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Nom du Canada

Le nom du Canada est employé dÚs l'établissement des premiÚres colonies européennes sur les lieux. Ce nom, qui signifie « village », provient d'une langue amérindienne, probablement de l'iroquois ou du wendat kanata.

Vers 1566, l'une des premiÚres cartes de l'Amérique du Nord à comporter le nom Canada (dans le coin supérieur droit).

Le nom Canada est prononcĂ© [kanadɑ] en français quĂ©bĂ©cois standard, mais [kanadɔ] en français quĂ©bĂ©cois populaire, ce que l'on transpose [kanada] en français hexagonal standard, dans lequel la distinction entre les phonĂšmes /a/ et /ɑ/ est gĂ©nĂ©ralement perdue. En anglais, la prononciation [ˈkÊ°ĂŠnədə] ou [ˈkÊ°ĂŠnədɐ] est gĂ©nĂ©ralement employĂ©e. En inuktitut, l'une des langues officielles du Nunavut, le nom du pays se prononce [kanata], ce qui est transcrit á‘Čᓇᑕ dans l'alphasyllabaire, translittĂ©rĂ© Kanata en alphabet latin.

Au début de la colonie française, établie le long du fleuve Saint-Laurent et sur la cÎte nord des Grands Lacs, le lieu était appelé Nouvelle-France. Par la suite, le lieu devient deux colonies britanniques, appelées Haut-Canada et Bas-Canada jusqu'à l'Acte d'Union qui en fit la Province du Canada en 1841. En 1867, avec la Confédération, le nom Canada fut officiellement adopté pour le nouveau Dominion, qui était couramment appelé Dominion du Canada jusqu'à la Seconde Guerre mondiale.

Étymologie

Le nom Canada trouve ses origines vers 1535 avec le mot laurentien Kanata qui signifie « village[1] Â», « implantation[2] - [3] », ou « terre[3] » ; une autre traduction contemporaine Ă©tait « agrĂ©gat d'habitations[3] ». Le laurentien, parlĂ© au XVIe siĂšcle par les habitants de StadaconĂ© et des rĂ©gions environnant l'actuelle ville de QuĂ©bec, partageait de nombreuses similitudes avec d'autre dialectes iroquois, comme l'oneida et le mohawk. Dans le mohawk contemporain par exemple, le mot kanĂĄ:ta' signifie « ville ». Jacques Cartier transcrit le mot par « Canada » et fut le premier Ă  utiliser le mot pour se rĂ©fĂ©rer non seulement au village de StadaconĂ©, mais aussi aux rĂ©gions environnantes et au fleuve Saint-Laurent, qu'il appela riviĂšre de Canada. À partir de 1545, les livres et les cartes europĂ©ens commencĂšrent Ă  dĂ©signer cette rĂ©gion comme le Canada.

Ainsi, les récits de voyage de 1535/1536 considÚrent que Hochelaga et Canada sont autrement dit nouvelle France.

AprĂšs la conquĂȘte de la Nouvelle-France

Timbre postal de la Province du Canada de 1851, le « Castor de trois pence ».

AprĂšs la conquĂȘte britannique de la Nouvelle-France (incluant la cession de la colonie française du Canada) en 1763, la colonie est renommĂ©e en Province de QuĂ©bec. À la suite de la rĂ©volution amĂ©ricaine et de l'afflux de Loyalistes au QuĂ©bec, la colonie est divisĂ©e le en deux entitĂ©s : le Haut et le Bas-Canada, parfois appelĂ©s collectivement « Les Canadas », premiĂšre fois que le nom « Canada » est utilisĂ© officiellement[1].

Alors que Jacques Cartier employait le terme « Canadien » pour faire référence aux résidents iroquois de la colonie, le terme a ensuite été appliqué aux sujets français nés au Canada, puis aux habitants des deux colonies.

En 1841, le Haut et le Bas-Canada sont réunis en une seule colonie, la Province du Canada, sur une décision basée sur les recommandations du Rapport Durham[4].

Le choix du nom Canada

Aux confĂ©rences tenues Ă  Londres pour dĂ©terminer le type de confĂ©dĂ©ration qui unirait la Province du Canada (Ontario et QuĂ©bec d'aujourd'hui), la Province du Nouveau-Brunswick et la Province de Nouvelle-Écosse, une dĂ©lĂ©gation de ces-mĂȘmes Nouvelle-Écosse et Nouveau-Brunswick ont proposĂ© le nom de Canada en , et a Ă©tĂ© acceptĂ© Ă  l'unanimitĂ© par les autres dĂ©lĂ©guĂ©s. Il semble n'y avoir eu que peu de discussions[5], bien que d'autres noms furent proposĂ©s.

