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Nicolas-Jean Hugou de Bassville

Nicolas-Jean Hugou de Bassville, né le à Abbeville et mort assassiné le à Rome, est un journaliste et diplomate français.

Nicolas-Jean Hugou de Bassville
Biographie
Naissance
Décès
(Ă  39 ans)
Rome
Nationalité
Activités

Biographie

Sa carrière

Hugou de Bassville collabore à divers journaux politiques et publie plusieurs ouvrages, parmi lesquels une biographie de François Lefort et des Mémoires de la Révolution.

Il est secrétaire de la délégation française à Naples, sous la Convention. Le , il est chargé d'une mission particulière à Rome, alors capitale des États pontificaux : outre la protection des artistes français menacés par l'Inquisition par leurs opinions et leur absence de foi, il est également tenu de se substituer au directeur déchu de l'Académie de France au palais Mancini[1].

Les états pontificaux ont alors des relations diplomatiques extrêmement tendues avec le gouvernement français : la déchéance de la monarchie et de son représentant, la constitution civile du clergé - qui a fait fuir jusqu'en Italie les prêtres qui ne voulaient pas s'y soumettre, et la présence de la flotte française sur la côte sont autant de points de friction[1].

Hugou de Bassville reçoit en décembre de nouvelles instructions : il doit substituer, sur les murs du palais Mancini comme sur ceux du consulat de France à Rome, les emblèmes de la République aux armes royales. Les tensions avec la population romaine sont alors exacerbées à la fois par la mise en œuvre de ces projets et par les démonstrations outrancières des pensionnaires du palais.

Son assassinat

Le , l'épouse de Hugou de Bassville et son fils, accompagnés du diplomate Amaury Duval et du major Flotte, sortent de l'immeuble que la famille de Bassville occupe, pour une promenade sur le Corso ; les cocardes tricolores qu'ils arborent irritent ceux qu'ils croisent, qui forment une troupe menaçante autour de leur voiture. Celle-ci revient au palais, mais la foule décide de le prendre d'assaut. Le major Flotte prend la fuite par une fenêtre, la famille de Bassville se réfugie au grenier, et plusieurs pensionnaires de l'Académie (Lafitte, Girodet, Péquignot et Léonor Mérimée) sont pris à partie. Hugou de Bassville fait également face à la foule ; il reçoit un coup d'arme blanche au ventre. Il décède le lendemain[2]. «Les tensions diplomatiques avec les agents français débouchent sur la mort d’Hugou de Bassville du fait de la fureur populaire», selon l'historien Gérard Pelletier[3].

Après sa mort

Malgré les appels au calme du pape Pie VI, les ressortissants français quittent précipitamment ses États. La Convention ordonne qu'on tire une vengeance éclatante de cet attentat (sans pour autant y parvenir) et adopte son fils, Jean François Marie Édouard (né le à Paris), au nom de la République. Son épouse, Marie Catherine Colson, bénéficie d'une rente à vie de 1 500 francs, dont les deux tiers réversibles à son fils à sa mort, par décret du de la Convention nationale. Cette somme est réduite à 500 francs par une loi du 9 vendémiaire an VI.

En fĂ©vrier 1797, NapolĂ©on Bonaparte impose au pape le traitĂ© de Tolentino, qui comporte en son dix-huitième article l'obligation pour Pie VI de condamner l'assassinat, et de verser 300 000 livres aux victimes de celui-ci[1]. Ă€ la mort de l'Ă©pouse de Hugou de Bassville, une ordonnance royale de Louis-Philippe du reverse la somme de 333 francs en rente viagère Ă  son fils, alors officier au 3ème rĂ©giment de hussards. NommĂ© marĂ©chal de camp en 1846, commandant le dĂ©partement des Hautes-PyrĂ©nĂ©es, il meurt Ă  Versailles le .

