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Philarète Chasles

Philarète Euphémon Chasles, né à Mainvilliers (Eure-et-Loir) le 15 vendémiaire an VII (), selon son acte de naissance établi avec le calendrier républicain[1] - [2], et mort à Venise le , est un homme de lettres et journaliste français, auteur de nombreuses études littéraires, en particulier sur la littérature de langue anglaise, qu’il a beaucoup contribué à faire connaître en France au XIXe siècle.

Philarète Chasles
Photographie de Philarète Chasles, conservée à la bibliothèque Mazarine.
Biographie
Naissance
Décès
(Ă  74 ans)
Venise
SĂ©pulture
Nom de naissance
Philarète Euphémon Chasles
Nationalité
Formation
Activités
Père
Enfant
Parentèle
Michel Chasles (cousin germain)
Adelphe Chasles (cousin germain)
Charles-Henri Chasles (d) (oncle)
signature de Philarète Chasles
Signature

Biographie

Philarète Chasles par Nadar.
Philarète Chasles par Nadar.

Fils de Pierre Jacques Michel Chasles, partisan déterminé des idées révolutionnaires, député à la Convention et commissaire près les armées sous la première République, Chasles fut élevé d’après les principes de Jean-Jacques Rousseau. Après avoir passé une partie de son enfance au Prytanée national militaire où il est bercé par le culte napoléonien, il fut, à l’âge de quinze ans, mis en apprentissage chez un vieux jacobin qui exerçait la profession d’imprimeur, et qui fut arrêté, avec son élève, comme prévenu de complot contre la Restauration. Mis en liberté sur les instances de Chateaubriand et en vertu d'un non-lieu, il passa en Angleterre, où il exerça diverses professions dont celle d’imprimeur, pour diriger pendant sept ans, dans l’imprimerie de Valpy (en), la réimpression des classiques grecs et latins. Il découvrira également, dans ce pays, la culture britannique, pour laquelle il se prendra de passion[3].

Rentré en France en 1818, il devient secrétaire d’Étienne de Jouy. En 1827, il partage avec Saint-Marc Girardin le prix, délivré par l'Académie française, d'éloquence pour le meilleur travail sur la marche et les progrès de la langue et la littérature française depuis le commencement du XVIe siècle, jusqu'en 1610[4]. Attaché au Journal des débats, il publie également des critiques littéraires dans différentes revues, parmi lesquelles notamment la Revue des Deux Mondes et la Revue britannique[3]. Il apporta son concours au Bulletin du Bibliophile, que le libraire-éditeur Joseph Techener avait fondé avec Charles Nodier en 1834.

En 1837, il fut nommé conservateur à la bibliothèque Mazarine, poste qu’il conservera jusqu’à sa mort. En 1840, il prit le grade de docteur ès lettres, après avoir, dit-on, acquis tout d’un trait, par autorisation spéciale, et comme d’un seul examen, les grades de bachelier et de licencié[3]. En 1841, la chaire de langues et littératures d’origine germanique et de la chaire de langues et littératures étrangères de l’Europe moderne, qui lui fut confiée par le Collège de France, et il qu’il occupa jusqu’à sa mort, lui permit de faire mieux connaître la littérature britannique au public français[3].

Philarète Chasles a publié un assez grand nombre de volumes, qui tous, ou peu s’en faut, sont des recueils d’articles et de dissertations auxquels il a donné le nom général d’Études de littérature comparée. Selon le Polybiblion, doué des qualités les plus brillantes de l’écrivain, de l’érudit et du professeur, il les a malheureusement gâtées et gaspillées[3]. L’extravagance de ses allures et l’affectation d’une excentricité de mauvais gout, avaient enlevé tout sérieux à son caractère et à sa renommée[3]. L’éducation à la Jean-Jacques, s’il en faut juger par lui, est en effet jugée[3]. S’il y a beaucoup à laisser, dans ses études, il y a dedans beaucoup à prendre, grâce au fond de talent critique, d’études solides et sérieuses, dont on retrouve quelque chose jusque dans ses moindres travaux[3].

Lors d’un voyage à Venise en , Chasles se promenait, le 17 au soir, en gondole, encore plein de santé et de vie[5]. Il devait repartir pour Paris le 19 lorsque, vers minuit, il fut saisi des premières atteintes du choléra qui l’emporta en l’espace de quatorze heures[5]. Après une première phase de crises violentes, il s’éteignit doucement et sans douleurs et fut inhumé, au cimetière Saint-Chéron de Chartres, dans un tombeau de famille[5].

