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Opportunity

Opportunity (« OpportunitĂ©, Occasion » en anglais), alias MER-B (Mars Exploration Rover - B), est la deuxième astromobile de la mission Mars Exploration Rover de l'agence spatiale amĂ©ricaine, la NASA, lancĂ© vers la planète Mars en 2003. L'engin qui s'est posĂ© sur Mars le dans la rĂ©gion Ă©quatoriale de Terra Meridiani avait pour but d'Ă©tudier la gĂ©ologie de Mars et de dĂ©terminer en particulier le rĂ´le jouĂ© par l'eau dans l'histoire de la planète. Sa mission qui devait durer 90 jours s'est achevĂ©e officiellement en fĂ©vrier 2019. Cette durĂ©e de vie beaucoup plus longue que celle de son jumeau Spirit lui a permis de parcourir 45,16 km (l'objectif de la mission primaire Ă©tait 600 mètres) et de largement dĂ©passer les objectifs scientifiques assignĂ©s.

Opportunity
Astromobile martien
Description de cette image, également commentée ci-après
Autoportrait d'Opportunity réalisé à l'aide de la PanCam.
Données générales
Organisation Drapeau des États-Unis NASA
Constructeur Drapeau des États-Unis JPL
Programme Mars Exploration Rover
Domaine GĂ©ologie de Mars
Type de mission Astromobile
Statut Mission achevée
Autres noms MER-B, Mars Exploration Rover - B
Lancement
Lanceur Delta II Heavy
Fin de mission

(Dernier contact)

(Fin de la mission officielle)
Durée 14 ans
Durée de vie 90 jours (mission primaire)
Identifiant COSPAR 2003-032A
Principaux jalons
Distance parcourue 45,16 km
Caractéristiques techniques
Masse au lancement 185 kg
Source d'Ă©nergie Panneaux solaires
Puissance Ă©lectrique 200 W
Principaux instruments
PanCam Caméra panoramique
NavCam Caméras de navigation (x 2)
Infrarouge Spectromètre
Mössbauer Spectromètre
APXR Spectromètre
? Caméra microscope
HGA Antenne grand gain
LGA Antenne faible gain omnidirectionnelle
UHF Antenne omnidirectionnelle

Opportunity pèse environ 185 kg et se dĂ©place sur six roues mues par l'Ă©nergie Ă©lectrique fournie par des panneaux solaires. Il est Ă©quipĂ© de trois paires de camĂ©ras utilisĂ©es pour la navigation et de plusieurs instruments scientifiques : une camĂ©ra panoramique situĂ©e sur un mât Ă  1,5 mètre de hauteur, un outil pour abraser la surface des roches portĂ© par un bras articulĂ© sur lequel se trouvent Ă©galement un spectromètre Ă  rayons X, un spectromètre Mössbauer et une camĂ©ra microscope. Enfin, un spectromètre infrarouge est utilisĂ© pour l'analyse des roches et de l'atmosphère. Ses dĂ©placements sont pilotĂ©s par le Jet Propulsion Laboratory (JPL), une division du California Institute of Technology situĂ© Ă  Pasadena, lequel gère l'ensemble du programme Mars Exploration Rover pour la NASA.

Sur le lieu mĂŞme de son atterrissage, le rover dĂ©couvre des indices qui prouvent qu'une partie des roches visibles se sont formĂ©es en partie sous l'action de l'eau liquide. Après avoir Ă©tudiĂ© durant 6 mois le cratère Endurance, il se dirige vers le cratère Victoria. Il effectue durant cette traversĂ©e la première dĂ©couverte extra-terrestre d'une mĂ©tĂ©orite, Heat Shield Rock. Après avoir Ă©tudiĂ© le cratère Victoria qui prĂ©sente des strates spectaculaires montrant une densitĂ© particulièrement importante de soufre, il atteint en 2011 le cratère Endeavour (22 kilomètres de diamètre). Il trouve un site qui confirme la prĂ©sence d'argiles qui n'a pu se former qu'en prĂ©sence d'eau au ph neutre c'est-Ă -dire plus favorable Ă  la vie que les dĂ©couvertes antĂ©rieures. Il explore le cratère jusqu'au 10 juin 2018, date Ă  laquelle il est paralysĂ© par une gigantesque tempĂŞte de sable Ă  laquelle il ne survit pas. Après de nombreuses tentatives de prise de contact, la NASA dĂ©clare officiellement la mission terminĂ©e le 13 fĂ©vrier 2019.

Objectifs de la mission

Opportunity : un « rover géologue » (vue d'artiste).

L'eau étant souvent synonyme de vie, la compréhension de l'activité passée de l'eau sur Mars et son évolution au cours du temps est un sujet fondamental. Les observations n'indiquent pas de présence d'eau liquide sur la planète mais l'analyse directe des roches et de la surface martienne peuvent apporter des solutions. L'utilisation de rovers spécialisés permet d'accomplir cette tâche. Dans cette perspective la mission Mars Exploration Rover comprend plusieurs objectifs importants[1].

Un premier objectif consiste à rechercher une grande variété de roches et de sols avec des indices de l'activité passée de l'eau et la caractérisation de leurs textures. Les échantillons recherchés doivent révéler la présence de minéraux déposés par des procédés liés à l'eau comme les précipitations, l'évaporation, la cimentation sédimentaire ou l'activité hydrothermale. Le programme inclut également la recherche de minéraux contenant du fer, d'identifier et d'évaluer la quantité de types de minéraux spécifiques qui contiennent de l'eau ou se sont formés dans l'eau, tels que les carbonates ferrifères. Les rovers doivent aussi déterminer la répartition et la composition des minéraux, des roches et des sols entourant les sites d'atterrissage.

Vue d'artiste du rover Opportunity.

La mission doit également permettre, grâce à l'étude de terrain, d'étalonner et de valider les instruments d'observations des orbiteurs autour de Mars, afin d'offrir plus de précision et d'efficacité aux instruments qui équipent les sondes en orbite martienne. Les observations et analyses du terrain donneront des indications sur les processus géologiques qui ont façonné le relief de ces régions et influencé leur chimie. Ces processus peuvent inclure l'eau, l'érosion éolienne, la sédimentation, des mécanismes hydrothermaux, le volcanisme et la formation de cratères. Les rovers rechercheront des indices géologiques sur les conditions environnementales qui existaient lorsque l'eau liquide était présente sur la planète afin d'évaluer si elles ont été propices à la vie.

Caractéristiques du rover

Vue d'artiste d'un engin de la mission Mars Exploration Rover (MER).

