Pierre Vincent (général)
Pierre Vincent est un général français né le à Oujda et mort le à Chambéry.
Pierre Vincent | ||
Pierre Vincent. | ||
Naissance | Oujda, Maroc |
|
---|---|---|
Décès | (à 101 ans) Chambéry |
|
Origine | France | |
Arme | Infanterie | |
Grade | Général de brigade | |
Années de service | 1934 – 1971 | |
Conflits | Seconde Guerre mondiale Guerre d'Indochine Guerre d'Algérie |
|
Distinctions | Grand officier de la Légion d'honneur Croix de guerre 1939-1945 Croix de guerre des Théâtres d'opérations extérieurs Médaille coloniale Silver Star |
|
Autres fonctions | Conférencier | |
Famille | Jean Vincent (résistant) | |
Soldat pendant 37 ans, il prend part à la Seconde Guerre mondiale, la guerre d'Indochine et la guerre d'Algérie, et est blessé trois fois.
Biographie
Origines familiales
Pierre Vincent, issu d'une famille de tradition militaire, naît à Oujda alors que son père, le général Jean Vincent (dit « Vény » dans la Résistance[1]) est lieutenant au 1er bataillon d'Afrique en poste à Debdou. Son grand père est le médecin militaire Louis-Alexandre Vincent (1842-1904).
Après la Grande Guerre, il vit dans un cadre militaire en Algérie, puis au Maroc lorsque son père sert au 2e régiment étranger à Meknès. Il effectue ses études secondaires au lycée Poeymirou de Meknès ; reçu bachelier ès mathématiques élémentaires en 1933 et 1934, il est admissible à l'école spéciale militaire de Saint-Cyr en 1934. Ses études terminées, il choisit la carrière militaire et s'engage par devancement d'appel le .
Il épouse, le , Marie-Antoinette de Regnauld de Lannoy de Bissy (1916-2012), fille de Pierre, comte de Bissy, et de Marie-Ange de Maistre (descendante de deux grandes familles nobles savoyardes, de Maistre et de Regnauld de Lannoy de Bissy)[DL 1] et petite-fille de Richard de Regnauld de Lannoy de Bissy. Ils ont six enfants.
Sous les drapeaux
- Engagé volontaire au 13e régiment de tirailleurs africains à Fès le
- Élève du peloton des candidats EOR à Mazagan (Maroc) en hiver 1934 et au peloton EOR de Saint-Maixent en 1935
- 1935 : sous-lieutenant, il sert en situation d'activité au 80e RI à Metz.
- 1938 : admis à l'École militaire d'infanterie et des chars de combat (EMICC)
- 1939 : à la déclaration de guerre, il est lieutenant, chef de section, sur la frontière lorraine.
- 1939-1940 : il suit des cours de spécialiste de l'infanterie à Mourmelon.
- 1940 : il est envoyé comme instructeur au centre de formation des EAR au camp de La Courtine. Il combat sur la Loire en [DL 1] , puis se porte volontaire pour rejoindre l'Algérie en 1941.
- Affecté au 7e Régiment de tirailleurs algériens, il débarque à Noël 1943 en Italie, combat à Monte Cassino, puis en débarque en Provence avec la 3e DIA[DL 1].
- , il est promu capitaine.
- En , il rejoint l'Indochine, où il combat jusqu'en 1949.
- , il est promu commandant.
- De 1954 à 1960, il est au Maroc, puis jusqu'en 1962 participe à la guerre d'Algérie.
- , il est promu lieutenant-colonel.
- , il est promu colonel.
- : brevet de qualification supérieure.
- , il est nommé général de brigade
Blessures
- à Bou-Tlelis (Algérie)
- à Dong Xoai (Cochinchine)
- à Inkernam (Algérie)
Retraite
Présent dans de nombreuses associations, il est élu en 1971 à l'Académie de Savoie[DL 1]. Il en devient membre agrégé en 1986[DL 1].
En , une cérémonie a lieu en préfecture de Savoie pour son centenaire[2].
Il meurt le à la résidence Saint-Benoît de Chambéry, à l'âge de 101 ans[3] - [DL 1].
Publications
Il s'agit de communications faites à l'Académie de Savoie.
