Pierpoljak
Biographie
Les débuts
Pierre-Mathieu Vilmet naît à Paris le et grandit en banlieue parisienne (à Savigny-sur-Orge dans l'Essonne puis à Colombes dans les Hauts-de-Seine).
En 1977, âgé de 13 ans, il commence dans la musique en tant que batteur au sein d’un groupe punk, Samu 92[1], et fait partie de la première bande de skins de France, les skinheads de la Bande des Halles où on le surnomme Pierrot le Fou[2] - [3].
Ce groupe antifasciste était connu pour ses rixes avec des néonazis.
En 1979, à 15 ans, il s’installe à Londres, berceau de la culture punk. Il loge dans un squat à Stockwell, connu pour accueillir une forte communauté jamaïcaine. Il découvre alors le reggae[4] et des groupes comme Super Cat, Dennis Brown, Toots and the Maytals, Desmond Dekker ou encore Prince Buster.
Il est condamné en 1981 à trois mois de prison en Angleterre pour vol à l'étalage[5].
De retour à Paris, il est engagé comme ouvrier sur une chaîne d'assemblage dans une usine Peugeot. En 1982, il est incarcéré six mois à Fleury-Mérogis pour braquage[5].
À sa sortie de prison, il se fait engager en tant qu’équipier à bord d'un cargo en partance pour les Caraïbes. Après un séjour en Dominique, il s’installe en Martinique où il rencontre sa future femme et mère de ses trois premiers enfants.
Il séjourne de nouveau en prison pour avoir fait passer des marchandises illégalement en Dominique (agrumes, etc.)[5].
C’est en 1988, de retour en métropole, qu’il intègre le Blues Party Sound System avec d’autres artistes (Saï Saï, Tonton David, Daddy Mory, etc.) et va durant de nombreuses années se produire sur scène sous le pseudo de Peter Braada.
Quelque temps plus tard en 1994, deux de ses titres, Pani Danger et Little Man, se retrouvent sur la compilation reggae Earthquake, au côté de ceux de Tonton David et des Saï Saï.
En 1995, alors âgé de 31 ans, il s'installe dans la Nièvre à Clamecy avec sa femme et ses trois enfants.
Il prend le nom de scène Pierpoljak et commence alors l’écriture de son premier album qu’il enregistre chez lui avec ses musiciens.
Il démarche le label Barclay, qui lui propose de distribuer cet album intitulé Pierpoljak avec ses singles Le Nouveau Blaze, Le Mec bien et La Music.
Il est alors approché par Clive Hunt, producteur de reggae en Jamaïque (Peter Tosh, Les Wailers, Jimmy Cliff, The Congos, Pablo Moses, etc.) afin d'enregistrer un réedition de son album.
Ce dernier l’emmène avec lui en Jamaïque ou il fait la connaissance de batteur Leroy Horsemouth Wallace, batteur de Desmond Dekker, Burning Spears ou Max Romeo, et protagoniste du film Rockers), le guitariste Earl Smith (bras droit de Bob Marley), le bassiste Erol Flabba Holt et le saxophoniste Dean Fraser.
Ensemble, ils réenregistrent et réarrangent le premier album de Pierpoljak dans les studios Tuff Gong de Bob Marley à Kingston. L’album sera renommé Jamaïcan Rides. En plus des titres du premier album réarrangés, on y retrouve des duos avec les chanteurs jamaïcains Doniki, Kulcha Knox, Rappa Roberts, Lucani et Junior Palma. Il sera réédité six mois plus tard sous la forme d’un double album intitulé Tracks and Dubplates, il réunit son premier album, réintitulé À la campagne, et le second réintitulé En Jamaïque.
Succès
Pierpoljak reprend le chemin des studios, toujours à Tuff Gong en Jamaïque début 1997 afin d’y enregistrer son troisième opus, Kingston Karma.
Plus de 550 000 exemplaires et 1 500 000 singles avec Je sais pas jouer et Pierpoljak seront vendus et Kingston Karma sera certifié disque de Platine.
Pierpoljak effectue une tournée de quelque trois cents dates dans tous les Zénith de France ainsi qu'un peu partout en Europe et aux Caraïbes.
Il devient l'invité régulier de tous les talk-shows et autres émissions de divertissement de la télévision. Néanmoins, l'artiste comprend vite qu'il est surtout invité pour jouer le rôle du gentil garçon un peu déphasé, résolument « cool » et amateur de certaines substances. Il se lasse assez rapidement de cette image et de ces invitations à répétition, d'autant que la question de son passé skinhead devient de plus en plus récurrente : en 2002, le rappeur MC Jean Gab'1 lui en fait le reproche dans sa chanson brûlot J't'emmerde, surfant sur le succès de Pierpoljak et de rappeurs comme Booba ou Kery James.
