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Ombre (psychologie analytique)

L'ombre est une partie de la psychĂ© formĂ©e de la part individuelle qui ne se connaĂźt pas elle-mĂȘme, et dont l’existence mĂȘme est souvent ignorĂ©e. C'est l'un des principaux archĂ©types dĂ©crits par Carl Gustav Jung dans le cadre de sa psychologie analytique.

Les dissemblances de cette part d'ombre et de la conscience sont sources d'antagonisme, Ă  l'origine de nombreux conflits psychiques, parfois source du caractĂšre et de l'humeur :

« Le point de dĂ©part est simple : la plupart des hommes ignorent leur ombre. [
] Le plus souvent elle est projetĂ©e dans des troubles somatiques, des obsessions, des fantasmes plus ou moins dĂ©lirants, ou dans l'entourage. Elle est « les gens », auxquels on prĂȘte la bĂȘtise, la cruautĂ©, la couardise qu'il serait tragique de se reconnaĂźtre. Elle est tout ce qui dĂ©clenche la jalousie, le dĂ©goĂ»t, la tendresse[1] »

— Élie G. Humbert

FigurĂ© dans de nombreuses cultures et mythes sous la forme du personnage malĂ©fique, patibulaire mais nĂ©anmoins ayant statut de double du hĂ©ros, reprĂ©sentant le moi, l'ombre se retrouve Ă©galement dans les rĂȘves, et dans les projections psychiques liĂ©es par exemple Ă  la peur de l'autre.

DĂ©finition en psychologie analytique

Le psychiatre suisse Carl Gustav Jung définit l'ombre de la maniÚre suivante :

« L’ombre est quelque chose d’infĂ©rieur, de primitif, d’inadaptĂ© et de malencontreux, mais non d’absolument mauvais. » « Il n’y a pas de lumiĂšre sans ombre et pas de totalitĂ© psychique sans imperfection. La vie nĂ©cessite pour son Ă©panouissement non pas de la perfection mais de la plĂ©nitude. Sans imperfection, il n’y a ni progression, ni ascension.[2] »

La difficultĂ© pour accĂ©der Ă  la comprĂ©hension de ce concept et Ă  la rĂ©alitĂ© psychique qui lui correspond est double. En effet, une part importante de personnes sont dans l’« impossibilitĂ© d’envisager qu’ils ont une vie intĂ©rieure en eux-mĂȘmes » et, d’autre part, mĂȘme si elles sont ouvertes Ă  cette rĂ©alitĂ©, « la nature mĂȘme de ce qu’est l’ombre, puisqu’elle est ‘en la rĂ©sumant’, la projection de nos dĂ©fauts sur les autres, est difficilement accessible ». Car, tout simplement, nos dĂ©fauts comme nos erreurs ne sont pas faciles Ă  accepter. L'archĂ©type de l'ombre est donc celui le plus attachĂ© Ă  la rĂ©sistance ; son refus d'existence chez le sujet vient du fait que le Moi, qui est un complexe Ă  part, refoule son image mĂȘme, Ă  travers des projections, par exemple. Bon nombre de personnes ne croient pas que l'inconscient existe ou qu'ils possĂšdent une vie intĂ©rieure. On dit alors qu'ils sont en rĂ©sistance ; cette rĂ©sistance Ă  eux-mĂȘmes se manifeste aussi dans les prises de position anti-analytiques ou anti-psychologiques de certains : c'est ce que l'on nomme le misonĂ©isme.

Archétype particulier

Fonction individuelle

« L'archétype réside dans la tendance à nous représenter de tels motifs, représentation qui peut varier considérablement dans les détails, sans perdre son schÚme fondamental.[3] » Il s'agit d'une image primordiale qui conditionne notre comportement. En tant qu'archétype, l'ombre est une dynamique psychique inconsciente et autonome à l'origine de mouvements toujours opposés au Moi ; Jung nomme ce fonctionnement la compensation : un complexe inconscient a pour fonction de compenser une attitude consciente trop unilatérale. Cependant sa rencontre est marquante pour le Moi, d'autant plus saisissante et fondamentale que le complexe est autonome, c'est-à-dire refoulé depuis des années :

