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Percy Clinton Sydney Smythe

Percy Clinton Sydney Smythe (Londres, ― ibidem, ), 6e vicomte Strangford, est un diplomate anglo-irlandais. En particulier, il fut ambassadeur de son pays auprĂšs du roi de Portugal, et Ă  ce titre aida Ă  organiser en 1807, devant l’avancĂ©e des troupes françaises sur Lisbonne, la fuite au BrĂ©sil de la famille royale portugaise au complet. Dans l’historiographie latino-amĂ©ricaine, spĂ©cialement dans celle de l’indĂ©pendance argentine, Ă  l’acquisition de laquelle il apporta une certaine contribution, il est dĂ©signĂ© simplement par Lord Strangford. Pair d'Irlande, collectionneur d’art et poĂšte Ă  ses heures, membre de la Royal Society, il fut aussi Ă©levĂ© au rang de pair du Royaume-Uni et habilitĂ© donc Ă  siĂ©ger Ă  la Chambre des lords.

Percy Clinton Sydney Smythe
Lord Strangford.
Fonctions
Ambassadeur du Royaume Uni de Grande-Bretagne et d'Irlande auprĂšs de l'empire russe (d)
-
Ambassadeur du Royaume-Uni de Grande-Bretagne et d'Irlande dans l'empire Ottoman (d)
-
Ambassadeur du Royaume-Uni en SuĂšde (d)
-
Membre de la Chambre des lords
Titres de noblesse
Baron Penshurst (d)
-
Vicomte
Biographie
Naissance
DĂ©cĂšs
(Ă  74 ans)
Londres
Nationalité
Formation
Activités
PĂšre
Lionel Smythe (d)
MĂšre
Mary Eliza Philipse (d)
Conjoint
Ellen Burke (d) (Ă  partir de )
Enfants
George Smythe
Percy Smythe
Lionel Percy Smythe
Ellen Sydney Smythe (d)
Philippa Eliza Sydney Smythe (d)
Autres informations
A travaillé pour
Bureau des Affaires Ă©trangĂšres (d)
Membre de
Distinction

Biographie

Biographie personnelle

Noble protestant d’ascendance irlandaise, fils de Lionel Smythe, 5e vicomte Strangford, et de Mary Eliza Philipse, il fit d’abord ses Ă©tudes Ă  Harrow, pour acquĂ©rir ensuite un diplĂŽme au Trinity College Ă  Dublin en 1800, puis hĂ©rita l’annĂ©e suivante du titre familial de vicomte Strangford dans la pairie d’Irlande. Quoiqu’ayant dĂ©sirĂ© dans sa jeunesse devenir poĂšte, il embrassa la carriĂšre diplomatique, et fut nommĂ© en 1806 ambassadeur de Grande-Bretagne au Portugal

Il Ă©pousa en 1817 Ellen, fille de Sir Thomas Burke, avec qui il eut cinq enfants. Devenu veuf en 1826, il Ă©pousa en secondes noces Katherine Benham, qui lui donna trois enfants, dont l’aĂźnĂ© deviendra l’artiste peintre et graveur Lionel Percy Smythe.

À sa mort lui succĂ©dera son fils aĂźnĂ© George Smythe, 7e vicomte Strangford, qui sera une figure active du mouvement Young England (conservateurs attachĂ©s au progrĂšs social) au dĂ©but des annĂ©es 1840.

Il se vit confĂ©rer la dĂ©coration de chevalier grand-croix de l’ordre du Bain en 1815 et fut fait chevalier grand-croix de l’ordre royal des Guelfes en 1825. En , il fut Ă©lu membre de la Royal Society[1].

Ambassadeur auprĂšs de la Sublime Porte, il eut la possibilitĂ© de rĂ©unir une sĂ©rie de fragments provenant de sculptures grecques anciennes. Dans sa collection d’antiquitĂ©s figurait notamment le bouclier Strangford, marbre romain du IIIe siĂšcle apr. J.-C., reproduisant le bouclier d’AthĂ©na ParthĂ©nos, la sculpture de Phidias auparavant disposĂ©e dans le ParthĂ©non et conservĂ©e aujourd’hui au British Museum.

Entre-temps, suivant sa pente pour la poĂ©sie, il traduisit non seulement les Rimas de LuĂ­s de CamĂ”es (anciennement Rhythmas, compilation des Ɠuvres lyriques du poĂšte classique portugais), mais encore composa lui-mĂȘme des poĂšmes et en fit publier quelques recueils, qui furent flĂ©tris par Byron.

En 1825, il fut fait 1er baron Penshurst ― de la localitĂ© de Penshurst, dans le comtĂ© de Kent ― dans la pairie du Royaume-Uni, et eut alors titre Ă  siĂ©ger Ă  la Chambre des lords[2].

