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Paul Renard (militaire français)


Marie-Joseph-Paul-Théodore Renard (1854-1933), est un ingénieur et inventeur français, aéronaute et pionnier de l'aviation. Son nom est associé à celui de son frère aîné, Charles Renard dont il était le collaborateur à Chalais-Meudon.

Biographie

Marie-Joseph-Paul-Théodore Renard, est né à Damblain (Vosges) le [1]. Il est le fils d'Athanase Joseph Romain Renard, juge de paix et propriétaire terrien, et de Charlotte Joséphine Burel, son épouse[2].

Le 6 novembre 1865, Paul Renard entre au petit séminaire de Langres, en cinquième. De 1866 à 1870, il collectionne les prix d'excellence, les prix de géométrie, d'algèbre, de physique et de chimie, mais aussi ceux de version latine, grecque, musique… Il est qualifié d'« élève très intelligent et d'une mémoire prodigieuse ». Après avoir terminé sa rhétorique, il complète ses études au Lycée de Besançon.

Carrière militaire

Le dirigeable Ă©lectrique La France

Paul Renard réussit le concours d’entrée à l’École polytechnique en 1872[3]. Après le stage à l'École d'application de Fontainebleau, il sort lieutenant du génie et rejoint le camp de la Valbonne. En 1879, il reçoit ses galons de capitaine et devient l'adjoint de son frère Charles, directeur du centre aérostatique militaire de Chalais-Meudon. Toute sa vie va être consacrée à l'aérostation dirigeable et à l'aviation.

Dans une œuvre commune, il est difficile de démêler la part respective de chacun des deux frères dans les travaux qu'ils poursuivaient de concert. Charles a rendu justice aux services et aux mérites de son collaborateur : « Paul n'a cessé de me seconder dans l'œuvre accomplie et de mettre à ma disposition toutes les ressources de son intelligence… »

En 1879, il étudie et réalise le Hangar Y nécessaire à la construction et au remisage des ballons et des dirigeables. Il s'attache aussi à trouver le moyen de fabriquer aisément et à peu de frais l'hydrogène nécessaire. C'est au cours de ces expériences qu'il est grièvement blessé, le : il perd complètement la vision de l'œil droit et en partie celle du gauche.

Dans le hangar, Charles Renard et Arthur Krebs construisent et mettent au point le dirigeable La France. Le 9 aoĂ»t 1884, avec une hĂ©lice motorisĂ©e par moteur Ă©lectrique alimentĂ© par pile, ce dirigeable rĂ©alise, au-dessus du plateau de Villacoublay, le premier vol en circuit fermĂ© au monde. Il a durĂ© 23 minutes pour un parcours de km[4] - [5] - [6]. Pour ce premier voyage, Paul Renard avait cĂ©dĂ© modestement sa place au capitaine Krebs ; mais il prit part Ă  toutes les ascensions qui suivirent.

Plusieurs tentatives ont lieu la même année :

Le 4 décembre 1884, il est nommé chevalier dans l'ordre de la Légion d'honneur[9].

En 1885, il mène avec son frère Charles et M. Duté-Poitevin, une campagne d'essais concluants, le dirigeable rentrant à son point de départ cinq fois sur sept[10] - [11].

En 1897, il est nommé commandant et le , promu officier dans l'ordre de la Légion d'honneur[9].

Le train Renard, évoluant devant le Grand Palais aux Champs Élysées, par Henriquez, dans Le Petit Français illustré, 27 février 1904

En , à l’Exposition d’automobiles du Grand Palais, Paul Renard présente son train automobile[12].

En 1904, sous-directeur de l'Établissement central aéronautique de Chalais-Meudon et chef du laboratoire de recherches relatives à l'aérostation militaire, il prend prématurément sa retraite avec le grade de simple chef de bataillon. En pleine Affaire des fiches, il ne se cachait pas d'aller à la messe…

Carrière civile

L'aérostat détrôné au profit de l'aéroplane, Paul Renard devient l'apôtre enthousiaste de l'aviation naissante et travaille infatigablement au service de la navigation aérienne. Son cours libre à la Sorbonne est remarquable par sa haute culture scientifique, la netteté de ses connaissances pratiques et son talent d'exposition.

À la déclaration de la Première Guerre mondiale, il est affecté, comme lieutenant-colonel, aux services du Génie, son arme d'origine, malgré son désir, et sa compétence, d'être attaché à l'Aéronautique. Il est aussi membre du conseil de perfectionnement de l'École polytechnique et de la Commission supérieure des inventions intéressant la Défense nationale.

