Peri (Corse-du-Sud)
Peri est une commune française située dans la circonscription départementale de la Corse-du-Sud et le territoire de la collectivité de Corse. Elle appartient à l'ancienne pieve de Mezzana.
Peri | |
Vue du village de Peri au printemps depuis le fond du vallon de Santa Libarata. | |
Administration | |
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Pays | France |
Collectivité territoriale unique | Corse |
Circonscription départementale | Corse-du-Sud |
Arrondissement | Ajaccio |
Intercommunalité | Pays Ajaccien |
Maire Mandat |
Baptiste Xavier Lacombe 2020-2026 |
Code postal | 20167 |
Code commune | 2A209 |
DĂ©mographie | |
Gentilé | Un piracciu, una piraccia |
Population municipale |
2 038 hab. (2020 ) |
Densité | 86 hab./km2 |
GĂ©ographie | |
Coordonnées | 42° 00′ 18″ nord, 8° 55′ 17″ est |
Altitude | Min. 38 m Max. 1 507 m |
Superficie | 23,65 km2 |
Type | Commune rurale |
Aire d'attraction | Ajaccio (commune de la couronne) |
Élections | |
DĂ©partementales | Gravona-Prunelli |
Législatives | Première circonscription |
Localisation | |
GĂ©ographie
Le village éponyme est étalé au bas d'un contrefort montagneux (alt. 450 m), couronné par une forêt composée de chênes-verts, bruyères, arbousiers et châtaigniers.
Deux hameaux sont situés à proximité du village, l'Olmo et la Salasca.
Au-dessus des maisons, se trouve un espace limité par deux rivières, constitué d'anciennes terrasses de cultures.
Le nom corse de la commune est I Peri. Ses habitants sont les Piracci (au singulier Piracciu).
Urbanisme
Typologie
Peri est une commune rurale, car elle fait partie des communes peu ou très peu denses, au sens de la grille communale de densité de l'Insee[Note 1] - [1] - [2] - [3].
Par ailleurs la commune fait partie de l'aire d'attraction d'Ajaccio, dont elle est une commune de la couronne[Note 2]. Cette aire, qui regroupe 79 communes, est catégorisée dans les aires de 50 000 à moins de 200 000 habitants[4] - [5].
Occupation des sols
L'occupation des sols de la commune, telle qu'elle ressort de la base de données européenne d’occupation biophysique des sols Corine Land Cover (CLC), est marquée par l'importance des forêts et milieux semi-naturels (80,2 % en 2018), une proportion identique à celle de 1990 (79,5 %). La répartition détaillée en 2018 est la suivante : milieux à végétation arbustive et/ou herbacée (66,5 %), zones agricoles hétérogènes (13,7 %), espaces ouverts, sans ou avec peu de végétation (7,1 %), forêts (6,6 %), zones urbanisées (5 %), zones industrielles ou commerciales et réseaux de communication (1,1 %)[6].
L'IGN met par ailleurs à disposition un outil en ligne permettant de comparer l’évolution dans le temps de l’occupation des sols de la commune (ou de territoires à des échelles différentes). Plusieurs époques sont accessibles sous forme de cartes ou photos aériennes : la carte de Cassini (XVIIIe siècle), la carte d'état-major (1820-1866) et la période actuelle (1950 à aujourd'hui)[7].
Histoire
Dite "Le Pere" "I Pere" ou "Li Peri" dans les textes anciens, l'étymologie du toponyme doit sans doute plus à une référence à "un massif pierreux" qu'à des "poiriers" comme il est communément admis.
- Vestiges préhistoriques et antiques : poteries poinçonnées du Néolithique ancien, nombreuses traces d'habitats en pisé et abondants témoignages de culture intensive de céréales (âge du bronze).
- Ruines d'une chapelle pré-romane "Santa Barbara" (VIe siècle ?) en écho à l'église pievane de Saint-Jean-Baptiste de Vero ?
