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Pierre Romeijer

Le baron Pierre Romeijer (connu sous le nom de Romeyer) est un chef cuisinier belge né à Etterbeek le et mort le [1].

Pierre Romeijer
Titre de noblesse
Baron
Biographie
Naissance
Décès
(Ă  88 ans)
Nom de naissance
Jules LĂ©on Pierre Ghislain Romeijer
Nationalité
Activité
Autres informations
Site web
[hhttps://www.youtube.com/watch?v=8a2mAqyqXJ0 . (album photos hommage )]
Distinction

Guide Michelin • 1950 : 1er prix culinaire Albert Couvreur

• 1955 : 1er prix Prosper MontagnĂ©

EntrĂ© dès l’âge de 14 ans dans la restauration, il a terminĂ© sa carrière en 1994 dans son restaurant La Maison de bouche Ă  Hoeilaart avec trois Ă©toiles au guide Michelin. Cofondateur de l’Association des maĂ®tres cuisiniers de Belgique[2] et d'Euro-Toques, la communautĂ© europĂ©enne des cuisiniers, il est le premier — et jusqu’ici le seul — cuisinier Ă  avoir Ă©tĂ© Ă©levĂ© au rang de baron. Ă€ l’instar d’un Paul Bocuse en France, Pierre Romeijer fait partie de ces chefs qui ont donnĂ© ses lettres de noblesse au mĂ©tier de cuisinier, faisant passer celui-ci du rang de domestique relĂ©guĂ© Ă  la cave Ă  celui d’artiste mis en lumière.

Biographie

Enfance

Pierre Romeijer nait le à Etterbeek dans la banlieue bruxelloise. Son père est tapissier-garnisseur et sa mère infirmière. Au début de la guerre, ses parents l’envoient dans le Jura dans l’espoir qu’il soit moins sujet aux problèmes d’approvisionnement. La situation en France n’étant guère plus enviable, il revient en Belgique et c’est peu après ce retour que ses parents divorcent. Il part alors vivre avec son frère et sa mère.

Apprentissage

Celle-ci dĂ©cide alors de placer son fils en cuisine, certaine que, dans ce mĂ©tier, son fils aura toujours son repas assurĂ©. C’est ainsi que le jeune homme entre Ă  l’âge de 14 ans en apprentissage, au restaurant L’Alsacienne, sous la fĂ©rule du chef Georges Michel, Ă  une Ă©poque oĂą les fourneaux sont encore alimentĂ©s au charbon. Dans une chaleur infernale, qui oblige Ă  se changer intĂ©gralement deux fois par jour, tout se fait encore Ă  la main, avec les consĂ©quences mĂ©dicales que ceci entraĂ®ne, nombre de professionnels de l’époque Ă©tant frappĂ©s, entre autres, par la tuberculose. Les cuisiniers ne sont alors souvent considĂ©rĂ©s que comme des domestiques relĂ©guĂ©s dans des caves oĂą les directeurs ne descendent que rarement. 

Service militaire

Ayant devancĂ© l’appel, Pierre Romeijer commence son service militaire Ă  17 ans dans la marine. EngagĂ© tout d’abord en Angleterre, dans la Royal Navy, il devient ensuite cuisinier sur un dragueur de mines belge.

Premiers pas professionnels

Dès son retour, il retourne au Savoy, oĂą il avait dĂ©jĂ  Ĺ“uvrĂ© en 1946, juste avant de servir sous les drapeaux, et c’est lĂ  qu’il entame vĂ©ritablement sa carrière en passant par tous les postes. Quatre ans plus tard, fort d’un bagage dĂ©jĂ  solide, il dĂ©cide alors de changer d’air et entre au Carlton, toujours Ă  Bruxelles, sous la direction du chef Julien Vermeersch. 

