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Parc naturel des marais de Santoña, Victoria et Joyel

Le parc naturel des marais de Santoña, Victoria et Joyel est un parc naturel d'Espagne situé en Cantabrie qui comprend trois zones : l'estuaire formé par le fleuve Asón (Santoña-Laredo) et les marais Victoria et Joyel. L'ensemble constitue la principale zone humide de la côte cantabrique. Il a été déclaré réserve naturelle par la loi 6/1992, du 21 mars, du chef d'État[1] et reclassé plus tard comme parc naturel par la loi de Cantabrie 4/2006 du 19 mai sur la conservation de la nature[2].

Parc naturel des marais de Santoña, Victoria et Joyel
Géographie
Pays
Communauté autonome
Coordonnées
43° 25′ 58″ N, 3° 28′ 57″ O
Superficie
66,8 km2, 66,8 km2
Administration
Type
Catégorie UICN
V (paysage terrestre ou marin protégé)
WDPA
Création
Patrimonialité
Carte

Il occupe 6 678 hectares répartis entre les municipalités d'Ampuero, Argoños, Arnuero, Bárcena de Cicero, Colindres, Escalante, Laredo, Limpias, Noja, Santoña et Voto[3]. Cette enclave unique, en plus d'être abondante en faune marine, est utilisée par les oiseaux migrateurs, venant du nord et du centre du continent, en route vers des terres plus chaudes. Globalement, dans cet espace naturel, 121 espèces d'oiseaux liées au milieu aquatique ont été observées à ce jour.

Histoire

En 1987, les associations environnementales SEO (Société espagnole d'ornithologie, actuellement SEO/BirdLife) et ARCA (Association pour la défense des ressources naturelles de Cantabrie), ont déposé une plainte auprès de la Commission des Communautés européennes pour la mauvaise situation et le danger subi par les marais de Santoña[4] (assèchement de zones du marais, construction du tronçon Santoña-Argoños du Ca-141, etc.), qui mettent en péril le séjour annuel de milliers d'oiseaux migrateurs, dont certains sont en voie d'extinction. Cette même année, le dossier d'infraction est ouvert[Note 1].

En mars 1992, et avant que l'arrêt de la Cour de Luxembourg ne soit rendu, l'Espagne a déclaré la réserve naturelle[1]. Enfin, en 1993, la Cour a condamné l'Espagne pour violation de ses obligations en vertu du traité CEE[Note 2], en étant la première condamnation environnementale de la part de la Cour européenne envers l'Espagne.

Caractéristiques

Vue partielle du Marais Joyel à marée basse.

Ces marais constituent le plus important ensemble de zones humides pour la sauvagine dans le nord de la péninsule ibérique, étant essentiels pour l'hivernage et la migration de nombreuses espèces. La réserve naturelle comprend également des chênaies vertes, des garrigues, des prairies, des pâturages, des plages et des dunes. Dans ces zones, 33 espèces de mammifères ont été détectées. Ce qui attire le plus l'attention, c'est le spectacle impressionnant de milliers d'oiseaux, qui sur toute sa longueur et sa largeur se déplacent sans cesse.

De plus, dans l'estuaire d'Asón, sont élevés des espèces de poissons de grand intérêt commercial telles que le bar, le rouget, la dorade, la sole et l'anguille, ainsi que le saumon atlantique, et c'est également un lieu important pour la pêche aux crustacés. Il convient également de noter le développement de l'industrie de la conserve, en particulier de l'anchois et de la bonite, qui a déterminé la pêche et l'activité économique de cette zone.

Divers moulins à marée (sur les 20 qui ont existé dans la région de Santoña)[5] ont été conservés, autrefois utilisés pour tirer parti de l'énergie marémotrice.

À l'intérieur se trouve le centre pénitentiaire Penal de El Dueso (es), qui, profitant de son emplacement, a développé un projet pour mener des activités de sensibilisation et de formation à l'environnement avec les détenus de la prison[6] - [7], parmi lesquels un recensement de la spatule blanche ou des promenades ornithologiques, entre autres. Ce projet a reçu le prix européen de l'Organisation mondiale de la santé pour les bonnes pratiques de santé en prison en 2005[8].

Vue panoramique sur les marais et l'embouchure de la rivière Asón depuis le mont Buciero. Au premier plan la ville de Santoña et au fond le parc naturel.

Biodiversité

Les mammifères les plus abondants sont ceux qui ont leur habitat dans les chênes verts, les garrigues et les prairies. Plus d'une trentaine d'espèces ont été détectées, parmi lesquelles le chat sauvage, le sanglier et le chevreuil.

Avifaune

L'aspect ornithologie est sans doute la plus grande richesse du parc : au total, plus de 130 espèces différentes peuvent être observées. C'est un point important pour la migration ou l'hivernage de nombreuses espèces de canards, d'échassiers et de goélands. Le parc inclus également la présence des oiseaux suivants : le canard siffleur, le courlis, le courlis corlieu, l'aigrette garzette, l'oie cendrée, l'huîtrier pie, le bécasseau maubèche, le bécasseau variable, la barge à queue noire, le chevalier gambette, la mouette rieuse, le grèbe à cou noir.