Philarète Chasles était chevalier de la Légion d’honneur depuis le [6].

Mariage et descendance

Il épouse en premières noces à Paris le Clémence de Puibusque, baronne de Presles (1796-1857), dont est issu le philologue Émile Chasles.

Il Ă©pouse en secondes noces Ă  Paris le Maria Moreau du Breuil (1818-1885), veuve d'Auguste Romieu (1800-1855).

Hommages

Une rue de la ville de Mainvilliers (Eure-et-Loir) et de la ville de Lucé (Eure-et-Loir) ont reçu son nom.

Papiers personnels

La Bibliothèque historique de la ville de Paris possède, grâce à une donation de 1991, ses papiers personnels, composés notamment de manuscrits de jeunesse, journaux intimes ou encore correspondances.

Principales publications

Philarète Chasles, professeur au collège de France (Littératures allemande et anglaise).
Philarète Chasles, professeur au collège de France (Littératures allemande et anglaise), avant 1844.
Portrait de Philarète Chasles dans Philarète Chasles d’Eugène de Mirecourt, 1857.
Philarète Chasles portrait d'après une photo de Hentlinger, Le monde illustré, 1873.
Philarète Chasles portrait d'après une photo de Hentlinger, Le monde illustré, 1873.
Études littéraires et historiques
  • Caractères et paysages, Paris, Mame-Delaunay, 1833.
  • RĂ©volution d’Angleterre. Charles Ier, sa cour, son peuple et son Parlement, 1630 Ă  1660, histoire anecdotique et pittoresque du mouvement social et de la guerre civile en Angleterre, au dix-septième siècle, Paris, Ve Louis Janet, 1844.
  • Le Dix-huitième siècle en Angleterre, 2 vol., Paris, Amyot, 1846.
  • Études sur l’antiquitĂ©, prĂ©cĂ©dĂ©es d’un essai sur les phases de l’histoire littĂ©raire et sur les influences intellectuelles des races, Paris, Amyot, 1847.
  • Études sur les premiers temps du christianisme et sur le moyen âge, Paris, Amyot, 1847.
  • Olivier Cromwell, sa vie privĂ©e, ses discours publics, sa correspondance particulière, prĂ©cĂ©dĂ©s d’un examen historique des biographes et historiens d’Olivier Cromwell, Paris, Amyot, 1847.
  • Études sur l’Espagne et sur les influences de la littĂ©rature espagnole en France et en Italie, Paris, (lire en ligne)
    Réédition : Slatkine, Genève, 1973.
  • Études sur la littĂ©rature et les mĹ“urs de l’Angleterre au XIXe siècle, Paris, Amyot, 1850. RĂ©Ă©dition : Slatkine, Genève, 1973.
  • Études sur les hommes et les mĹ“urs au XIXe siècle. Portraits contemporains, scènes de voyage, souvenirs de jeunesse, Paris, Amyot, 1850.
  • Études sur la littĂ©rature et les mĹ“urs des Anglo-amĂ©ricains au XIXe siècle, 1851.
  • Études sur W. Shakespeare, Marie Stuart et l’ArĂ©tin. Le drame, les mĹ“urs et la religion au XVIe siècle, Paris, Amyot, 1852.
  • Études sur l’Allemagne ancienne et moderne, Paris, Amyot, 1854. RĂ©Ă©dition : Slatkine, Genève, 1973.
  • MĹ“urs et voyages : ou RĂ©cits du monde nouveau, Paris, Eugène Didier, (lire en ligne).
  • Scènes des camps et des bivouacs hongrois pendant la campagne de 1848-1849. Extraits des mĂ©moires d’un officier autrichien, Paris, Eugène Didier, 1855.
  • Souvenirs d’un mĂ©decin. Le MĂ©decin des pauvres, d’après Samuel Warren (Ă©crivain), Kingsby, Mayhew. PrĂ©cĂ©dĂ© d’un coup d’œil sur le paupĂ©risme, la charitĂ© et les institutions charitables en Angleterre, Paris, Librairie Nouvelle, 1855.
  • Le Vieux MĂ©decin, pour faire suite aux Souvenirs d’un mĂ©decin, d’après Samuel Warren (Ă©crivain), Crabbe, Grattan, etc. Paris A. Bourdilliat, 1859.