Opportunity est haut de 1,5 m, large de 2,3 m, et long de 1,6 m et une masse de 185 kg. Le cĹ“ur du rover est constituĂ© d'un boitier central de forme triangulaire rĂ©alisĂ© en matĂ©riau composite en nid d'abeille qui abrite les composants devant ĂŞtre mis Ă  l'abri des variations importantes de tempĂ©rature qui règnent Ă  la surface de Mars. Le dessus du boitier est tapissĂ© de cellules solaires et sert de support aux trois antennes de tĂ©lĂ©communications. Un mât, qui culmine Ă  1,5 mètre de hauteur, porte la camĂ©ra panoramique Ă  son extrĂ©mitĂ© supĂ©rieure, deux camĂ©ras de navigation et un spectromètre infrarouge. Trois panneaux solaires, situĂ©s de chaque cĂ´tĂ© du boitier central sont repliĂ©s durant le voyage et se dĂ©ploient après l'atterrissage. L'ensemble des cellules solaires d'une superficie de 1,3 m2 peuvent fournir jusqu'Ă  kWh au cours d'une journĂ©e martienne, mais cette quantitĂ© peut chuter Ă  moins de 200 Wh lors d'une tempĂŞte de poussière ou durant l'hiver martien. Un bras robotisĂ© (IDD) est fixĂ© Ă  l'avant du boitier au bout duquel se trouvent deux spectromètres (Mössbauer et APXR), une camĂ©ra microscope ainsi qu'une meuleuse. Le boitier repose sur un train de 6 roues, motorisĂ©es de manière indĂ©pendante, qui permet au rover de se dĂ©placer sur le sol inĂ©gal de Mars.

Transit vers Mars

Fusée Delta II Heavy transportant le rover Opportunity.

Le rover Opportunity est lancé avec succès le 8 juillet 2003 par une fusée Delta II (7925H)[2] et atterrit le 25 janvier 2004 (5:05 UTC, (MSD 46236 14:35 AMT, 18 Scorpius 209 Darien) dans la région équatoriale de Terra Meridiani, une plaine de Mars. À la différence des missions précédentes, la sonde n'a pas dévié de son orbite et a conservé sa trajectoire de vol vers la planète, variant de seulement quelques kilomètres.

La sonde protĂ©gĂ©e par son bouclier thermique arrive directement dans l'atmosphère de Mars sans se mettre en orbite et commence Ă  dĂ©cĂ©lĂ©rer principalement grâce aux forces de traĂ®nĂ©e. Lorsque la sonde atteint une vitesse se rapprochant de celle du son, un parachute est dĂ©ployĂ©, le bouclier thermique est larguĂ©, l'atterrisseur quitte ensuite le module de descente en venant pendre au bout d'un câble. Des coussins gonflables ou « airbags » se mettent en place autour de l'atterrisseur et des rĂ©trofusĂ©es se dĂ©clenchent ensuite pour rĂ©duire davantage la vitesse avant l'impact au sol[3]. Les coussins amortissent grandement le choc, faisant rebondir l'atterrisseur et le robot Opportunity (~544 kg Ă  eux deux) de nombreuses fois avant de s'immobiliser. La structure de l'atterrisseur met plusieurs dizaines de minutes Ă  se dĂ©ployer, Ă©carte les coussins gonflables, dĂ©veloppe ses panneaux solaires et met en place son appareil photographique[4].

DĂ©roulement de la mission sur le sol martien

2004

La plate-forme depuis laquelle Opportunity a débarqué sur Mars.
Le site d'atterrissage photographié le par Mars Global Surveyor. On aperçoit à droite le cratère Endurance.
En mars, Opportunity sort du cratère Eagle, dans lequel il a atterri.
À l'intérieur d'Endurance : le rocher Wopmay et la falaise Burns. Image prise le 4 octobre 2004 (sol 248).
La falaise Burns, à l'intérieur du cratère Endurance (décembre 2004).
L'épave du bouclier thermique, au sud d'Endurance (décembre 2004).

Opportunity atterrit le 24 janvier au milieu d'une large plaine situĂ©e sur l'Ă©quateur de Mars, Meridiani Planum, au milieu d'un cratère d'impact de 22 m de diamètre, le cratère Eagle. De cet endroit, il prend des photos panoramiques, notamment d'un escarpement rocheux (photo) qui borde le cratère, et examine de nombreux Ă©chantillons. Ces premières analyses permettent aux scientifiques de formuler des hypothèses concernant la prĂ©sence d'hĂ©matite et la prĂ©sence passĂ©e d'eau sur Mars.

Le 31 janvier (sol 8), le rover effectue ses premiers tours de roues. Il passe presque deux mois Ă  explorer l'intĂ©rieur d'Eagle, notamment ce fameux escarpement, puis il s'en extrait le 22 mars (sol 57). Il est alors dirigĂ© vers l'est, en direction du cratère Endurance, situĂ© Ă  600 mètres du lieu d'atterrissage. Sur son chemin, il visite, sans s'y attarder, deux petits cratères : Anatolia (6 avril, sol 71) puis Fram (20 avril, sol 84).

Le cratère Endurance

Opportunity atteint Endurance le 30 avril (sol 95). Le cratère est large d'environ 130 mètres et profond de 20 mètres, son exploration va durer près de huit mois.

Du 8 au 28 mai (sols 103-123), le rover visite le versant sud, au-dessus de la falaise Burns. Puis, ayant fait demi-tour, il fait une lĂ©gère incursion dans le cratère du 6 au 8 juin (sols 129-133). La manĹ“uvre s'annonçant risquĂ©e, c'est le lendemain, et un peu plus loin qu'il amorce sa descente sur une pente de 20°. Il est dĂ©cidĂ© de ne pas l'engager trop près du centre en raison du risque d'enlisement liĂ© aux dunes. DiffĂ©rentes roches sont successivement Ă©tudiĂ©es (Tennessee, Cobble Hill, Virginia, London, Dahlia, Knossos, Arnold Ziffel...) sur lesquelles sont parfois effectuĂ©s des prĂ©lèvements. En octobre sont observĂ©s deux rochers recouverts de fines craquelures[5], dont l'un, Wopmay, fait Ă©trangement penser Ă  un cerveau[6]. Certains scientifiques y voient des fentes de dessiccation : elles signifieraient que l'eau a autrefois coulĂ© sur Mars[7]. Le rover observe ensuite en dĂ©tail l'intĂ©rieur de la falaise Burns, s'en approchant jusqu'Ă  15 m, quand l'inclinaison du sol est trop forte pour lui permettre d'avancer davantage[8].

