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Oryctérope du Cap

Orycteropus afer

L'Oryctérope du Cap (Orycteropus afer), parfois appelé cochon de terre par traduction de son nom en afrikaans erdvark (anciennement aardvark)[N 1] - [1] est un mammifère essentiellement termitivore d'Afrique, qui joue un rôle écologique important en contrôlant l'extension des populations de termites. Il ne s'agit toutefois pas d'un fourmilier, ces derniers appartenant au super-ordre des xénarthres.

Orycteropus afer est la seule espèce survivante du genre Orycteropus et unique membre de l'ordre des tubulidentés dont de nombreuses autres espèces ayant existé ont été découvertes à l'état fossile.

Les principaux prédateurs de ce petit animal sont le lion, le léopard, la hyène et le python.

Aspect

Crâne d'oryctérope du Cap

Mesurant environ 1 Ă  1,30 m de longueur Ă  l'âge adulte, il a une tĂŞte très allongĂ©e se terminant par un groin tubulaire, et de grandes oreilles allongĂ©es. Le cou est court, le corps massif et arquĂ©. Il se termine par une queue pointue et musculeuse. C'est un protongulĂ©. Pour en donner une idĂ©e Ă  l'Ă©poque oĂą les photos Ă©taient rares et floues, on l'a dĂ©crit comme intermĂ©diaire entre le fourmilier (par son museau allongĂ©), le cochon (par le groin) et le kangourou (par la forme de sa queue). Cet animal est d'ailleurs appelĂ© « cochon de terre » en afrikaans (erdvark) en raison de la forme de sa tĂŞte. Le poids d'un oryctĂ©rope est typiquement compris entre 60 et 80 kg. Son pelage est mince, et sa principale protection est sa peau Ă©paisse.

La mâchoire comporte quelques molaires : les évolutionnistes pensent donc que l'adoption par ses ancêtres d'un régime insectivore spécialisé est plus récente que dans d'autres genres de myrmécophages comme les tamanoirs sud-américains.

Son nez contient plus de bulbes olfactifs que tout autre mammifère (9 bulbes, Ă  comparer avec les 4 ou 5 bulbes des chiens). Le lobe olfactif de son cerveau est Ă©galement très dĂ©veloppĂ©[2].

Ses pieds sont pourvus de quatre doigts à l'avant et cinq à l'arrière, armés de fortes griffes un peu aplaties et en forme de pelle, qui semble être un intermédiaire entre la griffe et le sabot, et lui permettant de creuser le sol ou de fouiller efficacement une termitière, sa principale source de nourriture.

Habitat

Squelette d'oryctérope du Cap

On trouve l'oryctérope dans l'essentiel de l'Afrique subsaharienne, à l'exception des forêts vierges et des zones marécageuses, où il ne peut pas creuser. Il préfère les zones de savanes où le sol est meuble et où il est susceptible de trouver des termites et de l'eau en quantité suffisante. On l'observe peu, car il est de mœurs nocturnes et passe le jour dans un terrier. La nuit venue, il parcourt plusieurs kilomètres à la recherche de termites. Il laisse traîner sa queue derrière lui en se déplaçant, ce qui laisse une piste caractéristique.

RĂ©gime alimentaire

L'oryctĂ©rope se nourrit essentiellement de fourmis et de termites, qu'il extrait des termitières Ă  l'aide de ses griffes très puissantes et de sa longue langue enduite d'une salive gluante. Il est Ă©galement capable de repĂ©rer les processions de termites se dĂ©plaçant sur le sol Ă  l'aide de son odorat très fin. Il peut avaler près de 50 000 termites en une nuit. Il se nourrit Ă©galement de colĂ©optères et de leurs larves. Le seul fruit mangĂ© par l'oryctĂ©rope est le concombre Cucumis humifructus (en). Ce fruit très particulier qui pousse d’abord sur le sol puis sous terre est recherchĂ© par cet animal, qui est suffisamment fort pour ouvrir sa cosse très Ă©paisse. Il est source d’hydratation pour l’oryctĂ©rope, qui disperse les graines dans ses excrĂ©ments. La prĂ©sence de ces fruits indique gĂ©nĂ©ralement celle des oryctĂ©ropes[3].

Écologie et comportement

L'oryctĂ©rope du Cap peut vivre en captivitĂ© jusqu'Ă  23 ans. Ses principaux prĂ©dateurs sont le lion, le lĂ©opard, le python. Il est Ă©galement apprĂ©ciĂ© par les humains pour sa viande. L'oryctĂ©rope peut fuir en creusant très rapidement un trou Ă  l'aide de ses griffes.