« L'expĂ©rience archĂ©typique est une expĂ©rience intense et bouleversante. Il nous est facile de parler aussi tranquillement des archĂ©types, mais se trouver rĂ©ellement confrontĂ© Ă  eux est une tout autre affaire. La diffĂ©rence est la mĂȘme qu'entre le fait de parler d'un lion et celui de devoir l'affronter. Affronter un lion constitue une expĂ©rience intense et effrayante, qui peut marquer durablement la personnalitĂ©. [4] »

En tant qu'image, dans les rĂȘves et les fantasmes l'ombre apparait souvent sous la forme d'un personnage du mĂȘme sexe, opposĂ© au rĂȘveur par nombre de ses caractĂšres, entrainant souvent une rĂ©action affective de rejet de la part du rĂȘveur. La part d'ombre qui est en nous-mĂȘmes est difficilement accessible. On peut mĂȘme affirmer que la majoritĂ© des gens ignore l'existence qu'elle a en eux-mĂȘmes, le rĂŽle et mĂȘme l'influence qu'elle a. C'est pourquoi on peut dire que l'ombre a un immense pouvoir ressenti comme nĂ©gatif sur eux ; comme tout archĂ©type l'ombre possĂšde une charge Ă©motionnelle qui peut influencer le Moi, via des complexes psychiques et que Jung appelle le numineux :

« L'ombre est la personnification de tout ce que le sujet refuse de reconnaĂźtre et d'admettre en lui. Se mĂȘlent en elle les tendances refoulĂ©es du fait de la conscience morale, des choix qu'il a faits pour sa vie ou d'accĂ©der Ă  des circonstances de son existence, et les forces vitales les plus prĂ©cieuses qui n'ont pas pu ou pas eu l'occasion d'accĂ©der Ă  la conscience [5] »

.

« Le point de départ est simple : la plupart des hommes ignorent leur ombre. » (Elie G. Humbert).

La rencontre avec l'ombre peut se réaliser souvent lors d'une approche clinique (d'inspiration analytique), lors d'un choc important qui nous fait reconsidérer l'importance de nos choix de vie, mais aussi lors de violences (verbales ou physiques) intra-personnelles. Néanmoins, son intégration à la conscience est l'une des phases les plus importantes, mais aussi les plus critiques, du processus d'individuation.

Production culturelle

Au niveau individuel, l'ombre, comme d'autres archétypes (l'anima surtout) a une fonction compensatrice ; au niveau collectif, il s'agit de catégorisations héritées par les générations précédentes et ayant alimenté l'inconscient collectif, autre concept central en psychologie analytique.

Potentialités du sujet

L'ombre est cette part de nous-mĂȘmes que nous nous refusons, a priori de voir, en nous-mĂȘmes. Elle peut ĂȘtre pour celui qui s'y intĂ©resse une source importante de dĂ©veloppement personnel. Elle est issue du rĂ©sultat d'un ensemble de possibles qui Ă©taient offerts au sujet:

« Ce sont toutes les possibilitĂ©s du sujet, ce qu'il aurait pu choisir ou ĂȘtre mais qu'il n'a pas vĂ©cu jusqu'Ă  prĂ©sent. Ces potentialitĂ©s font partie des aspects personnels (qualitĂ©s et attributs propres Ă  la personne) et collectifs (les possibilitĂ©s humaines de dĂ©veloppement) de la psychĂ©.[6] »

Prendre conscience que tous nos « ennemis », qui ne sont pour la plupart que des points de vue intellectuels que l'on donne sur ce que nous sommes (mĂȘme si ce n'est que potentiellement), mobilise Ă©normĂ©ment le systĂšme psychique pour « rien » et surtout « le disperse ». La rĂ©alisation de cela, c'est-Ă -dire en premier une comprĂ©hension et la rĂ©alisation d'une perte Ă©norme (perte de temps et d'Ă©nergie que nous avons eue) et surtout que nous avons (tant que nous n'arrivons pas Ă  nous recentrer sur nous-mĂȘmes, et lĂącher notre « pseudo-guerre »), et nos pseudos ennemis, pour aller de l'avant. En cela la rĂ©alisation de cet Ă©tat puis sa conscientisation et sa mentalisation libĂ©ratrice (si elle est faite seule) est dangereuse :

« Cette extrĂȘme dispersion du psychisme montre que de nombreuses prises de conscience sont nĂ©cessaires avant que l'ombre n'apparaisse au conscient. [
] La prise de conscience de l'ombre dĂ©veloppe d'abord une sĂ©rie d'effets qui sont tous de l'ordre de la perte. En cela, elle est dangereuse. [7] »