C'est aussi un lieu de repos migratoire important pour la spatule blanche (Platalea leucorodia), un oiseau au plumage blanc qui migre depuis ses colonies de reproduction aux Pays-Bas vers le sud, en survolant la côte française, pour atteindre les marais de Santoña, où il se repose quelques jours, avant de poursuivre son voyage vers l'Afrique où il hiverne[9]. En expansion, avec quelques individus en hibernation. Ainsi, SEO/Birdlife estime qu'un tiers de la population européenne de l'espèce passe par Santoña à chaque étape[10].

L'observation des oiseaux peut se faire à toutes les saisons de l'année, bien que les meilleurs mois commencent en août et septembre, avec l'arrivée des hérons et des échassiers. Par la suite, les premières oies et canards commencent à arriver en octobre et novembre, jusqu'à fin décembre et début janvier, lorsque la plus grande concentration d'oiseaux se produit dans le marais. C'est alors que le marais abrite une population de 10 000 à 20 000 oiseaux, de 50 espèces différentes.

Protection

Le marais de Santoña est un site Ramsar depuis 1994[11], une zone importante pour la conservation des oiseaux depuis 2007[12], un site Natura 2000 (site d'importance communautaire ES1300007[13], zone de protection spéciale ES0000143[14]).

Menaces

Les menaces identifiées par le BirdLife pour le parc naturel sont les suivantes[15] : les plans d'industrialisation qui incluent le remblayage des marais ; projets d'élevage marin en cours à l'intérieur des marais ; routes ; les rejets urbains et industriels ; braconnage intense et tourisme incontrôlé.

Les nappes de pétrole

En 1999, diverses espèces d'oiseaux imprégnés d'hydrocarbures sont arrivées dans le parc après le naufrage de l'Erika au large des côtes bretonnes[16]. La marée noire provoquée par le Prestige fin 2002 a gravement affecté les plages du milieu naturel du parc, entre Ajo et Monte Buciero, plaçant un dispositif de protection à l'entrée de l'estuaire pour protéger les marais[17].

Notes et références

Notes

  1. En 1990, la Comisión de las Comunidades Europeas interpone recurso (Art. 169 del Tratado CEE) contra España ante el Tribunal de Justicia de Luxemburgo. Los hechos denunciados son que el Reino de España ha incumplido las obligaciones que le incumben en virtud de los artículos 3 y 4 (apartados 1, 2 y 4) de la Directiva 79/409/CEE.
  2. En contra de lo dispuesto en el artículo 4 de la Directiva 79/409/CEE del Consejo, de 2 de abril de 1979, relativa a la conservación de las aves silvestres

Références

  1. (es) « Ley 6/1992 de 21 de marzo (Jefatura del Estado), por la que se declara Reserva Natural a las Marismas de Santoña y Noja », 30 de marzo de 1992
  2. (es) « Ley 4/2006, de 19 de mayo, de Conservación de la Naturaleza de Cantabria »,
  3. (es) « Parque Natural de las Marismas de Santoña, Victoria y Joyel », sur Casas rurales en Cantabria, alojamientos y turismo rural en Cantabria (consulté le )
  4. (es) « Marismas de Santoña Victoria y Joel » [archive du ], 8 de octubre de 2016 (consulté le )
  5. (es) « El Molino de Jado », sur Ayuntamiento de Argoños
  6. (es) « Restauración dunar mediante retirada de residuos, de plantas invasoras y recogida de semillas en la playa de Berria (LIC Marismas de Santoña, Victoria y Joyel) – Proyecto ArcosLife », sur www.arcoslife.eu (consulté le )
  7. (es) Europa Press, « Internos de El Dueso participan en actividades de conservación y restauración de las Marismas de Santoña », sur www.europapress.es, (consulté le )
  8. (es) Laura Bilbao, « El Dueso es premiado por la OMS » [archive du ], sur El Diario Montañés, Santander, (consulté le )
  9. (es) « Importancia de las marismas de Santoña para la espátula común Platalea Leucorodia durante el paso migratorio prenupcial », (ISSN 1138-9680)
  10. (es) « 1700 Espátulas pasaron por el Parque Natural de las Marismas de Santoña durante la migración otoñal »(Archive.orgWikiwixArchive.isGoogle • Que faire ?) SEO/Birdlife, 5/11/07.
  11. « Marismas de Santoña | Ramsar Sites Information Service », sur rsis.ramsar.org (consulté le )
  12. (en) « BirdLife Data Zone - Santoña marshes », sur www.datazone.birdlife.org (consulté le )
  13. « Marine Regions · Marismas de Santoña , Victoria Y Joyel (Natura 2000 Site of Community Importance (SCI, EU Habitats Directive)) », sur www.marineregions.org (consulté le )
  14. « Marine Regions · Marismas de Santoña Y Noja (Natura 2000 Special Protection Area (SPA, EU Birds Directive)) », sur www.marineregions.org (consulté le )
  15. (en) « BirdLife Data Zone - Santoña marshes », sur www.datazone.birdlife.org (consulté le )
  16. (es) Jesus Delgado, « Aves impregnadas de petróleo en Cantabria », El País, (ISSN 1134-6582, lire en ligne, consulté le )
  17. (es) « El mal tiempo empuja nuevas manchas del 'Prestige' contra la costa de A Coruña », El País, (ISSN 1134-6582, lire en ligne, consulté le )
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