À ces accusations, Pierpoljak répondra avec le titre Poisson pas né. Dans lequel il explique que lui et Mc Jean Gab'1 ne se sont jamais croisés en raison de leur différence d'âge.
En 1998, il co-produit avec son batteur Leroy Horsemouth Wallace le double album +2coeur=soleil sur lequel il invite entre autres les chanteurs Daddy Yod, TaĂŻro, Daddy Mory, Flamengo, Supa John, Faada Fredy et Mathieu Ruben.
Deux ans plus tard, en 2000, sort son quatrième album solo, Je fais c'que j'veux. Troisième album enregistré dans les studios Tuff Gong et qui rencontrera un succès similaire à son précédent album solo. En effet, pas moins de 400 000 exemplaires de l'album seront vendus et les singles Dépareillé et Maman s’écouleront à environ un million d'unités. Je fais c'que j'veux sera certifié double disque D'or[6] et remportera les Victoires de la musique de 2001 dans la catégorie Album rap, reggae ou groove[7].
Parallèlement à la sortie de Je fais c'que j'veux, il enregistre un album entièrement en anglais intitulé Tuff Gong Blues. Sur cet album, on retrouve des duos avec Horace Andy, Anthony B et Junior Kelly. Ce disque ne sera jamais mixé ni commercialisé en raison d'un désaccord avec sa maison de disque, Barclay. Il sera en revanche édité à petite échelle et sera distribué lors des concerts du chanteur en 2006 et 2007.
Au cours d'une séance d'enregistrement, il fait la rencontre du toaster U Roy qui enregistre dans le même studio son nouvel album Serious Matter. Ce dernier l'invite à venir chanter sur son album sur le titre Attention, également accompagnés du groupe Third World.
Problèmes de santé et boycott des médias
En 2001, alors en tournée pour son album Je fais c'que j'veux, des incidents relatifs à la violence du chanteur et de ses musiciens sont relatés[8].
Surtout, il tombe malade dans le courant de l'année 2001 et fait un premier pneumothorax. Après un séjour à l'hôpital et une première opération, il part en Nouvelle-Calédonie pour un festival. Lors du voyage de retour, dans l'avion, il fait un nouveau pneumothorax. Il effectuera au total quatre séjours à l’hôpital et subira deux lourdes opérations.
À cause de ces problèmes, Pierpoljak se voit contraint d'annuler la suite de sa tournée, toutes ses dates de concerts (plus de deux cents dates) et la promotion de son album (émissions de télévisions). Il devient persona non grata aux yeux d'une grande partie des acteurs du monde du spectacle.
Il décide alors d’arrêter la musique et de partir à bord de son voilier vers les îles Canaries et le Cap-Vert, puis traverse l'océan Atlantique en direction de la Martinique avant de s’exiler en Jamaïque. Ce voyage dure presque trois ans[9].
Le renouveau
En 2003, il décide de reprendre sa carrière là où il l'avait laissée. Installé en Jamaïque, on le retrouve sur de nombreuses compilations (VIP 2 pour le titre Hot & Sexy, Clean Vibes Riddim pour les titres Rough for a poorman et Âme et conscience).
Il commence alors l'écriture et l'enregistrement de son cinquième album solo, Stim turban, qui sort durant l'été 2003. Cet album, réalisé et auto-produit à Tuff Gong va lui permettre de reprendre le chemin de la scène avec plusieurs tournées en France et en Europe. Les singles Allez Les filles et Un monde fabuleux sont tirés de cet album.
En mars 2006, de retour en France et installé à La Rochelle, il sort son sixième album solo intitulé Je blesserai personne, enregistré entre les studios de la Seine à Paris et les studios Tuff Gong à Kingston et sur lequel on retrouve des duos avec le jamaïcain Elephant Man ainsi que Tiken Jah Fakoly. Les singles Je blesserai personne, Scandal Bag et SiSi en sont extraits.
En 2007, Pierpoljak participe au disque Il est cinq heures, Kingston s'éveille, compilation de tubes français revus en version reggae. Il y reprend le titre J'ai encore rêvé d'elle du groupe Il était une fois.
Cette même année, on le retrouve sur l'album du chanteur japonais Tomuya pour une reprise du classique Nuages de Django Reinhardt. Quelques mois plus tard, il auto-produit une mixtape intitulée Cheper qu'il distribuera lors de ses concerts.
En 2010, père de deux autres enfants, il sort son septième album solo, Légendaire Sérénade, enregistré au studio de la Seine. Il se produit alors avec son nouveau backing band, le Homegrown Band, dans de nombreuses salles de concert dont la salle parisienne de La Cigale.
En , à la suite du terrible tsunami qui dévastera une partie de l’archipel du Japon, on le retrouve sur le morceau We Will Rise Again en compagnie des artistes Morgan Heritage, Luciano, Tarrus Riley, Dean Fraser, Marcia Griffiths, Third World, Konshens, Busy Signal, produit par Clive Hunt et dont les fonds seront reversés à des associations d'aide aux victimes de la catastrophe.
