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Papayer

Carica papaya

Le papayer (Carica papaya L.) est un arbre fruitier à feuillage persistant des régions tropicales humides et sous-humides cultivé pour son fruit, la papaye. Il est originaire du Sud du Mexique.

Synonyme : Melon des Tropiques.

Étymologie

Le nom de genre Carica vient du latin cārĭca, désignant une figue sÚche venant de Carie. Les larges feuilles du papayer ont une forme semblable à celles du figuier.

L’épithĂšte spĂ©cifique papaya est un emprunt probable Ă  une langue des CaraĂŻbes par l’intermĂ©diaire de l’espagnol.

Description

Fleur mĂąle
Fleur femelle

Cet arbuste de 3 Ă  10 m de haut est une plante dicotylĂ©done en gĂ©nĂ©ral non ramifiĂ©e[1]. Sa durĂ©e de vie est courte, de trois Ă  cinq ans, mais il produit en permanence dĂšs la premiĂšre annĂ©e de plantation. Lorsque le tronc principal est taillĂ© ou brisĂ©, il est frĂ©quent que des branches secondaires se forment ; elles peuvent aussi apparaĂźtre naturellement sans altĂ©ration du tronc principal. Le tronc creux de 20 cm de diamĂštre est couvert d'une Ă©corce verdĂątre ou grisĂątre, marquĂ©e des cicatrices foliaires.

Les feuilles rassemblĂ©es au sommet du tronc ressemblent Ă  celles du figuier et sont portĂ©es par un long pĂ©tiole de 40-60 (-100) cm. Le limbe palmatilobĂ©, de pourtour subcirculaire de 50 cm de diamĂštre est profondĂ©ment divisĂ© en 7 (-11) lobes, eux-mĂȘmes lobĂ©s. La face supĂ©rieure est vert clair mate, la face infĂ©rieure Ă  pruine blanchĂątre.

Les fleurs mĂąles portent une corolle blanchĂątre Ă  tube de 10-25 mm et des lobes Ă©troits, Ă©talĂ©s, blanc crĂšme, ainsi que 10 Ă©tamines, 5 longues et 5 courtes.

Les fleurs femelles possĂšdent 5 pĂ©tales presque libres de cm, contournĂ©s, Ă©troits, tĂŽt caducs et un pistil jaune pĂąle de 2-cm.

La floraison se poursuit toute l'année.

Le fruit, la papaye, est une baie de formes et dimensions variĂ©es, 15-40 × 7-25 cm. Sa pulpe est orangĂ©e et ses graines noirĂątres. L'arbre est cauliflore, ce qui signifie que les fruits apparaissent directement sur le tronc.

Toute la plante contient une enzyme protéolytique, la papaïne.

Reproduction

Le papayer est ordinairement un arbre dioïque, les pieds sont mùles ou femelles, mais il existe des types hermaphrodites (bisexués) qui sont principalement utilisés en production afin d'obtenir des fruits homogÚnes grùce à l'autofécondation. Les fleurs mùles apparaissent sur de longs panicules ramifiés à l'aisselle des feuilles, tandis que les fleurs femelles naissent isolées ou par groupe de 2 ou 3 sur la partie supérieure du tronc. Les femelles et les hermaphrodites (en moindre quantité pour ces derniers) peuvent fructifier. La pollinisation est nécessaire pour porter des fruits.

Au point de vue génétique, il a été établi que :

  • lorsque les fleurs femelles sont fĂ©condĂ©es par des fleurs mĂąles, leur descendance est constituĂ©e de 50 % de pieds mĂąles (forme ovale) et 50 % de pieds femelles (forme ronde) ;
  • lorsque des fleurs hermaphrodites sont autofĂ©condĂ©es, leur descendance est de 66 % de pieds bisexuĂ©s et 33 % de pieds femelles ;
  • lorsque des fleurs femelles sont fĂ©condĂ©es par du pollen de fleurs bisexuĂ©es, leur descendance est de 50 % de pieds bisexuĂ©s et de 50 % de pieds femelles.

RĂ©partition

Le papayer est originaire d'AmĂ©rique tropicale et naturalisĂ© en Afrique. On le trouve souvent en pleine forĂȘt.