Instance psychique autonome

Cette potentialitĂ© finit par constituer presque un double, un frĂšre jumeau (ou une sƓur jumelle) intĂ©rieur opposĂ© comme dans un miroir; psychiquement les attitudes, pulsions et complexes refoulĂ©s et inconnus deviennent autonomes :

« Carl Gustav Jung pensait qu'au bout de la pĂ©nible exploration de notre inconscient se trouvait la dĂ©couverte du soi, notre lumiĂšre intĂ©rieure, la part de sagesse divine enfouie au plus profond de nous-mĂȘmes. Mais le psychiatre suisse affirmait qu'avant d'arriver Ă  cette lumiĂšre, l'explorateur devait d'abord rencontrer un personnage qu'il a appelĂ© l'ombre. L'ombre peut ĂȘtre dĂ©finie comme notre double inversĂ©, celui ou celle que nous aurions pu ĂȘtre, mais que nous ne sommes pas. C'est notre face obscure, elle contient l'ensemble des traits de caractĂšre qui n'ont pas pu se dĂ©velopper dans notre personnalitĂ©. Elle symbolise en quelque sorte notre frĂšre jumeau opposĂ© qui est cachĂ© dans les profondeurs de notre inconscient. [8] »

MéphistophélÚs, éternel antagoniste de Faust.

Autrement dit, au cours de la culture et des civilisations, la conscience collective en fait un personnage porteur d'un sens psychique, et que Jung nomme archĂ©type. Le personnage antagoniste mais dual se retrouve Ă  travers de nombreux motifs mythiques (HadĂšs, Seth), religieux (le Diable, Baphomet, MĂ©phistophĂ©lĂšs), littĂ©raires (Vautrin chez HonorĂ© de Balzac Ă  titre d'exemple) et mĂȘme populaires (Dark Vador). Cependant, en dĂ©pit de tous ces motifs, l'archĂ©type porte avant tout une Ă©motion, qu'il exprime au travers d'une symbologie propre. L'ombre est ainsi, avant tout, « Ce frĂšre reprĂ©sente ce qui manque Ă  notre conscience, ce qui aurait pu vivre mais est restĂ© enfoui en nous sans parvenir Ă  naĂźtre. Si vous ĂȘtes timide et rĂ©servĂ©, votre ombre aura probablement les traits d'un personnage trĂšs sĂ»r de lui, sĂ©ducteur et plein de charme. À l'inverse, si vous avez une personnalitĂ© Ă©nergique, si vous adorez les dĂ©fis et l'aventure, votre ombre aura l'aspect d'un ĂȘtre anxieux, craintif et pantouflard. [9] »

Jung a aussi parlĂ© de « l'ombre du soi », en tant que mal absolu[10]. Il prend ici parti dans le dĂ©bat moral sur l'origine et la nature du Mal, Ă  savoir est-il l'expression d'un manque du bien (ce que les thĂ©ologiens catholiques nomment la « privatio boni »), ou a-t-il une existence « en soi », a priori ? La rĂ©ponse de Jung dans ce dĂ©bat est sans ambiguĂŻtĂ© : le mal doit ĂȘtre considĂ©rĂ© comme ayant une existence en soi. Si l'archĂ©type du Soi reprĂ©sente le Bien, Dieu, alors le Mal est symbolisĂ© par son ombre.

Projections de l'ombre

L'ombre se caractĂ©rise par le mĂ©canisme psychique de la projection : le moi, pour refouler son existence, dĂ©rangeante pour lui-mĂȘme, va projeter, c'est-Ă -dire identifier les qualitĂ©s d'ombre Ă  des objets psychiques extĂ©rieurs (souvent des personnes). Une autre personne, parce qu’elle est diffĂ©rente (un homme, une femme, quelqu'un dont les idĂ©es, l'apparence, les comportements, le positionnement gĂ©nĂ©ral face Ă  la vie, etc., diffĂšrent des nĂŽtres) devient ainsi le rĂ©ceptacle des qualitĂ©s de notre ombre, et, par lĂ  mĂȘme, se tisse tout un environnement social fait d'ennemis personnels :