Le 11 décembre (sol 315), Opportunity s'extrait du cratère Endurance[9].

Le voyage vers le sud

Le 13 (sol 317), le rover est dirigĂ© vers le sud et le 20 (sol 324), Ă  230 m d'Endurance (emplacement), il examine les restes de son bouclier thermique[10] ainsi que les traces de son impact sur le sol[11].

Alors qu'il ne tĂ©moigne d'aucun signe d'usure et qu'aucun site ne semble intĂ©ressant aux gĂ©ologues dans les environs, l'Ă©quipe du JPL dĂ©cide de le faire parvenir jusqu'au cratère Victoria, situĂ© Ă  près de 8 kilomètres de lĂ . Une traversĂ©e du dĂ©sert s'annonce alors, qui commence le 15 dĂ©cembre (sol 319) et va durer plus de deux ans.

2005

Heat Shield Rock.

Le 2 janvier (sol 335), Opportunity fait la découverte de la toute première météorite sur une autre planète[12]. Située non loin du bouclier thermique, et logiquement baptisée Heat Shield Rock, elle est inspectée jusqu'au 12 janvier (sol 345).

Pendant de longs mois, le trajet qui mène au cratère Victoria est sans grand intérêt. Tout au plus le rover stationne-t-il une journée de temps en temps près d'un petit cratère : fin janvier, Alvin et Jason sont les premiers d'une longue série. Le 25 février (sol 385), la trajectoire du rover est déviée vers le cratère Naturaliste (étudié du sol 387 au sol 393). Du 7 au 14 mars (sols 398-405), c'est au tour du cratère Vostok, d'une vingtaine de mètres de diamètre.

Opportunity enlisé pendant plus d'un mois.

Les techniciens n'hĂ©sitent pas Ă  presser le mouvement : le 20 mars, le robot accomplit son plus long trajet en une seule journĂ©e, (220 mètres). De temps Ă  autre, un arrĂŞt est dĂ©cidĂ© : le cratère Viking est visitĂ© du 31 mars au 2 avril (sols 421-423) puis le cratère Voyager, du 3 au 7 avril (sols 424-427).

Le danger des dunes

Mais alors que la routine commence Ă  s'installer, le rover va soudainement susciter beaucoup de crainte : le 25 avril (sol 445), il s'enlise dans une dune de 30 cm, plusieurs de ses roues Ă©tant ensablĂ©es[13] - [14]. Plus de six semaines de simulations sur Terre sont nĂ©cessaires afin de dĂ©terminer la meilleure manĹ“uvre Ă  effectuer pour le libĂ©rer. En le dĂ©plaçant centimètre par centimètre, le JPL rĂ©ussit Ă  le dĂ©gager le 4 juin ; il peut alors reprendre ses dĂ©placements.

Le cratère Erebus, dont les flancs nord et ouest sont explorés pendant près de six mois.

Le cratère Erebus

Le 9 août (sol 548) alors qu'il se trouve aux deux tiers de son voyage entre Endurance et Victoria, Opportunity voit la nature du terrain changer : entre les dunes, apparaissent des etched terrains (« terrains gravés »), des mosaïques de plaques sédimentaires.

Le 22 septembre (sol 591), le rover arrive aux abords immĂ©diats d'Erebus, un cratère d'environ 350 m, de diamètre mais qui est en grande partie ensablĂ©, ce qui signifie qu'il est très ancien. Il constitue donc un site des plus intĂ©ressants pour les gĂ©ologues et va ĂŞtre visitĂ© pendant cinq mois. Jusqu'au 19 octobre (sol 618) Opportunity explore les dalles qui parsèment la partie nord du cratère (sites South Shetland et Four Lane). Puis, après s'ĂŞtre un peu Ă©loignĂ© du cratère, il y revient le 2 novembre (sol 631). Pendant trois mois, et du nord au sud, il va parcourir tout le bord ouest, au sommet de la « falaise » Payson".

2006

Cratère Erebus, affleurement Payson, 26 février (sol 744).
Le cratère Victoria, approché par Opportunity le 26 septembre 2006 (sol 951).

Opportunity poursuit l'exploration du cratère Erebus. Fin février, les clichés qu'il envoie du rempart Payson sont spectaculaires. Le 12 mars (sol 758), il s'éloigne finalement du cratère et poursuit sa route vers Victoria.

Le 1er aoĂ»t (sol 896), il accoste le cratère Beagle, de 35 m de diamètre, qui intĂ©resse les gĂ©ologues car il se situe Ă  la pĂ©riphĂ©rie du Victoria annulus. Après l'avoir largement contournĂ© par l'ouest pour Ă©viter de s'enliser Ă  nouveau, le rover y stationne jusqu'au 12 aoĂ»t (sol 906).

Du 4 au 11 septembre (sols 929-936), il analyse le petit cratère Emma Dean, qui n'est plus qu'à une centaine de mètres de Victoria.

Le cratère Victoria.

Le cratère Victoria

Le 26 septembre (sol 951), malgré quelques problèmes mécaniques affectant son bras robotisé et après avoir parcouru km depuis son site d'atterrissage, Opportunity atteint Victoria, qu'il va explorer pendant plus de deux ans[15].

Large de 750 mètres, soit environ huit fois la taille d'Endurance, son contour est découpé, c'est pourquoi les géologues ont baptisé « caps » et « baies » les différentes formations qui constituent son périmètre. Les images qu'il va transmettre au fil des mois, les plus spectaculaires jamais envoyées depuis la planète, constituent une mine d'or pour les scientifiques dans la mesure où les coupes des différents caps vont leur révéler de nombreuses strates.

Arrivé par Duck Bay (« baie du canard »), Opportunity commence son exploration par le nord du cratère : Cabo Verde (Cap Vert), Cape Saint Mary (cap Sainte Marie), Bottomless Bay (« baie sans fond »)... Le 31 décembre (sol 1039), il aborde Santa Catarina, le « Cap Sainte Catherine »).

2007

Toute la première moitié de l'année est consacrée à la poursuite de l'exploration du versant nord du cratère Victoria. Le 9 février (sol 1083), Opportunity franchit son 10e kilomètre[16].

Cape Verde, le 20 octobre 2007.

Le 24 avril (sol 1153), parvenu au Capo Tierra del Fuego (cap « Terre de feu »), le rover fait demi-tour en direction de Duck Bay, l'endroit où il était arrivé et où il est considéré que l'accès à l'intérieur du cratère est le moins dangereux, la pente n'excédant pas 17 %.