- VIIe-Xe siècle : Épopée des comtes Salaschi descendants de Dardano[8]
- Xe-XVe siècle : "Incastellementu" : Rocca Vecchja et Rocca Nova (Grotta di Sampieru Corsu). Chapelle romane de Sa Darenti Vecchju (ayant fait l'objet de fouilles préventives, INRAP 2013, diagnostique n°1307)
- XVe-XVIIIe siècle : Famille Peres (ou Pere ou Peri) (Venise, Nobles six pour la pieve d'Ajaccio, révolutions de Corse) [9]
- 1729 : Andria Peres est l'un des chefs de la première révolte des Corses contre les Génois.
- 1733 : Construction du pont "Génois"- dit Ponti Vecchju sur le chemin patrimonial de Stretta Vecchja, franchit la rivière di i Pantaneddi.
- 1768 : bataille du pont de Peri (27 octobre) les nationaux font battre en retraite le Comte de Narbonne.
- 1886 : érection du clocher (restauré à l'identique en 2012)
- 1900 : reconstruction et agrandissement de l’église paroissiale de Saint-Laurent ou Sa Darenti (peintures murales intérieures restaurées en 2021).
Politique et administration
Liste des maires
DĂ©mographie
L'évolution du nombre d'habitants est connue à travers les recensements de la population effectués dans la commune depuis 1800. Pour les communes de moins de 10 000 habitants, une enquête de recensement portant sur toute la population est réalisée tous les cinq ans, les populations légales des années intermédiaires étant quant à elles estimées par interpolation ou extrapolation[10]. Pour la commune, le premier recensement exhaustif entrant dans le cadre du nouveau dispositif a été réalisé en 2007[11].
En 2020, la commune comptait 2 038 habitants[Note 3], en augmentation de 11,24 % par rapport Ă 2014 (Corse-du-Sud : +6,04 %, France hors Mayotte : +1,9 %).
La population actuelle de la commune est désormais essentiellement concentrée dans la partie basse de la commune (a piaghja) à 15 km d'Ajaccio. Au début du XXe siècle, l'essentiel de la population est rattachée, au village de montagne (u paesi) qui pratique la transhumance au gré des saisons (la muntagnera en été et l'impiaghjera en hiver). Le début des années 60, du XXe siècle, marque une rupture : les progrès sanitaires ont rendu habitables les plaines corses, sous la pression démographique de la ville d'Ajaccio, la demande de terrain à bâtir explose. Les prix des terrains montent. Les techniques de constructions autorisent l'autonomie d'un habitat dispersé (puits, chauffage aux énergies fossiles...).
Le confort nouveau que ces maisons apportent finit par convaincre les Piracci de souche à descendre s'installer aux portes de la capitale du sud de la Corse. Ils abandonnent ainsi le village, se mêlent aux néo-piracci remontés de la ville et contribuent, avec d'autres populations de plaines (piaghjinchi)- Afà , Cuttoli, Sarrola... à alimenter l'actuel « grand Ajaccio ».
La tendance structurante actuelle semble s'orienter vers la densification du bâti de la plaine, déversoir naturel de la ville.
Lieux et monuments
- Chapelle de l'Annonciation dite la Nunziata de Peri.
- Chapelle Saint-Antoine dite Sant-Antone de Cavone.
- Église paroissiale de Sa Darenti (Saint-Laurent) :
D'un plan tréflé, elle reprend, dit-on, à l'identique celui de l'église précédente située à a Nuccia. Cette dernière était en très mauvais état quand l'abbé Lovicchi décida de la relever et de l'agrandir (1900). Le chœur et les chapelles latérales et son abside en cul-de-four ont été décorés en trompe-l'œil par l'artiste florentin Giulio Marina exilé en Corse par la police mussolinienne (vers 1941-1942); 3 statues XVIIe et marbre XVIIIe. L'accès à la place de l'église se fait par un perron avec escalier double. Au centre, l'empiètement dessine une croix latine polychrome en bas-relief. Les marches gravées "Aux enfants de Peri" sont le premier témoignage de l'hommage rendu par le village à ses 36 enfants (au moins) morts à la guerre de 14-18. À l'intérieur de a esgia nova, une plaque de marbre, flanquée d'un drapeau corse, reprend la liste des morts de la grande guerre.
