Olivier de Kersauson
Olivier de Kersauson de Pennendreff, né à Bonnétable dans la Sarthe le , est un navigateur, chroniqueur et écrivain français.
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Olivier de Kersauson de Pennendreff[1] |
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L'Amiral |
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Biographie
Jeunesse et famille
Le vicomte Olivier de Kersauson[1] est le septième d'une famille de huit enfants, nés de Henri de Kersauson (1906-1990) et de Jeanne Buffet (1911-2011). Son ancêtre Robert de Kersauson prit part à la septième croisade[2]. Son frère Yves de Kersauson devint amiral au terme d'une carrière dans la Marine nationale où il dirigea le renseignement militaire[3]. Il est également le frère aîné de Florent de Kersauson, homme d'affaires et conseiller régional de Bretagne pour le groupe Rassemblement National.
Il a de mauvais souvenirs de ses études, notamment de sa scolarité chez les jésuites[4] mais il décroche son baccalauréat puis entame une faculté d'économie avant de rapidement renoncer[5]. Il réalise alors son premier voyage initiatique en auto-stop pour la Grèce via l'Allemagne (où il a tenu à s'arrêter au camp de Dachau) et la Yougoslavie[6].
Olivier de Kersauson est veuf de Caroline Piloquet-Verne (1958-2005), avec laquelle il a eu un fils, Arthur né en 1980[7], lui-même marié avec Clotilde d'Urso, belle-fille du mannequin et designer Inès de La Fressange.
Il se marie civilement à Brest en 2013 et religieusement sur le petit atoll de Fakarava en 2014, avec sa compagne polynésienne Sandra, rencontrée dans les Tuamotu[8] - [9] - [10].
En Novembre 2022, il annonce qu'il a été touché par un cancer du poumon en 2018[11].
Carrière
Ancien scout marin, amoureux des grands espaces[12], Olivier de Kersauson commence à naviguer près de Morlaix puis à La Trinité-sur-Mer (une maison familiale s'y trouve à la Pointe Kerhino) où, adolescent, il barre notamment le Cambronne, voilier de Jean-Marie Le Pen[4] - [13].
En 1967, il effectue son service militaire dans un régiment de parachutistes d'infanterie de marine où il est affecté sur la goélette Pen Duick III à la demande d'Éric Tabarly, qu'il considère par la suite comme son « maître »[14]. Il terminera au grade de quartier-maître[15]. Dès lors, il devient l’un des équipiers favoris de Tabarly, puis même, sera le second à bord de plusieurs Pen Duick, apprécié pour « sa force digne d’Hercule, son engagement et son humour », selon Tabarly[16].
Il reste aux côtés d’Éric Tabarly jusqu’en 1974. Il commence ensuite une carrière indépendante de ce dernier non sans succès. À Noël 1975, l'avarie de Kriter II dans la course Londres-Sydney-Londres et le mystère qui entoura durant quelques jours le sort de l'équipage (14 personnes, la plupart jeunes marins sans grande expérience) le portent sur le devant de la scène médiatique. Il termine quatrième de la première Route du Rhum en 1978 avec Kriter IV.
Il se lance dans l'aventure des multicoques dans les années 1980. En 1986, il fait construire au chantier CDK son premier trimaran de 23 mètres, Poulain[17] - [18], qui devient Un Autre Regard, puis Charal, un trimaran de 27 mètres en 1992, rebaptisé Lyonnaise des Eaux-Dumez avec lequel il s'engage dans le Trophée Jules-Verne en 1994. Avec Sport Elec, il reprend le trophée à Peter Blake et le conserve pendant cinq ans.
Avec Géronimo, un trimaran géant de 34 mètres baptisé en 2001, il fait notamment trois tentatives consécutives avant de battre une nouvelle fois le record du Trophée Jules Verne en 2004 ainsi que de nombreuses courses dans le Pacifique[16].
Il est propriétaire de deux restaurants Le Tour du Monde à Brest[19] et à Larmor-Plage près de Lorient.
Par un décret du 30 septembre 2022, son élection de membres titulaires à l'Académie de marine dans la section « marine marchande, pêche et plaisance » est approuvée[20].
Carrière à la télévision et à la radio
Ses propos caustiques et cyniques tenus dans certains dîners parisiens ainsi que sa grande culture et son talent d'improvisateur incitent son ami Jacques Martin qui l'a rencontré au lagon de Bora-Bora en 1978 à convaincre Philippe Bouvard de le faire participer à l'émission radiophonique Les Grosses Têtes. Il participe ponctuellement à l'émission de 1981 à 2009 où il entretient volontiers le rôle d'un personnage bougon, misogyne et très susceptible lui valant la sympathie du public et le surnom de « l'Amiral ». Il s'y distingue notamment en tant que fin latiniste, versificateur de talent et misanthrope assumé[16].
