Philippe Martinez
Philippe Martinez, né le à Suresnes, est un syndicaliste français, secrétaire général de la Confédération générale du travail (CGT) du au .
Philippe Martinez | |
Philippe Martinez en 2015. | |
Fonctions | |
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Secrétaire général de la Confédération générale du travail | |
– (8 ans, 1 mois et 28 jours) |
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Élection | |
RĂ©Ă©lection | |
Prédécesseur | Thierry Lepaon |
Successeur | Sophie Binet |
Biographie | |
Date de naissance | |
Lieu de naissance | Suresnes, France |
Nationalité | Française |
Parti politique | PCF (jusqu'en 2002) |
Syndicat | CGT (depuis 1984) |
Profession | Technicien métallurgiste |
Biographie
Enfance et jeunesse
Son père, né à la Plaine Saint-Denis en France, a combattu dans les Brigades internationales lors de la guerre civile espagnole en 1936[1] - [2] - [3]. Sa mère est originaire de Santander dans le nord de l'Espagne[1] - [3].
Il suit sa scolarité à Rueil-Malmaison dans la banlieue ouest de Paris[4]. Son engagement politique commence dès le lycée : il s'inscrit aux Jeunesses communistes, puis au Parti communiste français[2] - [3] - [5].
Carrière professionnelle
Technicien de la métallurgie, il travaille à partir de 1982 aux usines Renault de Boulogne-Billancourt[6], puis est muté au centre de recherche sur les moteurs de Rueil-Malmaison[7].
Syndiqué depuis 1984[8], il devient délégué central CGT de Renault[9].
Il quitte le Parti communiste en 2002, sur fond de désaccord avec Robert Hue, qui souhaitait supprimer les sections de ce parti politique au sein des entreprises[10].
En 2008, il est élu secrétaire général de la Fédération des travailleurs de la métallurgie (FTM-CGT) de la Confédération générale du travail (CGT)[6], la troisième plus grande fédération du syndicat avec 60 000 adhérents[11]. À ce poste, il négocie avec le patronat face aux restructurations de la filière automobile, montrant une capacité à dialoguer en canalisant les éléments les plus radicaux de son syndicat[8].
En 2013, il est élu membre de la commission exécutive de la CGT[6].
Secrétaire général de la CGT
Pressenti en pour succéder à Thierry Lepaon, et jusque-là peu connu du grand public[12], son équipe aurait été jugée trop proche de la sortante mais obtient 57,5 % des suffrages du Comité confédéral national (il faut les deux tiers pour être élu) grâce à sa compagne, Nathalie Gamiochipi, qui lui apporte les voix de la fédération CGT de la santé qu'elle dirige alors, tandis qu'elle était mandatée pour voter contre[4] - [13] - [14]. Il est élu secrétaire général de la CGT le par le Comité confédéral national de cette organisation syndicale[6] avec 93,4 % des voix[4], confirmé au congrès de Marseille en , après avoir rencontré durant un an à travers la France les sections locales pour asseoir sa popularité[8].
Incarnant la base et une ligne radicale[4], il est, selon Le Figaro et Libération, ouvert au dialogue social et attaché à la stratégie traditionnelle du syndicat[9] - [15]. Cependant, le journal Les Échos souligne que, n'étant plus membre du Parti communiste (depuis 2002), il est « le premier secrétaire général de la CGT [dans ce cas] depuis 1946 », ce qui marque « une étape de plus dans la distanciation entre les deux organisations », bien qu'il ne soit pas devenu favorable à la social-démocratie[10] - [16]. Il est aussi le premier technicien, et non ouvrier, à la tête de la centrale.
Pour tenir compte du poids grandissant de la gauche radicale dans le syndicat, il adopte rapidement une ligne dure de lutte contre le patronat et le libéralisme, en particulier contre le gouvernement Valls en demandant le retrait du projet de « loi Travail » dont la CGT devient le premier opposant[8]. Aux manifestations, s'ajoutent des blocages de raffineries, des grèves à répétition dans les transports et l'arrêt de centrales nucléaires, menaçant la bonne tenue de l'Euro de football en France[8]. La Filpac-CGT (Fédération des travailleurs des industries du livre, du papier et de la communication) impose à l'ensemble des quotidiens nationaux, pour paraître le , de publier une tribune de Philippe Martinez intitulée « La modernité, c’est le progrès social, pas la loi travail ! »[17] - [18]. Seul L'Humanité la publie[19] et la Filpac vote une grève visant à empêcher la publication des quotidiens nationaux ayant refusé de le faire, provoquant de vives critiques, au nom de la liberté de la presse, de la part des directeurs des quotidiens nationaux, du syndicat de la presse quotidienne nationale (SPQN)[20] - [21] - [22].