« De deux choses l'une, nous connaissons notre ombre ou ne la connaissons pas ; dans ce dernier cas, il arrive souvent que nous ayons un ennemi personnel sur lequel nous projetons notre ombre, dont nous le chargeons gratuitement, qui, Ă  nos yeux, la porte comme si elle Ă©tait sienne, et auquel en incombe l'entiĂšre responsabilitĂ© ; c'est notre bĂȘte noire, que nous vilipendons et Ă  laquelle nous reprochons tous les dĂ©fauts, toutes les noirceurs et tous les vices qui nous appartiennent en propre! Nous devrions endosser une bonne part des reproches dont nous accablons autrui! Au lieu de cela, nous agissons comme s'il nous Ă©tait possible, ainsi, de nous libĂ©rer de notre ombre ; c'est l'Ă©ternelle histoire de la paille et de la poutre.[11] »

L'ombre est une partie psychique personnelle, mais aussi extra-personnelle, lorsqu'elle est projetée. Les démons et diables personnifient ainsi ces complexes personnels, déstabilisant le Moi.

Sous couvert d’idĂ©ologie, ce rejet de soi par un discours mĂ©prisant sur les autres, peut mĂȘme couvrir des catĂ©gories de personnes : diffĂ©rents types, situation sociale, niveau d’études, Ă©tat de santĂ© (physique ou mentale), ou Ă©tats d’ĂȘtre Ă  l'origine des prĂ©jugĂ©s, stĂ©rĂ©otypes et autres a priori sociaux. Psychiquement, l'ombre ainsi projetĂ©e pose deux problĂšmes fondamentaux au sujet, sur le chemin de la connaissance de soi : d'une part, nous pensons nous libĂ©rer de notre ombre en agissant ainsi (c'est la fonction psychique de la projection) et d'autre part, cet Ă©tat de fait nous empĂȘche d'accĂ©der Ă  nous-mĂȘme en acceptant ces parties intimes si peu « aimables », parce que contraires Ă  l'attitude dominante du Moi.

Par ailleurs, le fonctionnement de nos relations - amoureuses ou de couple, de travail, familiales - peut parfois ĂȘtre rĂ©vĂ©lateur de la part d'ombre que nous portons en nous. La dĂ©signation de « bouc Ă©missaires », de « malades » ou de « fous » est caractĂ©ristique d'une part d'ombre projetĂ©e sur un individu considĂ©rĂ© comme ayant les qualitĂ©s d'ombre. Historiquement, les superstitions ayant trait aux sorciĂšres par exemple, mais d'une certaine maniĂšre plus contemporaines, les sexismes, les racismes vĂ©hiculent encore des projections de la part d'ombre, dont la fonction n'est alors plus personnelle, mais collective : « Le meilleur portrait de soi-mĂȘme est dessinĂ© sur le monde par les sympathies et les antipathies. Il arrive que s'installe un Ă©quilibre Ă  plusieurs, oĂč l'ombre est portĂ©e par des malades proches ou par quelques intimes. Collectivement parlant, il y avait autrefois les sorciĂšres et les ennemis ; il y a aujourd'hui le gouvernement et la pollution »[7].

