Olorotitan
Olorotitan arharensis
par Dimitri Bogdanov.
Olorotitan (ce qui signifie « cygne géant ») est un genre éteint de dinosaures ornithopodes de la famille des Hadrosauridés et de la sous-famille des Lambéosaurinés. Il a vécu du milieu à la fin du Maastrichtien (Crétacé supérieur), il y a environ entre 70 et 66 Ma (millions d'années)[1].
La seule espèce connue, Olorotitan arharensis a été découverte en 2003 dans la formation géologique de Tsagayan, au Kundur, région de l'Amour, dans l'Extrême-Orient russe. Ses fossiles forment un squelette presque complet, qui a été décrit par Pascal Godefroit et al., en 2003[2]. Olorotitan se distingue des autres Lambeosaurinae par sa crête inhabituelle qui pointe en arrière et prend une forme de hache ou d'éventail. Comme pour les autres Lambeosaurinae on pense qu'elle servait notamment de caisse de résonance et lui permettait d'émettre des sons puissants et caractéristiques.
Étymologie
Le nom de genre Olorotitan signifie « cygne géant ».
Le nom spécifique latinisé arharensis est formé de "arhar"-, en référence à la région d’Arhara, où l’holotype a été découvert, et de la racine latine -ensis[2].
Description
Olorotitan est connu par le squelette le plus complet de lambéosauriné trouvé hors Amérique du Nord à ce jour. C'était un grand hadrosauridé comparable aux autres lambéosaurinés, grand comme Parasaurolophus cyrtocristatus[2]. Il aurait atteint 12 mètres de long[3] - [4]. Il avait de nombreuses caractéristiques uniques (autapomorphies) pour un hadrosauridé, la plus évidente étant sa crête creuse en forme de hache ornant son crâne. La tête était soutenue par un cou plutôt allongé, ayant 18 vertèbres, soit plus que le maximum précédent pour un hadrosauridé qui était de 15. Le sacrum, avec 15 ou 16 vertèbres, possède au moins 3 vertèbres de plus que chez les autres hadrosauridés. Plus loin, le long de la colonne vertébrale, dans le tiers proximal de la queue, il y a des articulations entre les pointes des épines neurales, ce qui rendait cette région caudale particulièrement rigide, la régularité de ces connexions suggère qu'elles ne sont pas dus à une pathologie, bien que la découverte d'autres spécimens soit nécessaire pour en être certain. L'analyse phylogénétique de Godefroit a conclu qu'il était le plus proche de Corythosaurus et Hypacrosaurus[2], celle de Prieto-Márquez en 2016[5], le place parmi les lambéosaurinés les plus évolués.
Paléoécologie et paléobiologie
Olorotitan vivait avec plusieurs autres types d'animaux, y compris deux autres lambéosaurinés : Charonosaurus et le plus primitif Amurosaurus. En outre, des restes de tortues, de crocodiles, de théropodes et de nodosauridés ont été trouvés sur son site de découverte[2], et le saurolophiné Kerberosaurus a également été trouvé dans des sédiments à peu près contemporains dans la région[6]. Contrairement à ce qui s'est passé en Amérique du Nord, où les lambéosaurinés sont absents des couches de la fin du Maastrichtien, les lambéosaurinés asiatiques sont courants et diversifiés jusqu'à la fin du Crétacé. Ceci laisse supposer l'existence de différences climatiques ou écologiques entre les deux régions[2].
Comme les autres hadrosauridés, Olorotitan semble avoir été un herbivore bipède/quadrupède, avec un crâne sophistiqué qui lui permet d'avoir des mouvements de broyage analogues à notre mastication. Sa gueule possédait des centaines de dents, continuellement remplacées. Sa haute et large crête creuse, formée dans les os du crâne contenait des voies aériennes. Cette crête devait servir à l'identification visuelle et sonore de ses congénères[7].
Classification
Cladogramme
Le cladogramme d'Albert Prieto-Márquez et ses collègues, réalisé en 2013, indique la position d'Olorotitan dans la tribu des Lambeosaurini entre Hypacrosaurus et le petit clade formé des genres Arenysaurus et Blasisaurus[8] :
Un cladogramme plus large, plus complet et plus récent, établi par les mêmes auteurs en 2016, se trouve dans l'article Hadrosauridae, il place Olorotitan dans une position encore plus évoluée au sein des lambéosaurinés[5].
Notes et références
Références
- (en) Godefroit, P., Lauters, P., Van Itterbeeck, J., Bolotsky, Y. and Bolotsky, I.Y. (2011). "Recent advances on study of hadrosaurid dinosaurs in Heilongjiang (Amur) River area between China and Russia." Global Geology, 2011(3)
- (en) Pascal Godefroit, Yuri Bolotsky et Vladimir Alifanov, « A remarkable hollow-crested hadrosaur from Russia: an Asian origin for lambeosaurines », Comptes Rendus Palevol, vol. 2, no 2,‎ , p. 143–151 (DOI 10.1016/S1631-0683(03)00017-4, lire en ligne)
- (en) Dougal Dixon, The Complete Book of Dinosaurs, Londres, Anness Publishing Ltd., (ISBN 978-0-681-37578-9), p. 219
- (en) Holtz, Thomas R. Jr. (2011) Dinosaurs: The Most Complete, Up-to-Date Encyclopedia for Dinosaur Lovers of All Ages, Winter 2010 Appendix.
- (en) A. Prieto-Marquez, G.M. Erickson et J.A. Ebersole, « A primitive hadrosaurid from southeastern North America and the origin and early evolution of 'duck-billed' dinosaurs », Journal of Vertebrate Paleontology, vol. 36, no 2,‎ , e1054495 (DOI 10.1080/02724634.2015.1054495)
- (en) Y.L. Bolotsky, « A new hadrosaurine dinosaur from the Late Cretaceous of Far Eastern Russia », Journal of Vertebrate Paleontology, vol. 24, no 2,‎ , p. 351–365 (DOI 10.1671/1110)
- (en) John R. Horner, Weishampel, David B.; and Forster, Catherine A, The Dinosauria, Berkeley, University of California Press, , 438–463 p. (ISBN 0-520-24209-2), « Hadrosauridae »
- (en) Albert Prieto-Márquez, Fabio M. Dalla Vecchia, Rodrigo Gaete et Àngel Galobart, « Diversity, Relationships, and Biogeography of the Lambeosaurine Dinosaurs from the European Archipelago, with Description of the New Aralosaurin Canardia garonnensis », PLoS ONE, vol. 8, no 7,‎ , e69835 (DOI 10.1371/journal.pone.0069835)
- (en) Cet article est partiellement ou en totalité issu de l’article de Wikipédia en anglais intitulé « Olorotitan » (voir la liste des auteurs).
Voir aussi
Références taxinomiques
- (en) Référence Paleobiology Database : Olorotitan Godefroit et al., 2003 (consulté le )
- (en) Référence Paleobiology Database : Olorotitan arharensis Godefroit et al., 2003 (consulté le )
- (en) Référence uBio : site déclaré ici indisponible le 7 avril 2023