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Petru Popescu

Petru Popescu, nĂ© le Ă  Bucarest, est un Ă©crivain, scĂ©nariste et rĂ©alisateur de cinĂ©ma amĂ©ricain d’origine roumaine.

Petru Popescu
Naissance
Bucarest
Activité principale
Auteur
Langue d’écriture roumain, anglais
Genres

ƒuvres principales

Prins (« Captif ») (1969), Almost Adam (« Primitif ») (1996)

Jeune Ă©crivain, il a connu un grand succĂšs de public vers la fin des annĂ©es 1960, une pĂ©riode de relative libĂ©ralisation du rĂ©gime communiste en Roumanie. Quoique bien vu par le rĂ©gime mais pressentant le durcissement de celui-ci, il a Ă©migrĂ© aux États-Unis, oĂč il a continuĂ© sa carriĂšre artistique. Son Ɠuvre a Ă©tĂ© interdite en Roumanie jusqu’au changement de rĂ©gime de 1990. Il y est de nouveau publiĂ©, mais continue Ă  vivre aux Etats-Unis.

Biographie

En Roumanie

Petru Popescu naĂźt dans une famille d’intellectuels. Son pĂšre, Radu Popescu, est un critique dramatique connu et sa mĂšre, Nelly Cutava, actrice au ThĂ©Ăątre Nottara (ro) de Bucarest. Il a un frĂšre jumeau, Pavel, qui meurt quand ils sont adolescents, ce qui l’affecte beaucoup psychiquement. Un autre coup dur dans son adolescence est le divorce de ses parents[1].

Il obtient son baccalaurĂ©at au LycĂ©e Spiru-Haret (ro) de Bucarest, puis il continue ses Ă©tudes Ă  la FacultĂ© de langues et littĂ©ratures Ă©trangĂšres (ro) de l’UniversitĂ© de Bucarest, oĂč il obtient en 1967 son diplĂŽme dans la spĂ©cialitĂ© langues germaniques et littĂ©rature comparĂ©e. Encore Ă©tudiant, il dĂ©bute dans la littĂ©rature en 1966, avec deux petits volumes de poĂ©sie, Zeu printre blocuri (« Dieu parmi les grands immeubles »[2]) et Fire de jazz (« Brins de jazz »), puis, en 1967 paraĂźt son premier volume de prose brĂšve, Moartea din fereastră (« La mort Ă  la fenĂȘtre »)[3].

Le premier ouvrage trĂšs bien reçu de Petru Popescu est le roman Prins (« Captif »), publiĂ© en 1969[3] et traduit en slovaque, hongrois, tchĂšque et polonais[4]. Son roman Dulce ca mierea e glonțul patriei (« La balle de la patrie est douce comme le miel ») connaĂźt un succĂšs semblable en 1970[3]. En 1972, il dĂ©bute au cinĂ©ma aussi, en tant que scĂ©nariste du film Drum Ăźn penumbră (« Chemin dans la pĂ©nombre »)[5].

Au dĂ©but des annĂ©es 1970, le Parti communiste roumain cherche Ă  attirer des gens de diverses catĂ©gories sociales, surtout des jeunes. C’est ainsi que Petru Popescu devient membre supplĂ©ant du comitĂ© central des Jeunesses communistes, bien que ses Ă©crits ne reflĂštent aucune adhĂ©sion idĂ©ologique. ConformĂ©ment Ă  son affirmation, sa bonne situation sociale est due plutĂŽt au succĂšs de ses romans[6].

Le succĂšs de l’écrivain attire sur lui l’attention de Zoia, la fille de Nicolae Ceaușescu. Il commence entre eux une amitiĂ© et un flirt. En 1973, les Ă©poux Ceaușescu font des visites officielles en AmĂ©rique du Sud. Petru Popescu y participe comme journaliste, avec Zoia. L’expĂ©rience de ce voyage et de cette relation inspirera beaucoup plus tard Ă  l’écrivain le roman Supleantul (« Le SupplĂ©ant »). Cette annĂ©e-lĂ  on sent dĂ©jĂ  que le culte de la personnalitĂ© des Ă©poux Ceaușescu et le rĂ©gime communiste vont ĂȘtre plus durs. Zoia affermit elle-mĂȘme ce sentiment de l’écrivain, en lui disant que dans peu de temps, on ne lui permettra plus d’écrire aussi librement que dans les annĂ©es antĂ©rieures. On lui conseille aussi de publier des Ă©crits Ă©logieux sur Ceaușescu[7].