L'oryctérope dans la culture

Religions et mythologies

Avec le chacal ou le chien, l'oryctérope est l'un des animaux qui pourrait être à l'origine du visage du dieu Seth dans la mythologie égyptienne[4].

Bande dessinée

Littérature

  • Dans le roman Volte-face (The Reversal en anglais) de Michael Connelly, la sociĂ©tĂ© de dĂ©pannage de la ville dans laquelle travaille Jason Jessup a pour nom Les dĂ©panneuses de l'oryctĂ©rope — en anglais : Aardvark —, nom qui lui permet de figurer dans les premières occurrences de l'annuaire du tĂ©lĂ©phone.
  • Dans le roman grinçant de Joseph Heller Catch 22, qui dĂ©nonce l'absurditĂ© de la guerre, un des plus dĂ©plaisants personnages, grassouillet, arriviste et dĂ©pourvu de tous sentiments humains est le capitaine Aardvark, nom anglais de l'oryctĂ©rope.

Cinéma et télévision

  • Dans l'Ă©pisode 2 de la saison 3 (Ink and Incapability) de la sĂ©rie britannique La Vipère noire, le mot aardvark est utilisĂ© comme gag rĂ©current de par son absence totale dans le premier dictionnaire de langue anglaise de l'histoire.
  • Dans la sĂ©rie Tamanoir et Fourmi Rouge, le « tamanoir » est en rĂ©alitĂ© un oryctĂ©rope.
  • Dans le dessin animĂ© amĂ©ricano-canadien Arthur, le personnage principal et sa famille sont des oryctĂ©ropes.
  • Dans la sĂ©rie de sketches tĂ©lĂ©visĂ©s des Nuls RĂ©gis est un con diffusĂ©e en France dans les annĂ©es 1990, RĂ©gis possède un animal de compagnie nommĂ© Kiki qui s'avère ĂŞtre un oryctĂ©rope.
  • Dans la sĂ©rie d'animation canadienne Les Ratons Laveurs, Cyril Rictus, son fils CĂ©dric et la petite amie de celui-ci sont des oryctĂ©ropes, bien que leurs aventures se dĂ©roulent dans un endroit qui connaĂ®t les hivers neigeux nord-amĂ©ricains et le hockey, et qu'ils vivent dans la « ForĂŞt des sapins verts », bien loin de l'Afrique.
  • Dans la sĂ©rie originale Netflix Lunatics, Jana, psychologue pour animaux, a perdu son oryctĂ©rope nommĂ© Natasha qu’elle possède depuis sa jeunesse.

Galerie d'images

  • L'oryctĂ©rope est un animal aux mĹ“urs nocturnes
    L'oryctérope est un animal aux mœurs nocturnes
  • OryctĂ©ropes du Cap couchĂ©s
    Oryctéropes du Cap couchés
  • Adulte et son petit
    Adulte et son petit
  • ReprĂ©sentation d'oryctĂ©ropes
    Représentation d'oryctéropes

Bibliographie

  • Document utilisĂ© pour la rĂ©daction de l’article Urs Rahm, « Tubulidentates: Aardvark », dans Sybil P. Parker, Grzimek's Encyclopedia of Mammals, vol. 4, New York, NY, [dĂ©tail de l’édition] (ISBN 0-07-909508-9), p. 450 458
  • Document utilisĂ© pour la rĂ©daction de l’article Jeheskel Shoshani, « Tubulidentata », dans Sarah Robertson, Encyclopedia of Life Sciences, vol. 18: Svedberg, Theodor to Two-hybrid and Related Systems, London, UK, [dĂ©tail de l’édition] (ISBN 1-56159-274-9)

Notes et références

Notes

  1. Littéralement : aard « terre » et vark « cochon ».

Références

  1. (en) Merriam-Webster Online Dictionary, « aardvark », sur Merriam-Webster Online Dictionary, (consulté le )
  2. Rahm 1990, p. 456
  3. Shoshani 2002, p. 618
  4. Pierre de Maret, « L’oryctérope, un animal « bon à penser » pour les Africains est-il à l’origine du dieu égyptien Seth ? », BIFAO, Le Caire, vol. 105,‎ , p. 1-20 (lire en ligne). Pages 114-116.

Liens externes

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