Près d'un an dans le cratère... presque sans bouger

Le 13 septembre (sol 1291), il pĂ©nètre très lĂ©gèrement dans le cratère pour une Ă©tude dĂ©taillĂ©e de ses parois. Il va l'occuper pendant près d'un an, ses dĂ©placements n'excĂ©dant pas 252 mètres durant cette pĂ©riode. Il est dĂ©cidĂ© de ne pas l'engager plus loin dans le cratère, le sol Ă©tant de plus en plus meuble au fur et Ă  mesure qu'il se rapproche du centre.

2008

Parcours d’Opportunity jusqu'à son exploration de Duck Bay (septembre 2007-août 2008).

Durant les huit premiers mois de l'année Opportunity poursuit son parcours dans Duck Bay, à l'intérieur du cratère Victoria.

Le 8 août (sol 1612), le rover est au plus près de la paroi sud de Capo Verde. Le 28 (sol 1634), il ressort de Victoria sans pour autant s'éloigner.

Une nouvelle traversée du désert

Le 23 septembre (sol 1659), Opportunity s'Ă©loigne de Duck Bay en direction du bord sud du cratère et la NASA annonce que son prochain objectif est le cratère Endeavour, beaucoup plus grand que Victoria (21 km de diamètre, contre 750 m) et situĂ© Ă  12 km de lĂ . La durĂ©e du trajet est estimĂ©e Ă  deux ans (il en fera en rĂ©alitĂ© trois). Le rover sera aidĂ© par les images haute rĂ©solution fournies par la sonde MRO et par un nouveau logiciel de bord.

Parcours d’Opportunity jusqu'au 3 novembre 2009.

Le 14 octobre (sol 1679), Opportunity, depuis Cape Victory, quitte le cratère Victoria. Le long voyage commence alors. En raison de la distance à parcourir et de la nature très sablonneuse du terrain entre Victoria et Endeavour, il s'agit d'un véritable pari. Malgré l'âge du rover (4 ans et demi), et afin de minimiser les risques d'enlisement, la NASA décide de ne pas lui faire emprunter le chemin le plus court, le jugeant trop fluide et l'engage en direction du sud-ouest.

Le 18 novembre (sol 1713), alors qu'Opportunity stationne à un endroit baptisé Santorini, il interrompt ses activités en raison d'une nouvelle conjonction solaire.

2009

Block Island, la météorite visitée fin juillet 2009.

Le 15 janvier (sol 1770), les déplacements reprennent.

Le 20 mars (sol 1820), alors que le rover franchit son 15e kilomètre, les opérateurs du JPL lui font effectuer une manœuvre inhabituelle, le conduisant vers le nord-ouest, juste face au cratère Resolution[17], afin de tester le franchissement des dunes dans ce sens.

Le 28 juin (sol 1930), le rover est dirigé vers l'ouest, c'est-à-dire dans la direction opposée d'Endeavour, le sol étant jugé beaucoup trop risqué pour sa progression.

Trois nouvelles météorites

Le 19 juillet (sol 1950), alors qu'il franchit son 17e kilomètre, Opportunity fait demi-tour pour observer un rocher, près duquel il est passĂ© une semaine plus tĂ´t sans que nul ne rĂ©alise sur l'instant qu'il s'agissait d'une nouvelle mĂ©tĂ©orite (en) , qui mesure près de 70 cm de long et qu'il photographie sous tous les angles du 28 au 30 juillet (sols 1959-1961). Les 1er et 13 octobre, deux nouvelles mĂ©tĂ©orites sont dĂ©couvertes, plus petites : mĂ©tĂ©orite Shelter Island et mĂ©tĂ©orite de Mackinac Island [18].

Le 22 octobre (sol 2042), nouveau changement de trajectoire, cette fois vers le sud.

2010

La météorite Oileán Ruaidh, découverte en septembre 2010.

Le 24 mars (sol 2191), grâce à l'expérience acquise et à la cartographie détaillée obtenue par le satellite Mars Reconnaissance Orbiter, Opportunity effectue de nombreux et fructueux arrêts[19] auprès de divers rochers et cratères jugés intéressants d'un point de vue géologique.

Le cratère Santa Maria, atteint le 15 décembre.

Du 28 janvier au 2 mars (sols 2138-2170), le rover visite le petit cratère Conception[20].

Le 24 mars (sol 2190), le vingtième kilomètre est franchi[21].

Le 19 mai (sol 2245), au site Grand Bank, nouvelle correction de trajectoire majeure, cette fois en direction du sud-est, vers le cratère Endeavour.

Du 21 au 24 septembre (sols 2368-2371), dĂ©couverte et analyse d'une cinquième mĂ©tĂ©orite, Oileán Ruaidh Rock (en), 45 cm de long.

À la mi-novembre, le vingt-cinquième kilomètre est franchi.

Le cratère Santa Maria

Le 15 décembre (sol 2452), Opportunity atteint le versant est du cratère Santa Maria, large de 80 à 90 mètres. puis il le contourne par le sud en s'en éloignant quelque peu.

2011

Le cratère Santa Maria photographié les 18 et 19 décembre 2010.

Du 27 janvier au 11 février, alors qu'il se trouve sur le site Luis de Torres, sur le versant sud-est du cratère Santa Maria, le rover interrompt ses activités en raison d'une conjonction solaire : Mars se trouve alors diamétralement opposé à la Terre par rapport au Soleil[22].

Depuis le même site, jusqu'au 23 février (sol 2518), puis depuis un site voisin, Ruiz Garcia, du 24 février au 25 mars (sols 2519-2542), le rover observe le cratère Santa Maria. Il quitte alors le secteur et poursuit sa route vers Endeavour à un rythme soutenu.

Le 3 mai (sol 2586), le rover s'apprête à contourner un petit cratère baptisée « Freedom », du nom de la cabine à bord de laquelle Alan Shepard est devenu le premier Américain envoyé dans l'espace, cinquante ans plus tôt, le 5 mai 1961. Le 24 (sol 2606), il franchit son trentième kilomètre.

Le cratère Endeavour vu par Opportunity. On aperçoit à droite Cape Tribulation, l'un des remparts du cratère, que le robot explorera en 2015.
Cape York, exploré du 11 août 2011 au 22 mai 2013.

Le 11 août, 7 ans et demi après s'être posé sur Mars, Opportunity atteint Endeavour[23].

