Odile Ovart-Henri
Odile Henri-Ovart (nĂ©e le Ă Orp-le-Grand et morte le Ă Bergen-Belsen) est la directrice de l'Institut Gatti de Gamond Ă Bruxelles, oĂč elle cache des enfants juifs avec son mari Remi Ovart. Elle rejoint l'ArmĂ©e secrĂšte dĂšs 1941. ArrĂȘtĂ©e et dĂ©portĂ©e Ă RavensbrĂ»ck, elle meurt Ă Bergen Belsen du typhus.
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(Ă 52 ans) Bergen-Belsen |
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Henri |
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Biographie
Odile Henri est née à Orp-le-Grand le 29 mai 1892[1].
Elle dirige l'institut pour jeunes filles Gatti de Gamond, rue AndrĂ© Fauchille n°10 Ă Woluwe-Saint-Pierre, oĂč elle dĂ©veloppe l'enseignement des jeunes filles.
Ă partir de 1941, Odile Henri devient active dans l'ArmĂ©e secrĂšte, le mouvement armĂ© de la RĂ©sistance intĂ©rieure belge, ainsi que son mari, Remi Ovart. Elle hĂ©berge des enfants juifs dans l'internat de l'institut afin de les protĂ©ger des rafles et arrestations. Des adultes trouvent aussi parfois refuge Ă lâinternat et dâautres enfants juifs, hĂ©bergĂ©s par des familles d'accueil, frĂ©quentent lâĂ©tablissement de jour[2].
En mai 1943, les allemands veulent rĂ©primer sĂ©vĂšrement «âle sĂ©jour illĂ©gal dâenfants juifs chez les Aryensâ». La Sipo-SD effectue une premiĂšre descente dans un Couvent de lâavenue Clemenceau Ă Anderlecht pour arrĂȘter les fillettes juives qui y sont cachĂ©es. Ils accordent un dĂ©lai Ă la mĂšre supĂ©rieure pour qu'elle puisse prĂ©parer les enfants, ce qui permet Ă la rĂ©sistance de les Ă©vacuer. Vingt jours plus tard, une perquisition est menĂ©e Ă lâInstitut Gatti de Gamond[3].
Le 12 juin 1943, la Sipo-SD, arrĂȘte Odile Henri-Ovart, son mari Remi Ovart et leur fille AndrĂ©e Ovart ĂągĂ©e de 22 ans. Ils sont dĂ©tenus Ă la prison de Saint-Gilles[1]. AndrĂ©e Geulen qui organise, avec Ida Sterno, le placement des enfants juifs dans des familles d'accueil et enseigne dans l'Ă©tablissement est prĂ©sente mais n'est pas arrĂȘtĂ©e. Les onze enfants juifs prĂ©sents Ă l'internat sont emmenĂ©s par les nazis, ainsi qu'une jeune fille juive, Chaja Gankarska. Seul un bĂ©bĂ© Ă©chappe Ă la rafle[2].
AndrĂ©e Ovart est libĂ©rĂ©e au bout de 48 jours de dĂ©tention, aprĂšs avoir Ă©tĂ© interrogĂ©e Ă plusieurs reprises, avenue Louise, au siĂšge de la Gestapo. Les trois membres de la famille Ovart ayant reçu des Allemands la possibilitĂ© pour un seul d'entre eux d'ĂȘtre libĂ©rĂ©, Odile Henri-Ovart offre ce « ticket de sortie » Ă sa fille pour quâelle puisse ĂȘtre libĂ©rĂ©e[1] - [3].
Les enfants et adultes juifs arrĂȘtĂ©s au pensionnat Gatti de Gamond le 12 juin 1943 ont Ă©tĂ© dĂ©portĂ©s Ă Auschwitz-Birkenau le 31 juillet par le convoi n° 21[3].
Remi Ovart est déporté dans le camp de concentration de Sachsenhausen le 24 mars 1944, puis dans celui de Buchenwald le 6 février 1945. Il est abattu lors des marches de la mort en avril 1945[4].
Odile Henri-Ovart est dĂ©portĂ©e au camp de concentration de RavensbrĂŒck le 24 mars 1944 puis, en fĂ©vrier 1945, Ă celui de Bergen-Belsen, oĂč elle succombe du typhus exanthĂ©matique le 31 mars 1945, Ă la veille de sa libĂ©ration[1] - [2]
Reconnaissance
Odile Henri-Ovart est reconnue PrisonniĂšre politique Ă titre posthume[1].
Odile Henri-Ovart et Remi Ovart sont dĂ©clarĂ©s Juste parmi les Nations par l'Etat d'IsraĂ«l le 4 octobre 1994. Un arbre est plantĂ© en leur honneur dans lâAllĂ©e des Justes au MĂ©morial Yad Vashem Ă JĂ©rusalem[4]. â
Des pavés de la mémoire sont apposés rue Maurice Liétart à Woluwe-Saint-Pierre en hommage à Odile Henri-Ovart, Remi Ovart et Andrée Ovart ainsi qu'aux douze jeunes déportés[2].
Andrée Maucourant-Ovart se voit remettre la médaille des déportés juifs de Belgique au nom de ses parents en juin 1993, lors d'une cérémonie qui rassemble des enfants cachés et sauvés par Odile Henri-Ovart[5].
Le sort des autres victimes de la rafle
Sur les onze enfants emmenĂ©s Ă la caserne Dossin Ă Malines, dix sont dĂ©portĂ©s Ă Auschwitz le 31 juillet 1943 par le convoi 21 et assassinĂ©s. Un d'entre eux, Bernard Lipsztadt, 12 ans, rĂ©ussit Ă s'Ă©vader, le 28 juillet 1943, de lâhĂŽpital Onze-Lieve-Vrouwe-Gasthuis Ă Malines[2] - [3].
Chaja Gancarska est Ă©vacuĂ©e de force dâAuschwitz lors des marches de la mort vers RavensbrĂŒck puis Malchow-Leipzig. Elle est libĂ©rĂ©e sur la route par les AlliĂ©s le 23 avril 1943. Elle dĂ©cĂšde en 2015[2].
La fille de Remi et Odile Ovart, AndrĂ©e Ovart-Maucourant, crĂ©e lâASBL Odile Henri famille dâaccueil en 1980, un service laĂŻque de placement familial dans l'esprit pĂ©dagogique de sa mĂšre. Cette association est implantĂ©e Ă Bruxelles, dans le Borinage, le Centre et dans la province du Luxembourg et aide plus de 300 jeunes quotidiennement, ce qui correspond Ă plus de 200 familles dâaccueil. AndrĂ©e Maucourant-Ovart dĂ©cĂšde en 2004[2] - [6].
Bibliographie
- Frédéric Dambreville, Les Disparus de Gatti de Gamond, CFC éditions
Références et sources
- « Qui sommes-nous ? | Famille d'accueil Odile Henri », sur www.faoh.be (consulté le ).
- (de) Stolpersteine Guide, « Stolpersteine Guide », sur stolpersteine-guide.de (consulté le ).
- Frédéric Dambreville, « Kazerne Dossin | Les enfants de Gatti de Gamond », sur www.kazernedossin.eu (consulté le ).
- (en) « Ovart Remy & Odile (Henri) », sur The Righteous Among the Nations Database (consulté le ).
- Christian Laporte, « Hommage belgo-israélien à une humaniste qui fut aussi une grande résistante, Odile Henri : l'amour perpétué de l'enfance », sur Le Soir Plus, (consulté le ).
- Jean-Claude Broché, « Odile Henri : les dix ans d'accueil provisoire », sur Le Soir Plus, (consulté le ).