Paul Jaume
Paul Jaume, né le à Nîmes et mort entre 1917 et 1920, est un militant royaliste français.
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Biographie
Né le , Paul Jaume est le fils de Marie-Julie Duplissy et de Pierre Jaume, charcutier à Nîmes, rue Porte-de-France[1].
Catholique royaliste, Paul Jaume est le vice-président de la Jeunesse royaliste de Nîmes en 1896[2] et le président du cercle Saint-François de Sales de cette même ville en 1897[3]. La même année, il prend la direction d'un nouvel hebdomadaire nîmois, La Gazette royaliste[4]. Antisémite et antidreyfusard, Jaume invective brutalement l'anarchiste Edmond Villeméjane en , celui-ci ayant placardé des affiches dreyfusardes et jugées hostiles à l'armée. Jugé pour « tapage injurieux », il est acquitté tandis que Villeméjane est condamné à 11 francs d'amende[5]. Entre 1899 et 1900, Jaume dirige un autre journal nîmois, Le Clairon du Midi[6], « hebdomadaire catholique, royaliste, anti-juif ».
En 1899, Jaume est installé à Paris, rue Saint-Denis, où il est arrêté le dans le cadre du vaste « coup de filet » préalable au procès des comploteurs antidreyfusards devant la Haute Cour. Il est libéré au bout de vingt-quatre heures[7] mais une perquisition est opérée au domicile qu'il occupait auparavant, chez ses grands-parents, à Nîmes[8].
Membre ou orateur de plusieurs groupes royalistes parisiens (dont « La Rapière française »), Jaume reçoit, le [9], l'investiture du comité royaliste du 11e arrondissement en vue des élections législatives de 1902[10]. Il dépose ainsi sa candidature dans la première circonscription de cet arrondissement (quartier de la Folie-Méricourt), dont le député sortant est le socialiste Jean Allemane. Avec seulement 365 voix (soit 3,3% des inscrits), il n'arrive qu'en sixième position au soir du premier tour[11]. Considérant sa mission comme terminée, il se retire avant le second tour[12] sans appeler à voter pour le candidat nationaliste le mieux placé, Albert Congy, ce dernier ayant fait savoir au début du mois qu'il ne se désisterait jamais en faveur d'un royaliste[9].
Opposé à l'expulsion des congrégations, Jaume prête main-forte à Jules Girard et André Gaucher lors de l'occupation de l'école des sœurs augustines de Sainte-Marie de la rue Saint-Maur en [13]. L'année suivante, il est arrêté avec plusieurs autres manifestants pour avoir brisé les scellés d'un autre établissement menacé par la politique combiste, le couvent des Rédemptoristes du boulevard de Ménilmontant[14]. Il est condamné pour ce délit à quinze jours de prison[15]. En 1906, pendant la querelle des inventaires, il préside un comité de vigilance qui tente d'empêcher l'inventaire de l'église Saint-Denis-de-l'Estrée[16]. À ce titre, il subit une nouvelle perquisition en [17], dans le cadre d'un nouveau « coup de filet » organisé par Clemenceau en anticipation des manifestations du Premier mai[18].
Présenté comme « industriel » sur son acte de mariage en 1908, Paul Jaume devient par la suite caissier du journal royaliste L'Action française[19].
Le , Paul Jaume a épousé Louise-Léopoldine Barthélemy (1879 – 1917), née comme lui à Nîmes, fille de Jeanne-Marie-Françoise Benoît de Laval et de Léon-Joseph-Félix Barthélemy, journaliste[20] et ancien confiseur.
En 1915[21], Paul Jaume se rend en Italie pour y représenter une firme industrielle[22]. L'année suivante, les époux Jaume se séparent. Après plusieurs tentatives pour renouer avec son mari[22], Louise-Léopoldine se résout à entamer une procédure de divorce[19]. Installée à Paris, elle y est séduite par le tueur en série Landru, dont elle deviendra la neuvième victime connue[23].
Paul Jaume est probablement mort avant 1920, date à laquelle Louise-Léopoldine est mentionnée comme « veuve »[23].
Notes et références
- Archives municipales de Nîmes, état civil, registre des naissances de 1875, acte no 527 (vue 101 sur 319).
- La Gazette de France, 7 juillet 1896, p. 2.
- La Gazette de France, 14 mars 1897, p. 2.
- La Gazette de France, 13 juin 1897, p. 3.
- Le Petit Journal, 25 décembre 1898, p. 2.
- Le Pays, 11 octobre 1900, p. 1.
- La Gazette de France, 15 septembre 1899, p. 3.
- La Libre Parole, 23 octobre 1899, p. 1-2.
- Le Soleil, 3 avril 1902, p. 2-3
- Le Soleil, 4 mai 1901, p. 1.
- Journal des débats, 29 avril 1902, p. 1.
- Le Soleil, 6 mai 1902, p. 2.
- La Presse, 27 juillet 1902, p. 1.
- Le Petit Parisien, 27 juin 1903, p. 2.
- Le Figaro, 1er juillet 1903, p. 3.
- Le Gaulois, 6 mars 1906, p. 2.
- Le Petit Parisien, 28 avril 1906, p. 1.
- Michel Winock, Clemenceau, Paris, Perrin, 2007, p. 329.
- Le Matin, 23 avril 1919, p. 1.
- Archives de Paris, Ă©tat civil du 11e arrondissement, registre des mariages de 1908, acte no 1258 (vue 2 sur 31).
- Le Petit Journal, 28 mai 1919, p. 3.
- Le Petit Parisien, 18 novembre 1921, p. 1-2.
- Le Figaro, 14 janvier 1920, p. 2.
Voir aussi
Bibliographie
- Bertrand Joly, Dictionnaire biographique et géographique du nationalisme français (1880-1900), Paris, Honoré Champion, 2005, p. 207.