Cape York

La mission qui lui est confiée est d'explorer Cape York, un monticule d'un kilomètre de long constitué lors de l'impact météoritique au sud duquel il se trouve et qui a provoqué le cratère (il s'agit donc d'un fragment du « rempart » de ce cratère). Rapidement, le rover analyse des échantillons qui se révèlent plus anciens que tous ceux découverts jusque-là[24].

Après s'être attardé au sud de Cape York, le rover gagne le nord en suivant le côté occidental (opposé à Endeavour). Le 3 novembre (sol 2765), il découvre une veine de roches blanches qui est baptisée Homestake. Il s'avère qu'elle est constituée de gypse, ce qui constitue une nouvelle preuve de l’action de l’eau sur Mars[25].

Le 13 décembre (sol 2800), il est parqué dans un endroit baptisé Greeley Haven (en hommage au géologue planétaire décédé deux mois plus tôt, Ronald Greeley (en)) pour y être immobilisé pendant cinq mois, le temps que s'écoule l'hiver martien[26]. Cette interruption d'activité est d'autant plus nécessaire qu'avec le temps, de la poussière s'est accumulée sur ses panneaux solaires, ce qui réduit d'autant ses ressources énergétiques.

2012

Le rover réajuste sa position le 3 janvier (sol 2812) et ne reprend ses déplacements que le 8 mai (sol 2945). Les images panoramiques prises depuis la fin décembre sont spectaculaires[27].

Le 29 juin, Opportunity envoie une image macroscopique du trou foré dans l’une des plaques blanches qui parsèment et marquent la périphérie de Cape York[28]. Le 12 juillet, le rover atteint le nord de Cape York.

Matijevic Hill, site découvert le 28 août 2012.

Au centre de Cape York : Matijevic Hill

Le 28 août (sol 3053), alors qu'il redescend vers le sud (cette fois par son flanc oriental), il oblique à 90° sur sa droite et s'engage vers le milieu de la colline (franchissant au passage son 35e kilomètre).

Le 13 septembre, il atteint une zone baptisée Matijevic Hill et, le lendemain, repère un type de sphérules (en) jusqu'alors inconnues des scientifiques[29] - [30].

Sphérules martiennes.

Cette zone comprend deux secteurs jugés particulièrement intéressants :
- Whitewater lake, qui présente des matériaux clairs susceptibles de contenir de l’argile, ce qui serait l’indice d’une action prolongée de l’eau sur les roches ;
- Kirkwood, où ont été trouvées les fameuses sphérules. Celles-ci ont été désignées « newberries » par différence avec les anciennes, surnommées « blueberries » (myrtilles)[31].

Alors qu'Opportunity a fait le tour de Matijevic Hill[32], les scientifiques du JPL se demandent si ces deux secteurs datent d’avant ou après la création du cratère Endeavour. Raison pour laquelle il est décidé qu'Opportunity explore la zone pendant encore plusieurs mois.

2013

Du 26 mars (sol 3254) au 8 mai (sol 3296), nouvelle conjonction : le soleil se trouve entre Mars et la Terre, ce qui contraint le rover à l'inactivité. Après quoi, il quitte le site de Matijevic Hill par le sud, tout en restant à Cape York[33].

En route vers Cape Tribulation

Le 22 mai, Opportunity quitte Cape York. Les responsables de la mission lui ont assigné un nouvel objectif : Solander Point, un endroit situé au pied d'une autre colline, située à km au sud, et qui, comme Cape York mais un peu plus élevée, fait partie du rempart du cratère Endeavour : Cape Tribulation[34]. Il est prévu que le rover soit parqué sur le flanc ouest de cette colline lors du prochain hiver, qui débutera en décembre.

Nobby's Head.

Le rover traverse donc Botony Bay, la zone dĂ©sertique sĂ©parant Cape York de Cape Tribulation. Du 6 au 20 juin, il contourne le promontoire de Nobby's Head[35] et poursuit sa route vers le sud. Le 8 juillet (sol 3360), il est repĂ©rĂ© par la sonde MRO[36]. Le 12 (sol 3364), alors qu'il n'est plus qu'Ă  250 m de Solander Point, il oblique vers l'est : profitant de l'avance prise dans le programme, les responsables de la mission ont en effet dĂ©cidĂ© de lui faire faire une petite incursion vers les contreforts d'Endeavour[37]. Le 2 aoĂ»t, il est ramenĂ© vers son objectif.

Cape Tribulation

Deux jours plus tard, le 4 août, Opportunity atteint Solander Point, l'extrémité nord de Cape Tribulation[38].

Le 17 septembre (sol 3441), après avoir longuement étudié le périmètre nord de la colline, le rover s'engage vers les hauteurs, obliquant vers le sud le 24 octobre (sol 3467)[39].

Le 9 décembre, il est stabilisé sur les pentes de Murray Ridge, de sorte à affronter son quatrième hiver martien, ses panneaux solaires étant le mieux possible exposés au soleil. À partir du 17 décembre (sol 3512), ses déplacements sont extrêmement limités[40].

2014

 « Autoportrait » d'Opportunity le 6 janvier 2014. Les panneaux solaires sont couverts de poussières, ce qui réduit sa production d'énergie.
« Autoportrait » d'Opportunity le 6 janvier 2014. Les panneaux solaires sont couverts de poussières, ce qui réduit sa production d'énergie.

Le 16 janvier, alors qu'Opportunity poursuit sa quatrième période d'hibernation, Steve Squyres, responsable de la mission, annonce qu'une photo prise le 7 janvier (sol 3540) montre, sur le sol, une pierre qui n'y apparaissait pas lors de la précédente prise de vue, le 26 décembre (sol 3528). Cette nouvelle intrigue la communauté scientifique. Deux hypothèses sont étudiées : soit le rover a déplacé lui-même la roche alors qu'il effectuait une manœuvre, soit celle-ci a atterri à la suite d'un impact de météorite[41] - [42]. Au terme de longues observations, c'est finalement la première option qui est retenue.

Dix ans...

Le 25 janvier, les équipes de la NASA fêtent le dixième anniversaire de l'atterrissage d'Opportunity sur Mars et, le 22 février (sol 3584), le rover reprend ses mouvements, à nouveau vers le sud.

En mars, le vent nettoie ses panneaux solaires, ce qui augmente sensiblement ses réserves d'énergie[43].

Du 18 au 28 mai (sols 3659-3677), il stationne à Pillinger Point[44] - [N 1], un endroit où il se livre à d'importantes études géologiques et d'où il surplombe le cratère Endeavour[45]. Le 5 juin (sol 3684), il envoie de nouvelles images spectaculaires d'Endeavour, depuis un rebord de Murray Ridge[46] et poursuit sa route dans les hauteurs de la colline[47].