Prix Prosper Montagné

Ayant remportĂ© en 1950 le 1er prix culinaire Albert-Couvreur, il dĂ©cide alors de se prĂ©parer pour la compĂ©tition culinaire belge la plus prestigieuse de l’époque, le prix Prosper-MontagnĂ©, et remporte celui-ci en 1955. Déçu par le peu de reconnaissance de la part de son employeur, il devient alors chef de cuisine au Royal Automobile Club, oĂą son expĂ©rience lui permet de doubler son salaire par rapport Ă  son emploi prĂ©cĂ©dent. 

Belvédère

C’est prĂ©cisĂ©ment dans ce mĂŞme Royal Automobile Club qu’il est remarquĂ© par le comte Georges Moens de Fernig, tout rĂ©cemment investi en tant que commissaire gĂ©nĂ©ral de l’Exposition universelle de 1958. SĂ©duit par le talent du jeune chef, ce gestionnaire avisĂ© dĂ©cide de lui confier les cuisines du BelvĂ©dère, un domaine royal appelĂ© Ă  devenir le haut lieu de rĂ©ception de toutes les tĂŞtes couronnĂ©es, vedettes et personnalitĂ©s reçues officiellement en Belgique Ă  l’occasion de l’Exposition. LĂ , dans des conditions inimaginables, sans aucune limite budgĂ©taire, il va avoir l’occasion de servir en un an pas moins de 75 000 repas de haut luxe et quelque 300 000 cocktails.

Val Vert

Une fois l’Exposition terminée, Pierre Romeijer se sent plus que jamais prêt pour se lancer dans l’aventure de son premier restaurant. C’est ainsi qu’en association avec un partenaire, il ouvre en 1959 le restaurant le Val Vert à Hoeilaart. Conscient de sa responsabilité, il ne ménage pas ses efforts et travaille durant trois ans sans prendre un jour de congé, espérant, devant le succès remporté, pouvoir reprendre les parts de son associé et ainsi enfin travailler entièrement à son compte. Malheureusement, celui-là ne l’entend pas de cette oreille.

Maison de bouche

C’est alors que Pierre Romeijer se voit offrir en 1967 l’opportunité d’acquérir une très belle propriété située tout près du Val Vert, également à Hoeilaart. Celle-ci, située en plein cœur de la forêt de Soignes, au beau milieu d’un parc magnifique, va devenir La Maison de bouche, appelée à devenir le haut lieu des exploits du cuisinier.

Michelin

Rapidement remarquĂ© par la critique, le restaurant de Pierre Romeijer ne tarde pas Ă  dĂ©coller. Rapidement rĂ©compensĂ© par une première Ă©toile en 1969 au guide Michelin, une seconde en 1971, il atteint le sommet de la galaxie pneumatique en 1983 avec trois Ă©toiles, un niveau suprĂŞme qu’il maintiendra jusqu’à sa cessation d’activitĂ© en 1994.

Maîtres cuisiniers de Belgique

Pierre Romeijer aurait souhaité adhérer à l’Association des maîtres cuisiniers de France. Seulement ce groupement, qui s’appelait jusqu’en 1967 l’Association des maîtres queux, n’admet en son rang ni étrangers, ni femmes. En 1980, lors d’une rencontre avec ses collègues Pierre Wynants (restaurant Comme chez Soi) et Jacques Deluc (Barbizon), il imagine alors de mettre sur les fonts baptismaux une association professionnelle qui regrouperait les meilleurs chefs de son propre pays. C’est ainsi que nait l’Association des maîtres cuisiniers de Belgique, dont il sera le premier à assurer la présidence, ceci avant Pierre Fonteyne, Guy Van Cauteren, Alain Deluc, Robert Van Duüren et depuis , Frank Fol[3].

Euro-Toques

En 1979, lors d’un repas de mille couverts, donnĂ© Ă  l’occasion du millĂ©naire de la ville de Bruxelles, en prĂ©sence, entre autres, d’une impressionnante assemblĂ©e de chefs europĂ©ens, Pierre Romeijer avait lancĂ© l’idĂ©e, un peu sans trop se prendre au sĂ©rieux au dĂ©but, d’une « Europe des casseroles Â». Le projet va lentement mais sĂ»rement faire son chemin jusqu’à ce qu’en 1986, soutenu par son grand ami Paul Bocuse, il lance « Euro-Toques, la CommunautĂ© europĂ©enne des cuisiniers Â», une association Ă  l’échelle du continent reposant sur une charte regroupant tous les professionnels de la cuisine respectueux des usages du mĂ©tier, des produits et de la manière de travailler ceux-ci.