Il est cultivĂ© partout sous les tropiques dans des plantations d'oĂč il s'Ă©chappe facilement et persiste prĂšs des habitations. Il peut ĂȘtre subspontanĂ© dans les forĂȘts secondaires ou dĂ©gradĂ©es. Il prĂ©fĂšre les sols riches et humides.

Histoire de sa découverte par les Européens

L’historien de la colonisation des Indes occidentales, FernĂĄndez de Oviedo (1478-1557), a dĂ©crit la papaye, sous le nom de higo del mastuerzo, (figues de cresson alĂ©nois) dans son Sumario de la Natural Historia de las Indias (1526) :

« Sur la cĂŽte occidentale ..., il y a de grands arbres Ă©lancĂ©s, avec de larges feuilles, bien plus grandes que les feuilles des figuiers espagnols. Ils donnent des « figues » (higos), aussi grandes qu’un petit melon, qui poussent directement sur le tronc et Ă  son sommet en grande quantitĂ©. Ils ont une peau fine et tout le reste est une chair Ă©paisse comme celle des melons, et trĂšs savoureuse. Ils sont coupĂ©s en quartier comme des melons.
Au milieu de la figue, ou de ce fruit il y a de petites graines noires assez pour remplir un Ɠuf de poule, plus ou moins selon la taille du fruit. Ces graines sont mangĂ©es Ă©galement et elles ont la mĂȘme saveur que le mastuerzo (cresson alĂ©nois, dit aussi passerage cultivĂ©). C’est pour cette raison que nos serviteurs en ces pays les appellent higos del mastuerzo. »
(Relation sommaire de l'histoire naturelle des Indes, 1526)

La plante n’est nommĂ©e papaya que dans le manuscrit complet de l’Historia general y natural de las Indias (1547, 2e Ă©dition).

Le mot français papaye (1664) est empruntĂ© Ă  l’espagnol papaya[2].

Les Portugais ont introduit le papayer en Afrique et en Inde. Il est mentionnĂ© au Cap-Vert dans la premiĂšre moitiĂ© du XVIe siĂšcle. Van Linschoten aprĂšs son sĂ©jour Ă  Goa en 1583-1588, indique qu’« il y existe un fruit venant des Indes espagnoles, apportĂ© depuis les Philippines via Malacca, qui s’appelle papaio ».

Utilisations

Le papayer a des usages alimentaires et mĂ©dicinaux. Les fibres des tiges et de l'Ă©corce peuvent aussi ĂȘtre utilisĂ©es pour la fabrication de cordes.

Usages alimentaires

A Un papayer Ă  Kinshasa, en RDC.
Un papayer Ă  Kinshasa, en RDC.
Papayer avec ses fruits au jardin botanique de Lyon (France)

Le fruit, nommé papaye, est comestible mais celui de l'espÚce sauvage est peu agréable à consommer en raison d'une odeur parfois fétide[3]. Il a été développé un grand nombre de variétés fruitiÚres propres à la consommation.

Variétés commerciales :

  • 'Sunrise Solo' : originaire de HawaĂŻ, prĂ©coce, fruits arrondis ou piriformes, d'un poids de 400 Ă  600 g, pulpe rouge-orangĂ©e excellente pour une consommation in natura. Rendement : 37 t/ha/an ;
  • 'Formosa' : hybride d'origine chinoise, fruits pesant de 800 g Ă  2,5 kg, pulpe tirant vers le jaune ou vers le rouge. Rendement : 70 t/ha/an ;
  • 'Tainung no 1' : hybride (papayer du Costa Rica × 'Sunrise Solo'), fruits ronds ou allongĂ©s, pulpe rouge-orangĂ©e, saveur excellente. Rendement : 60 t/ha/an ;
  • 'Papaye Colombo' : donne des fruits longs, sans odeur[4].

À maturitĂ©, le fruit est consommĂ© frais, relevĂ© par un filet de citron vert ou en salade de fruits. Encore verte, la papaye peut ĂȘtre consommĂ©e comme un lĂ©gume, par exemple rĂąpĂ©e puis passĂ©e Ă  la poĂȘle. Les jeunes feuilles peuvent ĂȘtre consommĂ©es comme des Ă©pinards et les graines comme vermifuge[4].