Wdowiack Ridge et le cratère Ulysse

Le 19 juillet (sol 3728), il franchit son 40e kilomètre[48]. Le 12 août (sol 3749), il s'écarte légèrement de sa trajectoire, s'éloignant progressivement de Cape Tribulation pour atteindre deux jours plus tard, une élévation baptisée Wdowiack Ridge[49]. Le 21 septembre (sol 3789), il atteint le cratère Ulysse, d'une trentaine de mètres de diamètre[50] et l'analyse jusqu'au 23 octobre (sol 3820)[51]. Le lendemain, il poursuit sa route, mais demeure aux abords sud du cratère Ulysse pendant deux semaines, jusqu'au 4 novembre (sol 3833).

Le 5, il poursuit sa route vers le sud et rejoint Cape Tribulation Ă  la fin du mois.

2015

Trajet d'Opportunity du 25 janvier 2004 au 24 mars 2015 :
plus de 42 km en 11 ans.

Le 2 janvier, la NASA annonce que le robot commence à avoir du mal à stocker des informations dans sa mémoire flash et doit donc les stocker dans sa mémoire RAM. Cela pose problème car la mémoire RAM s'efface complètement quand la sonde se met en veille la nuit. Pour régler le problème l'agence spatiale propose de faire une mise à jour du logiciel d'Opportunity[52]. Finalement, ses déplacements vers le sud reprennent. Le 25 janvier 2015, alors qu'il a atteint le point culminant de Cape Tribulation[53], il envoie des images spectaculaires du cratère Endeavour[54].

Le cratère Spirit of Saint-Louis et la Marathon Valley

Le 5 fĂ©vrier (solo 3923), Opportunity aperçoit Marathon Valley[55]. Le 22 mars (sol 3966), il s'approche du cratère Spirit of Saint-Louis et, deux jours plus tard, alors qu'il longe le cratère sur son flanc ouest, il a parcouru 42,198 kilomètres, ce qui correspond une distance supĂ©rieure Ă  celle d'un marathon (42,195 km)[56] - [57], d'oĂą le nom donnĂ© Ă  la vallĂ©e près de laquelle il se situe et qui mène Ă  Endeavour. Du 30 avril au 8 mai (sols 4005-4010), il explore le centre du cratère, qui a Ă©tĂ© baptisĂ© Mont Lindbergh mais qui est en fait un monticule couvert de rochers. Le 24 mai (sol 4028), il sort du cratère[58]et revient vers le nord. Du 27 mai au 13 juillet (sols 4031-4076), une conjonction solaire l'oblige Ă  rester inactif.

Le début de la Marathon Valley, photographié le 13 mars 2015.

Le 13 juillet (sol 4077), Opportunity s'Ă©loigne du cratère et, le lendemain, s'engage dans la Marathon Valley. Celle-ci est orientĂ©e ouest sud-ouest / est nord-est et descend Ă  l’est vers le cratère Endeavour, sur une distance d’environ 300 m, sa plus grande largeur Ă©tant d'une centaine de mètres. Bien que de dimensions modestes, cette zone va faire l'objet d'analyses pendant plus d'un an. Après une première phase d'investigations, du 26 juillet au 6 septembre (sols 4081-4122)[59] le rover poursuit sa descente[60]. Les techniciens du JPL s'apprĂŞtent Ă  lui faire affronter l'hiver martien, pour la 5e fois depuis son arrivĂ©e sur la planète rouge, ce qui va l'obliger Ă  rester immobilisĂ© pendant plusieurs mois. Ils recherchent un emplacement favorable sur le flanc sud, de sorte Ă  exposer le plus possible ses panneaux solaires au soleil[61].

La cinquième hibernation

Début décembre, le robot parvient à la place jugée la plus favorable[62]. La pente est importante et certains de ses mouvements se traduisent par un taux de dérapage des roues de 50 %. Le 17 décembre (sol 4228), il effectue un dernier déplacement mais continue d'envoyer des images[63].

2016

Le 1er avril, depuis le haut de la Marathon Valley, Opportunity photographie une mini tornade se déplaçant dans le cratère Endeavour.

Le 27 janvier, le vent martien a nettoyĂ© les panneaux solaires du rover, lesquels gĂ©nèrent 460 watts heure par jour, soit une augmentation de 40 % par rapport au minimum enregistrĂ© quelques semaines plus tĂ´t[64]. Le rover reprend alors ses dĂ©placements et remonte la Marathon Valley. Le 1er avril (sol 4332), il photographie une mini tornade se dĂ©plaçant dans le cratère Endeavour[65] et le 10 (sol 4342), il est revenu dans la partie haute de la vallĂ©e[66]. Mais Ă  partir de ce moment, il cesse sa progression et n'Ă©volue que dans cette zone, les scientifiques du JPL lui assignant la mission de rechercher des argiles, qui seraient les signes d’une longue action de l’eau [67]. Le 18 juillet (sol 4437), il se dirige vers le bas de la vallĂ©e, empruntant le chemin tracĂ© pratiquement jour pour jour un an plus tĂ´t, puis explorant le flanc nord de la vallĂ©e. Le 23 (sol 4443), il franchit son 43e kilomètre[68] et, fin aoĂ»t, traverse Ă  nouveau la vallĂ©e pour revenir Ă  l'endroit oĂą il a stationnĂ© durant plusieurs mois, près d'un an auparavant.

Le 3 septembre (sol 4483), il franchit le cap Lewis and Clark, situé entre les deux contreforts sud de Marathon Valley (Knudsen Ridge et Wharton Valley), s'extrayant du coup de la vallée et s'engageant dans une vallée voisine : Bitterroot Valley. Le 29 (sol 4505), il approche Spirit Mound, une petite butte située juste sur le bord du grand cratère Endeavour[69]. Il l'étudie jusqu'au 7 novembre (sol 4546), avant de poursuivre sa route vers le sud. Le 23 décembre (sol 4591), alors qu'il évolue dans une nouvelle vallée, Willamette Valey, le rover rencontre une zone particulièrement sableuse. Les contrôleurs le font reculer de 70cm. Depuis, ils étudient quel itinéraire moins risqué ils pourraient lui faire prendre[70].

