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Pierre Benoît (architecte)

Pierre Benoît est un homme de science, architecte et naturaliste français de la première moitié du XIXe siècle expatrié en Argentine. Des origines mystérieuses et de nombreux indices troublants le désignent comme un potentiel Louis XVII survivant, bien qu’il n’ait lui-même jamais fait état de telles prétentions.

Pierre Benoît
Biographie
Naissance
Ă  Calais, France
Décès
Buenos Aires (Argentine)
Père Pierre-François Benoît (existence incertaine)
Mère Marie-Jeanne Daulo (existence incertaine)
Conjoint MarĂ­a Josefa de las Mercedes Leyes
Enfants Petrona-Mercedes, Pedro Benoit

Biographie

Origines

Il prétendait être le fils d’un pauvre pêcheur et d’une lavandière.

Officiellement, il serait né à Calais le 15 thermidor an II (), fils de Pierre-François Benoit et de Marie-Jeanne Daulo. Cependant, on ne retrouve nulle part la trace de ces personnes dans les registres.

Le marin

On trouve sa trace en 1808 comme servant dans la marine impériale.

Le , l'aspirant Benoit reçoit l'ordre de prendre le commandement du bateau de seconde espèce (no 274), en opération dans la Manche.

Il débarque à Buenos-Aires le en provenance de Saint-Domingue.

Il est cependant obligé de renoncer à la marine, car il souffre d'une ancienne blessure à la jambe.

Le botaniste

En 1820, il est chargé d'accompagner le naturaliste Aimé Bonpland, lequel herborisera dans le centre de l'Amérique du Sud.

L’architecte

Il travaille ensuite de nombreuses années en tant qu’architecte pour la conception de résidences privées et de bâtiments du gouvernement argentin, y compris le cimetière de la Recoleta et la façade de la cathédrale de Buenos Aires.

  • Façade de la cathĂ©drale de Buenos Aires
    Façade de la cathédrale de Buenos Aires
  • Place de la Recoleta avec une vue du cimetière et de l'Ă©glise Notre-Dame del Pilar.
    Place de la Recoleta avec une vue du cimetière et de l'église Notre-Dame del Pilar.

Il devient en 1825, chef du Département des Dessins et de la Topographie auprès de la Casa Rosada.

Le Franc-maçon

En 1825 il reçoit un diplôme maçonnique de la ville de Philadelphie le faisant « Apôtre et Grand Maître Charbonnier ».

Il bénéficie de protections, notamment celles du général Belgrano ainsi que de Bernardino Rivadavia.

Il aurait eu un haut grade dans la société secrète, portant le nom symbolique "Bolivar II» et serait arrivé en Amérique avec une lettre de recommandation adressée à Simón Bolívar (jamais utilisée).

Fin de vie et disparition mystérieuse

Une attaque le laisse à demi paralysé en 1834. Pendant dix-huit années, il vit diminué semi-reclus en poursuivant ses activités intellectuelles et artistiques. Il décède le à Buenos Aires de façon mystérieuse après avoir pris des cachets ordonnés par un médecin français, le docteur Lavergne, reconnu par Pierre Benoît mais inconnu de tous, débarqué la veille de France et qui rembarquera pour la France aussitôt son entrevue effectuée.

Famille et postérité

Il épouse à Buenos Aires le María Josefa de las Mercedes Leyes, après avoir surmonté une forte résistance de ses beaux-parents, ceux-ci n’acceptant pas de prime abord l'union de leur fille avec un Français à l’origine inconnue. Avec celle-ci il a deux enfants :

  • Petrona-Mercedes, nĂ©e le , sans postĂ©ritĂ©.
  • Pedro Benoit, nĂ© le , architecte auquel on doit le plan d’urbanisme de la ville argentine de La Plata et la cathĂ©drale Saints Pierre et CĂ©cile, mariĂ© en 1862 avec Dolores Vasquez; de leur union naitra une fille, Benedetta-Dolores, qui Ă©pouse en 1882 JosĂ© Martin Zapiola ; leur fils Frederico sera l'auteur d'une biographie rĂ©vĂ©lant les Ă©lĂ©ments troublants des origines de son aĂŻeul.

Louis XVII ?

Son arrière petit-fils, Frederico Zapiola, prétend pour la première fois qu’il s’agissait de Louis XVII en révélant des indices troublants. Selon lui, il aurait été sauvé de la prison du Temple et confié à Monsieur de Petitval au château de Vitry, puis aurait servi par la suite dans la marine impériale sous le nom de Pierre Benoît entre 1808 et 1814.

