Accueil🇫🇷Chercher

Pitcairn

Pitcairn[2], en anglais Pitcairn[2] et Pitcairn Island, en pitcairnais Pitkern, est une Ă®le de l'ocĂ©an Pacifique, principale terre du territoire britannique des Ă®les Pitcairn et abritant la capitale Adamstown. Pitcairn se situe Ă  environ 5 000 km des cĂ´tes de la Nouvelle-ZĂ©lande et autour de 5 700 km de celles de l'AmĂ©rique du Sud et n'est accessible que par bateau depuis l'archipel des Gambier, qui possède la piste d'atterrissage la plus proche, situĂ© Ă  environ 540 km Ă  l'ouest-nord-ouest.

Pitcairn
Pitcairn Island (en)
Image satellite de Pitcairn.
Image satellite de Pitcairn.
GĂ©ographie
Pays Drapeau du Royaume-Uni Royaume-Uni
Archipel ĂŽles Pitcairn
Localisation Océan Pacifique
CoordonnĂ©es 25° 04′ 00″ S, 130° 06′ 24″ O
Superficie km2
Point culminant Pawala Valley Ridge (347 m)
Géologie île volcanique
Administration
Territoire britannique d'outre-mer ĂŽles Pitcairn
DĂ©mographie
Population 50 hab. (2020[1])
DensitĂ© 10 hab./km2
Gentilé Pitcairnais
Plus grande ville Adamstown
Autres informations
Fuseau horaire UTC-8
Géolocalisation sur la carte : océan Pacifique
(Voir situation sur carte : océan Pacifique)
Pitcairn
Pitcairn
Géolocalisation sur la carte : îles Pitcairn
(Voir situation sur carte : îles Pitcairn)
Pitcairn
Pitcairn
îles au Royaume-Uni

GĂ©ographie

Pitcairn, vue du sud-ouest.

C'est la seule île habitée de cette partie de l'archipel qui comprend aussi les îles Henderson, Ducie et Oeno.

L'île a été vidée de ses habitants polynésiens à la suite de sa déforestation « qui a rendu de plus en plus difficile la construction de pirogues à Mangareva et à Pitcairn »[3], comme dans l'île de Pâques, ce qui a isolé les habitants à partir d'une période comprise entre 1000 et 1450[3] - [4] - [5].

C'est — ensemble avec l'île Henderson — l'un des cinq cas étudiés par Jared Diamond dans son livre sur le risque de collapsus écologique chez les sociétés insulaires qui surexploitent leur environnement[3] (les autres cas sont l’île de Pâques, le peuple des Indiens Anasazis, et ceux des Mayas et des Vikings).

Les habitants actuels de Pitcairn sont pour la plupart des descendants des mutins du Bounty et de leurs femmes polynésiennes qui ont trouvé là une île vierge à (re)coloniser.

Les habitants de Pitcairn ont développé un créole dérivé de l'anglais, le pitcairnais.

En tant que « pays dépendant du Royaume-Uni », l'économie et certains travaux insulaires pouvaient bénéficier d'aides européennes avant le [6].

GĂ©ologie

À la différence des autres îles de la région qui sont des atolls coralliens (sauf Mangareva), l'île est ici entièrement d'origine volcanique. Elle est d'ailleurs située sur l'un des points chauds de l'hémisphère sud (dit le « point chaud de Pitcairn »[7]).

La pétrologie de l'île et plus largement du socle océanien a notamment été étudiée par Alfred Lacroix[8].

Flore et faune

Vestiges de la végétation d'origine près de Garnet Ridges sur Pitcairn.

De vastes zones de Pitcairn sont façonnées par l'intervention humaine, maintenant couvertes de plantes non-natives de l'île. Parmi les plantes cultivées sur l'île, on peut retrouver la noix de coco, l'ananas, les agrumes, la banane, la papaye, le melon, la goyave, la canne à sucre, l'igname, le taro et l'arbre à pain).

La végétation indigène ne couvre désormais environ que 30 % de la surface de l'île, généralement sur des pentes abruptes et des vallées reculées.

Pitcairn connait aussi un problème de déforestation. Il ne reste qu'une petite zone de la forêt originelle résultant des coupes pour le feu et pour dégager des zones d'habitat. La forêt était déjà fortement dégradée depuis le début du second millénaire jusqu'à la disparition des habitants autochtones, avant l'arrivée des mutins de la Bounty.

La faune endémique sur terre se limite aux insectes, aux escargots et à certains petits reptiles. Tous les autres animaux de l'île ont été introduits par les Européens.

Projet de sanctuaire marin

Autour des Ă®les, l’environnement marin, en partie d'origine volcanique (tout comme les Ă®les), est d'une grande richesse halieutique et riche en biodiversitĂ©. Plus de 1 240 espèces de mammifères, poissons, coraux, algues y ont dĂ©jĂ  Ă©tĂ© rĂ©pertoriĂ©s (totalement nouvelles pour certaines, avec par exemple une algue marine capable de vivre Ă  382 mètres de profondeur, lĂ  oĂą les plantes ne trouvent thĂ©oriquement plus assez de lumière pour survivre)[9].

Ce patrimoine naturel exceptionnel, et la faible pression anthropique locale[Note 1] sont Ă  l'origine d'un projet de crĂ©ation d'une très grande rĂ©serve naturelle marine et sous-marine (834 334 km2, soit plus de trois fois la taille du Royaume-Uni), dont le budget a Ă©tĂ© proposĂ© le par le ministre britannique des finances (pour l'annĂ©e budgĂ©taire 2015-2016)[9]. Ce statut de rĂ©serve devrait prĂ©server le milieu de toute activitĂ© de pĂŞche ou d'exploration minière, et ne sera effective qu'après la signature d'un règlement et d'un accord entre les ONG environnementales et les autoritĂ©s locales, pour notamment cadrer la manière dont la surveillance et la lutte contre le braconnage maritime se feront. Alors que moins de 2 % de l'ocĂ©an mondial est officiellement protĂ©gĂ©[9], cette rĂ©serve va faciliter la mise en Ĺ“uvre des engagements du gouvernement britannique d'augmenter la surface d'aires marines protĂ©gĂ©es (c'Ă©tait l'un des objectifs des dernières grandes confĂ©rences mondiales sur la biodiversitĂ©), mais toutefois Ă  une grande distance des Ă®les britanniques.

