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Nouvelle Résistance

Nouvelle Résistance était un mouvement politique français fondé en août 1991 qui se situait, idéologiquement parlant, dans une optique tercériste, nationaliste révolutionnaire et nationale-européenne. Le mouvement a succédé directement à Troisième voie (1985-1992), tout en affirmant reprendre l'héritage du mouvement transnational Jeune Europe (1962-1969).

Historique

Origine

Nouvelle Résistance est née à la suite d'une scission du mouvement Troisième Voie de Jean-Gilles Malliarakis. Depuis 1989, Christian Bouchet, cadre du mouvement à Nantes, faisait paraître un bulletin mensuel, Alternative tercériste - Feuille de combat des Tercéristes radicaux. Selon les auteurs, il ne s'agissait pas de « faire concurrence à la presse tercériste déjà existante » (comprendre les publications Révolution européenne et Troisième Voie), mais de donner « la parole aux nationalistes révolutionnaires les plus résolus »[1]. Les tensions internes entre le courant dominé par Malliarakis, partisan d'un rapprochement avec le Front National, et le courant animé par Bouchet, les « nationalistes révolutionnaires radicaux », hostiles au « lepénisme », violemment anticapitalistes et tiers-mondistes, aboutit à une crise, le . Ce jour-là, lors d'une réunion interne, les partisans de Malliarakis se retrouvent en minorité et quittent la salle[2]. Le , le Comité Exécutif Provisoire, dominé par Bouchet, se réunit à Lyon. Toutes les fédérations du mouvement y sont représentées. Le nom de Troisième Voie est abandonné pour celui de Nouvelle Résistance. La ligne stratégique adoptée est celle du « Front Uni anti-système ». On y jette aussi les bases d'une « Coordination européenne », « embryon d'un Parti Européen »[3].

Pour une « nouvelle résistance »

Le nom de Nouvelle Résistance était inspiré par l'acronyme de « nationalisme révolutionnaire », NR. Le mouvement lance un nouveau mensuel, Lutte du Peuple, dont le premier numéro paraît en [4]. Le nom de la revue est une référence à l' Organisation lutte du peuple (OLP), mouvement nationaliste-révolutionnaire issu d'une scission du mouvement Ordre nouveau, auquel avait appartenu Christian Bouchet dans les années 70[5] - [6].

La maison d’édition de Christian Bouchet, ARS (puis Ars Magna), devient la maison d'édition officielle du mouvement. Elle fera entre autres paraître une Revue d'histoire du nationalisme révolutionnaire[4]. Animée par Christian Bouchet, Nouvelle Résistance refusait à la fois le capitalisme libéral et le communisme égalitariste, et prônait un socialisme à échelle continentale, un empire européen respectant les différences culturelles et ethniques, débarrassé du capitalisme destructeur des identités.

Les combats de Nouvelle Résistance étaient divers et se situaient en totale opposition avec ceux menés par l'extrême-droite classique :

  • Contrairement à l'extrême droite, Nouvelle Résistance ne niait pas l'existence des classes sociales, et soutenait les mouvements ouvriers de lutte. L'organisation possédait en l'occurrence une structure ouvrière du nom de Résistance ouvrière.
  • Laïque, Nouvelle Résistance était très investie dans la lutte anti-cléricale
  • Dans son combat contre l'impérialisme américain, Nouvelle Résistance impulsa divers comités contre Disneyland et contre les Mc Donalds.
  • Enfin, et la liste n'est pas exhaustive, elle s'investit dans le combat écologiste radical en contrôlant en France la section nationale d'Earth First.

Nouvelle Résistance, comme toutes les organisations tercéristes, soutenait les mouvements nationalistes arabes, et rejetait violemment le sionisme. L'organisation militait pour la création d'un front anti-système, regroupant les ennemis radicaux de celui-ci qu'ils soient de droite comme de gauche. Parmi ses références historiques, Nouvelle Résistance mentionnait le Comité central socialiste révolutionnaire, un mouvement blanquiste et nationaliste de la fin du XIXe siècle[7]. Le groupe s'identifie également à Staline car son régime aurait été « anticapitaliste, anti-individualiste, antisioniste, communautariste, tout en respectant la famille et l'ordre » ce qui ferait finalement de lui un « combattant antimarxiste »[8].

Nouvelle Résistance perd légalement son nom en 1996 lorsque des membres du Parti communautaire national-européen, avec lequel l’organisation était en mauvais termes, déposent en préfecture les statuts d'un groupe nommé Nouvelle résistance (le groupe de Christian Bouchet n'étant qu'une association de fait)[8].

