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Pentatomidae

Les Pentatomidae sont une famille d'insectes hémiptÚres du sous-ordre des hétéroptÚres (punaises) dont les antennes ont cinq segments contrairement à la majorité des autres familles qui en ont 4.

Description

Le Pentatome des baies (Dolycoris baccarum) est une punaise d'Europe « à bouclier ».
la Punaise diabolique (Halyomorpha halys), originaire d'Asie de l'est, a Ă©tĂ© introduite en AmĂ©rique et en Europe, oĂč elle est considĂ©rĂ©e comme un ravageur des cultures.
La Punaise verte (Palomena prasina) est l'une des punaises vertes malodorantes communes en Europe.
La Punaise verte ponctuée (Nezara viridula) est une autre punaise verte malodorante, présente aujourd'hui dans le monde entier.
Le Graphosome d'Italie (Graphosoma italicum), aux pattes noires et rayures rouges, est commun en Europe et souvent confondu avec l'autre « punaise arlequin » d'Afrique du Nord, le Graphosome rayé (Graphosoma lineatum) dont les pattes sont plus rouges et les rayures orange.

Comme toutes les familles de Pentatomoidea, les Pentatomidae ont 5 segments antennaires, contre 4 chez les autres familles. Ce sont de grandes punaises, mesurant entre 4 et 18 mm en France mĂ©tropolitaine mais pouvant ĂȘtre plus grandes dans le reste du monde. La famille se caractĂ©rise par un scutellum bien dĂ©veloppĂ© et triangulaire, laissant voir les hĂ©mĂ©lytres, sauf chez les Podopinae oĂč il recouvre tout l'abdomen, comme chez les Scutelleridae[1].

Couleurs et motifs

Les motifs peuvent varier au sein d’une mĂȘme espĂšce. La coloration peut Ă©galement varier au sein d’une mĂȘme espĂšce selon les gĂ©nĂ©rations de l’annĂ©e ou les plantes-hĂŽtes choisies. Celle d’un imago peut changer au cours de sa vie, par exemple entre le printemps et le passage Ă  l’automne oĂč certaines espĂšces (Nezara viridula, Palomena prasina, Piezodorus lituratus, Chlorochroa, Palomena, Acrosternum) passent du vert au brun-rouge. Les individus reverdissent de nouveau au rĂ©veil printanier aprĂšs alimentation. Attention cette rĂšgle ne concerne que certaines espĂšces et certains individus au sein de ces espĂšces, tous ne brunissent pas ou ne reverdissent pas
 Les causes de ces changements de couleurs sont encore floues, probablement liĂ©es Ă  l’état des gonades, au climat ou aux microparasites. Les juvĂ©niles ne changent pas ou peu de couleur[2].

RĂ©partition et habitat

C'est la plus grande famille des Pentatomoidea, représenté par 4700 espÚces dans le monde, contre seulement 98 en France[1]. Ce sont des punaises terrestres, que l'on peut observer à la fois sur la strate herbacée, mais aussi arbustive et arborée. En France métropolitaine, la majorité des espÚces ont une préférence pour les milieux thermophiles et xérophiles, bien qu'il y ait des espÚces spécialisées dans les zones humides[2].

Cycle de vie

De l’Ɠuf à l'adulte

Une femelle peut pondre parfois plusieurs centaines d'Ɠufs selon les espĂšces. Les Ɠufs sont pondus le plus souvent en groupe collĂ©s les uns aux autres, directement sur les plantes-hĂŽtes, parfois sur le sol ou la litiĂšre. Les Ɠufs sont cylindriques, subsphĂ©riques ou en court ovale. Ils peuvent avoir des poils, des Ă©pines, des granulations ou des rĂ©ticules de cellule. Ils sont souvent fermĂ©s par un pseudo opercule, parfois ornĂ© d’aĂ©ro-micropyles formant une couronne. La durĂ©e du dĂ©veloppement embryonnaire dĂ©pend largement de la tempĂ©rature et dure en moyenne 5 Ă  15 jours. Chez Eurydema ventralis, elle dure 22 jours Ă  14°C, contre 5 jours Ă  34°C. L’éclosion dure 8 Ă  10 min, la larve sort par le ruptor ovi, prĂšs de l’opercule. En cas de ponte groupĂ©e, les Ă©closions sont presque synchrones[2].

