Pelecanimimus
Pelecanimimus polydon
Pelecanimimus est un genre éteint de dinosaures théropodes, un ornithomimosaurien basal. Il a été découvert à Las Hoyas en Espagne dans les sédiments de la formation géologique de La Huérguina (en), datée du Crétacé inférieur, du Barrémien, soit il y a entre ≃129,4 et ≃125,0 millions d'années.
Une seule espèce est rattachée au genre : Pelecanimimus polydon, décrite par Bernardino P. Pérez-Moreno et ses collègues en 1994[1].
Étymologie
Le nom de genre Pelecanimimus est construit avec le mot latin « pelecanus », « pélican » et le grec « μῖμος/mimos », « imitateur », ou qui mime, pour donner « imitateur du pélican », en référence à son long bec et à sa poche extensible au niveau de la gorge (sac gulaire). Le nom spécifique « polydon » est composé des deux mots grecs « πολύς/polys », « nombreux » et « ὀδούς/odous », « dents » pour rappeler le grand nombre de dents que possède cet ornithomimosaurien. Le nom binominal peut se traduire par « imitateur du pélican à nombreuses dents »[1].
Découverte et datation
On n'en connaît à ce jour qu'un seul squelette qui, bien qu'incomplet, comprend le crâne en excellent état, le cou, les deux épaules, une partie du poitrail et des empreintes de peau. Il a été trouvé dans le lagerstätte de Las Hoyas en Espagne sur une grande plaque de calcaire datée du Crétacé inférieur, il y a environ 128 millions d'années, soit un âge nettement plus ancien que celui abritant les restes des autres ornithomimosauriens découverts précédemment.
Il est resté le plus ancien « dinosaure-autruche » ou ornithomimosaurien, jusqu'à la découverte en 2000, en Afrique du Sud, de Nqwebasaurus, plus âgé d'environ 10 millions d'années[2].
Description
Taille
Pelecanimimus est un petit ornithomimosaurien, d'une longueur totale de 1,80 à 2,50 mètres[1] - [3]. Son crâne est particulièrement long et étroit avec une longueur correspondant à environ 4,5 fois sa hauteur[1].
Denture
Sa denture est remarquable parmi celles des ornithomimosauriens et même, plus généralement, chez les théropodes. En effet il présente un nombre exceptionnellement élevé de dents, environ 220 en tout, le plus grand connu pour un théropode[1].
Ces toutes petites dents, hétérodontes et non dentelées, montrent une constriction au passage de la couronne à la racine[1] - [4].
Elles se répartissent comme suit sur les os des mâchoires :
- 7 par prémaxillaire ;
- environ 30 par maxillaire (sur le tiers avant de l'os) ;
- 75 par os dentaire.
La mâchoire supérieure porte ainsi environ 74 dents. Celles situées à l'avant sont larges, avec une section horizontale en forme de « D », tandis que plus à l'arrière, elles sont en forme de lame. La mandibule porte environ 150 dents, de plus petite taille[1].
Squelette
Des empreintes de peau préservées grâce aux très bonnes conditions de fossilisation du site espagnol ont montré deux structures particulières :
- un sac gulaire sous son bec et au niveau de sa gorge comme en possèdent aujourd'hui les pélicans ;
- une petite crête occipitale à l'arrière de son crâne.
Les bras et les mains de Pelecanimimus sont typiques de ceux des ornithomimosauriens avec une ulna et un radius très rapprochés et des doigts de même longueur terminés par des griffes un peu courbées[1].
Paléobiologie
Selon D. E. G. Briggs, B. Pérez Pérez-Moreno et leurs collègues, Pelecanimimus pourrait avoir ressemblé à une grue moderne, marchant dans les eaux très peu profondes de lacs, d'étangs ou de lagunes pour capturer avec ses griffes et ses dents des poissons, pour ensuite les stocker dans son sac gulaire[5].
Classification
Le cladogramme établi en 2014 par Yuong-Nam Lee, Rinchen Barsbold, Philip J. Currie, Yoshitsugu Kobayashi, Hang-Jae Lee, Pascal Godefroit, François O. Escuillié et Tsogtbaatar Chinzorig évalue les principaux genres (les mieux documentés) d'ornithomimosauriens[6] - [7]. Il montre la place de Pelecanimimus comme un ornithomimosaurien très basal, porteurs de dents sur ses deux mâchoires comme Nqwebasaurus[8] :
Ornithomimosauria | |
Notes et références
Références
- (en) Perez-Moreno, B. P., Sanz, J. L., Buscalioni, A. D., Moratalla, J. J., Ortega, F., and Raskin-Gutman, D. (1994). A unique multitoothed ornithomimosaur from the Lower Cretaceous of Spain. Nature, 370: 363-367
- (en) J. N. Choiniere, C. A. Forster et W. J. De Klerk, « New information on Nqwebasaurus thwazi, a coelurosaurian theropod from the Early Cretaceous (Hauteriverian?) Kirkwood Formation in South Africa », Journal of African Earth Sciences, (DOI 10.1016/j.jafrearsci.2012.05.005)
- (en) Holtz, Thomas R. Jr. (2011) Dinosaurs: The Most Complete, Up-to-Date Encyclopedia for Dinosaur Lovers of All Ages, Winter 2010 Appendix.
- (en) Kobayashi, Y., and Barsbold, R. (2005). "Anatomy of Harpymimus okladnikovi Barsbold and Perle 1984 (Dinosauria; Theropoda) of Mongolia." in The Carnivorous Dinosaurs ed. Carpenter, K. 2005. Indiana University Press:97-126
- (en) D. E. G. Briggs, P. R. Wilby, B. Pérez Pérez-Moreno, J. L. Sanz, M. Fregenal-Martinez, (1997). "The mineralization of dinosaur soft tissue in the Lower Cretaceous of Las Hoyas, Spain." Journal of the Geological Society of London, 154: 587-588.
- (en) Yuong-Nam Lee, Rinchen Barsbold, Philip J. Currie, Yoshitsugu Kobayashi, Hang-Jae Lee, Pascal Godefroit, François O. Escuillié et Tsogtbaatar Chinzorig, « Resolving the long-standing enigmas of a giant ornithomimosaur Deinocheirus mirificus », Nature, vol. 515, no 7526, , p. 257–260 (PMID 25337880, DOI 10.1038/nature13874, Bibcode 2014Natur.515..257L)
- (en) Peter J. Makovicky, Y. Kobayashi et P. J. Currie, The Dinosauria, University of California Press, , 2e éd., « Chapter Six: Ornithomimosauria »
- (en) Andrew Cuff, 2014. Composite tree of Ornithomimosauria| [url=https://arcuff.blogspot.fr/2014/12/ornithomimosaurs-birdy-mimicking.html]
Références taxinomiques
(en) Référence Paleobiology Database : Pelecanimimus Pérez-Moreno et al., 1994