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Ouvrage d'infanterie de Chesny-sud

L’Infanterie-Werk Chesny-Süd, rebaptisé ouvrage d’infanterie Chesny-sud après 1919, est un ouvrage militaire situé à Chesny près de Metz. Il fait partie de la seconde ceinture fortifiée des forts de Metz et connut son baptême du feu, fin 1944, lors de la bataille de Metz.

Ouvrage d’infanterie de Chesny-sud
Infanterie-Werk Chesny-SĂĽd
Illustration du fort.
Description
Ceinture fortifiée seconde ceinture fortifiée de Metz
Type d’ouvrage ouvrage d'infanterie
Dates de construction 1907-1911
Dates de modernisation
Garnison 150 hommes
Armement
Usage actuel désaffecté
Protection néant
CoordonnĂ©es 49° 02′ 22,92″ nord, 6° 14′ 30,48″ est
GĂ©olocalisation sur la carte : France
(Voir situation sur carte : France)
Ouvrage d’infanterie de Chesny-sud
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(Voir situation sur carte : Lorraine)
Ouvrage d’infanterie de Chesny-sud
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(Voir situation sur carte : Moselle)
Ouvrage d’infanterie de Chesny-sud

Contexte historique

Pendant l’Annexion, Metz, dont la garnison allemande oscille entre 15 000 et 20 000 hommes au dĂ©but de la pĂ©riode[1] et dĂ©passe 25 000 hommes avant la Première Guerre mondiale[2], devient progressivement la première place forte du Reich allemand[3]. L’Infanterie-Werk Chesny-SĂĽd complète la seconde ceinture fortifiĂ©e de Metz composĂ©e des Festen Wagner (1904-1912), Kronprinz (1899-1905), Leipzig (1907-1912), Kaiserin (1899-1905), Lothringen (1899-1905), Freiherr von der Goltz (1907-1916), Haeseler (1899-1905), Prinz Regent Luitpold (1907-1914). Ă€ partir de 1899, le plan Schlieffen de l’état-major allemand conçut les fortifications de la Moselstellung, entre Metz et Thionville, comme un verrou destinĂ© Ă  bloquer l’avance Ă©ventuelle des troupes françaises en cas de conflit[4]. Ce concept de ligne fortifiĂ©e sur la Moselle constituait une innovation significative par rapport au système SĂ©rĂ© de Rivières dĂ©veloppĂ© par les Français. Il inspira plus tard les ingĂ©nieurs de la ligne Maginot[5].

Construction et aménagements

L’Infanterie-Werk Chesny-SĂĽd a Ă©tĂ© construit de 1907 Ă  1911, entre les forts Driant et Jeanne-d’Arc. Tirant les enseignements de la construction des premières Festen, l’ouvrage a Ă©tĂ© construit sur une superficie de 45 ha, en tirant parti du relief du site, pour se fondre dans le paysage. Comme l’ouvrage d’infanterie de Chesny-nord, il se compose d’une caserne bĂ©tonnĂ©e prĂ©vue pour 150 hommes. L’ouvrage dispose de trois observatoires d’infanterie cuirassĂ©s et de sept postes d’observation. L’ouvrage avait une ligne tĂ©lĂ©phonique et le chauffage central. L’alimentation Ă©lectrique Ă©tait assurĂ©e par trois moteurs diesel et l’alimentation en eau se faisait grâce Ă  la station de pompage de Cuvry. Pas moins de 175 m de galeries souterraines courent sous l’ouvrage, et il Ă©tait dotĂ© d’un système de contre-mines, au front de tĂŞte.

Affectations successives

À partir de 1890, la relève dans les forts est assurée par les troupes du XVIe Corps d’Armée stationnées à Metz et à Thionville. En 1919, le fort est de nouveau occupé par l’armée française. Début , au début de la bataille de Metz, le commandement allemand l’intègre au dispositif défensif mis en place autour de Metz.

Seconde Guerre mondiale

Le , Metz est déclarée forteresse du Reich par Hitler. La place forte doit donc être défendue jusqu’à la dernière extrémité par les troupes allemandes, dont les chefs ont tous prêté serment au Führer[6]. Le lendemain, , le général Krause, alors commandant de la place forte de Metz, établit son Oberkommando, le poste de commandement principal, dans la caserne du fort Alvensleben. Le jour même, les troupes du général Krause prennent position sur une ligne allant de Pagny-sur-Moselle à Mondelange, en passant à l’ouest de Metz par Chambley, Mars-la-Tour, Jarny et Briey.