Les punaises sont hĂ©tĂ©romĂ©taboles et se dĂ©veloppent chez les Pentatomidae en 5 stades larvaires, identifiables notamment grĂące Ă  la prĂ©sence de fourreaux alaires Ă  la place des ailes[1]. La durĂ©e du dĂ©veloppement larvaire dĂ©pend grandement de la tempĂ©rature. En rĂ©gion tempĂ©rĂ©e, la moyenne est de 25-35 jours mais peut aller jusqu’à 55 jours si la tempĂ©rature ne dĂ©passe pas les 20 degrĂ©s. Le stade I est le plus court, le V le plus long. Le stade I ne semble pas se nourrir en dehors du lĂ©chage des Ɠufs qui leur permet d’absorber les symbiontes. En cas d'Ă©closion synchrones, les juvĂ©niles vont vivre en groupe durant quelques heures, parfois jusqu’à la premiĂšre mue. Pour muer, la punaise se tient la tĂȘte en bas, accrochĂ©e par ses tarses (surtout postĂ©rieurs), la cuticule se fend au milieu du thorax, l’individu sort sa tĂȘte, puis ses pattes en commençant par les postĂ©rieures, et enfin son abdomen. Une mue dure en moyenne 30min, la pigmentation dure une heure supplĂ©mentaire. La mortalitĂ© durant ces mues est non nĂ©gligeable[2].

En France mĂ©tropolitaine, la quasi-totalitĂ© des espĂšces sont univoltines avec une pĂ©riode d’hibernation au stade adulte. Mais le bivoltisme est possible. Les individus adultes partent progressivement en diapause entre aoĂ»t et octobre selon le climat et cette diapause dure jusqu’au printemps. Ils hivernent souvent dans la litiĂšre Ă  proximitĂ© des plantes-hĂŽtes, mais les espĂšces hygrophiles se dĂ©placent au sec. Ils peuvent aussi se cacher dans le creux des arbres, sous les Ă©corces dĂ©hiscentes, les nids d’oiseaux, le dessous des vieux toits, les cĂŽnes ou tas d’aiguilles de conifĂšres. Le rĂ©veil printanier a lieu juste aprĂšs la fonte des neiges ou Ă  la premiĂšre dĂ©cade d’avril pour les zones sans neiges, lorsque la tempĂ©rature moyenne atteint 6-12°C. La reprise d'activitĂ© est gĂ©nĂ©rale et assez massive, contrairement au dĂ©part en diapause. Les imagos doivent alors refaire leurs rĂ©serves adipeuses quasi-Ă©puisĂ©es. Des agrĂ©gations ont parfois lieu Ă  cette pĂ©riode. La ponte a en gĂ©nĂ©ral lieu entre dĂ©but mai et mi-juin[2].

Reproduction

En France mĂ©tropolitaine, si la tempĂ©rature est suffisamment Ă©levĂ©e (18-20°C) les accouplements peuvent ĂȘtre simultanĂ©s avec le rĂ©veil printanier. Les punaises s'accouplent plusieurs fois et chaque copulation dure entre 30min et 2h, parfois jusqu’à 10h. L’union peut durer jusqu’à plus de 4 jours mais il y a alors plusieurs copulations, Ă  quelques heures d’intervalle, durant cette union[2].

Migration

Certaines espùces de punaises comme Aelia germari et Aelia rostrata font des migrations saisonniùres en Afrique du nord mais les individus de France n’y participent pas[1].

Alimentation

Parmi les 3 sous-familles de Pentatomidae, les Asopinae sont toutes prĂ©datrices et se nourrissent d’insectes lents (chenilles et autres larves), leur rostre est adaptĂ© Ă  cette alimentation : il est plus Ă©pais et capable d’ĂȘtre dĂ©ployĂ© en avant pour harponner une proie et lui injecter sa salive digestive[1]. Les Asopinae sont probablement polyphages et semblent se nourrir de chenilles et de larves de chrysomĂšles, mais elles ont aussi la capacitĂ© de se nourrir de vĂ©gĂ©taux[2].