Autres propositions de noms

Alors que les délégués des provinces ont passé peu de temps, si ce n'est aucun, à approuver le terme « Canada » comme nom de ce nouveau pays, d'autres ont proposé de nombreux autres noms :

  • Anglia â€“ Pour honorer la principale religion des protestants britanniques
  • Albionoria â€“ « L'Albion du Nord »
  • Borealia â€“ du terme latin « borealis Â» pour « septentrional Â» ; Ă  opposer Ă  l'Australie
  • Cabotia â€“ en l'honneur de l'explorateur italien Jean Cabot, qui a explorĂ© la cĂŽte Est du Canada pour l'Angleterre
  • Colonia
  • Efisga â€“ un acronyme de « English, French, Irish, Scottish, German, Aboriginal Â», c'est-Ă -dire « Anglais, Français, Irlandais, Écossais, Allemand, AborigĂšne Â»
  • Hochelaga â€“ un ancien nom de MontrĂ©al
  • Laurentia
  • Mesopelagia – « la terre entre les mers Â»
  • New Albion
  • Norland
  • Superior
  • Tuponia â€“ d'aprĂšs le sigle de l'expression « The United Provinces Of North America Â» (Provinces unies d'AmĂ©rique du Nord)
  • Transatlantica
  • Ursalia â€“ « la terre des ours Â»
  • Vesperia â€“ « la terre de l'Ă©toile du soir »
  • Victorialand â€“ en l'honneur de la reine Victoria

Walter Bagehot du journal The Economist Ă  Londres a avancĂ© que cette nouvelle nation devrait s'appeler « Northland Â» ou « Anglia Â» au lieu de Canada. À propos de ces noms, l'homme d'État Thomas D'Arcy McGee a dit, « Maintenant je voudrais demander Ă  un des honorables membres du Parlement comment il rĂ©agirait s'il se rĂ©veillait un bon matin et se retrouverait ĂȘtre un Tuponian ou un Hochelegander au lieu d'un Canadien ? »[6]

Adoption du nom Dominion

Durant la conférence de Charlottetown de 1864, John A. Macdonald, qui devint plus tard le premier Premier ministre du Canada, désirait « fonder une grande monarchie britannique », en lien avec l'Empire britannique. Il utilisait, dans le quatriÚme brouillon de l'Acte de l'Amérique du Nord britannique, le nom Royaume du Canada. Dans ce texte, on pouvait y lire :

Le mot « Parlement » devrait représenter la Législature ou Parlement du Royaume du Canada.

Le mot « Royaume » devrait reprĂ©senter et comprendre les Provinces Unies de l'Ontario, du QuĂ©bec, de la Nouvelle-Écosse et du Nouveau-Brunswick.

Les mots « Conseil PrivĂ© » devraient reprĂ©senter de tels gens qui pourraient, de temps Ă  autre, ĂȘtre dĂ©signĂ©s par le Gouverneur GĂ©nĂ©ral et invitĂ©s Ă  aider et conseiller le Gouvernement du Royaume.

Les fondateurs du Canada, menés par Sir John A. Macdonald, ont souhaité que leur pays soit nommé Royaume du Canada, pour « fixer les bases monarchiques de sa constitution ». Le gouverneur général de l'époque, le Vicomte Monck, a approuvé le choix de désigner le Canada comme un royaume, mais les officiels du Bureau des Colonies de Londres se sont opposés à cette référence potentiellement « prématurée » et « prétentieuse » d'un nouveau pays.

Notes et références

  1. « Origine du nom - Canada », Department of Canadian Heritage
  2. (en) Bruce G. Trigger et James F. Pendergast, Handbook of North American Indians Volume 15, Washington, Smithsonian Institution, , p. 357–361
  3. (en) Alan Rayburn, Naming Canada : stories about Canadian place names, Toronto, University of Toronto Press, , 360 p. (ISBN 0-8020-8293-9, lire en ligne), p. 13–14
  4. (en) Alan Rayburn, Naming Canada : Stories About Canadian Place Names, University of Toronto Press, , 360 p. (ISBN 978-0-8020-8293-0, lire en ligne), p. 1–22
  5. (en) Donald Creighton, The road to confederation : the emergence of Canada, 1863-1867, Boston, Houghton Mifflin, , 489 p., p. 421.
  6. (en) John Robert Colombo, 1000 Questions About Canada : Places, People, Things, and Ideas : A Question-And-Answer Book on Canadian Facts and Culture, Dundurn Press Ltd., , 408 p. (ISBN 978-0-88882-232-1, lire en ligne), p. 335.
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