Sur la place de l'Annunziata, clocher à 3 étages, couronné par une tour cylindrique percée de lucarnes, avec une flèche conique inspirée des mausolées antiques ; au pied du clocher, chapelle sous le double vocable de l'Annonciation (XIVe) et du Rosaire (XVIIe) de plan rectangulaire ; appartient à la vieille famille des Peri, ou Pere, ou Peres, dont les ancêtres, officiers au service de la République de Venise, s'illustrèrent lors des affrontements contre les troupes pontificales en Polesine (1643) et dans les opérations de Crête et Dalmatie lors de la guerre vénéto-turque dite de « Candie » (1670) ; retable et tableaux.
Sur un petit promontoire, à la plaine, au lieu-dit Cavoni, on doit signaler la chapelle de Sant'Antoni (de Padoue) XVIe avec un clocheton en façade. Elle aurait été bâtie par un ancêtre de la famille Sandamiani.
Le territoire communal qui s'étend dans la basse vallée d'est en ouest, englobe la plaine de Peri située sur la rive gauche de la Gravona. On dit qu'un homme à pied faisait le tour complet du territoire communal en moins de 24 heures
A la plaine la terre est fertile, coteaux recouverts de pâturages, villas, vignes au vin de bonne réputation, jardins et arbres fruitiers (principalement amandiers et figuiers, quelques oliviers).
Côté montagne il faut noter :
Massif de la Falcunaghja : falaises de granit gris-rouille.
Points culminants de la commune : Punta Aculò (1 540m), Punta di u Cachjoni 1 275 m,
Pinta à unCasteddu (dit grotta) di Sampieru ou Rocca Nova, site naturel d'une beauté sauvage, aurait servi de relais au condotiere sur le chemin Bastellica-Boccognano.
U Castiddacciu ou Rocca Vecchja.
Rocher di u Frati.
A Piana Ă u Signori
I Petri Bianchi.
Notes et références
Notes
- Selon le zonage des communes rurales et urbaines publié en novembre 2020, en application de la nouvelle définition de la ruralité validée le en comité interministériel des ruralités.
- La notion d'aire d'attraction des villes a remplacé en octobre 2020 l'ancienne notion d'aire urbaine, pour permettre des comparaisons cohérentes avec les autres pays de l'Union européenne.
- Population municipale légale en vigueur au 1er janvier 2023, millésimée 2020, définie dans les limites territoriales en vigueur au 1er janvier 2022, date de référence statistique : 1er janvier 2020.
Références
- « Typologie urbain / rural », sur www.observatoire-des-territoires.gouv.fr (consulté le ).
- « Commune rurale - définition », sur le site de l’Insee (consulté le ).
- « Comprendre la grille de densité », sur www.observatoire-des-territoires.gouv.fr (consulté le ).
- « Liste des communes composant l'aire d'attraction de Pleyben - Châteaulin », sur insee.fr (consulté le ).
- Marie-Pierre de Bellefon, Pascal Eusebio, Jocelyn Forest, Olivier Pégaz-Blanc et Raymond Warnod (Insee), « En France, neuf personnes sur dix vivent dans l’aire d’attraction d’une ville », sur insee.fr, (consulté le ).
- « CORINE Land Cover (CLC) - Répartition des superficies en 15 postes d'occupation des sols (métropole). », sur le site des données et études statistiques du ministère de la Transition écologique. (consulté le )
- IGN, « Évolution de l'occupation des sols de la commune sur cartes et photos aériennes anciennes. », sur remonterletemps.ign.fr (consulté le ). Pour comparer l'évolution entre deux dates, cliquer sur le bas de la ligne séparative verticale et la déplacer à droite ou à gauche. Pour comparer deux autres cartes, choisir les cartes dans les fenêtres en haut à gauche de l'écran.
- Giovanni della Grossa
- Colonna de Cesari-Rocca
- L'organisation du recensement, sur insee.fr.
- Calendrier départemental des recensements, sur insee.fr.
- Des villages de Cassini aux communes d'aujourd'hui sur le site de l'École des hautes études en sciences sociales.
- Fiches Insee - Populations légales de la commune pour les années 2006, 2007, 2008, 2009, 2010, 2011, 2012, 2013, 2014, 2015, 2016, 2017, 2018, 2019 et 2020.
Voir aussi l'inventaire du bâti http://m3c.univ-corse.fr/omeka/items/show/1092638