A l'inverse, les Pentatominae et Podopinae sont phytophages, et vont de la quasi-monophagie, Ă  une large polyphagie. Elles s’alimentent sur les feuilles, les graines, baies et fruits. La plupart des espĂšces sont polyphages, capables de se nourrir sur un grand nombre de familles de plantes. Quelques espĂšces sont monophages, ne se nourrissant que sur une seule plante[1]. Elles se nourrissent occasionnellement de tissus animaux (Ɠufs, cadavres). Pourtant, aucune preuve de la nĂ©cessitĂ© de ce complĂ©ment alimentaire pour la continuitĂ© de leur cycle de vie n’a Ă©tĂ© trouvĂ©e. Plus les punaises vieillissent et effectuent des mues, plus elles sont polyphages en acceptant plus de plantes nourriciĂšres (phĂ©nomĂšne surtout observĂ© chez les ravageurs de cultures)[2].

Prédation

Il existe diffĂ©rents dangers pour les Pentatomidae. Cela peut ĂȘtre des prĂ©dateurs : insectivores comme les hĂ©rissons, rongeurs comme les souris, omnivores comme les porcs, volailles, ou encore d'autres punaises (Rhynocoris, Nabidae)[2].

DiffĂ©rents parasites peuvent Ă©galement se nourrir de ces punaises : les Asata (HymĂ©noptĂšres Sphecidae) chassent les juvĂ©niles pour en faire des proies de leur progĂ©niture. Les nĂ©matodes parasitent les juvĂ©niles et les imagos. Les Tachinidae insĂšrent leurs Ɠufs Ă  travers les membranes intersegmentaires ou les collent sur le scutellum. AprĂšs l’éclosion, les larves entrent dans le corps en perçant l’exosquelette. Environ 10% des individus d’une population de Pentatomidae peuvent ĂȘtre parasitĂ©s par des Tachinidae. Les Trissolcus et Telenomus (HymĂ©noptĂšres Scelionidae) sont des parasites des Ɠufs[2].

Enfin il peut y avoir des maladies cryptogamiques, bactériennes ou dues à des protozoaires qui peuvent affecter certaines espÚces[2].

Symbiose

De nombreuses espĂšces vivent avec des symbiontes (souvent des bactĂ©ries) Ă  l’intĂ©rieur de l’abdomen. Ils semblent indispensables au dĂ©veloppement des juvĂ©niles. Les femelles de diffĂ©rentes espĂšces recouvrent d’ailleurs leurs Ɠufs avec un onguent remplit de leurs propres bactĂ©ries[2].

Odeurs

Les pentatomes (tout comme d'autres familles de punaises) possÚdent des glandes produisant une substance odorante. Elles se trouvent sur la face dorsale de l'abdomen chez les juvéniles et sur la face ventrale du thorax chez les adultes. Les odeurs sont variées, souvent malodorantes, parfois se rapprochant de la pomme. Ces odeurs servent comme phéromone pour attirer le sexe opposé ou comme répulsif contre les prédateurs[1].

Stridulation

Certaines espĂšces possĂšdent un organe stridulatoire composĂ© d’une rape mobile (plectrum) et d’une zone striĂ©e (strigile). Ces organes sont parfois situĂ©s sur le mĂ©tafĂ©mur et le dessous de l’abdomen[2].

Impact sur les cultures

Ravageurs

En Europe, peu d’espĂšces sont rĂ©ellement dangereuses. Certaines espĂšces sont des ravageurs de cultures : Aelia pour les PoacĂ©es, Eurydema pour les BrassicacĂ©es, Halyomorpha halys et Nezara viridula pour les arbres fruitiers, Piezodorus lituratus pour les FabacĂ©es[2].

Auxiliaires

Certains Asopinae peuvent ĂȘtre utilisĂ©s dans la lutte biologique contre d’autres insectes[2].

Classification

Cette famille a été décrite pour la premiÚre fois en 1815 par le zoologiste britannique William Elford Leach (1790-1836). En grec, pente signifie cinq et tomos section, en rapport avec les 5 articles antennaires.

Liste des sous-familles

On distingue plusieurs sous-familles au sein de la famille des Pentatomidae, et quelques genres isolés.