En 1974, il est invitĂ© Ă  un sĂ©minaire dans le cadre du Programme international d’écriture (en) de l’UniversitĂ© de l’Iowa. Il ne reçoit son passeport et son visa de sortie qu’aprĂšs avoir rĂ©ussi Ă  obtenir une audience chez Ceaușescu pour les lui demander personnellement. Il participe au sĂ©minaire, Ă  sa fin il part vers la Roumanie, mais Ă  Londres, il dĂ©cide tout de mĂȘme de ne plus retourner au pays, et repart aux États-Unis[7]. En Roumanie, on interdit toutes ses Ɠuvres, on les retire des librairies et, dans les bibliothĂšques, elles arrivent dans les fonds secrets de celles-ci[8].

Aux États-Unis

Petru Popescu suit les cours de l’Institut amĂ©ricain du cinĂ©ma et commence Ă  Ă©crire en anglais. En 1977, il Ă©crit, avec Peter Weir et Tony Morphett (en), le scĂ©nario du film La DerniĂšre Vague, puis, en 1978, il publie le roman Before and After Edith (« Avant et aprĂšs Edith »). La mĂȘme annĂ©e, il Ă©pouse la journaliste et scĂ©nariste Iris Friedman, la fille d’une famille juive originaire de TchĂ©quie, avec qui il aura deux enfants. Ils s’établissent Ă  Beverly Hills[9].

Il Ă©crit quelques scĂ©narios et romans en anglais. En 1985, il est scĂ©nariste et rĂ©alisateur du film Death of an Angel (« Mort d’un ange »)[10]. Ses romans les plus importants Ă©crits en anglais sont Amazon beaming (« Rayonnement de l’Amazone ») (1991), Almost Adam (traduit en français avec le titre « Primitif ») (1995) et The Oasis: A Memoir of Love and Survival in a Concentration Camp (« L’Oasis : souvenir d’amour et de rĂ©silience dans un camp de concentration »).

AprĂšs 1990, Petru Popescu recommence Ă  Ă©crire en roumain aussi et Ă  publier en Roumanie, oĂč il retourne rĂ©guliĂšrement. On publie en traduction roumaine ses livres Ă©crits en anglais avant et aprĂšs cette annĂ©e-lĂ , ainsi que de nouvelles Ă©ditions de ses Ɠuvres d’avant son Ă©migration.

Regards sur l’Ɠuvre

Les deux premiers romans de Petru Popescu ont Ă©tĂ© des best-sellers en Roumanie. Le personnage principal de Prins est un jeune homme malade incurable. Le livre est devenu un vrai phĂ©nomĂšne social, parce qu’un public divers s’y retrouvait, avec ses amours, ses espĂ©rances ou ses dĂ©ceptions. L’autre, Dulce ca mierea
 s’inspire de l’expĂ©rience du service militaire de l’écrivain. Son personnage principal s’exprime Ă  la premiĂšre personne, sans les slogans patriotards souhaitĂ©s officiellement Ă  l’époque[3].

Son roman d’aventures Amazon beaming dĂ©veloppe trois fils : le contact de son hĂ©ros, un photographe de National Geographic, avec une tribu indienne d’Amazonie, la dĂ©couverte par lui des sources de l’Amazone et son exploration interne, spirituelle, suscitĂ©e par les pratiques mystiques des Indiens pour retrouver leurs origines[11].

Primitif aussi est un roman d’aventures, qui met en scĂšne un palĂ©oanthropologue amĂ©ricain trouvant au KĂ©nya un garçon Australopithecus afarensis, espĂšce d’Hominidae bipĂšde crue Ă©teinte. Ils sont obligĂ©s de se dĂ©fendre contre des gens qui leur veulent du mal. Le garçon l’introduit dans sa tribu cachĂ©e, oĂč l’anthropologue s’habitue au mode de vie de celle-ci et lie des relations avec ses membres[12]. C’est le roman le plus traduit de l’auteur, en 15 langues[4], et le plus vendu, apportant en deux ans prĂšs de quatre millions de dollars USA Ă  l’auteur[13].

