Principauté de Phalsbourg et Lixheim
La principauté de Phalsbourg et Lixheim était une éphémère "principauté" immédiate du Saint-Empire romain germanique, créée en et dissoute en [1]. Déjà en 1620 Frédéric V du Palatinat perdit Lixheim.
Statut | Principauté du Saint-Empire |
---|---|
Capitale | Phalsbourg puis Lixheim |
Langue(s) | francique rhénan de facto |
Religion | catholicisme |
création de la principauté | |
1634 | les suédois détruisent plusieurs villages de la principauté |
1660 | décès d'Henriette |
1661 | retour au duché de la principauté de Phalsbourg |
1702 | réintégration de la principauté de Lixheim au duché |
Entités précédentes :
Entités suivantes :
L'historien Du Cange a démontré que l'utilisation du titre de prince dans les documents publics anciens signifiait seulement seigneur et devait être compris comme seigneur principal, comme le mot latin princeps d'où il dérive[2]. En 1629 Charles IV devenu duc de Lorraine voulut donner à sa sœur Henriette de Lorraine le titre de princesse, et érigea en une principauté, pour elle-même et son mari, les seigneuries de Phalsbourg et Lixheim : la principauté de Phalsbourg et Lixheim[3] - [4].
Elle était constituée des seigneuries de Phalsbourg-Einartzhausen, Lixheim et Montbronn ainsi que des châtellenies d'Hérange, Lutzelbourg et Vilsberg[1].
La principauté de Phalsbourg est brièvement cédée au royaume de France par le traité de Vincennes (). Le décès de la princesse Henriette qui survient à la même période a pour conséquence le retour de la principauté phalsbourgeoise au domaine ducal, alors que la partie lixheimoise conserve le titre de principauté jusqu'en . À cette date, la principauté de Lixheim est à son tour réintégrée au duché, qui la gouverne durant un certain temps comme une province étrangère.
GĂ©ographie
La configuration géographique de la principauté lui donnait la forme d'un Y[5]. Elle était centrée autour de la région de Phalsbourg et Lixheim, soit la partie nord de ce qui formait autrefois l'arrondissement de Sarrebourg. Elle contenait aussi trois enclaves : Hellering-lès-Fénétrange au nord-ouest, les trois Hambach du comté de Morhange (Gross-Hambach, Klein-Hambach et Roth), situés près de Sarreguemines, ainsi que la seigneurie de Montbronn au comté de Bitche[5].
Histoire
Le duc Henri II voulait marier Nicole, sa fille aînée et héritière, à son favori Louis de Guise, baron d'Ancerville qui était un homme de mérite. Cependant le baron était issu de la liaison du cardinal de Lorraine (exécuté sommairement sur ordre du roi Henri III de France en 1688) avec la Dame de Grimaucourt. La famille ducale et la noblesse Lorraine n'auraient jamais accepté de céder le pas et de s'incliner devant un homme à la naissance illégitime. Le duc Henri II, renonça à son projet. Il fut décidé que l'héritière du trône épouserait le prince Charles de Vaudémont, son cousin germain mais que la sœur de Charles, Henriette de Lorraine, épouserait Louis de Guise.
Le prince Charles de Vaudémont, issu de la branche cadette de Vaudémont, devint seul duc de Lorraine et de Bar en 1625 à l'âge de 21 ans sous le nom de Charles IV de Lorraine. Il voulait donner le rang de princesses à ses sœurs.
La bataille de la Montagne-Blanche
En , Frédéric V, roi de Bohême et comte palatin du Rhin, avait été défait à la bataille de la Montagne-Blanche. Mis au ban de l'Empire, ses revers de fortune l'avaient contraint de vendre ses possessions lorraines à savoir Lixheim, Graufthal, Hérange et Montbronn, au duc Henri II ; l'acte de vente porte les dates du et du [6].
À l'occasion du mariage, en 1621, d'Henriette de Lorraine avec Louis de Guise, le duc Henri céda à ce dernier les seigneuries qu'il venait d'acquérir, alors que Louis s'était déjà vu attribuer par le même, la seigneurie de Phalsbourg-Einartzhausen le [7]. En raison des services que lui avait rendus le valeureux Louis, connu désormais sous le nom de Louis de Phalsbourg, l'empereur Ferdinand II, par bulle d'or du , élève ses possessions en principauté immédiate d'Empire, la principauté de Phalsbourg[8]. Cette haute faveur est réitérée et confirmée par l'empereur Ferdinand III, à Linz, le [5].
