Pickles
Les pickles ou variantes sont des conserves au vinaigre ou lactofermentĂ©s en saumure et servant de condiment, notamment dans les pays dâEurope de lâEst, en Grande-Bretagne et dans le monde indien. Les aliments ainsi traitĂ©s peuvent ĂȘtre des lĂ©gumes, des fruits, mais Ă©galement des viandes, du poisson, des produits laitiers et des Ćufs.
- Cet article concerne la nourriture, pour le chien, voir Pickles (chien)
Description
Les pickles utilisent un processus de conservation des aliments, par fermentation anaérobie dans de la saumure, ou par immersion dans du vinaigre. En Asie de l'Est, on utilise également une marinade dans de la vinaigrette (huile végétale et vinaigre) comme moyen de conservation. Des herbes et épices antimicrobiennes, telles que des graines de moutarde, de l'ail, de la cannelle ou des clous de girofle, sont souvent ajoutées.
La procédure affecte généralement la texture, le goût et la saveur de l'aliment. Une caractéristique du traitement est un pH de 4,6 ou moins, qui est suffisant pour tuer la plupart des bactéries. Cette acidité permet une meilleure assimilation du fer et des protéines consommées lors du repas. Le procédé permet de conserver les aliments périssables pendant des mois.
Les pickles peuvent contenir des cornichons, mais aussi des oignons grelots, du cĂ©leri-branche, des poivrons, des carottes, des navets et du chou-fleur. Les principales Ă©pices ajoutĂ©es sont les clous de girofle, le poivre, le gingembre, la farine de moutarde et le curcuma. Les pickles aux fruits peuvent aussi contenir de la mangue, du citron vert, etc. Une grande variĂ©tĂ© de fruits et lĂ©gumes peuvent ĂȘtre ainsi conservĂ©s.
Il s'agit aussi de produits belges Ă base de picalili (sauce, frites).
Les tsukemono japonais sont également parfois appelés pickles.
Conservation au vinaigre
Cette technique de conservation des aliments consiste essentiellement à utiliser du vinaigre comme agent conservateur. Les fruits ou légumes à conserver sont placés dans un pot stérilisé avec de la saumure, du vinaigre ou les deux, ainsi que des épices, puis on les laisse mûrir jusqu'à ce que le goût souhaité soit obtenu. Le procédé se limite à imprégner les aliments de vinaigre acide et n'implique normalement pas de fermentation.
Les Ă©lĂ©ments sont conservĂ©s dans un mĂ©lange Ă 75 % de vinaigre complĂ©tĂ© d'eau, et une cuillerĂ©e de sel et de sucre par litre[1]. Les pots de conservation doivent ĂȘtre stĂ©rilisĂ©s ; le liquide de conservation est portĂ© Ă Ă©bullition et versĂ© sur les aliments.
Les aliments peuvent ĂȘtre prĂ©alablement trempĂ©s dans de la saumure avant d'ĂȘtre transfĂ©rĂ©s dans du vinaigre. Cela rĂ©duit la teneur en eau des aliments, ce qui diluerait autrement le vinaigre. Cette mĂ©thode est particuliĂšrement utile pour les fruits et lĂ©gumes Ă haute teneur naturelle en eau.
Conservation lactofermentée
Dans le marinage traditionnel, les fruits ou lĂ©gumes sont immergĂ©s dans de la saumure (20 Ă 40 grammes / L de sel), ou dĂ©chiquetĂ©s et salĂ©s comme dans la prĂ©paration de choucroute, et maintenus sous l'eau par des pierres plates pour imposer une fermentation anaĂ©robie. Un couvercle Ă©tanche peut ĂȘtre utilisĂ© si le couvercle est capable d'Ă©vacuer la pression qui peut rĂ©sulter de l'accumulation de dioxyde de carbone. Une pellicule bactĂ©rienne peut se former Ă la surface, elle est gĂ©nĂ©ralement inoffensive mais peut donner un mauvais goĂ»t, et peut ĂȘtre Ă©liminĂ©e sans affecter le processus.
La fermentation naturelle Ă tempĂ©rature ambiante, par des bactĂ©ries lactiques, produit l'aciditĂ© requise. Dans ce cas, le procĂ©dĂ© (qui implique une fermentation) ne nĂ©cessite pas que les aliments soient complĂštement stĂ©riles avant d'ĂȘtre scellĂ©s.
C'est l'acidité ou la salinité de la solution, la température de fermentation et l'exclusion de l'oxygÚne qui déterminent quels micro-organismes dominent et déterminent la saveur du produit final. Lorsque la concentration en sel et la température sont faibles, Leuconostoc mesenteroides domine, produisant un mélange d'acides, d'alcool et de composés aromatiques. à des températures plus élevées, Lactobacillus plantarum domine, ce qui produit principalement de l'acide lactique. De nombreux cornichons commencent par Leuconostoc et changent en Lactobacillus avec une acidité plus élevée.
Si les aliments contiennent suffisamment d'humiditĂ©, une saumure peut ĂȘtre produite simplement en ajoutant du sel sec. Par exemple, la choucroute et le kimchi corĂ©en sont produits en salant les lĂ©gumes pour extraire l'excĂšs d'eau (10 g de sel par kilo de chou). Le sel fait dĂ©gorger le chou, crĂ©ant ainsi sa propre saumure.
La conservation lactofermentĂ©e, Ă lâaide notamment de Lactobacillus delbrueckii ,Lactobacillus bulgaricus et toutes les bactĂ©ries lactiques permet la production de vitamines B9 ou folates. Comme les vitamines B12, les folates ne peuvent ĂȘtre synthĂ©tisĂ©s par lâorganisme, il faudra donc un apport exogĂšne que lâon trouve principalement dans la viande. Les lĂ©gumes fermentĂ©s sont donc une alternative trĂšs intĂ©ressante pour Ă©viter les carences des personnes ne mangeant pas de viande.
Ils sont trĂšs importants car ils interviennent dans la rĂ©plication de lâADN, la biosynthĂšse des nuclĂ©otides et le mĂ©tabolisme des acides aminĂ©s. Un apport insuffisant augmentera le risque de maladies cardio-vasculaires et de dĂ©velopper la maladie dâAlzheimer.
Notes et références
- (en) Dale Berning Sawa, « The power of pickles: a guide to preserving almost everything from jam-making to chutneys », sur www.theguardian.com (consulté le ).