The Oasis
 est basĂ© sur le tĂ©moignage dactilographyiĂ© des parents de l’épouse de l’écrivain, qui se sont connus dans un camp de concentration nazi. C’est la narration puissante d’un amour dans les circonstances les plus durs possibles[11].

Liste des Ɠuvres

Jusqu’en 1974

  • Zeu printre blocuri (« Dieu parmi les grands immeubles »), 1966 (poĂšmes)[14]
  • Fire de jazz (« Brins de jazz »), 1966 (poĂšmes)
  • Moartea din fereastră (« La mort Ă  la fenĂȘtre ») 1967 (prose brĂšve)
  • Prins (« Captif »), 1969 (roman)
  • Dulce ca mierea e glonțul patriei (« La balle de la patrie est douce comme le miel »), 1970 (roman)
  • Om Ăźn somn (« Homme ensommeillĂ© », 1971 (poĂšmes)
  • Drum Ăźn penumbră (« Chemin dans la pĂ©nombre »), 1972 (scĂ©nario de film)
  • Să crești Ăźntr-un an cĂąt alții Ăźntr-o zi (« Grandir en un an autant que d’autres en une journĂ©e »), 1973 (roman)
  • Între Socrate și Xantipa (« Entre Socrate et Xanthippe »), 1973 (essais)
  • SfĂąrșitul bahic (« Fin bachique »), 1974 (roman)
  • Copiii Domnului. O legendă munteană (« Les enfants du Seigneur. LĂ©gende de MuntĂ©nie »), 1974 (roman)

AprĂšs 1974

  • Boxes, Stairs & Whistle Time (« Le Temps des boĂźtes, des escaliers et des sifflements »), 1975, (poĂšmes, avec la participation d’Anthony Rudolf et Peter Jay)[15]
  • La derniĂšre vague, 1977 (scĂ©nario de film de cinĂ©ma, coĂ©crit avec Peter Weir et Tony Morphett)[16]
  • Before and After Edith (« Avant et aprĂšs Edith »), 1978 (roman)
  • Obsessive Love (en) (« Amour obsessif »), 1984 (scĂ©nario de tĂ©lĂ©film, coĂ©crit avec Iris Friedman et Yvette Mimieux)[17]
  • In Hot Blood: A Vampire Novel (« De sang chaud. Roman Ă  vampires), 1986
  • Death of an Angel (« La mort d’un ange »), 1986 (scĂ©nario et rĂ©alisation de film de cinĂ©ma)[18]
  • Emma: Queen of the South Seas (en) (« Emma, reine des Mers du Sud »), 1988 (scĂ©nario de mini-sĂ©rie de tĂ©lĂ©vision, coĂ©crit avec Ann Chapman, Rob Chapman et Geoffrey Dutton)[19]
  • Amazon Beaming (« Rayonnement de l’Amazone »), 1991 (roman)
  • Nobody's Children (en) (« Enfants de personne »), 1994 (scĂ©nario de tĂ©lĂ©film, coĂ©crit avec Iris Friedman)[20]
  • Almost Adam (« Primitif »), 1996 (roman)
  • The Oasis: A Memoir of Love and Survival in a Concentration Camp (« L’Oasis : souvenir d’amour et de rĂ©silience dans un camp de concentration »), 2001 (roman)
  • The Return (« Le Retour »), 2001 (Ă©crit autobiographique)
  • Weregirls: Birth of the Pack (« Filles de loups. Naissance de la meute »), 2007 (roman)
  • Weregirls: Through the Moon Glass (« Filles de loups. À travers le miroir de lune »), 2008 (roman)
  • Footprints in Time (« Traces de pieds dans le temps »), 2008 (roman)
  • Girl Mary (« La jeune fille Marie »), 2009 (roman)
  • (ro) Supleantul (« Le SupplĂ©ant »), 2009, (roman)[21]

Traductions d’Ɠuvres de Petru Popescu

Un seul roman de l’écrivain, Almost Adam, a paru en français, traduit par StĂ©phane Carn et Catherine Cheval, avec le titre Primitif, chez deux Ă©diteurs : Paris, Éditions Jean-Claude LattĂšs, 1997, et MontrĂ©al, Éditions Libre Expression, 1998[22].

À part cela, on a traduit en roumain ses Ɠuvres Ă©crites en anglais et ses principales Ɠuvres en 16 autres langues : allemand, chinois, corĂ©en, danois, espagnol, grec, hĂ©breu, hongrois, italien, japonais, nĂ©erlandais, polonais, portugais, slovaque, suĂ©dois et tchĂšque.