Après un premier repli opéré le sur Saint-privat et Amanvillers, les lignes allemandes s’appuient maintenant solidement sur les forts du secteur, en particulier sur le groupe fortifié Lorraine, ou Feste Lothringen, et sur les positions fortifiées des carrières d’Amanvillers, ou Steinbruch-Stellung, Kellermann, ou Wolfsberg-Stellung, Richepance, ou Batterie Vemont et Canrobert, ou Horimont-Stellung. Le secteur d’Amanvillers - Saint-Privat est alors tenu par les hommes du Sicherungs-Regiment 1010 du colonel Richter, un régiment récemment intégré à la 462e Infanterie-Division de Metz. Mais l’offensive américaine, lancée le sur la ligne ouest des forts de Metz, tourne court. Fin , les troupes américaines s’arrêtent finalement sur la Moselle, malgré la prise de deux têtes de ponts au sud de Metz. Buttant contre des forts mieux défendus que prévu, les troupes américaines sont maintenant à bout de souffle. Le général McLain, en accord avec le général Walker, décide de suspendre les attaques, en attendant de nouveaux plans de l’état-major de la 90e Infantry Division[7].

Lorsque les hostilitĂ©s reprennent en , après un mois pluvieux, les soldats de la 462e Volks-Grenadier-Division tiennent toujours solidement les forts de Metz, mĂŞme si les ravitaillements se font plus difficilement, sous les tirs d’artillerie et les bombardements frĂ©quents[8]. Le , en guise de prĂ©lude Ă  l’offensive sur la citĂ© messine, l'Air Force envoie pas moins de 1 299 bombardiers lourds, B-17 et B-24, dĂ©verser 3 753 tonnes de bombes, de 1 000 Ă  2 000 livres, sur les ouvrages fortifiĂ©s et les points stratĂ©giques situĂ©s dans la zone de combat de la IIIe armĂ©e[9]. La plupart des bombardiers ayant larguĂ© leurs bombes sans visibilitĂ©, Ă  plus de 20 000 pieds, les objectifs militaires sont souvent manquĂ©s. Ă€ Metz, les 689 chargements de bombes destinĂ©s Ă  frapper sept groupes fortifiĂ©s de Metz, dĂ©signĂ©s comme des cibles prioritaires, ne font que des dĂ©gâts collatĂ©raux, prouvant une fois de plus l’inadĂ©quation des bombardements massifs sur des objectifs militaires[10].

Le fort Jeanne-d’Arc fut le dernier des forts de Metz à déposer les armes, le . La résistance allemande, déterminée, les intempéries et les inondations, inopportunes, ainsi qu’une tendance générale à mésestimer la puissance de feu des fortifications de Metz, ont contribué à ralentir l’offensive américaine, donnant l’occasion à l’armée allemande de se retirer en bon ordre vers la Sarre[11]. L’objectif de l’état-major allemand, qui était de gagner du temps en fixant le plus longtemps possible les troupes américaines en avant de la ligne Siegfried, sera donc largement atteint.

Notes et références

  1. René Bour, Histoire de Metz, 1950, p. 227.
  2. L’Express, no 2937, du 18 au 24 octobre 2007, dossier « Metz en 1900 », Philippe Martin.
  3. François Roth : Metz annexée à l’Empire allemand, in François-Yves Le Moigne, Histoire de Metz, Privat, Toulouse, 1986, (p. 350).
  4. Donnell Clayton, The German Fortress of Metz: 1870-1944, Oxford, Osprey, 2008, p. 24.
  5. Donnell Clayton, The German Fortress of Metz: 1870-1944, Oxford, Osprey, 2008, p. 10-13.
  6. René Caboz, La bataille de Metz, Éditions Pierron, Sarreguemines, 1984, p. 132.
  7. Hugh M. Cole, The Lorraine Campaign, Center of Military History, Washington, 1950, p. 176-183.
  8. Hugh M. Cole, The Lorraine Campaign, Center of Military History, Washington, 1950, p. 256.
  9. Général Jean Colin, Contribution à l’histoire de la libération de la ville de Metz ; Les combats du fort Driant (septembre-décembre 1944), Académie nationale de Metz, 1963, p. 13.
  10. Hugh M. Cole, The Lorraine Campaign, Center of Military History, Washington, 1950, p. 424.
  11. Hugh M. Cole, The Lorraine Campaign, Center of Military History, Washington, 1950, p. 448.

Voir aussi

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