Livre

En 1990 paraĂ®t aux Ă©ditions Didier Hatier le livre Une certaine idĂ©e de la cuisine : Pierre Romeyer. Fruit de longues conversations entre Pierre Romeijer et le cĂ©lèbre chroniqueur touristique et gastronomique Walter Fostier, cet ouvrage revient sur la dĂ©jĂ  longue carrière du cuisinier et sur sa vision du mĂ©tier.

Japon

En 1991, Pierre Romeijer suscite la polĂ©mique lorsqu’il annonce avoir revendu une partie de son activitĂ© au groupe brassicole japonais Asahi Breweries. Celui-ci Ă©tait alors candidat Ă  l’acquisition de plusieurs Ă©tablissements gastronomiques en Europe, Ă  l’image du Lucas Carton d’Alain Senderens, Ă  Paris. Tout le landerneau gastronomique belge[4] s’agite jusqu’à ce qu’il soit clair que Pierre Romeijer n’a en fait revendu que les murs de l’établissement ainsi que le droit d’utiliser son nom pour une ligne de produits vendus exclusivement en ExtrĂŞme-Orient. Et donc Ă  l’exclusion de son fonds de commerce, rien ne change dans le fonctionnement de celui-ci. Contrairement aux rumeurs les plus fantaisistes, allant jusqu’à parler de l’arrivĂ©e de baguettes Ă  la place des couverts !

Fermeture

En 1994, après 50 ans d’activitĂ© professionnelle ininterrompue[5], Pierre Romeijer, qui avait pourtant un projet d’hĂ´tel en tĂŞte, connaĂ®t quelques problèmes de santĂ©. Il dĂ©cide alors de s’arrĂŞter au sommet de sa carrière, afin de profiter d’une retraite bien mĂ©ritĂ©e. La vente du matĂ©riel du restaurant ainsi que de sa cave, en 1995, attire un très nombreux public de curieux et de nostalgiques de ce qui fut un des plus beaux Ă©tablissements du pays.

Hommages

TrophĂ©e Baron Pierre-Romeyer 

Depuis 2004, Euro-Toques Belgique organise chaque année le Trophée Baron Pierre-Romeyer[6] - [7] - [8] - [9]. Cette compétition destinée aux écoles hôtelières a pour ambition de distinguer des élèves s’affrontant dans des conditions de concours professionnels.

École hôtelière provinciale Pierre-Romeyer

L’Institut d’enseignement provincial secondaire (IPES) de Wavre[10] - [11] - [12] a baptisĂ© sa section hĂ´telière « Ă©cole hĂ´telière provinciale Pierre-Romeyer Â» en hommage au grand homme de cuisine. C’est dans ses locaux qu’est organisĂ© chaque annĂ©e le TrophĂ©e Baron Pierre-Romeyer. 

Distinctions

Anoblissement

En 2002, Pierre Romeijer s’est vu conférer le titre de baron[13] à titre personnel, une première dans l’histoire de la Belgique au sein duquel jamais aucun cuisinier n’avait fait l’objet d’un tel honneur.


