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Nicolas II ChrysobergĂšs

Nicolas II ChrysobergĂšs (en grec : ΝÎčÎșÏŒÎ»Î±ÎżÏ‚ Β΄ Î§ÏÏ…ÏƒÎżÎČÎ­ÏÎłÎ·Ï‚) fut patriarche de Constantinople d'avril ou au . Il fut canonisĂ© et est fĂȘtĂ© par l’Église orthodoxe le 16 dĂ©cembre.

Nicolas II ChrysobergĂšs
Biographie
Naissance
Date inconnue
DĂ©cĂšs
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Étape de canonisation
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Sceau

Biographie

Famille

Nicolas II ChrysobergĂšs, dont la date et le lieu de naissance nous sont inconnus, provient d’une famille propriĂ©taire terrienne dans la rĂ©gion de Smyrne (Izmir)[1]. Plusieurs membres de sa famille ont pu accĂ©der Ă  des postes administratifs provinciaux, notamment des juges, des chartulaires et des logariastes Ă  MĂ©litĂšne, Charsianon et en CrĂȘte entre le Xe et le XIIe siĂšcle, en plus de fonctions ecclĂ©siastiques comme mĂ©tropolites et archevĂȘques Ă  Corinthe, Naupacte et Sardes. Deux membres de sa famille accĂšdent Ă©galement au patriarcat aprĂšs lui, Luc ChrysobergĂšs Ă  Constantinople de 1157 Ă  1170 et ThĂ©odose III ChrysobergĂšs Ă  Antioche de 1180 Ă  1182[2].

Avant le patriarcat

Les activitĂ©s de Nicolas II avant son patriarcat de 980 sont peu documentĂ©es, mais il semblerait qu’il ait Ă©tĂ© Ă©vĂȘque. Selon certaines sources, il aurait Ă©tĂ© en fonction en Russie pour Ă©vangĂ©liser les Slaves.

Patriarche de Constantinople

Son ordination en tant que patriarche de Constantinople Ă  lieu en avril ou en mai 980 (ou en 981 selon certaines sources), aprĂšs plus de deux ans durant lesquels la position Ă©tait vacante Ă  la suite de la dĂ©mission de son prĂ©dĂ©cesseur, Antoine III Studite[3]. La raison de cette dĂ©mission est encore trĂšs mal comprise et il est parfois mentionnĂ© qu’il est dĂ©posĂ© par le synode ou qu’il ait rendu l’empereur Basile II mĂ©content de lui. Quoi qu’il en soit, les dates relatives aux Ă©piscopats et aux vacances du siĂšge Ă  la fin du Xe siĂšcle divergent selon les diffĂ©rentes sources, mais la chronologie la plus vraisemblable serait celle d’avril ou mai 980 jusqu'au 16 dĂ©cembre 992[4].

Bien que le patriarche soit la plus haute instance ecclĂ©siastique de l’empire, il n’a pas tout Ă  fait la mĂȘme importance que le Pape dans l’Église catholique. En effet, il y a plus d’un patriarche, dont un Ă  Antioche, Ă  Alexandrie, Ă  JĂ©rusalem et Ă  Constantinople. Le siĂšge de Constantinople est symboliquement deuxiĂšme dans la hiĂ©rarchie aprĂšs celui de Rome puisqu’il est dans la citĂ© impĂ©riale, la nouvelle Rome[5]. Ils sont tous au-dessus des mĂ©tropolites et des archevĂȘques, et les dĂ©cisions sont gĂ©nĂ©ralement faites en concile, de maniĂšre collĂ©giale.

Il n’y a que trĂšs peu d’informations directes sur ses accomplissements. Louis MorĂ©ri, dans son Grand dictionnaire historique, mentionne qu’il est « dit de lui qu’il gouverna avec assez de douceur son Église »[6]. Nous savons par contre que c’est sous son patriarcat que les Slaves de la Rus’ de Kiev sont officiellement convertis au christianisme grĂące au baptĂȘme du prince Vladimir Ier, en Ă©change d’un mariage avec la sƓur de l’empereur Basile II, Anna PorphyrogĂ©nĂšte, en 988[7]. Ce baptĂȘme permis Ă  Basile II d'obtenir l'aide du prince de Kiev pour mater la rĂ©volte du gĂ©nĂ©ral Bardas Phocas le Jeune. Toutefois, rien n’indique l’ampleur de l’implication du patriarche de Constantinople dans cette conversion. Certaines sources disent qu’il aurait lui-mĂȘme cĂ©lĂ©brĂ© le baptĂȘme de Vladimir Ier, tandis que d’autres parlent plutĂŽt du mĂ©tropolite de ChersonĂšse[8]. C’est Ă©galement Nicolas II qui ordonne LĂ©once, deuxiĂšme patriarche de Kiev et de toute la Rus’, en 992. Louis-Jean GuĂ©nebault dit que la vĂ©nĂ©ration des orthodoxes russes pour saint Nicolas (de Myre) est un hommage au patriarche Nicholas II ChrysobergĂšs (du mĂȘme prĂ©nom), celui qui a consacrĂ© le premier Ă©vĂȘque du territoire[9].

