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Patronages du Nord

Les patronages du Nord apparaissent au cours du XIXe siècle en lien avec le développement des patronages belges. Ils ne rejoignent qu'assez tardivement la Fédération gymnastique et sportive des patronages de France à la veille de la Grande guerre.

Comité départemental FSCF
du Nord
Image illustrative de l’article Patronages du Nord
Logo du Comité départemental FSCF du Nord

Sigle CD Nord
Sport(s) représenté(s) Multisports - multiactivités culturelles
Création 1903
1912 : affiliation Ă  la FGSPF.
Président Brigitte Bersoux
Siège 39 rue de la monnaie, 59000 Lille
Affiliation FSCF
Clubs 48
LicenciĂ©s 4 746
Site internet http://fscfnord.free.fr

La Fédération des sociétés de gymnastique du Nord

Dès la création de la Fédération nationale des sociétés catholiques de gymnastique et d’armes de Belgique (FNSCGAB) en 1893, des sociétés attachées à des paroisses du Nord de la France traversent la frontière pour participer à des concours de gymnastique en Belgique et réciproquement. Cependant la Fédération des sociétés de gymnastique du Nord (FSGN) n’est fondée que dix ans plus tard à Tourcoing à l’initiative d'Alfred Margerin, vicaire général de Cambrai. M. Henri Playoust, l'abbé Delaetère et M. Vanmullen en sont respectivement les premiers président, aumônier et trésorier[1].

En 1904, le premier concours Ă  Lille ne concerne que 250 gymnastes mais on en recense dĂ©jĂ  3 658 Ă  Saint-Amand-les-Eaux quelque temps plus tard. De 1904 Ă  1907, M. Cieren succède Ă  M. Playoust. En 1908, le comitĂ©, composĂ© du colonel Fontanges, du capitaine Magniez, des abbĂ©s Maurice DĂ©rĂ©maux et Vilain, bien soutenu par François Delamaire, archevĂŞque de Cambrai, prend un nouvel Ă©lan avec la crĂ©ation d'un comitĂ© technique oĂą l'on retrouve MM. Hennache et Vanmullen. Cette annĂ©e-lĂ , lors du congrès eucharistique de Mouvaux,c'est l'archevĂŞque lui-mĂŞme qui bĂ©nit le nouveau drapeau de la FĂ©dĂ©ration des sociĂ©tĂ©s de gymnastique du Nord[1].

L’affiliation à la FGSPF et l’Union de Flandre

C'est Ă  la suite d'une visite de Paul Michaux remontant Ă  1908 et sur insistance de l'archevĂŞque de Cambrai, qu'après en avoir longuement dĂ©battu la FSGN s'affilie Ă  la FĂ©dĂ©ration gymnastique et sportive des patronages de France (FGSPF) en 1912[2]. Elle apparait alors au Journal officiel le sous le nom d'Union de Flandre et d'Artois[3]. Dès l'annĂ©e suivante Douai accueille 5 000 gymnastes au grand concours de la FGSPF, prĂ©sidĂ© par Paul Michaux[4]. Un an plus tard, le journal Les Jeunes de Flandre et d'Artois voit le jour. Juste avant la Grande guerre son no 2 du est consacrĂ© au succès du concours de Bailleul.

Entre 1914 et 1918, plus de six cent de gymnastes de l'Union de Flandre et d'Artois tombent au champ d'honneur[1] oĂą l'abbĂ© Margerin s'illustre particulièrement[5]. Dès la victoire, les survivants et leurs aumĂ´niers se remettent Ă  l'ouvrage pour reconstituer les sociĂ©tĂ©s et les cadres. L’abbĂ© DĂ©rĂ©maux[6]rĂ©organise le mouvement, qui prend le nom d'Union de Flandre (UF) avec M. Van Bxon Ă  la prĂ©sidence. Les commissions se rebâtissent et le concours de 1922 consacre leur renouveau et celui des sociĂ©tĂ©s[1]. Le , le 18e concours rĂ©gional de gymnastique se tient Ă  Loos en prĂ©sence d'Hector Quilliet, Ă©vĂŞque de Lille[7] et du gĂ©nĂ©ral de Castelnau, vice-prĂ©sident de la FGSPF[8]. MalgrĂ© la scission de l'Union d'Artois le [9], le 22e regroupe 6 000 gymnastes Ă  Perenchies, fin [10]. Le basket se dĂ©veloppe Ă©galement et en , Ă  Thumeries, l’équipe de l’Union de Flandre vient Ă  bout de la sĂ©lection du Nord par 33 Ă  25[11].