2017

Le 2 janvier (sol 4601), le rover n'a pas bougé, l'équipe du JPL continuant d'examiner les traces de ses roues dans le sol meuble[71]. Le 23 (sol 4622), jour du 13e anniversaire de son arrivée sur Mars, alors qu'il poursuit sa route entre SW Ridge et Beacon Rock, sur des pentes à 20° et un sol qui a tendance à se briser sous ses roues, il franchit son 44e kilomètre[72].

Son prochain objectif est une petite ravine située dans le cap Byron, un kilomètre plus au sud[73]. Les scientifiques supposent qu'elle a été formée par un fluide, sans doute de l'eau, il y a plusieurs milliards d'années[74]. Le 30 avril (sol 4716), le rover atteint cette vallée baptisée « Persévérance »[75] et le 4 mai (sol 4720), il envoie un premier panorama des lieux [76]. Le 7 juillet (sol 4782), il pénètre dans la vallée [77] et un mois plus tard, le 7 août (sol 4813), après une interruption de son exploration due à une conjonction solaire, il poursuit sa descente, non sans mal en raison de la nature mouvante du sol[78].

Le 29 août, le rover franchit la barre des 45 kilomètres et explore Persévérance Valley et en décembre, il reprend ses activités après sa huitième hibernation.

2018

Image envoyée en janvier 2018. Au premier plan : le bord du cratère Endeavour.

Le 24 janvier, les techniciens du JPL fêtent les quatorze ans d'activités du rover sur Mars[79] et, le 15 février, son cinq millième jour[80].

Perte de contact et fin de la mission (juin 2018 - février 2019)

Parcours année après année du rover.

Début juin, le rover est pris dans une gigantesque tempête interceptant presque totalement le rayonnement solaire dont ses panneaux solaires ont besoin pour recharger les batteries. En 2007, il était parvenu à survivre à un événement du même type mais d'extrême justesse. Cette fois, la tempête est plus sévère car le niveau d'opacité monte à 10,8 le 10 juin, contre 5,5 au plus fort de la tempête de 2007. Les responsables de la mission suspendent alors toutes les opérations scientifiques afin de limiter la consommation électrique : l'engin est placé en mode « panne »[81]. Il a néanmoins besoin d'un minimum d'énergie pour faire fonctionner les résistances chauffantes qui maintiennent la température au-dessus du seuil requis pour ses composants les plus fragiles. Si l'énergie stockée dans les batteries tombe au-dessous de ce seuil, il stoppera lui-même toute consommation électrique, au risque de ne plus pouvoir se réactiver. La tempête, qui s'étend sur une surface grande comme le continent d'Amérique du Nord, peut se prolonger plusieurs semaines (elle avait duré 15 jours en 2007). S'il survit à cet épisode, le rover pourrait gagner une nouvelle jeunesse, le vent contribuant à nettoyer les panneaux solaires et ainsi faire remonter son énergie[82] - [83].

Le 4 août, alors que la tempête diminue et que seule une horloge fonctionne encore, la NASA tente de réveiller Opportunity. Ces opérations restant infructueuses, la NASA annonce le 30 août une date limite aux tentatives[84]. La mesure du « tau », qui indique la concentration de poussières dans l'air, permettra de déterminer le début de cette nouvelle série d'essais. Ce paramètre doit être inférieur à 1,5 (en pleine tempête, il était aux alentours de 10). À ce moment-là, et pendant 45 jours, commencera la période d'« écoute active » ; des commandes d'activation qui devraient forcer le rover à reprendre contact seront envoyées. Si au bout de cette période l'appareil n'a toujours pas répondu, débutera une nouvelle période de 45 jours, cette fois « d'écoute passive ». Il est finalement décidé que l'écoute se prolongera jusqu'à fin janvier 2019. Alors prendrait fin officiellement la mission [85].

Le 25 septembre, alors que le rover se trouve toujours sur les pentes de la Perseverance Valley, la NASA annonce l'avoir photographié grâce à la camera haute résolution HiRISE de Mars Reconnaissance Orbiter[86]. Le « tau » de l'atmosphère est estimé à 1,3 et les techniciens tentent toujours d'entrer en contact avec lui[87].

253 tentatives de le recontacter depuis la Terre ont été réalisées entre le 10 juin et le 7 novembre 2018, sans aucun succès[88]. Le 13 février 2019, la NASA annonce qu'elle n'a pas réussi à recontacter le rover et que sa mission est officiellement terminée[89] - [90]. Le rover détient alors le record de la plus longue distance parcourue en dehors de la Terre avec 45,16 km[N 2] - [91].

Autres rovers martiens

Cinq astromobiles se sont déplacés sur le sol martien, et Opportunity est le troisième d'entre eux. Tous sont de fabrication américaine[N 3].

  • Sojourner
    LancĂ© le 4 dĂ©cembre 1996, le tout premier rover ne pesait que 10,6 kg et n'a parcouru qu'une centaine de mètres, du 4 juillet au 27 septembre 1997.
  • Spirit
    Le jumeau d'Opportunity a – comme lui – quittĂ© la Terre durant l'Ă©tĂ© 2003 et s'est posĂ© sur Mars en janvier 2004. Mais moins rĂ©sistant que lui, il n'a Ă©tĂ© actif que jusqu'en 2009, après s'ĂŞtre enlisĂ© dans le sol et avoir parcouru 7,7 km.
  • Curiosity
    Plus puissant que les deux MER, ce dernier rover n'est pas, comme eux, alimentĂ© par des panneaux solaires mais par un gĂ©nĂ©rateur nuclĂ©aire, ce qui l'autorise Ă  fonctionner par toutes saisons et de jour comme de nuit. Ayant atteint la surface de Mars le 6 aoĂ»t 2012, il a parcouru 21,31 km le 11 novembre 2019[92].
  • Perseverance

Notes et références

Notes

  1. Du nom du planétologue anglais Colin Pilinger, décédé le 7 mai, ayant contribué, entre autres, à l'analyse des météorites martiennes.
  2. La plus grande distance parcourue jusqu'alors par un robot sur un autre astre de la Terre Ă©tait de 42 km (sur la Lune en 1973 par l'engin soviĂ©tique Lunokhod 2.)
  3. En revanche, les deux seuls rovers à avoir parcouru le sol lunaire (les Lunokhod, dans les années 1970) ont été fabriqués puis lancés par les Soviétiques.