Cette même année 2011, on le retrouve sur l'album du groupe Rastamytho sur le titre Des notes ainsi que sur la compilation Il est 5h02… faisant suite à Il est 5h Kingston s'eveille pour une reprise version reggae du titre Mon fils ma bataille de Daniel Balavoine.
Il fera également une apparition sur la scène Saint-Jean-d'Acre des Francofolies de La Rochelle au côté de son ami le chanteur Tiken Jah Fakoly et sera la tête d'affiche d'un concert dans les jardins du Trocadéro à Paris avec en première partie les Ogres de Barback et La Rue Ketanou.
En septembre 2011, afin de marquer la fin de ses quinze ans de contrat, Universal et Blue Bird Production (jeune label monté autour du chanteur) sortent une compilation du chanteur.
En 2015, Pierpoljak signe avec une nouvelle maison de disques, Wagram Music, et monte son propre label Garvey Drive Record.
Son huitième album solo, intitulé Général Indigo et ses singles Une épée suspendue, Légalisé et Rub a Dub music, sortent cette même année.
Entre 2015 et 2017, Pierpoljak participe à de nombreux festivals comme le Reggae Sun Ska, le No Logo BZH Festival…
Il sort en 2017 un neuvième album solo, intitulé Chapeau de paille, dont sont extraits les singles Rocksteady, Ennemi public et Le Mana.
Il doit à nouveau annuler dates de concerts et promotion à la suite d'une nouvelle incarcération qui durera six mois pour des problèmes de pensions alimentaires non payées et de non présentation à la convocation d'un juge des affaires familiales.
Son dixième album intitulé La roue tourne Igo sort en août 2020. Le titre de l'album est tiré d'une phrase écrite sur la porte de sa cellule[5]. On y retrouve des duos avec les chanteurs Daddy Mory et Sir Samuel (Saïan Supa Crew).
Les singles Clarks aux pieds en duo avec Daddy Mory et Triomphe de l'amour, dont les clips ont été tournés en Jamaïque, en sont extraits.
Discographie
Albums
1995 : Pierpoljak (Ă€ la campagne)
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1997 : Tracks & Dubplates Le contenu de cet album n'est pas renseigné. |
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2000 : Tuff Gong Blues Le contenu de cet album n'est pas renseigné. |
2003 : Stim turban, par Pierpoljak (Barcklay)
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2006 : Je blesserai personne, par Pierpoljak (Barcklay)
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2006 : Cheper
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2011 : The Best of Pierpoljak, par Pierpoljak (Barcklay/ BlueBird Production)
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2017 : Chapeau de paille Le contenu de cet album n'est pas renseigné. |
2020 : La roue tourne Igo Le contenu de cet album n'est pas renseigné. |
Singles
- La music (1995)
- Le nouveaux blaze (1995)
- Le mec bien (1995)
- La music (hunt version) (1996)
- Je sais pas jouer (1997)
- Pierpoljak (1998)
- A l'intérieur (1998)
- Dépareillé (2001)
- Maman (2001)
- Allez les filles (feat K-Queens)(2003)
- Un monde fabuleux (2003)
- Situation difficile (2003)
- Je blaisserai personne (2006)
- Scandal bag (feat Elephant Man) (2006)
- Sisi (feat Tiken Jah Fakoly) (2006)
- J'me comprends tout seul (2010)
- Une épée suspendue (2015)
- Légalisé (2015)
- Rub a Dub style (2015)
- Rocksteady (2017)
- Ennemi Public (2017)
- Le Mana (2017)
- Clarcks aux pieds (feat Daddy Mory) (2020)
- Le triomphe de l'amour (2020)
Participations
- 2001 : Ma chanson d'enfance - Reprise de l'Eau vive de Guy BĂ©art
Notes et références
- « Pierpoljak, Celui que l'on appelle aujourd'hui le rasta blanc n'a pas toujours épousé la cause rastafari », sur rfimusique.com (consulté le ).
- « L’interview décalée : Pierpoljak (24/03/2010) », sur gazette-cotedor.fr (consulté le ).
- « Hamsa, la rage au ventre », sur Upac (consulté le ).
- « Biographie Pierpoljak », sur deezer.com, (consulté le ).
- « Pierpoljak : "En prison, je me suis gazé au doré" », sur L'Obs (consulté le ).
- « Pierpoljak - Légendaire Sérénade (Album) », sur lescharts.com (consulté le ).
- « Victoires de la musique 2001, 16e édition », sur rfimusique.com (consulté le ).
- Stéphanie Binet et Bruno Masi, « La face cachée de Pierpoljak », Libération, 23 mars 2001.
- « Ardisson ; "tout le monde en parle", vidéo : Interview biographie Pierpoljak, », sur ina.fr (consulté le ).