En 1984, dès le lancement de Canal+, il anime l'émission hebdomadaire Le radeau d'Olivier dans laquelle il interviewe diverses personnalités. L'émission s'arrête au bout de quelques mois.
C'est sur La Cinq de Berlusconi que lui est confiée la présentation du magazine de l'aventure Jonathan en 1986.
En 1995, il participe à l'émission Osons de Patrick Sébastien sur TF1, émission parfois ponctuée de scandales.
Entre septembre 2009 et 2014, il participe régulièrement à l'émission de Laurent Ruquier sur Europe 1, On va s'gêner[21]. Il rejoint à la rentrée 2014 l'équipe des Pieds dans le plat, émission de Cyril Hanouna qui remplace On va s'gêner de Laurent Ruquier, lequel passe de Europe 1 à RTL en reprenant Les Grosses Têtes. Le , Olivier de Kersauson est de retour aux Grosses Têtes.
Il s'exprime parfois dans des interviews, et dans son livre sur sa « philosophie » de vie. Il dit préférer le calme de l'océan au son de la musique, et compare ses excursions maritimes à des « purifications ». Il retourne le plus fréquemment possible en Polynésie française où il a découvert le « monde romancé » qu’il recherchait[16].
« Ma pensée ne se repose qu'en mer. Je ne fuis pas mes semblables. D'abord pour être honnête, ils ne m'intéressent qu'assez peu pour que je les boude vraiment[7]. »
— Olivier de Kersauson, Ocean's songs
Records
- 1989 : record du tour du monde en solitaire en 125 jours, 19 heures, 32 minutes et 33 secondes sur Un autre regard (ex-Poulain), un trimaran de 23 mètres[22].
- 1997 : trophée Jules-Verne en 71 jours, 14 heures et 22 minutes sur Sport-Élec, un trimaran de 27,4 mètres[23].
- 2004 : trophée Jules-Verne en 63 jours, 13 heures et 59 minutes sur Géronimo.
- 2005 :
- 2006 :
- record San Francisco-Yokohama à la voile en 14 jours, 22 heures 40 minutes[25].
- Quelques semaines plus tard, il bat le dimanche un nouveau record, sur le même parcours mais en sens inverse. Il a parcouru les 4482 milles du parcours entre Yokohama et San Francisco en 13 jours, 22 heures et 38 minutes[26].
- Traversée entre Yokohama et Hong Kong en 4 jours 17 heures, 47 minutes et 23 secondes[27].
Publications
- Fidji Fidji, avec Gilles Rateau et Charles Bonnay, éd. du Pacifique, 1972
- Île de Pâques, avec Bob Putigny, M. Fulco et J.P. Duchêne, éd. du Pacifique, 1973
- Fortune de Mer avec Jean Noli, Presses de la Cité, 1979
- Mémoires salées, Le Grand livre du mois, 1985
- Homme libre… toujours tu chériras la mer !, avec Jean Noli, éd. Fixot, 1994
- Dresseurs de métal, avec Dominique Leroux, Henri Brisson et Catherine Cornic, Dialogues éd., 1995
- T'as pas honte ?, avec Georges Wolinski (illustrations), Le Cherche Midi, 1995
- Macho mais accro, avec Georges Wolinski (illustrations), Le Grand livre du mois, 1996
- Vieil Océan, Flammarion, 1990
- Tous les océans du monde : 71j, 14h, 22', 8'', Le Cherche Midi, 1997
- Les côtes bretonnes vues du ciel avec Paire, éd. Glénat, 1998
- Les ports du monde, éd. Flammarion, 1999
- Homme libre. Toujours tu chériras la mer !, Pocket, , 195 p. (ISBN 978-2-266-06723-2)
- Retour au port, éd. Michel Lafon, 2002
- La Bretagne vue de la mer, avec Michel Bellion (illustrations), Le Cherche Midi, 2003
- Ocean's Songs, Le Cherche Midi, 2008
- Bretagne, regards partagés, La Martinière, 2010
- Ocean's Songs Tome 2, Le Cherche Midi, 2012
- La Mer à travers la carte postale ancienne, HC Éditions, 2012
- Le monde comme il me parle, Paris, Points, coll. « Points Aventure », , 160 p. (ISBN 978-2-7578-4282-9)
- Promenades en bord de mer et étonnements heureux, Le Cherche midi, 2016