CarriĂšre diplomatique

Lord Strangford fut ambassadeur au Portugal (1806), en Suùde (1817), dans l’Empire ottoman (1820), et en Russie (1825)[3].

En 1807, devant l’avancĂ©e des troupes napolĂ©oniennes sur Lisbonne, il aida, au titre de lĂ©gataire de Grand-Bretagne au Portugal, Ă  organiser et Ă  coordonner, sur ordre de ses supĂ©rieurs, la fuite de l’entiĂšre maison royale portugaise Ă  destination du BrĂ©sil, en mettant Ă  contribution des vaisseaux de la Royal Navy. Il continua ensuite Ă  exercer sa fonction diplomatique Ă  Rio de Janeiro.

L’annĂ©e suivante, nommĂ© ambassadeur en SuĂšde, il rĂ©ussit Ă  attirer dans l’orbite anglaise le roi Charles XIV, bien que celui-ci, Jean-Baptiste Bernadotte de son nom d’origine, fĂ»t d’origine française. Il sera ensuite ambassadeur au Danemark.

En 1822, il reprĂ©senta la Grande-Bretagne au congrĂšs de VĂ©rone, lors duquel fut dĂ©cidĂ© notamment d’aider le roi d’Espagne Ferdinand VII Ă  recouvrer le trĂŽne, cette fois des mains de ses propres sujets ; toutefois, dans le mĂȘme temps, l’on sut amener Ferdinand Ă  se rĂ©signer Ă  la perte des colonies espagnoles en AmĂ©rique.

En 1826, ambassadeur en Russie, il s’entremit dans un des conflits Ă  rĂ©pĂ©tition entre ce pays et les Ottomans. C’est du reste le succĂšs de cette mission diplomatique qui lui valut le titre de baron de la pairie anglaise.

S’étant retirĂ© en 1829 de la carriĂšre diplomatique, il alla siĂ©ger dans la Chambre des lords, oĂč il rejoignit les rangs du parti conservateur.

Activité diplomatique en relation avec le Río de la Plata

Strangford s’opposa fermement Ă  la politique de l’infante Charlotte Joachime de Bourbon, sƓur du roi Ferdinand VII d’Espagne et Ă©pouse du roi Jean VI de Portugal, politique visant Ă  instaurer un protectorat portugais sur la Vice-royautĂ© du RĂ­o de la Plata. S’il contribua Ă  façonner la politique portugaise de cette pĂ©riode, il tint un rĂŽle sans doute bien plus important dans le processus d’indĂ©pendance de l’Argentine, en tant qu’il agit comme principal mĂ©diateur entre les rĂ©volutionnaires rioplatenses et le gouvernement britannique.

Afin que les prĂ©tentions de Charlotte et de ses alliĂ©s dans le RĂ­o de la Plata n’eussent aucune chance d’aboutir, il prit soin de neutraliser par tous les moyens les Ă©missaires envoyĂ©s par ces derniers, les tenant Ă©loignĂ©s de la princesse. Il se heurta au commandant de la flotte britannique Ă  RĂ­o, Sidney Smith, lequel s’était au contraire engagĂ© en faveur de l’infante, et obtint en 1809 qu’il fĂ»t relevĂ©, ce qui diminua fortement les possibilitĂ©s rĂ©elles du groupe charlottiste. À Buenos Aires, l’échec de cette option porta par la suite ses anciens partisans Ă  se constituer en un parti politique rĂ©volutionnaire, qui allait ĂȘtre le facteur le plus actif dans le dĂ©clenchement de la rĂ©volution de Mai en 1810.

À la suite de la rĂ©volution de Mai, dont il n’eut tout d’abord que des informations fragmentaires, Ă  telle enseigne qu’il la prit pour un mouvement de soutien Ă  la France ou Ă  l’infante Charlotte, il envoya l’ambassadeur MatĂ­as Irigoyen Ă  Londres muni d’une lettre de recommandation, puis Ă©crivit Ă  Buenos Aires pour fĂ©liciter le nouveau gouvernement.

DĂ©but 1811, il reçut Ă  RĂ­o le nouvel ambassadeur des Provinces unies, Manuel de Sarratea, Ă  la demande duquel il intervint comme intermĂ©diaire entre la Grande Junte, qui avait succĂ©dĂ© Ă  la PremiĂšre Junte Ă  la tĂȘte du nouvel État, et le vice-roi Francisco Javier de ElĂ­o, gouverneur royaliste de Montevideo. La trĂȘve qu’il rĂ©ussit Ă  obtenir vola bientĂŽt en Ă©clats par les positions intransigeantes tant de la Junte que de la cour de RĂ­o de Janeiro, et fut suivie d'une invasion de la bande Orientale (grosso modo l’actuel Uruguay) par les troupes portugaises, ce qui plaça Strangford dans une mauvaise posture vis-Ă -vis de son propre gouvernement, la paix apparaissant en effet essentielle pour les intĂ©rĂȘts commerciaux de l’Angleterre.