À TaĂŻwan et en Chine, le jus de papaye est apprĂ©ciĂ©. Il est vendu dans les rues au mĂȘme titre que le jus d'orange ou le jus d'ananas sous d'autres latitudes. Mais Ă  la diffĂ©rence de ces derniers, il est souvent mĂ©langĂ© Ă  d'autres fruits, pour adoucir son goĂ»t. En gĂ©nĂ©ral, le fruit est mis dans un blender avec des bananes et un peu de sucre.

Les papayes sont riches en papaĂŻne et en vitamines A, B1, B2 et C. 100 grammes de pulpe fournissent 32 kcal et 7,8 g de glucides et 64 mg de vitamine C. La papaye mĂ»re est une bonne source de vitamine C, qui est un nutriment important pendant la grossesse. Une petite papaye contient en moyenne environ 95 mg de vitamine C, ce qui dĂ©passe l'apport journalier recommandĂ© de 85 mg pour les femmes enceintes[5].

Les graines noires, de goût épicé, sont également comestibles. Moulues, elles peuvent remplacer le poivre noir.

Usages médicinaux

Aux Antilles, les Indiens Caraïbes utilisaient le fruit vert en cataplasme contre les « inflammations » locales et contre les troubles gastro-intestinaux[6]. Ils enveloppaient aussi la viande crue dans des feuilles afin de l'attendrir. Cet usage s'est longtemps perpétué aux Antilles. Dans toute la Caraïbe, les graines et le latex sont conseillés comme vermifuge. Le jus du fruit ou une infusion de feuilles ou de fleurs est recommandé dans les affections hépatiques.

En usage externe, le fruit vert écrasé est employé en cataplasme contre les troubles cutanés superficiels.

Production mondiale

Principaux pays producteurs en 2018[7]
PaysProduction
(en t)
1 Drapeau de l'Inde Inde5.989.000
2 Drapeau du Brésil Brésil1.060.392
3 Drapeau du Mexique Mexique1.039.820
4 Drapeau de la RĂ©publique dominicaine RĂ©publique dominicaine1.022.498
5 Drapeau de l'Indonésie Indonésie887.591
6 Drapeau du Nigeria Nigeria833.038
7 Drapeau de la république démocratique du Congo République démocratique du Congo213.769
8 Drapeau du Venezuela Venezuela188.636
9 Drapeau de la Colombie Colombie183.732
10 Drapeau de Cuba Cuba176.630
Monde13.290.321
Source : FAOSTAT

Album

  • Papayer commun
    Papayer commun
  • Feuille
    Feuille
  • fleur de papayer
    fleur de papayer
  • SpĂ©cimen mĂąle, avec les longs panicules retombants, sur l'Ăźle Maurice
    Spécimen mùle, avec les longs panicules retombants, sur l'ßle Maurice
  • SpĂ©cimen mĂąle dans l'Est de l'Ăźle de La RĂ©union
    Spécimen mùle dans l'Est de l'ßle de La Réunion
  • SpĂ©cimen femelle du Burkina Faso
    Spécimen femelle du Burkina Faso
  • Papayer avec des fruits au jardin botanique de Lyon
    Papayer avec des fruits au jardin botanique de Lyon

Références

  1. Jacques Fournet, Flore illustrée des phanérogames de Guadeloupe et de Martinique, Gondwana éditions, Cirad,
    Tome 1 (ISBN 2-87614-489-1) ; Tome 2 (ISBN 2-87614-492-1).
  2. (direction) Alain Rey, Dictionnaire historique de la langue française (tome I, II), Le Robert,
  3. Yves Delange, Traité des plantes tropicales, Actes Sud, , 239 p.
  4. Fabrice Le Bellec, Valérie Renard, LE GRAND LIVRE des Fruits Tropicaux, CEE, Orphie,
  5. par François Chevalier, « Les femmes enceintes peuvent-elles manger de la papaye? », sur Grossesse, bébé, enfant, puériculture, prénom | EnfantParfait.com, (consulté le )
  6. Jean-Louis Longuefosse, 100 plantes mĂ©dicinales de la CaraĂŻbe, Gondwana Éditions,
  7. « FAOSTAT », sur http://www.fao.org/home/fr/ (consulté le )

Liens externes

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