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Parc national De Biesbosch

Le parc national De Biesbosch (en nĂ©erlandais Nationaal Park De Biesbosch) est l'un des plus grands parcs nationaux des Pays-Bas, crĂ©Ă© en 1994. Il est composĂ© de trois parties s'Ă©talant sur près de 40 000 ha dont 7 100 immergĂ©s, avec une partie rĂ©crĂ©ative de 280 ha (qui reçoit environ 70 % du public). Le parc, d'importance paneuropĂ©enne en tant que zone humide est un des noyaux du rĂ©seau Ă©cologique nĂ©erlandais et il est lui-mĂŞme riche en corridors biologiques. Une partie du Biesbosch est reconnue comme Ă©tant une zone humide d'importance internationale (en tant que site Ramsar)[1], et protĂ©gĂ©e par les directives europĂ©ennes Habitat et Oiseaux (en tant que zone Natura 2000).

Parc national De Biesbosch
Vue aérienne.
GĂ©ographie
Pays
Province
Coordonnées
51° 45′ 30″ N, 4° 45′ 30″ E
Ville proche
Superficie
89,8 km2
Administration
Nom local
(nl) Nationaal Park De Biesbosch
Type
Parc national néerlandais (d)
Catégorie UICN
WDPA
Création
Patrimonialité
Site web
Carte

Situation

Le parc est situĂ© en zone pĂ©riurbaine et Ă  la limite d'une vaste zone industrielle, Ă  l'embouchure de la Meuse au sud de la ville de Dordrecht oĂą il forme un rĂ©seau de zones humides et d'Ă®les. 97 % de la surface du parc (9 000 ha environ) sont situĂ©s en Brabant-Septentrional et les 3 % restants sont en Hollande-MĂ©ridionale. Ces deux zones sont sĂ©parĂ©es par la Nouvelle Merwede. le Biesbosch couvre un territoire gĂ©rĂ© par deux provinces et quatre communes.

Objectifs

Le parc est créé pour protéger et restaurer la nature, sur un réseau de zones humides autrefois chassées, pêchées et exploitées pour ses saules, roseaux, et joncs. Son entrée est gratuite, et certaines activités de nautisme ou de pêche y sont autorisées. Les activités scientifiques y jouxtent les activités de pédagogie à l'environnement.

Description

Il s'agit d'une vaste zone humide, ponctuée d'îles constituées de roselières, de mégaphorbiaies ou couverte d'une végétation haute essentiellement constituée de saulaies (forêts de saules) inondables, issues des osiers autrefois exploités là. Ces forêts marécageuses alternent avec quelques prairies. Le paysage bien qu'ayant une origine pour partie très anthropique, bénéficie d'un haut degré de naturalité grâce à une gestion écologique et donc différentiée, qui se résume dans certaines de ses parties à une quasi absence de gestion, car on cherche à y laisser se restaurer les processus naturels de la forêt marécageuse, telles qu'ils existaient autrefois dans les nombreux marais de l'Ouest des Pays-Bas.

Vocation de protection de l'eau

Trois lacs réservoirs y alimentent la région de Rotterdam en eau potable.

Vocation scientifique et pédagogique

À quelques dizaines de minutes à vélo ou en voiture de la ville de Dordrecht, le « Bezoekercentrum » créé en 1994, mais reconstruit en 2003 accueille aussi un tourisme doux et de nature, et de pédagogie à l'environnement, avec de nombreuses activités éducatives, sportives, culturelles et aquatiques, voire festives : en lisière urbaine du parc, 280 ha ont été aménagés en zones récréatives.

Le centre d'interprétation offre au public des informations sur la faune, la flore, l'histoire et l'écologie du site, et notamment sur le castor eurasien (Castor fiber) dont le parc a fait sa mascotte et l'un de ses principaux symboles[2].
Dans le parc parfois prĂ©sentĂ© comme la « jungle hollandaise »[3] voire le « lieu le plus riche des Pays-Bas »[3], 5 couples de castors ont Ă©tĂ© importĂ©s en 1988 de la rĂ©gion de l'Elbe, Ă  l’époque en RDA. Ils ont formĂ© une population de descendants qui reprĂ©sentait en 2006 au moins 150 individus, Ă©tablis dans une soixantaine de huttes, sans aucune digue de barrage, car le niveau toujours haut de l'eau du Biesbosch leur suffit amplement. Le parc a fait du castor l'un de ses arguments principaux pour la pĂ©dagogie Ă  l'environnement et il l'affiche comme « assistant gestionnaire de la nature »[3]. NĂ©anmoins, l'analyse du foie d'un castor retrouvĂ© mort a rĂ©vĂ©lĂ© que le marais est polluĂ© au cadmium, produit toxique Ă©galement prĂ©sent dans les saules qui contaminent les castors.