  • NĂ© dans une famille de pauvres pĂŞcheurs, il n'a jamais frĂ©quentĂ© l'Ă©cole. Il avait pourtant une Ă©ducation raffinĂ©e, des vastes connaissances et outre le français, il parlait couramment allemand, anglais, castillan et maĂ®trisait le latin. Il avait appris les mathĂ©matiques, le dessin tant technique qu’artistique en Ă©tant aussi bien architecte naval que peintre. Il avait Ă©galement des connaissances approfondies en astronomie, botanique et gĂ©odĂ©sie. Autant de capacitĂ©s Ă©tonnantes plus vraisemblablement issues d’une haute-Ă©ducation par des prĂ©cepteurs qu’une situation d’autodidacte fils de pĂŞcheur et de lavandière illettrĂ©s.
  • Selon les sources, il prĂ©tendait que sa mère Ă©tait nĂ©e Marie-Jeanne Daulo, Daul ou Daut, patronyme nulle-part existant, mais qui serait la contraction d’Autriche-Lorraine ou d’Autriche pour Marie Antoinette Josèphe Jeanne , archiduchesse D ' Au Triche et de L orraine.
  • Il peint de nombreux tableaux, notamment des marines, et, fait troublant, des portraits de Marie-Antoinette, de Madame Elisabeth et de "Madame Royale", la Duchesse d'AngoulĂŞme, respectivement mère, tante et sĹ“ur de Louis XVII. Il peint un autoportrait sur lequel il fait figurer des fleurs de lys et les armes des Bourbon. Sur l’un des autoportraits, il signe L.C.R.F. – P.B. que son descendant Federico Zapiola traduira par « Louis Charles Roi de France – Pierre BenoĂ®t ».
  • Marie-Antoinette en 1785 par Élisabeth VigĂ©e Le Brun
    Marie-Antoinette en 1785 par Élisabeth Vigée Le Brun
  • Madame Elisabeth
    Madame Elisabeth
  • Duchesse d’AngoulĂŞme
    Duchesse d’Angoulême
  • Physiquement, il est dĂ©crit comme ayant les yeux bleus, les cheveux blonds bouclĂ©s, les sourcils arquĂ©s et une fossette au menton, correspondant aux caractĂ©ristiques physiques du fils de Louis XVI et Marie-Antoinette.
  • La signature de son testament comporte un idĂ©ogramme complexe qui reprend exactement un idĂ©ogramme figurant sur le testament de Louis XVI.
  • Il dessine la façade de la cathĂ©drale de Buenos Aires qui comprend outre des Ă©vocations franc-maçonnes des dĂ©tails troublants. Celle-ci est d'abord inspirĂ©e de la façade du palais Bourbon de Paris. Ensuite, la scène reprĂ©sente la scène biblique de rĂ©conciliation entre Jacob et son fils Joseph exilĂ© en Égypte.
  • Selon sa biographie officielle, il serait nĂ© en 1794[1], et officier de marine en 1808, donc Ă  14 ans. Il sert sans interruption jusqu'Ă  la chute de l'Empire oĂą il est radiĂ©, rĂ©intĂ©grĂ© durant les Cent-Jours, il est Ă  nouveau radiĂ© dĂ©finitivement lors de la seconde restauration. Son dossier d'officier a curieusement disparu des archives de la Marine.
  • En 1818, il est conduit au Havre pour un embarquement pour l'Argentine par le Duc Decazes en personne, ministre de l'IntĂ©rieur de Louis XVIII.
  • D'un caractère paisible, il ne laisse le souvenir Ă  sa famille de rares colères qu'Ă  l'Ă©vocation de Louis XVIII.
  • Les circonstances Ă©nigmatiques de sa mort font soupçonner un assassinat ordonnĂ© depuis la France. Il reçoit seul un certain Docteur Lavergne, qu'il reconnaĂ®t, arrivĂ© la veille de France et qui rembarque immĂ©diatement pour la France après son entrevue et son dĂ©cès. ApprĂ©hendĂ© dès son arrivĂ©e au Havre, ce dernier sera guillotinĂ©.

Notes et références

  1. L'enfant du Temple serait dĂ©cĂ©dĂ© en 1795 avec de fortes prĂ©somptions de substitution. Or, dès 1794, des rumeurs faisaient courir le bruit que le dauphin, remplacĂ© dans sa geĂ´le par un autre garçon, aurait Ă©tĂ© libĂ©rĂ© du Temple. Ces rumeurs avaient Ă©tĂ© favorisĂ©es par les exhumations des restes de l’enfant du cimetière Sainte-Marguerite (en 1846 et en 1894, plusieurs spĂ©cialistes attribuent le corps Ă  un sujet masculin âgĂ© de plus de 16 ans d'un 1,63 m et de morphologie diffĂ©rente de Louis XVII) et la rĂ©action thermidorienne : tandis que les royalistes osaient Ă  nouveau s'afficher comme tels, des accords de paix Ă©taient nĂ©gociĂ©s entre la RĂ©publique et les rĂ©voltĂ©s vendĂ©ens et chouans (traitĂ©s de La Jaunaye, de la Mabilais et de Saint-Florent-le-Vieil). La mort du dauphin, en juin de cette mĂŞme annĂ©e, fut par consĂ©quent accueillie avec scepticisme par une partie de l'opinion publique. Ce contexte permit l'Ă©closion de thĂ©ories « Ă©vasionnistes » et « survivantistes ».

Annexes

Bibliographie

  • "Luis XVII muriò en Buenos-Aires ?", , Frederico Zapiola, rĂ©Ă©dition en 1991
  • Revue "Histonium" no 164, , p. 45, "Luis XVII no muriò en el Temple" , Frederico Zapiola
  • Journal "La Nacion", El enigmatico destino de Luis XVII (Le Destin Enigmatique de Louis XVII ), Luis F. Nunez
  • La Science Historique, "Pierre Benoit Ă©tait-il Louis XVII ?", par Gustavo Buratti - 1964 -1er semestre 1965- Nouvelle sĂ©rie
  • "Point de Vue", no 2343, du , "A Buenos Aires, un nouveau Louis XVII', par Angel Fumagalli
  • 2011 : Jacques Soppelsa, Louis XVII : la piste argentine, Paris, A2C MĂ©dias, coll. « Histoires », 187 p. (ISBN 978-2-916831-16-9, BNF 42445778)

Articles connexes

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