- Contribution à l'historique des troupes alpines (le G.U.I no 14 et le 108e R.I.A. dans la campagne de France 1939-1940), 1985
- Notes sur Camille de Regnauld de Lannoy de Bissy (1809-1881), 1986
- La prise de Constantine en 1837, Académie de Savoie,
- Le colonel Richard de Régnauld de Lannoy de Bissy (1844-1906), ingénieur militaire et cartographe, Académie de Savoie, (in Lettreno 7, 1991[4])
- Il y a cinquante ans déjà (souvenirs 1939-1940), 1990
- Le Livre de ma famille, 2001
Carrière militaire et distinctions
Citations
Le général Pierre Vincent a été cité à de nombreuses reprises[DL 2] :
- : à l'ordre de la division
« Ayant eu le bras cassé par accident, a refusé de se laisser évacuer. A participé dans ces conditions à l'attaque du Mona Casale le 12 janvier 1944 [...] a rempli toutes les missions dont il avait été chargé donnant à tous l'exemple du courage et du stoïcisme. »
- : à l'ordre du corps d'armée
- : à l'ordre du corps d'armée
- : à l'ordre de l'armée - citation attribuée avec la croix de Chevalier de la Légion d'honneur
- : à l'ordre de la division
- : à l'ordre de l'armée
- : à l'ordre de l'armée
« Exerçant le commandement de l'ensemble des éléments de protection de la route Thu Daumont-Ban Methuot [Indochine] le 21 juin 1949, a fait preuve comme à l'accoutumée, de belles qualités d'organisation et de dynamisme comme de courage. Dirigeant personnellement l'action de ses éléments sur le tronçon momentanément le plus soumis aux menaces [...], a décelé une troupe adverse qui [...] tentait de se placer en embuscade. Bien qu'effectuant une liaison et ne disposant que d'un personnel réduit [...] a attaqué [...] les obligeant à se dévoiler et à combattre, puis à prendre la fuite sans avoir pu se placer pour agir par surprise sur les éléments du convoi. A été blessé à l'épaule par balles [...] a continué à exercer son commandement. Malgré une évacuation très retardée [...] est resté un modèle de calme et de bonne humeur donnant un bel exemple de comportement de chef dans des circonstances graves [...] »
- : à l'ordre de la division
- : à l'ordre de la brigade
- : à l'ordre de la division
- : à l'ordre de la division
- Citation étrangère
- : à l'ordre de la 7e armée américaine (général Patch)
- Témoignages de satisfaction
- : à l'ordre de la brigade
- : à l'ordre de l'armée
- : à l'ordre de la division
- Fourragères à titre personnel
- Croix de Guerre 1939-1945 7e RTA
- Croix de Guerre des T.O.E. B.M. du 7e RTA
Distinctions
- Chevalier de la Légion d'honneur (), nomination comportant l'attribution de la Croix de Guerre avec palmes
- Officier de la Légion d'honneur (), pour services exceptionnels de guerre en Extrême Orient
- Commandeur de la Légion d'honneur (), pour services exceptionnels de guerre en Algérie
- Grand officier de la Légion d'honneur ()[DL 3] - [DL 2]
- Croix de guerre 1939-1945 (4 citations)
« A droit à titre individuel au port de la fourragère aux couleurs de la Croix de Guerre 1939-1945 et au port de la fourragère aux couleurs de la Croix de Guerre des T.O.E. pour avoir pris part effectivement aux faits de guerre qui ont valu au 7e R.T.A. 3 citations à l'Ordre de l'Armée (1939-1945) et au bataillon de marche du 7e R.T.A. 2 citations à l'Ordre de l'Armée (Extrême-Orient) »
- Croix de guerre des Théâtres d'opérations extérieurs (3 citations)
- Croix de la Valeur militaire (4 citations)
- Silver Star Medal (1 citation)
« Pierre Vincent, Lieutenant du 7e régiment de tirailleurs algériens, pour son courage au combat du 1er octobre au 15 novembre 1944 en France. Au cours des opérations menées dans le sud-est de la France, le lieutenant Vincent, commandant de la compagnie d'armes lourdes, par ses tirs remarquablement préparés et ajustés a neutralisé des positions ennemies fortement défendues qui s'opposaient à l'avance, a réduit au silence une batterie de 76 mm et infligé de lourdes pertes à l'ennemi. Son sens élevé du commandement et les feux qu'il a conduits avec précision ont joué un rôle important dans le succès des opérations du régiment. »
- Officier d'Académie ()
- Croix du combattant
- Médaille commémorative 1939-1945, agrafes « France », « Afrique », « Italie », « Libération » et « Allemagne »
- Médaille commémorative de la campagne d'Italie
- Médaille commémorative de la campagne d'Indochine
- Médaille coloniale (médaille de la France outre-mer), agrafes « Tunisie » et « Indochine »
- Insigne des blessés[DL 2]
- Médaille commémorative d'Afrique du Nord
- Médaille d'honneur d'argent de l'Éducation physique et des Sports ()
Autres décorations
- Médaille d'honneur de l'Académie des sciences, belles-lettres et arts de Savoie ()
- Médaille de la ville de Chambéry ()
Notes et références
Notes
Références
- Jean Mattéoli (dir.), « Les groupes Vény », La Lettre de la Fondation de la Résistance, no 32, , p. 10/11 (ISSN 1263-5707, lire en ligne, consulté le ).
- Eric Jalon (dir.), « La Savoie rend hommage au général Pierre Vincent », sur www.savoie.gouv.fr, Préfecture de la Savoie, (consulté le ).
- Jacques Romann (dir.), « La Avis de décès de Général Pierre Vincent », sur www.libramemoria.com, Société de Publications L’Alsace, (consulté le ).
- Pierre Vincent, « Le colonel Richard de Regnauld de Lannoy de Bissy : ingénieur militaire et cartographe 1844-1906 », dans Mémoires de l’Académie des sciences, belles-lettres et arts de Savoie, t. V, Montmélian, Académie de Savoie, , 430 p. (ISSN 1157-075X, lire en ligne).
- Site du Dauphiné libéré
Les références notées « DL » dans le texte proviennent du site officiel du Dauphiné libéré (www.ledauphine.com).
- « Le général Pierre Vincent », Le Dauphiné libéré, .
- « Le général Vincent honoré », Le Dauphiné libéré, :
« Pierre Vincent est alors général de brigade, à l'issue d'une longue carrière où il sera blessé trois fois au feu, recevra 12 citations et la Silver Star Medal. »
- Guy Jacquemard, « Le général Pierre Vincent sera le 2e Savoyard décoré de l'ordre de « Grand officier » », Le Dauphiné libéré, :
« Le général Pierre Vincent sera le 2e Savoyard décoré de l'ordre de « Grand officier » [...] Il va servir en Cochinchine et au Cambodge et être grièvement blessé lors de la protection d'un convoi [...]. »