Face aux divisions internes et à l'effritement du poids de la centrale dans les élections des délégués du personnel, cette position contestataire permettrait également d'unifier les militants et de tirer profit du mécontentement des électeurs de gauche vis-à -vis du gouvernement socialiste[8].
Il est réélu à la tête de la CGT à l'occasion de son 51e congrès, en [23].
Sous sa présidence, en , la CGT passe du premier au deuxième syndicat du secteur privé, derrière la CFDT[24]. Elle reste cependant premier syndicat dans les TPE et dans la fonction publique, ce qui fait d'elle la première organisation de l’ensemble du salariat[25].
Sous sa direction la CGT organise une grève de 36 jours dans le premier semestre 2018 contre les plans de réforme de la SNCF du gouvernement[26].
En , il est réélu secrétaire général de la CGT à l’issue de son 52e congrès à Dijon. Alors que la CGT est passée derrière la CFDT durant son mandat, Philippe Martinez est seul candidat à sa succession. Il obtient sur son nom le suffrage de 90,65 % des délégués votant[27].
Début 2020, après la parution de plusieurs articles de presse fustigeant la CGT, il dénonce un « CGT-bashing »[28] - [29].
En mai 2022, Philippe Martinez annonce son intention de passer la main lors du prochain congrès de la CGT de mars 2023 à Clermont-Ferrand[30]. Il suggère dans le même temps que Marie Buisson, secrétaire générale de la Ferc-CGT, lui succède[31]. Cependant, contre toute attente, c'est Sophie Binet qui est élue secrétaire générale du syndicat[32].
Prises de position
Élu secrétaire général de la CGT, Philippe Martinez propose de généraliser le passage aux 32 heures de travail par semaine pour permettre la création de quatre millions d’emplois[33] - [34] - [35]. Il milite également pour un smic à 1 800 euros bruts mensuels, la retraite à 60 ans, et s’oppose au versement de dividendes aux actionnaires[36].
Dans l'entre-deux-tours de l'élection présidentielle de 2017 qui oppose Emmanuel Macron à Marine Le Pen, il déclare souhaiter « que Macron fasse le score le plus haut possible » contre la candidate du Front national allant au-delà de la position initiale de sa centrale [37].
Il s'est à plusieurs reprises exprimé en faveur de l'accueil des migrants affirmant notamment en qu'il était du « devoir » de la France de « les accueillir tous » et jugeant « scandaleuse » la différence établie par le gouvernement entre les réfugiés d'un côté et les migrants économiques de l'autre[38].
Vie privée
Il partage la vie de Nathalie Gamiochipi, ancienne secrétaire générale de la CGT Santé, deuxième fédération de la CGT avec près de 75 000 adhérents[1].
Notes et références
- Denis Demonpion, « Moustache et lutte des classes : 10 choses à savoir sur Philippe Martinez, le patron de la CGT », Le Nouvel Obs,‎ (lire en ligne).
- Christelle Briere, « Blocage-essence. Qui est vraiment Philippe Martinez, le patron de la CGT ? », VSD,‎ (lire en ligne).
- Amandine Cailhol, « Philippe Martinez. Nouveau velu », Libération,‎ (lire en ligne).
- Agnès Laurent, « CGT: Philippe Martinez, la gueule de l'emploi », sur lexpansion.lexpress.fr, (consulté le ).
- « Ce que nous savez sûrement pas sur Philippe Martinez, l’homme fort de la CGT : Blocage des raffineries, menaces de blocus sur les centrales nucléaires… depuis quelques semaines, le big-boss de la CGT s’impose comme le principal opposant à François Hollande ! Connaissez-vous le passé de cet ex-technicien de Renault ? Capital avait, il y a peu, levé le voile sur quelques-uns de ces petits secrets. », Capital,‎ (lire en ligne).
- « Philippe Martinez élu secrétaire général de la CGT », sur Le Monde, .
- Yves Housson, « Philippe Martinez De Billancourt à Montreuil, parcours d’un métallo », L'Humanité,‎ (lire en ligne).
- Cécile Crouzel, « Philippe Martinez, l'homme qui veut mettre la France à genoux », Le Figaro, 25 mai 2016.