Titres professionnels

  • 1950 : 1er prix culinaire Albert-Couvreur
  • 1955 : 1er prix Prosper-MontagnĂ©
  • 1958 : diplĂ´me d’honneur (Ehrenurkunde) Verband der Köche
  • 1963 : diplĂ´me du 3e congrès mondial de la gastronomie par la ConfrĂ©rie des rĂ´tisseurs
  • 1964 : Oscar de la cuisine du Club royal des gastronomes de Belgique.
  • 1964 : diplĂ´me du Club des 33 Ă  titre personnel.
  • 1964 : diplĂ´me de l'AcadĂ©mie culinaire de France.
  • 1965 : chevalier de la commanderie de l'ordre des Coteaux de Champagne.
  • 1967 : chevalier de l’ordre des Chevaliers des Bretvin - officier du club Prosper-MontagnĂ©.
  • 1973 : Cuoco d’ Oro Aziende autonome di Soggiorno turismo Marina di Caorle.
  • 1974 : membre des Rencontres internationales gastronomique de Genève.
  • 1974 : membre de Tradition et QualitĂ©.
  • 1979 : ClĂ© d’or de Gault et Millau.
  • 1980 : conseiller culinaire du bailliage de Belgique de la ConfrĂ©rie de la chaĂ®ne des rĂ´tisseurs.
  • 1982 : membre Ă©mĂ©rite de l'ordre international de la Gastronomie française.
  • 1983 : membre des Relais et Châteaux.
  • 1984 : commandeur de l'Association international des maĂ®tres-conseils en gastronomie française.
  • 1985 : mĂ©daille d’or de la ville de Bruxelles.
  • 1986 : mĂ©daille d’or Village Reine Fabiola.
  • 1988 : diplĂ´mĂ© le 6 mai Ă  Paris du Club des cent, diplĂ´me n° 181.
  • 1990 : l'Homme de l'annĂ©e, Rose d’or remise par les jeunes restaurateurs Ă  Paris.
  • 1990 : meilleur artisan de Belgique, remis par le ministère des Classes moyennes.

Ordres et médailles

  • 1958 :  mĂ©daille commĂ©morative de leurs Altesses les princes de Monaco
  • 1958 :  mĂ©daille d’argent du roi Georges 1er de Grèce
  • 1974 :  chevalier de l'ordre de LĂ©opold II
  • 1975 :  mĂ©daille d’or du Travail.
  • 1976 :  chevalier de l'ordre du MĂ©rite agricole.
  • 1988 :  doyen d’honneur du Travail.
  • 1991 :  chevalier de l'ordre de LĂ©opold
  • 1996 :  doyen d’honneur Ă©mĂ©rite du Travail
  • 2002 :  officier de l'ordre du MĂ©rite agricole

Ouvrage

  • Une certaine idĂ©e de la cuisine : Pierre Romeyer , Éditions Didier Hatier.

Notes et références

  1. « L'un des plus grands chefs belges est décédé », La Libre Belgique,‎ (lire en ligne, consulté le )
  2. « Plongée dans l’histoire culinaire belge avec les Maîtres Cuisiniers », www.mastercooks.be,‎ (lire en ligne, consulté le )
  3. « Le Président », www.mastercooks.be,‎ (lire en ligne, consulté le )
  4. « Choc de générations - La cuisine à quatre mains », sur lacuisineaquatremains.blogs.lalibre.be (consulté le )
  5. « Un trois étoiles bruxellois ferme a la fin du mois », sur www.lesoir.be, (consulté le )
  6. L.Dm., « Namur remporte le trophée Baron Pierre Romeyer », La Libre,‎ (lire en ligne, consulté le )
  7. Saveurs de nos Régions, « Saveurs de nos Régions - Concours », sur www.saveurs-regions.be (consulté le )
  8. « Le Guide des Connaisseurs - Les lauréats du 3ème Trophée Baron Pierre Romeyer / Euro-Toques », sur www.leguidedesconnaisseurs.be, (consulté le )
  9. « Namur: l’école hôtelière remporte le prix Romeyer », Édition digitale de Charleroi,‎ (lire en ligne, consulté le )
  10. « IPES Wavre », sur www.ipeswavre.be (consulté le )
  11. Rédaction, « Une cuisine de terroir à un jet de pierre des ruines de Villers-la-Ville », 7s7,‎ (lire en ligne, consulté le )
  12. « Belgique: Namur remporte le 3e trophée Baron Pierre Romeyer », sur www.neorestauration.com, (consulté le )
  13. Philippe Bidaine, « La consécration de Pierre Romeyer », 20 juillet 2001,‎ (lire en ligne, consulté le )

Voir aussi

Articles

Liens externes

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