Histoire

Peuplement

L'histoire des îles Pitcairn débute à la Préhistoire, lors du peuplement des îles par des Polynésiens. Interrompu au XVIe siècle, le peuplement de l'île ne recommence qu'à la fin du XVIIIe siècle, lorsque les mutins du Bounty débarquent et s'installent sur les îles.

Affaire judiciaire

L'affaire des îles Pitcairn est une affaire judiciaire concernant des accusations de crimes sexuels, survenue dans les années 2004-2006.

Notes et références

Notes

  1. Ces îles ne sont habitées que par une cinquantaine de personnes.

Références

  1. Welcome to Pitcairn Islands
  2. (fr) Commission nationale de toponymie, conseil national de l'information géographique, Pays, territoires et villes du monde juillet 2021, , 34 p. (présentation en ligne, lire en ligne), p. 28
  3. Nicolaï, H. (2006). « Diamond J., Effondrement. Comment les sociétés décident de leur disparition ou de leur survie (en anglais : Collapse. How societies chose to fail or to succeed) » ; Paris, Gallimard, NRF, Essais, 2006, 648 p. Belgeo. Revue belge de géographie, (4), 493-497.
  4. Esty, A. (2009). Pourquoi les civilisations meurent-elles ?. Les Grands Dossiers des Sciences Humaines, 13(1), 4-4 (résumé).
  5. Esty, A. (2005). Jared Diamond. La leçon des cités perdues. Sciences humaines, (5), 15-15 (résumé).
  6. Bloch, B. M. (2008). Marchés de travaux hors de l'Union européenne. Ed. Techniques Ingénieur.
  7. Guillou, H., Gillot, P. Y., & Guille, G. (1994). « Âge (K-Ar) et position des îles Gambier dans l'alignement du point chaud de Pitcairn (Pacifique Sud) ». Comptes rendus de l'Académie des sciences. Série 2. Sciences de la terre et des planètes, 318(5), 635-641.
  8. Avias J (1950) « Alfred Lacroix et la Pétrologie océanienne ». Journal de la Société des océanistes, 6(6), 219-229.
  9. Senet, StĂ©phanie (2015) « Une vaste rĂ©serve marine autour des Ă®les britanniques de Pitcairn Â», Le Journal de l'environnement, publiĂ© le 19 mars 2015, consultĂ© le 21 fĂ©vrier 2015.

Voir aussi

Bibliographie

  • J. Fralon, La Commission du Pacifique Sud. Civilisations, 155-158. Giuge, P. (2011). « La cĂ©rĂ©monie du Bounty Day : l’histoire des rĂ©voltĂ©s du Bounty comme rĂ©cit fondateur sur les Ă®les de Pitcairn et Norfolk et ses reprĂ©sentations en Occident » (rĂ©sumĂ©).
  • Olivier Goujon, Pitcairn. Les rĂ©voltĂ©s du Bounty vont disparaĂ®tre, Ă©ditions Max Milo, 2021.
  • A Lacroix, Les Roches volcaniques de l'Ă®le de Pitcairn (OcĂ©an Pacifique Austral). CR Acad. Sci. Paris, 202, 788-798, 1936.
  • A. Lacroix, Clipperton, Ă®les de Pâques et Pitcairn : esquisse lithologique. impr. F. Soulisse-Martin, 1939.
  • H. A. Lavachery, Contribution Ă  l'Ă©tude de l'archĂ©ologie de l'Ă®le de Pitcairn (travaux de la mission franco-belge Ă  l'Ă®le de Pâques. SociĂ©tĂ© des AmĂ©ricanistes de Belgique, 1936.
  • L. Leblanc, & R. Putoa, Les Mouches des fruits de la PolynĂ©sie française et des Ă®les Pitcairn. Service de la protection des vĂ©gĂ©taux, secrĂ©tariat gĂ©nĂ©ral de la CommunautĂ© du Pacifique, 2000.
  • M. PĂ©rez, Culture et identitĂ© Ă  Pitcairn, Éducation, culture et identitĂ© : actes, 97, 223, 1998.
  • A. G. Thompson, « Davidson (John Wightman): Peter Dillon of Vanikoro, Chevalier of the South Seas Â». Éd. by OHK Spate. Revue française d'histoire d'outre-mer, 63(230), 176-177, 1976.
  • Charles Vidil, Histoire des mutins de la "Bounty", et de l'Ă®le Pitcairn (1789-1930). Payot, 1932.
  • J. D. Woodhead & M. T. McCulloch, « Ancient seafloor signals in Pitcairn Island lavas and evidence for large amplitude, small length-scale mantle heterogeneities Â». Earth and Planetary Science Letters, 94(3), 257-273, 1989 (rĂ©sumĂ©).
  • M. Zimmermann, « L'ĂŽle de Pâques et l'ethnographie du Pacifique » in Annales de gĂ©ographie (Vol. 26, No. 143, p. 392–395). SociĂ©tĂ© de gĂ©ographie, 1917.

Articles connexes

Lien externe

Cet article est issu de wikipedia. Text licence: CC BY-SA 4.0, Des conditions supplémentaires peuvent s’appliquer aux fichiers multimédias.