Henriette de Lorraine
Henriette de Lorraine, de à , et ses maris successifs, Louis de Guise, baron d'Ancerville, de à , Carlo Guasco, marquis de Sallerio, vers et enfin François Grimaldi du couvent des Tiercelins, de à , portèrent les titres de prince et princesse de Phalsbourg. Jacques Callot grava même un grand portrait équestre de Louis de Guise, sous le titre Le Prince de Phalsbourg. Leur résidence était cependant le château de Sampigny (Meuse) et deux hôtels particuliers à Neufchâteau (Vosges) et à Saint-Avold (Moselle).
Dans les années , la Guerre de Trente Ans fait des ravages dans toute la région, et plusieurs villages de la principauté sont complètement détruits, notamment Guntzviller et Saint-Louis qui ne seront reconstruits qu'en .
Henriette de Lorraine meurt en et n’ayant pas d'héritier direct, ses terres firent retour au domaine ducal par un arrêt de la chambre des comptes de Lorraine daté de , hormis la principauté de Lixheim et le château de Sampigny dont François Grimaldi conserva la jouissance sa vie durant. Le prince fut enterré à l'église de Sampigny après sa mort en .
À la suite du décès sans postérité d’Alexandre Grimaldi, neveu et héritier de François, l’éphémère principauté est réintégrée au duché de Lorraine en [9].
Composition
Principauté de Phalsbourg (1629-1661)
La principauté de Phalsbourg était constituée de la seigneurie de Phalsbourg-Einartzhausen ainsi que des châtellenies de Lutzelbourg et Vilsberg[10].
Nom d'Ă©poque |
Nom actuel |
Notes | Population (2014) |
Canton actuel |
---|---|---|---|---|
Dhanne | Danne-et-Quatre-Vents | 646 | Phalsbourg | |
Guntzweiller | Guntzviller | village détruit après | 393 | |
Haselburg | Haselbourg | 317 | ||
Heltenhaussen | Hultehouse | 354 | ||
Henry-Dorff | Henridorff | 678 | ||
Kurtzrode | Saint-Jean-Kourtzerode | 723 | ||
Lutzelburg | Lutzelbourg | châtellenie | 611 | |
Mittelbron | Mittelbronn | 674 | ||
Pfalzburg | Phalsbourg | capitale et siège de sa seigneurie | 4 745 | |
Vilsperg | Vilsberg | châtellenie | 368 |
Principauté de Lixheim (1629-1702)
La principauté de Lixheim est de tout temps constituée des seigneuries de Lixheim et Montbronn.
Nom d'Ă©poque |
Nom actuel |
Notes | Population (2014) |
Canton actuel |
---|---|---|---|---|
Archeweiler | Arzviller | châtellenie d'Hérange détruit pendant la guerre de Trente Ans | 548 | Phalsbourg |
Brauweiler | Brouviller | châtellenie d'Hérange | 426 | |
Dennelburg | Dannelbourg | 494 | ||
Fleisheim | Fleisheim | 153 | Sarrebourg | |
Heilgering | Hellering-lès-Fénétrange | 202 | ||
Hambach | Hambach | avec Roth | 2 786 | Sarreguemines |
Heringen | Hérange | siège d'une châtellenie | 102 | Phalsbourg |
Lixheim | Lixheim | capitale et siège de sa seigneurie | 620 | |
Mombrun | Montbronn | seigneurie | 1 648 | Bitche |
Sainct Louis | Saint-Louis | village créé par le prince Louis en détruit après | 665 | Phalsbourg |
Saincte Marie | Bickenholtz | village créé par le prince Louis en | 77 | Sarrebourg |
Vieux Lixheim | Vieux-Lixheim | détruit pendant la guerre de Trente Ans | 260 | |
Weckersweiler | Veckersviller | châtellenie d'Hérange | 252 |
Le prince de Lixheim disposait en outre de certains droits dans les localités suivantes : Bust, Butten, Eschbourg, Graufthal, Garrebourg, Hangviller, Metting, Morhange, Rech, Sarralbe, Schalbach, Schœnbourg et Weyer.
Références
- source manquante
- histoire vraie généalogique et heraldique des couples de France Une terre ou un dominion traditionnellement associé au titre honorifique de princesse sans être un dominion véritablement indépendant, récupéré le 4 novembre 2022
- The British Museum
- Jacques Callot Portrait du Prince de Phalsbourg, 1617 www.artsy.net
- Mémoires de la Société d'archéologie lorraine, p. 190.
- Plan local d'urbanisme de Montbronn, p. 25.
- Mémoires de la Société d'archéologie lorraine, p. 188.
- Henriette de Lorraine - Une princesse au cœur de l'Europe.
- Die Alten Territorien des Bezirkes Lothringen nach dem Stande vom 1. Jan. 1648. II. Theil, StraĂźburg 1909 p. 184.
- Mémoires de la Société d'archéologie lorraine, p. 191.