Le , un moine du mont Athos aurait reçu la visite de l’archange Gabriel qui lui aurait remis une tablette sur laquelle Ă©tait gravĂ©e les premiers vers de l’hymne Ă  la vierge dite « Axion estin » (incipit des deux premiers mots grecs la composant). Nicolas II ChrysobergĂšs, ayant eu vent du miracle, fait venir la relique Ă  Hagia Sofia (Sainte-Sophie), Ă  Constantinople[10]. La relique est aujourd’hui perdue, mais les vers font encore partie de la liturgie orthodoxe, tout comme l’iconographie qui lui est reliĂ©e.

Pour ce qui est de la position du patriarche Nicolas II ChrysobergĂšs Ă  propos du dilemme qui secoue l’Église orientale Ă  son Ă©poque, Ă  savoir le rapprochement dĂ©sirĂ© ou non avec l’église romaine occidentale, il y a peu de sources qui en font mention[11], mais il semble s’ĂȘtre rangĂ© du mĂȘme cĂŽtĂ© que ses prĂ©dĂ©cesseurs (au moins depuis Polyeucte de Constantinople) tous en faveur du rapprochement[12]. Une chose est sĂ»re, c’est qu’il Ă©tait contre l’adoration de certaines images malgrĂ© la fin de l'iconoclasme en 843, la preuve Ă©tant la censure infligĂ©e Ă  SymĂ©on le Nouveau ThĂ©ologien, qui vouait une adoration Ă  une icĂŽne reprĂ©sentant son ancien maĂźtre, SymĂ©on le Studite[13].

Son patriarcat s’étale sur une durĂ©e de 12 ans et huit mois, jusqu’à sa mort le 16 dĂ©cembre 992 (ou en 991 selon les sources), laissant encore une fois vacant le siĂšge pendant prĂšs de quatre ans jusqu’à la nomination de son successeur, Sisinios II, le [14]. Il a Ă©tĂ© canonisĂ© avant la rĂ©gulation du procĂ©dĂ© et est fĂȘtĂ© le 16 dĂ©cembre chez les orthodoxes.

Notes et références

  1. (en) Alexander P. Kazhdan (dir.), The Oxford Dictionary of Byzantium, Oxford, Oxford University Press, 1991, 1re éd., 3 tom. [lire en ligne (page consultée le 4 novembre 2020)]
  2. Ibid.
  3. Venance Grumel, « Chronologie patriarcale au Xe siÚcle : Basile Ier Scamandrénos, Antoine III Scandalios le Studite, Nicolas II ChrysobergÚs », Revue des études byzantines, vol. 22, 1964, p. 70. [lire en ligne (page consultée le 4 novembre 2020)]
  4. Venance Grumel, « Nicolas II ChrysobergÚs et la chronologie de la vie de Syméon le Nouveau Théologien », Revue des études byzantines, vol. 22, 1964, p. 254. [lire en ligne (page consultée le 9 décembre 2020)]
  5. (en) Joan M. Hussey, The Byzantine World, New York, Harper, 1961, p. 101. [lire en ligne (page consultée le 9 décembre 2020)]
  6. Louis Moréri, Le Grand dictionnaire historique : Volume 7, Paris, Chez les libraires associés, 1759, p. 1023 [lire en ligne (page consultée le 5 novembre 2020)]
  7. Nestor (trad. Louis Paris), Chronique des temps passés, Paris, Heideloff et Campé, 1834, p. 131. [lire en ligne (page consultée le 4 novembre 2020)]
  8. Marc-Antoine-François de Gaujal, Études historiques sur le Rouergue : Volume 3, Paris, Paul Dupont, 1859, p. 216. [lire en ligne (page consultĂ©e le 5 novembre 2020)]
  9. Louis-Jean Guénebault, « Notice sur une peinture gréco-russe représentant toute la hiérarchie céleste », Revue archéologique, vol. 14, 1857, p. 221. [lire en ligne (page consultée le 4 novembre 2020)]
  10. (en) The Holy Cell of “Axion Estin”, KaryĂšs, 2020. [lire en ligne (page consultĂ©e le 4 novembre 2020)]
  11. Henri GrĂ©goire et Paul Orgels, « La chronologie des patriarches de Constantinople et la “question romaine’’, Ă  la fin du Xe siĂšcle », Byzantion, vol. 24, no 1, 1954, p.175. [lire en ligne (page consultĂ©e le 4 novembre 2020)]
  12. (en) Lev Krevza, Lev Krevza's A Defense of Church Unity: Texts, Cambridge, Harvard University Press, 1995, p. 50. (ISBN 0916458296 et 9780916458294)
  13. Sergei Hackel (dir.), The Byzantine Saint, Crestwood, St Vladimir’s Seminary Press, 2001, p. 49. [lire en ligne (page consultĂ©e le 4 novembre 2020)]
  14. Venance Grumel, « Chronologie patriarcale au Xe siÚcle : Basile Ier Scamandrénos, Antoine III Scandalios le Studite, Nicolas II ChrysobergÚs », Revue des études byzantines, vol. 22, 1964, p. 70. [lire en ligne (page consultée le 4 novembre 2020)]

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