À la mi-1812, il reçut une nouvelle fois Sarratea, lequel refit le voyage de Londres en vue de parvenir Ă  une pacification, et Ă©tait disposĂ© Ă  reconnaĂźtre Ferdinand VII comme roi en Ă©change d’une autonomie du RĂ­o de la Plata.

En , sur les instances de Strangford, le gouvernement portugais signa avec les Provinces unies du RĂ­o de la Plata le traitĂ© Rademaker-Herrera, aux termes duquel le Portugal renonçait Ă  occuper le territoire de la bande Orientale, laissant ainsi au gouvernement rĂ©volutionnaire le loisir de relancer le siĂšge de Montevideo. Une nouvelle tentative de mĂ©diation de Strangford entre les Provinces unies et l’Espagne n’eut pas davantage de succĂšs, car l’offre de paix du consul d’Espagne se limitait Ă  la seule bande Orientale. Si d’autres tentatives ultĂ©rieures n’eurent certes guĂšre plus de rĂ©sultat, ils atteignirent nĂ©anmoins ce qui Ă©tait aux yeux des Britanniques l’objectif premier, savoir prolonger une situation oĂč le gouvernement de Buenos Aires ne pĂ»t ĂȘtre enclin Ă  nuire aux intĂ©rĂȘts des commerçants anglais.

En , il reçut une nouvelle dĂ©lĂ©gation des Provinces unies, formĂ©e de Bernardino Rivadavia et Manuel Belgrano, Ă  qui il exposa les difficultĂ©s qu’ils devaient s’attendre Ă  rencontrer en Europe, en particulier aprĂšs la restauration monarchique en Espagne.

Peu aprĂšs, il reçut Manuel JosĂ© GarcĂ­a, envoyĂ© par Carlos MarĂ­a de Alvear pour offrir Ă  l’Angleterre rien moins que la cession totale du RĂ­o de la Plata et sa transformation en colonie britannique. Strangford, embarrassĂ© par une telle proposition, demanda des instructions Ă  Londres, et s’efforça, sur ordre du ministĂšre britannique, qui prĂ©fĂ©rait prĂ©server la paix avec l’Espagne et estimait sans doute que l'indĂ©pendance de l'AmĂ©rique espagnole n'Ă©tait plus qu'une question de temps, de convaincre GarcĂ­a de ne pas faire parvenir ses notes au premier ministre britannique ; par prĂ©caution, il empĂȘcha GarcĂ­a de quitter RĂ­o pour Londres. Depuis lors, les nĂ©gociations entre le RĂ­o de la Plata et l’Angleterre eurent lieu directement par les ambassadeurs argentins Ă  Londres.

En ce qui concerne l'opposition entre le RĂ­o de la Plata et le BrĂ©sil, il s’appliqua en premier lieu Ă  servir les intĂ©rĂȘts de l’Angleterre en se maintenant en bons termes avec toutes les parties, patriotes autant que royalistes, afin de ne s’en aliĂ©ner aucune en cas de victoire de l’un ou l’autre camp. Il fut relevĂ© de son poste d’ambassadeur Ă  Rio de Janeiro vers le milieu de 1815.

Bibliographie

  • Segreti, Carlos S. A., La aurora de la Independencia. Memorial de la Patria, tomo II, Ed. La Bastilla, Buenos Aires, 1980.
  • Sierra, Vicente D., Historia de la Argentina, Ed. Garriga, Buenos Aires, 1973.
  • LĂłpez, Vicente Fidel, Historia de la RepĂșblica Argentina, Ed. Sopena, Buenos Aires, 1954.
  • Scenna, Miguel Ángel, Las brevas maduras. Memorial de la Patria, tomo I, Ed. La Bastilla, Buenos Aires, 1984.
  • Wright, Ione S. y Nekhom, Lisa M., Diccionario histĂłrico argentino, Ed. EmecĂ©, Buenos Aires, 1994.
  • AlĂ©n Lascano, Luis C., Manuel JosĂ© GarcĂ­a, un perfecto caballero britĂĄnico, Revista Todo es Historia, n° 40.
  • Beretta Curi, Alcides, Montevideo, la ciudad realista, Revista Todo es Historia, n° 169.

Notes et références

  1. (en) « Library and Archive Catalogue », Royal Society (consulté le )
  2. (en) « Whitehall, January 20, 1825 », London Gazette, Londres, no 18101,‎ , p. 123
  3. Burke's Peerage, s.v. "Strangford, Viscount".

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