laquelle il assiste à plusieurs assemblées générales[5].
Publications
- Les associations des pères de famille (1911)
- De la nécessité de fédérer et d'unir par une action commune les associations des chefs de famille, Bulletin de la Société générale d'éducation et d'enseignement,
- Lettre-préface au livre de J. de Gigord, La Question scolaire. Principes et solutions (1921)
Références
- Rançon (La) scolaire, sur le site de l'Institut français de l'éducation
- Jacques Prévotat, Jean Vavasseur-Desperriers, Les chrétiens modérés en France et en Europe (1870-1960), 2013
- Robert Havard de La Montagne, Chemins de Rome et de France
- Cahiers, Fondation nationale des sciences politiques, 1972
- Claire Andrieu, Gilles Le Béguec, Danielle Tartakowsky, Associations et champ politique: la loi de 1901 à l'épreuve du siècle, Publications de la Sorbonne, 2001
Sources
- (anonyme), Le colonel Keller : 1854-1931 : Pour ses petits enfants, le soldat-homme, Évreux, Herissey, (présentation en ligne)
- Histoire des droites en France, 3 tomes, Ă©ditions Gallimard, 1992
- La Défense politique de l’Église : documents, 1885-1916, Toulouse, éd. Privat, , 448 p. (présentation en ligne).
- Ressource relative aux militaires :