La mixité

En 1939 la mobilisation engendre une mise en sommeil provisoire mais dès l’Armistice du 22 juin 1940 les cours de moniteurs et de monitrices reprennent avec l'abbé Decoopman, qui veille sur l'Union de Flandre depuis 1932 avec M. Callens à la présidence. Des concours gymniques et des rencontres de sports collectifs assurent à l'UF une certaine existence malgré l'Occupation[1] alors que la réglementation mise en place par la Charte des sports oblige l'Union à accueillir les féminines.

Ă€ la LibĂ©ration, Jules Roussel devient prĂ©sident. En 1947, le 34e concours rĂ©unit 4 000 gymnastes Ă  Caudry[12]. L'annĂ©e prĂ©cĂ©dente, le Rayon sportif fĂ©minin (RSF) nouvellement intĂ©grĂ© Ă  la FGSPF — qui prend le nom de FĂ©dĂ©ration sportive de France (FSF) le sur une proposition de l'abbĂ© Decoopman[13] — a organisĂ© son premier concours dans le cadre de l'Union Ă  Saint-Amand-les-Eaux. Mme Boutry-Bossuyt en est la première prĂ©sidente et Mlle Lespagnol lui succède en 1949. En 1952, une vingtaine de jeunes filles passent l’examen de monitrices adjointes. Le de la mĂŞme annĂ©e le match Union de Flandre-Paris-Bruxelles voit la victoire de l'UF. Avec plus de 400 concurrentes, les challenges, concernent pour la première fois toutes les catĂ©gories et le Ă  Lallaing, le concours du RSF regroupe 1 200 jeunes filles[1].

En 1953, l'abbé Lehembre succède à l'abbé Decoopman et R. Dion, secrétaire administratif depuis 1948, devient secrétaire général. Vingt-trois cliques et fanfares animent fêtes et défilés. En préparation du concours interrégional de Lille, plus de 400 gymnastes masculins ont participé aux challenges fédéraux[1].

Le Comité départemental du Nord

À partir de 1965, la mise en œuvre du concile Vatican II touche l'ensemble des patronages de France. Beaucoup y perdent leur prêtre-directeur, voire leurs installations et leur siège social. Le secrétaire général de la FSCF, Robert Pringarbe constate plus tard : « Le cordon ombilical qui nous reliait à l'institution ecclésiale, à l'Église, parfois monument de pierre et patrimoine du passé, ce cordon ombilical qui était comme le lien qui nous rattachait s'est le plus souvent rompu, comme arraché »[14]. La crise qui en résulte amène la fédération à réfléchir sur sa dimension d’éducation populaire et à troquer son nom pour celui de Fédération sportive et culturelle de France (FSCF) le [15].

L'Ă©volution de la lĂ©gislation a amenĂ© depuis les Unions Ă  abandonner ce sigle au profit de celui de ComitĂ© dĂ©partemental. En 2021, le comitĂ© dĂ©partemental FSCF du Nord qui a succĂ©dĂ© Ă  l'Union de Flandre compte 4 746 licenciĂ©s(e) rĂ©parti(e)s en quarante-huit associations. Il gère onze activitĂ©s sportives (gymnastique fĂ©minine et masculine, basket, tennis de table, musculation, arts martiaux, triathlon, remise en forme, Ă©veil de l’enfant, parkour, slackline) et deux activitĂ©s artistiques (danse et musique)[16].