Autres exemples

  • PlanĂšte interdite (Forbidden Planet) est un film amĂ©ricain de science-fiction rĂ©alisĂ© par Fred McLeod Wilcox et sorti sur les Ă©crans en 1956. PlanĂšte interdite est l'un des premiers films de science-fiction ayant bĂ©nĂ©ficiĂ© de la couleur et du format cinĂ©mascope. Avec 2001, l'OdyssĂ©e de l'espace, il est Ă©galement l'un des deux films de science-fiction qui ont durablement marquĂ© le genre et leur Ă©poque. Le scĂ©nario est inspirĂ© de La TempĂȘte de William Shakespeare dont il constitue une transposition dans le genre du space opera. La part d'ombre est incarnĂ©e par le monstre invisible issu des pulsions destructrices du subconscient du professeur Morbius. Cette utilisation de la part d'ombre dans cette Ɠuvre n'est pas sans faire allusion aux travaux de Carl Gustav Jung[12].
  • L'Étrange Cas du docteur Jekyll et de M. Hyde : Le docteur Jekyll, un philanthrope obsĂ©dĂ© par sa double personnalitĂ©, met au point une potion pour dĂ©truire son mauvais cĂŽtĂ©, mais c'est ce cĂŽtĂ© lĂ  qui, nuit aprĂšs nuit, finalement prendra le dessus et le transformera en monstrueux Mister Hyde[13].
Le type littĂ©raire de L'Étrange Cas du docteur Jekyll et de M. Hyde de l'Ă©crivain Stevenson illustre cette nature duale chez l'homme.
  • Dans le jeu Shin Megami Tensei: Persona 4 Lorsqu'un individu est jetĂ© dans le monde de la tĂ©lĂ©vision, il rencontre sa part d'ombre auquel il doit faire face. Si l'individu refuse d'admettre ce que son ombre lui rĂ©vĂšle sur sa vraie nature, l'ombre gagne en force et se transforme en monstre Ă  combattre.
  • La bĂȘte dans le film La Belle et la BĂȘte rĂ©alisĂ© par Jean Cocteau est une personnification de la part d'ombre, perçue comme inesthĂ©tique et bestiale par le moi, civilisĂ©[14].
  • Le miroir magique : le miroir magique dans Blanche Neige, qui rĂ©vĂšle la part « malĂ©fique » mais vraie de la reine mais aussi Ă  Blanche Neige qu'elle est porteuse « potentiellement » de cette cruautĂ©[15].
  • Dans la sĂ©rie de science-fiction Galactica (Battlestar Galactica ou Battlestar Galactica 1978), sĂ©rie tĂ©lĂ©visĂ©e amĂ©ricaine[16], au cours d'un long pĂ©riple, les hĂ©ros humains recherchent le chemin de la Terre. Vers la fin de la sĂ©rie, les deux hĂ©ros principaux le Capitaine Apollo (Richard Hatch) et le lieutenant Starbuck (Dirk Benedict) vont aller vers le « Bien » et vers la Terre. Les Ă©pisodes qui concluent la sĂ©rie montrent que les hĂ©ros se transforment en fin de parcours. Leurs uniformes deviennent des uniformes de lumiĂšre et ayant renoncĂ© Ă  la guerre, luttant pour la paix, les hĂ©ros rejoignent les forces du « Bien »[17].
  • Star Trek : La Nouvelle GĂ©nĂ©ration : saison 1 (1987 et 1988). Dans l'Ă©pisode L'Essence du mal (Skin of Evil) (1-23), la figure de l'ombre dont nous sommes porteurs est clairement personnifiĂ©e[18].
  • Plusieurs jeux de rĂŽles exploitent aussi ce thĂšme afin de proposer un dĂ©fi d'interprĂ©tation aux joueurs : le personnage joueur possĂšde alors un double obscur, conscient, qui prend parfois le dessus et qui l'utilise alors pour ses mĂ©faits (chose bien commode pour justifier les intrigues). C'est notamment le cas de Vampire : la Mascarade, de Wraith : le NĂ©ant, et des personnages psioniques dans Fading Suns. Le but du joueur est soit de vaincre ce double, soit de l'apprivoiser.
  • Dans le manga Bleach, le hĂ©ros, Ichigo Kurosaki, possĂšde un Hollow intĂ©rieur (qui est en fait sa part d'ombre). Contrairement Ă  Ichigo, le Hollow est cruel et bestial et n'hĂ©site pas Ă  prendre le dessus sur son hĂŽte pour se battre, ou essayer de le contrĂŽler totalement. Ce Hollow est donc en quelque sorte l'ombre du personnage, car elle le met face Ă  ses envies profondes, les actes qu'il n'ose pas commettre (tuer).