Selon ITIS (13 décembre 2018)[3] :

  • sous-famille Asopinae Spinola, 1850
  • sous-famille Discocephalinae StĂ„l, 1867
  • sous-famille Edessinae Amyot & Serville, 1843
  • sous-famille Pentatominae Leach, 1815
  • sous-famille Podopinae Amyot & Serville, 1843
  • genre Coleotichus White, 1839
  • genre Eysarcoris Hahn, 1834
  • genre Oechalia StĂ„l, 1862
  • genre Plautia StĂ„l, 1864
  • genre Scotinophara StĂ„l, 1867


Selon NCBI (13 décembre 2018)[4] :

  • sous-famille Asopinae
  • sous-famille Discocephalinae
  • sous-famille Edessinae
  • sous-famille Pentatominae
  • sous-famille Phyllocephalinae
  • sous-famille Podopinae


Selon BioLib (13 décembre 2018)[5] :

  • sous-famille Aphylinae Bergroth, 1906
  • sous-famille Asopinae Spinola, 1850
  • sous-famille Cyrtocorinae Distant, 1880
  • sous-famille Discocephalinae Fieber, 1860
  • sous-famille Edessinae Amyot & Serville, 1843
  • sous-famille Pentatominae Leach, 1815
  • sous-famille Phyllocephalinae Amyot & Serville, 1843
  • sous-famille Podopinae Amyot & Serville, 1843
  • sous-famille Serbaninae Leston, 1953
  • sous-famille Stirotarsinae Rider, 2000

Liste des genres

Selon Catalogue of Life (13 décembre 2018)[6] :

  • genre Acrosternum
  • genre Aelia
  • genre Agonoscelis
  • genre Alcaeorrhynchus
  • genre Allopodops
  • genre Amaurochrous
  • genre Andrallus
  • genre Apateticus
  • genre Arvelius
  • genre Banasa
  • genre Brepholoxa
  • genre Brochymena
  • genre Cermatulus
  • genre Chlorochroa
  • genre Chlorocoris
  • genre Codophila
  • genre Coenus
  • genre Coleotichus
  • genre Cosmopepla
  • genre Cuspicona
  • genre Cyptocephala
  • genre Dendrocoris
  • genre Dictyotus
  • genre Edessa
  • genre Eocanthecoma
  • genre Euschistus
  • genre Euthyrhynchus
  • genre Eysarcoris
  • genre Glaucias
  • genre Heteroscelis
  • genre Holcostethus
  • genre Hymenarcys
  • genre Hypsithocus
  • genre Kermana
  • genre Lineostethus
  • genre Loxa
  • genre Mecidea
  • genre Menecles
  • genre Monteithiella
  • genre Mormidea
  • genre Moromorpha
  • genre Murgantia
  • genre Neapodops
  • genre Neopharnus
  • genre Neottiglossa
  • genre Nezara
  • genre Notopodops
  • genre Odmalea
  • genre Oebalus
  • genre Oechalia
  • genre Oncozygia
  • genre Oplomus
  • genre Padaeus
  • genre Pellaea
  • genre Perillus
  • genre Picromerus
  • genre Piezodorus
  • genre Plautia
  • genre Podisus
  • genre Prionosoma
  • genre Proxys
  • genre Rhacognathus
  • genre Runibia
  • genre Sciocoris
  • genre Scotinophara
  • genre Stiretrus
  • genre Tepa
  • genre Thyanta
  • genre Trichopepla
  • genre Tylospilus
  • genre Vulsirea
  • genre Weda
  • genre Zicrona


Notes et références

  1. Roland Lupoli et François Dusoulier, Les punaises Pentatomoidea de France, Paris, Edition Ancyrosoma, , 429 p.
  2. Valeriu Derjanschi et Jean Péricart, HémiptÚres Pentatomoidea euro-méditerranéens (Faune de France 90), , 500 p.
  3. Integrated Taxonomic Information System (ITIS), www.itis.gov, CC0 https://doi.org/10.5066/F7KH0KBK, consulté le 13 décembre 2018
  4. NCBI, consulté le 13 décembre 2018
  5. BioLib, consulté le 13 décembre 2018
  6. Catalogue of Life Checklist, consulté le 13 décembre 2018

Annexes

Bibliographie

  • Publication originale : (en) William Elford Leach, « Entomology », dans Brewster, D. (Ed), Brewster’s Edinburgh Encyclopedia. Volume IX [part I], Edinburgh, (lire en ligne), p. 121.

Article connexe

Liens externes

Références taxonomiques

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