Après la guerre, il professe pendant plus de vingt ans un cours d'Aéronautique générale à l'École supérieure d'aéronautique dont il est l'un des organisateurs. Il renoncera à cette fonction en 1930 lorsque cette école deviendra École nationale « estimant, disait-il plaisamment, qu'il est trop vieux pour redevenir fonctionnaire ». Cependant, il tient dans Le Journal des débats une Chronique d'aéronautique. Le , il est promu commandeur de la Légion d'honneur[9].

Paul Renard meurt Ă  Lamarche, dans sa maison familiale, le [9].

Au moment de sa mort, il Ă©tait encore[13] :

  • prĂ©sident d'honneur de la SociĂ©tĂ© française de navigation aĂ©rienne ;
  • prĂ©sident d'honneur de l'AĂ©ronautique club de France ;
  • prĂ©sident de la Ligue aĂ©ronautique de France ;
  • prĂ©sident de la SociĂ©tĂ© des amis de l'École supĂ©rieure d'aĂ©ronautique ;
  • vice-prĂ©sident de la FĂ©dĂ©ration nationale aĂ©ronautique ;
  • membre d'honneur de l'AĂ©ro-Club royal de Belgique ;
  • membre du conseil d'administration du Touring club de France, etc.

Publications

  • L'AĂ©ronautique, Flammarion, Bibliothèque de philosophie scientifique (1909)
  • Le vol mĂ©canique, les aĂ©roplanes, Flammarion, Bibliothèque de philosophie scientifique (1912)
  • Le guide de l'aĂ©ronaute pilote (1904)

Hommages

La rue de Paris qui — depuis 1911 — portait le nom de « Charles Renard » a été renommée rue des Colonels-Renard en 1939 après la mort de Paul.

Distinctions

Décorations françaises

Décorations étrangères

Paul Renard Ă©tait titulaire de[13] :

Pour approfondir

Bibliographie

  • p. 879 et 880 du Dictionnaire universel de l'aviation de Bernard Marck, Ă©ditions Tallandier, 2005, (ISBN 2-84734-060-2)

Articles connexes

Liens externes

Notes et références

  1. Son acte de naissance (no 10) dans le registre d'état civil de Damblain pour l'année 1854.
  2. « Document no 18 du dossier de Paul Renard dans la [[base Léonore]]. », base Léonore, ministère français de la Culture
  3. Fiche sur le site de l’École polytechnique.
  4. Eugène-Oscar Lami, Carte voyage du ballon dirigeable La France août 1884 in Dictionnaire encyclopédique et biographique de l'industrie et des arts industriels, 1891, [lire en ligne].
  5. La direction des ballons : L'aérostat électrique à hélice de MM. les capitaines Renard et Krebs in le journal hebdomadaire illustré La Nature, revue des sciences et de leurs applications aux arts et à l'industrie de Gaston Tissandier, no 586 du 23 août 1884, p. 190, [lire en ligne].
  6. L'aérostat dirigeable électrique de MM. Ch. Renard et A. Krebs in le journal hebdomadaire illustré La Nature, revue des sciences et de leurs applications aux arts et à l'industrie de Gaston Tissandier, no 587 du 30 août 1884, p. 193, [lire en ligne].
  7. L'aérostat dirigeable électrique à hélice de MM. CH. Renard et Krebs : Deuxième expérience du 12 septembre 1884 in le journal hebdomadaire illustré La Nature, revue des sciences et de leurs applications aux arts et à l'industrie de Gaston Tissandier, no 590 du 20 septembre 1884, p. 241, [lire en ligne].
  8. Nouvelles expériences du 8 novembre 1884 in le journal hebdomadaire illustré La Nature, revue des sciences et de leurs applications aux arts et à l'industrie de Gaston Tissandier, no 598 du , p. 374, [lire en ligne].
  9. « Document no 1 du dossier de Paul Renard dans la [[base Léonore]]. », base Léonore, ministère français de la Culture
  10. Eugène-Oscar Lami, Carte voyage du ballon dirigeable La France septembre 188 in Dictionnaire encyclopédique et biographique de l'industrie et des arts industriels, 1891, [lire en ligne].
  11. L'aérostat dirigeable de Chalais-Meudon - Expériences de 1885 in le journal hebdomadaire illustré La Nature, revue des sciences et de leurs applications aux arts et à l'industrie de Gaston Tissandier, no 658 du , p. 86, [lire en ligne].
  12. Bulletin du GPAE de l’EP, no 1, 1903-04, p. 78 - 92.
  13. « Document no 4 du dossier de Paul Renard dans la [[base Léonore]]. », base Léonore, ministère français de la Culture


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