Trois expositions permanentes peuvent être visitées, notamment par le public scolaire, ainsi qu'une exposition temporaire.
Le centre accueille environ 130 000 personnes par an, avec un objectif de 150 000, grâce Ă  30 salariĂ©s permanents, une cinquantaine de volontaires et des intĂ©rimaires pour l'Ă©tĂ©. En 2007, les financements proviennent pour 1/3 de l'autofinancement, et pour les 2/3 des communes et du budget des Parcs nationaux.
70 % des visiteurs viennent des environs de Dordrecht et Rotterdam, et les autres du reste du pays ou de l'étranger. De nombreuses activités et visites sont accessibles aux handicapés qui, avec les retraités, constituent une part croissante des visiteurs.
Des visites guidĂ©es en canoĂ«, ou dans trois bateaux solaires permettent la visite des vastes zones humides du parc, l'un des trois plus importants et le plus aquatique du pays. L'un de ces bateaux est en 2007 le plus grand navire solaire d'Europe avec 180 places. Il a Ă©tĂ© spĂ©cialement financĂ© par le Parc pour le centre d'interprĂ©tation de la nature. Il a coĂ»tĂ© environ 1 million d'euros et dispose d'un moteur diesel qui sert de ressource complĂ©mentaire ou de secours en cas de problème.

Faune et flore

Le castor a été réintroduit dans le parc, et est devenu son emblème. Le campagnol agreste (Microtus agrestis) y côtoie le campagnol nordique, des oiseaux tels que gorge-bleue, butor, héron pourpré, spatule, héron bihoreau et râle des genêts.

Parmi les plantes rares ; le jonc à trois côtés, le populage arachnéen). Localement ont survécu d'anciens « arbres frontières » qui délimitaient autrefois les parcelles.

Histoire

Ces terres étaient auparavant émergées, habitées et cultivées. Les 18 et , lors d'une tempête, l'inondation de la Sainte-Élisabeth a envahi la zone, créant une véritable mer intérieure. Peu à peu, les marées et les courants ont créé des îlots, des bourrelets de crue constitués par les sédiments déposés par la Meuse et le Rhin qui entraient dans la zone par la Bergsche Maas et l’Amer pour la Meuse et via le Nieuwe Merwede pour le Rhin. Les hommes ont cultivé et exploité de vastes roselières et des joncs sur ces sédiments. Quand les sédiments piégés par les roseaux (qui jouent un peu ici le même rôle que les mangroves sous les tropiques) étaient suffisamment émergés, les saules colonisaient les vasières. Ils étaient également exploités (perches/osier)

C'est l'un des derniers endroits d'Europe avec une marée d'eau douce, créant une forme particulière d’écotone mouvant dans l’espace et le temps.

La rĂ©gion a Ă©tĂ© amĂ©nagĂ©e au XVIe siècle, poldĂ©risĂ©e, et Ă  nouveau Ă©tĂ© très amĂ©nagĂ©e au XXe siècle. Un jeu de polders, digues et canaux protège aujourd'hui les terres les plus basses d'une Ă©ventuelle inondation. Depuis 1970 les dynamiques d'Ă©volution vĂ©gĂ©tale se modifient par le fait que les marĂ©es naturelles ont fortement diminuĂ© Ă  la suite de la fermeture du Haringvliet. Mais en 2008, une Ă©cluse pourrait ĂŞtre ouverte pour recrĂ©er une zone saumâtre et restaurer des niveaux d'eau plus « naturellement » fluctuants.
C'est une des zones qui en Europe sont menacées par la montée des océans.

Galerie d'images

  • Centre d'interprĂ©tation de la Nature avec son toit Ă©cologique couvert de sĂ©dums
    Centre d'interprétation de la Nature avec son toit écologique couvert de sédums
  • Bateau solaire de 180 places pour la visite du Parc
    Bateau solaire de 180 places pour la visite du Parc
  • Panneaux photovoltaĂŻques du bateau solaire
    Panneaux photovoltaĂŻques du bateau solaire
  • Roselière, prairies et saulaies, paysage typique du Biesboch
    Roselière, prairies et saulaies, paysage typique du Biesboch
  • La vĂ©gĂ©tation du Biesboch, Ă©puration Ă©cologique de l’eau
    La végétation du Biesboch, épuration écologique de l’eau
  • Une marĂ©e d’eau douce, rare en Europe.
    Une marée d’eau douce, rare en Europe.
  • La berge Ă  nu Ă  marĂ©e basse
    La berge à nu à marée basse
  • Saulaie, habitat idĂ©al pour le castor
    Saulaie, habitat idéal pour le castor
  • Populage (Caltha palustris, sous-espèce palustris
    Populage (Caltha palustris, sous-espèce palustris

Articles connexes

Liens externes

Notes et références

  1. (en) « Biesbosch », sur Service d’information sur les Sites Ramsar (consulté le ).
  2. Staatsbosbeheer Biesbosch Weblog van de boswachters van Staatsbosbeheer in de Biesbosch, consulté 2016-03-08
  3. Parc national De Biesbosch Brochure (20006), Parc national De Biesbosch, Juin 2006, voir le § "gestion", page 5 [PDF], 12pp en français
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