Notes et références

  1. « 51 ans de l’Union des Flandres », sur gallica.bnf.fr, Les Jeunes, (consulté le )
  2. « L’union de Flandre et d’Artois », sur gallica.bnf.fr, Étoile sportive du Nord, n°5, (consulté le )
  3. « Journal officiel de la République française. Lois et décrets », sur Gallica, (consulté le )
  4. « 5.000 gymnastes à Douai », sur gallica.bnf.fr, La Vie Douaisienne, mondaine, littéraire, artistique et sportive, (consulté le )
  5. Madeleine Rebérioux, Fourmies et les Premier Mai, Editions de l'Atelier, (lire en ligne), p. 136-137
  6. « Dimanche prochain M. l'abbé Dérémaux fêtera son jubilé », sur gallica.bnf.fr, La Croix du Nord, grand journal quotidien du Nord de la France, (consulté le ), p. 3
  7. Association catholique de la jeunesse française Auteur du texte, « La Vie nouvelle : organe mensuel de l'Association catholique de la jeunesse française », sur Gallica, (consulté le )
  8. « Le Petit Parisien : journal quotidien du soir », sur Gallica, (consulté le )
  9. Manuel des œuvres et institutions / Diocèse d'Arras, (lire en ligne)
  10. « Douai-sportif : journal hebdomadaire de l'arrondissement de Douai / [imprimeur-gérant M. Goulois] », sur Gallica, (consulté le )
  11. « À la page : l'hebdomadaire des jeunes », sur Gallica, (consulté le )
  12. « Sports éclair : toute l'activité sportive du Nord de la France », sur Gallica, (consulté le )
  13. Jean-Marie Jouaret 2012, p. 160.
  14. Robert Pringarbe, « L'imagination au pouvoir », Les Jeunes, no 2300,‎ , p. 6
  15. Jean-Marie Jouaret, 1999, tome 2, p. 253.
  16. « Caractéristiques », sur Comité départemental du Nord (consulté le )

Bibliographie

Document utilisé pour la rédaction de l’article : document utilisé comme source pour la rédaction de cet article.

  • Robert Hervet (prĂ©f. François HĂ©brard), La FSF de 1898 Ă  1948, Paris, , 173 p. (OCLC 66302325) . Document utilisĂ© pour la rĂ©daction de l’article
  • Jean-Marie Jouaret (prĂ©f. GĂ©rard Cholvy), Petite histoire partielle et partiale de la FĂ©dĂ©ration sportive et culturelle de France (1948-1998), t. 1, Paris, FSCF (Ă  compte d’auteur, imp. DĂ©ja-Glmc), , 646 p. (ISBN 2-9528387-0-4, BNF 41363915) . Document utilisĂ© pour la rĂ©daction de l’article
  • Jean-Marie Jouaret, Petite histoire partielle et partiale de la FĂ©dĂ©ration sportive et culturelle de France (1948-1998), t. 2, Paris, FSCF (Ă  compte d’auteur, imp. DĂ©ja-Glmc), , 543 p. (ISBN 978-2-9528387-0-2, BNF 41363915) . Document utilisĂ© pour la rĂ©daction de l’article
  • Jean-Marie Jouaret (prĂ©f. Jean Vintzel), La fĂ©dĂ©ration des sections sportives des patronages catholiques de France (1898-1998), Paris, L’Harmattan, , 245 p. (ISBN 978-2-296-55969-1, BNF 42598758, lire en ligne) . Document utilisĂ© pour la rĂ©daction de l’article
  • Laurence Munoz, Des patronages aux associations, Paris, L’Harmattan, (ISBN 978-2-296-10746-5, BNF 42130126) . Document utilisĂ© pour la rĂ©daction de l’article
  • Yvon Tranvouez, Sport, culture et religion, les patronages catholiques (1898-1998), Brest, Presses de l’universitĂ© de Bretagne occidentale, , 383 p. (ISBN 2-901737-39-0, BNF 37084091) .

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