Notes et références

  1. In Elie G. Humbert, L'homme aux prises avec l'inconscient, Espaces libres, Albin Michel, p. 29-44.
  2. C.G. Jung L'Âme et la vie, LGF - Livre de Poche, 1995 (ISBN 2-253-06434-3). L'ouvrage L'Âme et la vie est constituĂ© de textes essentiels de Carl Gustav Jung, rĂ©unis et prĂ©sentĂ©s par Jolande Jacobi, introduits par Michel Cazenave.
  3. C.G. Jung,L'homme et ses symboles, Robert Laffont, 1964, p. 67.
  4. C.G. Jung, Sur l’interprĂ©tation des rĂȘves, Albin Michel, 1998, p. 120.
  5. In Elysabeth Leblanc, la psychanalyse jungienne, Collection Essentialis, Ă©d. Bernet-Danilot, avril 2002, p. 34
  6. In Elysabeth Leblanc, la psychanalyse jungienne, Collection Essentialis, Ă©d. Bernet-Danilot, avril 2002, p. 34.
  7. Elie G. Humbert, L'homme aux prises avec l'inconscient, espaces libres, Albin Michel, pp. 29-44.
  8. in Le pouvoir du miroir par Daniel Cordonier, paru aux Ă©ditions Georg (2e Ă©dition 1999).
  9. In le pouvoir du miroir par Daniel Cordonier, paru aux Éditions Georg (2e Ă©dition 1999).
  10. Voir notamment RĂ©ponse Ă  Job.
  11. C.G.Jung, L'homme Ă  la dĂ©couverte de son Ăąme, Éd. Mont-Blanc, 4e Ă©d., p. 380.
  12. Au sujet de PlanĂšte interdite un critique dira mĂȘme : « Quelles que soient les intentions des hommes, il existe toujours en chacun une part d’ombre, un consentement au Mal ; sans cesse Ă  dĂ©busquer, selon les termes de la psychanalyse qui s’affirme alors, jusque dans l’inconscient de chaque ĂȘtre. », Philippe Rocher, dans son analyse du film sur Critikat.com, 26 septembre 2006.
  13. Patrick Menneteau, Pourquoi l'Ă©trange psychĂ© de Dr Jekyll and Mr Hyde ?, Écosse LittĂ©rature et Civilisation 9, universitĂ© de Grenoble III, 1990, pp. 53-63.
  14. Voir Bruno Bettelheim, Psychanalyse des contes de fĂ©es, Pocket, (ISBN 2-266-09578-1). La BĂȘte (du conte la Belle et la BĂȘte) reprĂ©sentait le sexe bestial, et la Belle, une fois qu'elle s'est dĂ©tachĂ©e de son pĂšre pour aimer un autre homme, apprend Ă  reconnaĂźtre l'amour dans l'acte sexuel, reprĂ©sentĂ© cette fois-ci par la bĂȘte qui devient prince.
  15. Bruno Bettelheim, Psychanalyse des contes de fées, Pocket, (ISBN 2-266-09578-1) explique ainsi:
    « Tout conte de fées est un miroir magique qui reflÚte certains aspects de notre univers intérieur et des démarches qu'exige notre passage de l'immaturité à la maturité. Pour ceux qui se plongent dans ce que le conte de fées a à communiquer, il devient un lac paisible qui semble d'abord refléter notre image ; mais derriÚre cette image, nous découvrons bientÎt le tumulte intérieur de notre esprit, sa profondeur et la maniÚre de nous mettre en paix avec lui et le monde extérieur, ce qui nous récompense de nos efforts. »
    .
  16. Jim Iaccino, rĂ©dacteur associĂ© Ă  HNR (professeur de psychologie et un des responsables de Galactica.TV), ConfĂ©rence sur les Cylons de Battlestar Galactica : Le visage humain derriĂšre l’ombre de Jung, 2005
  17. Lors des Ă©pisodes 19-20 et 21.
  18. Woods L. A. ; Harmon G., Jung and Star Trek: the coincidentia oppositorum and images of the shadow, in Journal of popular culture, (ISSN 0022-3840), 1994, vol. 28, n° 2, pp. 169-184 (source: CAT.INIST)

Voir aussi

Bibliographie

  • (fr) L'Âme et la vie (trad. de l'allemand), Paris, LGF, coll. « Livre de Poche », , 415 p. (ISBN 2-253-06434-3)
    Existe Ă©galement chez Buchet Chastel (grand format)
  • (en) John Beebe, « Identifying the American shadow: typological reflections on the Los Angeles riots », Psychological Perspectives, no 27,‎ , p. 135-139
  • (fr) Martine Sandor-Buthaud, « Au-delĂ  du bien et du mal : la rĂ©alitĂ© de l’ombre et de la destructivitĂ© », Cahiers Jungiens de Psychanalyse, Paris, no 112,‎
  • (fr) Daniel Cordonier, Le pouvoir du miroir : changer le monde au quotidien, Éditions Georg, 2e Ă©dition 1999, 226 p. (ISBN 978-2-8257-0607-7 et 2-8257-0607-8)
  • (fr) Elysabeth Leblanc, La psychanalyse jungienne, Bernet-Danilot, coll. « Essentialis N° 11 », , 62 p. (ISBN 2-912663-36-9)
  • (fr) Elie G. Humbert, L'homme aux prises avec l'inconscient, Paris, Albin Michel, coll. « espaces libres n° 49 », , 169 p. (ISBN 2-226-07497-X)

Articles connexes

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