  • Études sur l’Allemagne au XIXe siècle, Paris, Amyot, 1861.
  • Virginie de Leyva ou intĂ©rieur d’un couvent de femmes en Italie au commencement du dix-septième siècle, Paris, Poulet-Malassis et de Broise, 1861.
  • Galileo Galilei : sa vie, son procès et ses contemporains, d’après les documents originaux, Paris, Poulet-Malassis, (lire en ligne).
  • Voyages d’un critique Ă  travers la vie et les livres, Paris, Didier, 1865-1868, 2 vol. (lire en ligne).Texte en ligne 1 2
  • Voyages, philosophie et beaux-arts, Paris, Amyot, (lire en ligne).
  • Questions du temps et problèmes d’autrefois. PensĂ©es sur l’histoire, la vie sociale, la littĂ©rature. Cours du collège de France, 1841-1867, Paris, G. Baillière, 1867.
  • Études contemporaines. Théâtre, musique et voyages, Paris, Amyot, 1867.
  • Encore sur les contemporains, leurs Ĺ“uvres et leurs mĹ“urs, Paris, Amyot, (lire en ligne).
  • La Psychologie sociale des nouveaux peuples, Paris, G. Charpentier, (lire en ligne).
  • Études sur le seizième siècle en France, prĂ©cĂ©dĂ©es d’une Histoire de la littĂ©rature et de la langue française de 1470 Ă  1610, et suivies d’une Chronologie de l’histoire littĂ©raire et de l’histoire des arts de 1451 Ă  1610, Paris, G. Charpentier, 1876.
  • La France, l’Espagne et l’Italie au XVIIe siècle, Paris, G. Charpentier, 1877.
Varia
  • Le Père et la fille, avec FĂ©lix Bodin, Paris, Lecointe et Durey, 1824.
  • La FiancĂ©e de BĂ©narès, nuits indiennes, Paris, U. Canel, 1825.
  • Quatorze ans et l’amour, ou la Danseuse et le peintre, 2 vol., Paris, Peytieux, 1829.
  • Contes bruns (avec HonorĂ© de Balzac et Charles Rabou, Paris, U. Canel ; A. Guyot, 1832.
  • La Fille du marchand, fragment de la vie privĂ©e, imitĂ© de l’anglais, Paris Eugène Didier, 1855.
  • MĂ©moires, 2 vol., Paris, Charpentier, 1876-1877. RĂ©Ă©dition : Slatkine, Genève, 1973. Texte en ligne 1 2
Traductions
  • Jeremy Bentham, Essais de JĂ©rĂ©mie Bentham sur la situation politique de l’Espagne, sur la constitution et sur le nouveau code espagnol, sur la constitution du Portugal, etc., traduits de l’anglais, prĂ©cĂ©dĂ©s d’observations sur la rĂ©volution de la pĂ©ninsule et suivis d’une traduction nouvelle de la Constitution des Cortès, 1823.
  • Franklin James Didier, Lettres d’un voyageur amĂ©ricain, ou Observations morales, politiques et littĂ©raires sur l’état de la France… : en 1815, 1816, 1817 et 1818, Paris, Pillet, (lire en ligne).
  • Jean Paul : Ĺ’uvres, 2 vol., 1834-1835 Texte en ligne 1 2
  • William Shakespeare, Richard III, RomĂ©o et Juliette et le Marchand de Venise (en collaboration avec Philippe Lebas et Édouard Mennechet, 1836.
  • Hepworth Dixon, La Nouvelle AmĂ©rique, 1869.
  • Ben Jonson, Épicène ou la femme silencieuse, comĂ©die en cinq actes, [s. d.]

Notes et références

Références

  1. « Cote 3 E 229/004, page 172/341 », sur Archives départementales d'Eure-et-Loir (consulté le ).
  2. Table de correspondance des calendriers pour l'an VII.
  3. Polybiblion : Revue bibliographique universelle, t. 10, Paris, Aux bureaux de la revue, , 216 p. (lire en ligne), p. 112-3.
  4. Notice nécrologique d'Adelphe Chasles parue dans L'Union Agricole (journal publié à Chartres) du 24 juillet 1873.
  5. Le Monde illustré : journal hebdomadaire, t. 17, Paris, (lire en ligne), p. 64.
  6. Victor Philarète Euphemon Chasles, base Léonore, notice n° L0499017.

Voir aussi

Bibliographie

Liens externes

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