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Phytominage

Le phytominage est l’exploitation de mĂ©taux au moyen de plantes. Cette technique a commencĂ© Ă  ĂȘtre Ă©tudiĂ©e dans les annĂ©es 1990.

Description

Le phytominage consiste Ă  :

  • faire pousser des plantes hyperaccumulatrices de certains mĂ©taux sur un sol riche en ces mĂ©taux
  • rĂ©colter ces vĂ©gĂ©taux une fois leur croissance terminĂ©e
  • brĂ»ler la biomasse obtenue pour en extraire les mĂ©taux.

L'utilisation d'engrais permet d'accĂ©lĂ©rer la croissance de la plante. Des chĂ©lateurs peuvent ĂȘtre ajoutĂ©s pour augmenter la quantitĂ© de mĂ©tal absorbĂ©e par la plante.

Pour faciliter la rĂ©colte des plantes, elles doivent accumuler les mĂ©taux que l'on chercher Ă  extraire dans leurs parties aĂ©riennes (feuilles et tiges). Les plantes peuvent ainsi ĂȘtre rĂ©coltĂ©es normalement, en coupant la tige au niveau du sol. Les plantes sont sĂ©chĂ©es puis incinĂ©rĂ©es et rĂ©duites en cendres. L'Ă©nergie libĂ©rĂ©e par la combustion pourrait ĂȘtre utilisĂ©e, par exemple dans une centrale Ă©lectrique.

On peut ensuite extraire le métal des cendres des végétaux par les procédés métallurgiques conventionnels[1] - [2] - [3].

Avantages

Le phytominage offre plusieurs avantages par rapport aux méthodes d'extraction des métaux traditionnelles[4] :

Il a un impact sur le paysage minimal comparĂ© aux mines Ă  ciel ouvert. Un champ destinĂ© Ă  l'exploitation de mĂ©taux n'est en apparence pas diffĂ©rent d'un champ agricole. De plus, il offre la possibilitĂ© d'exploiter des sols qui ne sont pas assez riches en minerais pour ĂȘtre exploitĂ©s traditionnellement. Le phytominage peut aussi ĂȘtre utilisĂ© sur une mine dont l'exploitation est terminĂ©e. Les cendres de vĂ©gĂ©taux riches en mĂ©taux ont une concentration en mĂ©taux plus Ă©levĂ©e que les minerais, et nĂ©cessitent donc moins d'espace de stockage. La chaleur dĂ©gagĂ©e par la combustion des vĂ©gĂ©taux peut ĂȘtre utilisĂ©e pour produire de l'Ă©lectricitĂ©.

Rentabilité

Plusieurs études se sont intéressées au phytominage, mais il n'y a eu aucun succÚs commercial jusqu'à présent[4].

Trois paramÚtres déterminent si le phytominage est une solution d'extraction rentable pour un métal donné :

  • le prix du mĂ©tal
  • la biomasse par unitĂ© de surface de la plante accumulatrice de ce mĂ©tal la plus adaptĂ©e
  • la concentration maximale que ce mĂ©tal peut atteindre dans cette plante

On distingue deux utilisations différentes du phytominage :

  • Phytominage avec phytoextraction continue (sans ajout de chĂ©lateurs).
    C'est la solution qui nĂ©cessite le plus faible investissement. Elle est envisageable pour les Ă©lĂ©ments dont le prix est supĂ©rieur Ă  6 000 $/t, tels que le thallium, le cobalt, l'uranium et le nickel.
  • Phytominage avec phytoextraction induite : avec chĂ©lateur(s)

Cette solution demande un investissement plus Ă©levĂ© du fait du coĂ»t important des chĂ©lateurs, mais elle est la seule possibilitĂ© pour certains mĂ©taux, qui sont mal accumulĂ©s par phytoextraction continue. C'est le cas du platine, de l'or, du palladium et de l'argent. Le prix de ces mĂ©taux Ă©tant trĂšs Ă©levĂ© (jusqu'Ă  14 700 000 $/t pour le platine), le coĂ»t des chĂ©lateurs est rentabilisĂ©.

Pour les mĂ©taux dont le prix est infĂ©rieur Ă  6 000 $/t, le phytominage n'est pas rentable : la phytoextraction continue ne permet pas d'atteindre des concentrations satisfaisantes, et le coĂ»t de l'ajout d'un chĂ©lateur est supĂ©rieur au prix de vente du mĂ©tal. C'est notamment le cas du plomb, du zinc et du cuivre.

Le phytominage pourrait tout de mĂȘme ĂȘtre intĂ©ressant pour ces mĂ©taux : aprĂšs la dĂ©pollution d'un sol contaminĂ© grĂące Ă  la phytorĂ©mĂ©diation, l'exploitation des mĂ©taux accumulĂ©s dans les plantes pourrait permettre de compenser en partie le coĂ»t de la phytorĂ©mĂ©diation[5].

Notes et références

  1. Method for phytomining of nickel, cobalt and other metals from soil, (lire en ligne)
  2. Method for phytomining of nickel, cobalt and other metals from soil, (lire en ligne)
  3. Journal of Geochemical Exploration 67 (1999) 407–415 : Phytomining for nickel, thallium and gold
  4. (en-US) Mining Editor, « ‘Mining’ for metals using nature’s machines », sur Australasian Mine Safety Journal, (consultĂ© le )
  5. http://kiwiscience.com/JournalArticles/TrendsPlantSci1998.pdf
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