- Cécile Crouzel, « Philippe Martinez, nouvel homme clé de la CGT », Le Figaro,‎ (ISSN 0182-5852, lire en ligne).
- Leïla de Comarmond, « CGT : Philippe Martinez, un pragmatique qui cultive une image de dur », Les Échos,‎ (ISSN 0153-4831, lire en ligne).
- AFP, « Philippe Martinez, un « métallo » à la tête de la CGT », sur Le Monde, (consulté le ).
- Pierre Godon, « Moustache, mystère et main de fer : qui est Philippe Martinez, le nouveau secrétaire général de la CGT ? », sur francetvinfo.fr, France Télévisions, (consulté le ).
- Leila de Comarmond, « CGT santé : la direction sortante balayée », Les Echos, 27 mars 2015.
- « CGT : la compagne de Martinez, le nouveau patron, limogée », Le Parisien, 28 mars 2015.
- Frédérique Roussel et Luc Peillon, « Philippe Martinez, un orthodoxe à la barre de la CGT », Libération,‎ (ISSN 0335-1793, lire en ligne).
- À partir de 1945, Léon Jouhaux partage la fonction de secrétaire général avec le communiste Benoît Frachon, à qui il remet sa démission le 19 décembre 1947 : voir Dominique Andolfatto, « Les syndicats en France », Études de la Documentation française, no 5260,‎ , p. 15 (résumé).
- « Comment la Filpac-CGT a bloqué la parution des journaux nationaux jeudi », Libération,‎ (lire en ligne).
- Thomas Vampouille, « Après l'échec de son chantage, la CGT bloque les quotidiens nationaux », Marianne,‎ (lire en ligne).
- Alexandre Debouté, « Les quotidiens nationaux victimes d'un chantage de la CGT », Le Figaro,‎ (lire en ligne).
- Mathilde Goanec, Michaël Hajdenberg et Dan Israel, « Liberté de la presse: la CGT n'imprime pas », Médiapart,‎ (lire en ligne).
- « Pourquoi la CGT empêche la presse de paraître : Le syndicat exigeait que les quotidiens publient un tract. Refus des patrons de presse. En représailles, leurs imprimeries ont été bloquées », Le Point,‎ (lire en ligne).
- « Censure de la presse : la CGT en pleine dérive dictatoriale », Valeurs actuelles,‎ (lire en ligne).
- Amandine Cailhol, « Philippe Martinez réélu à la tête d'une «CGT déterminée» », sur liberation.fr, (consulté le ).
- « La CFDT détrône la CGT et devient le premier syndicat national dans le privé », lefigaro.fr, 31 mars 2017.
- « Représentativité syndicale (CGT) », L'Humanité,‎ (lire en ligne)
- « Martinez: grève "massive" à la SNCF, il faut "repartir d'une feuille blanche" », LExpress.fr,‎ (lire en ligne, consulté le )
- Amandine Cailhol, « Réélu à la tête de la CGT, Philippe Martinez appelle au «rassemblement» », sur Libération.fr,
- « « Nous n’avons pas à porter le chapeau de tout ce qui se passe dans le pays » : Philippe Martinez dénonce le CGT-bashing », Le Monde.fr,‎ (lire en ligne, consulté le )
- « Philippe Martinez : «Il y en a marre du CGT bashing !» », sur Le Figaro.fr, (consulté le )
- « Philippe Martinez va passer la main à la tête de la CGT », sur Les Échos, (consulté le )
- « Le patron de la CGT Philippe Martinez passera la main en 2023 », sur lefigaro.fr, (consulté le )
- « Congrès de la CGT : contre toute attente, Sophie Binet succède à Philippe Martinez et devient la première femme élue à la tête du syndicat », sur francetvinfo.fr,
- François Lenglet, « Travail : le leader de la CGT Philippe Martinez plaide pour la semaine de 32 heures », RTL,‎ (lire en ligne).
- « A peine élu à la tête de la CGT, Philippe Martinez plaide pour les 32 heures », Challenges,‎ (lire en ligne).
- « Pour la CGT, passer à 32 heures est une nécessité », (consulté le ).
- « Philippe Martinez, candidat à sa propre succession à la tête de la CGT », Le Monde,‎ (lire en ligne, consulté le )
- Martinez souhaite que « Macron fasse le score le plus haut possible », lemonde.fr, 5 mai 2017
- Migrants: il faut "les accueillir tous" pour Martinez, tv5monde.com, 15 janvier 2018
Annexes
Article connexe
Liens externes
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