Lors de son troisième congrès, tenu à Aix-en-Provence à la Toussaint 1996, Nouvelle Résistance se transforma en l'Union des cercles résistance qui donna ultérieurement naissance au mouvement Unité radicale. Elle décide à l'occasion de ce congrès d'adopter une ligne plus ouvertement marquée à droite.

Le journal de Nouvelle Résistance se nommait Lutte du Peuple et connaissait deux éditions, une hebdomadaire sur abonnement et une bimestrielle diffusée dans les kiosques par les NMPP. Parmi ses prises de positions marquantes, Streetpress y relève une « apologie de la pédophilie de [Gabriel Matzneff] » en 1996[9].

Relations trans-européennes et internationales

Nouvelle Résistance était membre de Front européen de libération, fondé au début des années 1990 par Marco Battara, Christian Bouchet et Juan Antonio Llopart.

Le mouvement affichait des liens officiels avec des mouvements en Espagne (Tercera Via Solidarista, puis Vanguardia), Grande Bretagne (Third Way), Italie (Nuova Azione), Pologne (Przelom Narodowy), Portugal (Ideograma, puis Area Terceirista), Russie (Elements), Suisse (Troisième Voie, puis Troisième Voie - Nouvelle Résistance, dont les membres évolueront plus tard en adhérant au Parti Communautaire National-européen[10]) et Ulster (Ulster Nation)[11].

Plusieurs militants de Nouvelle Résistance combattront aussi en Croatie au début des années 1990. L'un d'entre eux, un certain « Pierre André », sera grièvement blessé[12] - [13].

Jeune Résistance

Nouvelle Résistance possédait un mouvement de jeunesse, Jeune Résistance, disposant d'une revue éponyme.

Lors de l'autodissolution du mouvement en 1996, la structure de jeunesse subsiste. En , elle participe avec l'Union des cercles résistance et le Groupe union défense à la création d'Unité radicale. JR soutient l'organisation d'un courant nationaliste révolutionnaire au sein du Front national[14].

L'association Jeune Résistance publiait la revue éponyme, fondée en 1995 et arrêtée en 2005 pour être remplacée par ID magazine[15].

Notes et références

  1. « Déclaration d'intention », Alternative Tercériste no 25,
  2. « Les NR écrivent leur histoire », Alternative Tercériste no 9 [nouvelle série]],
  3. « En avant, pour une nouvelle résistance », Alternative Tercériste no9,
  4. Lutte du Peuple : Mensuel pour une Nouvelle Résistance no 1,
  5. « Joakim Andersen: Interview with Christian Bouchet | Motpol.nu » (consulté le )
  6. « La Horde – Christian Bouchet : Docteur Jeckyll et Mister Hyde », sur lahorde.samizdat.net (consulté le )
  7. Lutte du Peuple, no 14, avril 93, cité par Ariane, « L'anarchisme est-il soluble dans l'extrême-droite ? », L'Affranchi, no 10, printemps 1995.
  8. Nicolas Lebourg, Le Monde vu de la plus extrême droite. Du fascisme au nationalisme-révolutionnaire, Presses universitaires de Perpignan, , p. 91-101
  9. https://www.streetpress.com/sujet/1604673651-ombre-matzneff-extreme-droite-pedophile-grece-alain-benoist-nationalistes-fafs-neonazis.
  10. Sophie Malka, « Un parti au discours "brun-rouge" s'installe en Suisse romande - Le PCN ou comment ratisser large », Le Courrier, , p. 3
  11. « De Galway à Vladivostok, Le Front Européen de Libération », Lutte du Peuple - Mensuel pour une Nouvelle Résistance, no 11,
  12. « Nouvelle Résistance en Croatie », Lutte du Peuple - Mensuel pour une Nouvelle Résistance no 1, , p. 2-7
  13. Venner, Fiammetta., Extrême France : les mouvements frontistes, nationaux-radicaux, royalistes, catholiques traditionalistes et provie, Paris, Grasset, , 518 p. (ISBN 2-246-66601-5 et 9782246666011, OCLC 76246184, lire en ligne)
  14. dossier extrême droite radicale
  15. « Notre presse », sur Les Identitaires (version du sur l'Internet Archive).

Voir aussi

Bibliographie

  • Jean-Yves Camus, « Une avant-garde populiste : « peuple » et « nation » dans le discours de Nouvelle Résistance », Mots, n°55, , p. 128-138.
  • Nicolas Lebourg, Les Nationalismes-révolutionnaires en mouvements : idéologies, propagandes et influences (France : 1962-2002), Thèse de doctorat en histoire, Université de Perpignan.
  • Jeffrey Bale, « National revolutionary groupuscule and the resurgence of left-wing fascism : the case of France’s Nouvelle Résistance », Patterns of Prejudice, 36/3, 2002.

Articles connexes

Liens externes

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