Références

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  7. De nouvelles découvertes tendent à montrer que l'eau a coulé il y a peu, flashespace.com, 8 novembre 2004
  8. Planet Terre, site de l'ENS de Lyon, mars 2005
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  10. Nirgal.net
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  12. Opportunity découvre une météorite sur Mars, Astrocosmos.net, 22 janvier 2005
  13. Le robot Opportunity, envoyé sur Mars par la NASA, est enlisé dans une dune, Le Monde, 5 mai 2005
  14. Opportunity enlisé dans le sable martien : La solution viendra de Terre, Flashespace, 7 mai 2005
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  25. Alain Souchier, Opportunity sur un filon, Association Planète Mars, 6 novembre 2011
  26. Alain Souchier, Opportunity à la recherche de son refuge d’hiver, Association Planète Mars, 22 novembre 2011
  27. Alain Souchier, Panorama haute définition depuis Greeley Haven, Association planète Mars, 7 juillet 2012
  28. Alain Souchier, Opportunity toujours en bordure de Cape York, Association planète Mars, 2 juillet 2012
  29. Agence France-Presse, « Mars: le robot Opportunity tombe sur une énigme géologique », sur Radio-télévision belge de la Communauté française,
  30. trouve un nouveau type de myrtilles martiennesl, Alain Souchier, Association Planète Mars, 15 septembre 2012
  31. Opportunity a fait le tour de Matijevic Hill, Alain Souchier, Association Planète Mars, 24 décembre 2012
  32. Alain Souchier, Opportunity a fait le tour de Matijevic Hill, Association Planète Mars, 24 décembre 2012
  33. Alain Souchier, Opportunity toujours à Cape York, Association Planète Mars, 13 avril 2013
  34. Alain Souchier, Opportunity en route pour Solander, Association Planète Mars, 14 juin 2013
  35. Alain Souchier, Opportunity avance vite vers Solander, Association Planète Mars, 2 juillet 2013
  36. Alain Souchier, Opportunity approche de Solander Point, Association Planète Mars, 23 juilletl 2013
  37. Alain Souchier, Opportunity a fait une pause Ă  200 m de Solander, Association Planète Mars, 8 aoĂ»t 2013
  38. Alain Souchier, Opportunity à Solander, Association Planète Mars, 21 août 2013
  39. Alain Souchier, Opportunity gravit Solander, Association Planète Mars, 21 novembre 2013
  40. Alain Souchier, Pendant ce temps Opportunity…, Association Planète Mars, 27 décembre 2013
  41. Le Point, 18 janvier 2014
  42. La revue Ciel et Espace indique que la transformation s'est opérée entre le 6 et le 18 décembre.
  43. NASA Rover Opportunity's Selfie Shows Clean Machine : http://www.jpl.nasa.gov/news/news.php?release=2014-118
  44. Alain Souchier, Pillinger Point, 26 juin 2014
  45. Alain Souchier, Panorama sur Endeavour depuis Murray Ridge, Association Planète Mars, 26 mai 2014
  46. Alain Souchier, Opportunity sur un rebord de Murray Ridge, Association Planète Mars, 9 juin 2014
  47. Alain Souchier, Opportunity dans la montagne, Association Planète Mars, 14 juillet 2014
  48. Alain Souchier, Opportunity a dépassé les 40 km, Association Planète Mars, 30 juillet 2014
  49. Alain Souchier, Opportunity toujours en forme, Association Planète Mars, 30 août 2014
  50. Alain Souchier, Opportunity toujours au travail sur les bords d’Endeavour, Association Planète Mars, 22 septembre 2014
  51. Alain Souchier, Opportunity toujours à l’œuvre sur Wdowiak Ridge, Association Planète Mars, 17 octobre 2014
  52. Generation NT, 4 janvier 2015
  53. Alain Souchier, Opportunity a atteint le sommet de Cape Tribulation, Association Planète Mars, 11 janvier 2015
  54. « Cape Tribulation » [archive du ] [jpg], sur cieletespace.fr
  55. Alain Souchier, Opportunity en vue de Marathon Valley, Association Planète Mars, 8 février 2015
  56. Grégor Brandy, « Opportunity vient de boucler un marathon sur Mars: 42,195 km en 11 ans », sur Slate.fr, .
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  58. Alain Souchier, Opportunity est sorti de Spirit of Saint Louis, Association Planète Mars, 30 mai 2015
  59. Alain Souchier, Opportunity opère toujours dans le haut de Marathon Valley, Association Planète Mars, 10 septembre 2015
  60. Alain Souchier, Opportunity descend dans Marathon Valley, Association Planète Mars, 28 octobre 2015
  61. Alain Souchier, Winter is coming, Association Planète Mars, 26 septembre 2015
  62. Alain Souchier, Opportunity sur le flanc Sud de Marathon Valley, Association Planète Mars, 3 décembre 2015
  63. Alain Souchier, Opportunity sur forte pente, Association Planète Mars, 26 décembre 2015
  64. Alain Souchier, Opportunity toujours sur le flanc Sud de Marathon Valley, Association Planète Mars, 28 janvier 2016
  65. Alain Souchier, Un beau tourbillon de poussière par Opportunity, Association Planète Mars, 2 avril 2016
  66. Alain Souchier, Opportunity remonte la pente, Association Planète Mars, 19 avril 2016
  67. Alain Souchier, Opportunity zigzague, Association Planète Mars, 16 juillet 2016
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  69. Alain Souchier, Opportunity descend dans le cratère Endeavour, Association Planète Mars, 25 septembre 2016
  70. Opportunity: Soft ground, Robert Burnham, Redplanet, 23 décembre 2016
  71. Opportunity: Checking churned-up soil, Robert Burnham, Redplanet, 3 janvier 2017
  72. Alain Souchier, 13 ans d’opérations pour Opportunity, Association Planète Mars, 23 janvier 2017
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  74. Opportunity a un nouvel objectif : un ravin creusé par un fluide, Sciences et Avenir, 10 octobre 2016
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  77. Alain Souchier, Opportunity a commencé sa descente dans Perseverance Valley, Association Planète Mars, 28 juillet 2017
  78. Alain Souchier, Opportunity dans la pente, Association Planète Mars, 18 août 2017
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  85. NASA Just Gave the Opportunity Rover a Survival Deadline on Mars—Here's What That Means, sur Space.com, 31 août 2018
  86. « La Nasa a vu Opportunity ! Mais le petit rover ne répond toujours pas… » Numérama, le 26 septembre 2018
  87. (en)« Opportunity Rover in Western Endeavour Crater » Page de la camera HiRISE, University of Arizona, 25 septembre 2018
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  92. On peut régulièrement suivre son kilométrage sur un site du JPL :http://mars.nasa.gov/msl/mission/whereistherovernow/

Bibliographie

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Voir aussi

Articles connexes

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