- De l’urgent, du presque rien et du rien du tout, Paris, Le Cherche midi, , 216 p. (ISBN 978-2-7491-4934-9)
- Veritas tantam - potentiam habet ut non subverti possit (La vérité a une telle puissance qu'elle ne peut être anéantie), Le Cherche midi, (ISBN 978-2-7491-6260-7)
Préfaces
- Philippe Monnet : biographie, par Didier Piron, éd. Mango Sport, 2000
- Sur les pas de Jules Verne, Gonzague Saint Bris (auteur), Stéphane Heuet (illustrations), Presses de la Renaissance, 2005
- Route du Rhum : Histoire d'une course de légende, Gilles Pernet (auteur), éd. Pêcheur d'images, 2006
- Capitaine Tempête : Souvenirs d'un capitaine de remorqueur de haute mer et de sauvetage, Jean Bulot (auteur), éd. des Équateurs, 2006
- Un vent de liberté : mémoires, Florence Arthaud (navigatrice), éd. Arthaud, Paris, 2009
- Atlas des îles abandonnées, Judith Schalansky, Flammarion, 2010
- On n'arrête pas la connerie, Jean Yanne, éditions Le Cherche Midi, 2010
- Album Ô filles de l’eau, Nolwenn Leroy, Mercury Universal, 2012
Distinctions
- Officier de la Légion d'honneur (1997)[28] ; chevalier en 1989
- Officier de l'ordre national du Mérite (1994)[29]
- Prix André-de-Saint-Sauveur de l'Académie des sports[30] - [31] (1989)
Notes et références
- Fabien Piliu, « Kersauson par Kersauson », La Tribune, (consulté le )
- Hyacinthe-D. de Fourmont, L'Ouest aux croisades, t. 2, Vve Forest, , 329 p. (lire en ligne), p. 215
- Arrêté du 29 juin 2001 portant délégation de signature.
- Luc le Vaillant, « Un solitaire autoritaire qui a appris à consulter », sur liberation.fr,
- Olivier de Kersauson Navigateur français sur Evene.fr
- Olivier de Kersauson, Ocean's songs, Le Cherche Midi, (lire en ligne), p. 5
- (fr) Portrait à la ville d'Olivier de Kersauson
- Régis Le Sommier, « Olivier de Kersauson : Cap sur le mariage », sur Paris Match,
- Christine Kerdellant, « Olivier de Kersauson : "Le Monde comme il me parle" », sur L'Express,
- Régis Le Sommier, « Les mariés du lagon », sur Paris Match,
- Doctissimo, « Cancer du poumon : Olivier de Kersauson revient sur sa maladie », sur Doctissimo (consulté le )
- « Olivier de Kersauson » [vidéo], sur ina.fr, Radioscopie,
- Olivier de Kersauson
- Pages 117-212, Ocean's songs, Le Cherche-Midi, 2008
- Il donne ces détails lors d'une émission des Grosses Têtes du 9 juillet 1992 sur RTL.
- Isabelle Morizet, Interview d'Olivier de Kersauson dans l'émission Il n’y a pas qu’une vie dans la vie sur Europe 1, 13 mars 2013
- « Le baptême du nouveau catamaran d'Olivier de Kersauson » [vidéo], sur ina.fr, Rennes Soir,
- « Multicoques », CDK technologies (consulté le )
- « Historique », Bar Le Tour Du Monde (consulté le )
- https://www.legifrance.gouv.fr/jorf/id/JORFTEXT000046351218
- Florence Le Méhauté, « L'amiral Kersauson change de navire », Ouest-France, (consulté le )
- « Kersauson record du tour du monde » [vidéo], sur ina.fr, Journal d'A2,
- (en) « Historical list of Offshore World Records », WSSRC (consulté le )
- (en) John Reed, « WSSR Newsletter No 104 », WSSRC (consulté le )
- (en) John Reed, « WSSR Newsletter No 114 », WSSRC (consulté le )
- (en) John Reed, « WSSR Newsletter No 117 », WSSRC (consulté le )
- (en) John Reed, « WSSR Newsletter No 115 », WSSRC (consulté le )
- « Décret portant promotion », sur legifrance.gouv.fr (consulté le )
- « Décret portant promotion », sur legifrance.gouv.fr (consulté le )
- « Prix André-de-Saint-Sauveur », Académie des sports (consulté le )
- « Les lauréats », sur Académie des sports (consulté le )
Voir aussi
Articles connexes
Liens externes
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