Notes et références

  1. Popescu 2001, p. 151.
  2. Les traductions des titres sont littérales.
  3. (ro) « Petru Popescu: Neconvenționalul » [« Petru Popescu: Le non conventionnel »], sur jurnalul.ro, Jurnalul Național, (consultĂ© le ).
  4. Costache et Podgoreanu 2014, p. 239-2040.
  5. (en) « Drum ßn penumbra », sur imdb.com (consulté le ).
  6. Popescu 2001, p. 380.
  7. Tucă 2009.
  8. Costea, KirĂĄly et Radosav 1995, p. 317-318.
  9. Mărgineanu 2008.
  10. (en) « Death of an Angel », sur imdb.com (consulté le ).
  11. (en) « Amazon beaming », sur kirkusreviews.com, Kirkus Media LLC, (consulté le )
  12. Haupt 2014.
  13. Tabacu 2014.
  14. Section d’aprĂšs Costea, KirĂĄly et Radosav 1995, p. 317-318 (ouvrages Ă©crits en roumain).
  15. Section d’aprĂšs Costache et Podgoreanu 2014, p. 239-242 (ouvrages Ă©crits en anglais), sauf les informations de sources indiquĂ©es Ă  part.
  16. (en) « La derniÚre vague », sur imdb.com (consulté le )
  17. (en) « Obsessive Love », sur imdb.com (consulté le )
  18. (en) « Death of an Angel », sur imdb.com (consulté le )
  19. (en) « Emma: Queen of the South Seas », sur imdb.com (consulté le )
  20. (en) « Nobody's Children », sur imdb.com (consulté le )
  21. « Supleantul », sur worldcat.org (consulté le ).
  22. Section d’aprùs Costache et Podgoreanu 2014, p. 239-242.

Annexes

Bibliographie

  • (ro) Costache, Geta et Podgoreanu, Anca, Scriitori romĂąni Ăźn limbi străine [« Écrivains roumains en langues Ă©trangĂšres »], vol. II : I–Z, Bucarest, Biblioteca Centrală Universitară „Carol I“, (ISBN 978-973-88947-7-8)
  • (ro) Costea, Ionuț, KirĂĄly, IstvĂĄn et Radosav, Doru, Fond secret. Fond „S” special. Contribuții la istoria fondurilor secrete de bibliotecă din RomĂąnia. Studiu de caz. Biblioteca Centrală Universitară „Lucian Blaga” Cluj-Napoca [« Fonds secret. Fonds ”S” spĂ©cial. Contributions Ă  l’histoire des fonds secrets des bibliothĂšques de Roumanie. Étude de cas. BibliothĂšque centrale universitaire Lucian-Blaga de Cluj-Napoca »], Cluj-Napoca, Dacia, (ISBN 973-35-0536-6, lire en ligne)
  • (en) Haupt, Norbert, « Book Review: Almost Adam – by Petru Popescu », sur norberthaupt.com, (consultĂ© le )
  • (ro) Mărgineanu, Clara, « L-am "Prins" pe Petru Popescu » [« J’ai ”captĂ©â€ Petru Popescu »], sur jurnalul.ro, Jurnalul Național, (consultĂ© le )
  • (ro) Popescu, Petru, Întoarcerea [« Le Retour »], Bucarest, Nemira, (ISBN 973-569-505-7)
  • (ro) Tabacu, Horia, « Petru Popescu: “În America am cĂąÈ™tigat din romanul „Almost Adam” aproape patru milioane de dolari Ăźn primii doi ani, după publicare” » [« Petru Popescu : ”En AmĂ©rique, j’ai gagnĂ© prĂšs de quatre millions de dollars avec le roman ‘Almost Adam’, les deux premiĂšres annĂ©es aprĂšs sa publication” »], sur evz.ro, Evenimentul zilei, (consultĂ© le )
  • (ro) Tucă, Marius, « Petru Popescu: ”M-am despărțit de Zoia pentru că mi-era frică de Ceaușescu” » [« Petru Popescu: ”Je me suis sĂ©parĂ© de Zoia parce que j’avais peur de Ceaușescu” »], sur jurnalul.ro, Jurnalul Național, (consultĂ© le )

Liens externes

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