Publications

Comme auteur

  • RĂ©flexions d'un instituteur sur un roman intitulĂ© Adèle et ThĂ©odore, ou Lettres sur l'Ă©ducation, Philadelphie et Paris, s. n., , 24 p. — Paru sous l'anonymat. L'adresse de Philadelphie est fantaisiste (l'ouvrage a Ă©tĂ© imprimĂ© Ă  Paris par François-Ambroise Didot). RĂ©Ă©ditĂ© sous le titre :
  • Apologie du roman d’Adèle et ThĂ©odore, prĂ©cĂ©dĂ©e d'une Lettre du bailli de Vaugirard au barbier de SĂ©ville, Neufchatel (conforme Ă  la copie imprimĂ©e Ă  Philadelphie), , 34 p. — Concerne le roman de Mme de Genlis. Paru sous l'anonymat. Semble avoir Ă©tĂ© imprimĂ© par Samuel Fauche, libraire Ă  Neuchâtel.
  • MĂ©langes Ă©rotiques et historiques, ou les Ĺ’uvres posthumes d'un inconnu, publiĂ©s par un chapelain de Paphos, Salamine, s. n., , VIII-133 p. — Paru sous l'anonymat.
  • ÉlĂ©mens de mythologie, avec l'Analyse des poĂ«mes d'Homère et de Virgile, suivie de l'explication allĂ©gorique Ă  l'usage des jeunes personnes de l'un et l'autre sexe, Genève et Paris, B. Chirol et Laurent, , VIII-311 p. (lire en ligne). — RĂ©Ă©d. chez d'autres Ă©diteurs en 1804 et 1816.
  • PrĂ©cis historique sur la vie et les exploits de François Le Fort, citoyen de Genève, gĂ©nĂ©ral et grand amiral de Russie..., Genève et Paris, P. Barde et Laurent, , XVIII-208 p. (lire en ligne). — RĂ©Ă©d. Ă  Lausanne, chez F. Grasset, en 1786.
  • Lettre Ă  M. Moreau le jeune... suivie d'une ÉpĂ®tre en vers sur le commerce, Leipzig, s. n., .
  • Le Cri de la nation Ă  ses pairs, ou Rendons les prĂŞtres citoyens par M. Hugou de Bassville, membre de plusieurs acadĂ©mies et du comitĂ© de district des Filles Saint-Thomas, Paris, Imprimerie de Monsieur, , II-16 p. (lire en ligne).
  • Mercure national, ou Journal d'État et du citoyen, Paris, Imprimerie de L. Potier de Lille, 1789-1790, 3 vol. — Cet hebdomadaire parut du au ; il fut remplacĂ© par RĂ©volutions de l'Europe et Mercure national rĂ©unis (1790), qui devint Mercure national et RĂ©volutions de l'Europe : journal dĂ©mocratique (1790-1791). N.-J. Hugou de Bassville contribua aux trois sĂ©ries.
  • Adresse aux Parisiens, Paris, Imprimerie de L. Potier de Lille, , 8 p. — Concerne les Ă©lections municipales.
  • MĂ©moires historiques, critiques et politiques de la RĂ©volution de France, avec toutes les opĂ©rations de l'AssemblĂ©e nationale, par N. J. Hugou, ci-devant de Bassville, Paris, chez l'auteur et chez Bleuet, , 4 vol. — Il existe, sous la mĂŞme date, une Ă©dition en 2 vol. Cet ouvrage a Ă©tĂ© traduit en anglais (1790).
  • SupplĂ©ment aux feuilles du jour, ou Extrait du Mercure national, par un ami de la libertĂ©, S. l., s. n., , 8 p.

Comme Ă©diteur

  • Jean Alexis Borrelly (publiĂ© et prĂ©sentĂ© Ă  l'AssemblĂ©e nationale par Nicolas-Jean Hugou de Bassville), Ă€ l'AssemblĂ©e nationale, sur les moyens de former la Constitution et les loix..., Paris, Barrois le jeune, , 32 p. (lire en ligne).
  • Jean Alexis Borrelly (publiĂ© et prĂ©sentĂ© Ă  l'AssemblĂ©e nationale par Nicolas-Jean Hugou de Bassville), Examen des droits respectifs du monarque et de la nation dans les rĂ©formes et les amĂ©liorations qu'exige la prospĂ©ritĂ© de la France, Paris, Laurent, , 138 p. (lire en ligne).
  • FrĂ©dĂ©ric II (roi de Prusse) (publiĂ© par Nicolas-Jean Hugou de Bassville), La ConfĂ©dĂ©ration : poĂ«me en cinq chants, trouvĂ© dans le portefeuille du philosophe de Sans-Soucy, et publiĂ© par un de ses aumĂ´niers..., Hall, s. n., , XVI-61 p. (lire en ligne). — PrĂ©cĂ©demment paru sous le titre Guerre des confĂ©dĂ©rĂ©s, en six chants ; le sixième chant ne figure pas dans cette Ă©dition.

Sources

Notes et références

  1. Mehdi Korchane, « L'assassinat de Bassville à Rome », L'Histoire par l'image,‎ (lire en ligne, consulté le ).
  2. «L’historien dispose des différentes relations : celle, officielle, de la secrétairerie d’État, celle des médecins, et bien d’autres. Selon les partis, Bassville était ou non en train de se défendre avec un pistolet ; il fut ou non traîné par les cheveux par la foule jusqu’au corps de garde, où il fut soigné par un chirurgien du pape ; il mourut en ayant abjuré le serment civique et en s’étant réconcilié avec la religion, à moins que ces pieuses dispositions finales ne soient une invention de propagande de la Curie», PELLETIER, Gérard. Chapitre XVIII. «Le tournant de l’hiver 1792-1793 : la grande peur romaine» In : Rome et la Révolution française : La théologie politique et la politique du Saint-Siège devant la Révolution française (1789-1799) [en ligne]. Rome : Publications de l’École française de Rome, 2004 (généré le 29 mai 2021). Disponible sur Internet : <http://books.openedition.org/efr/395>. (ISBN 9782728309955). DOI : https://doi.org/10.4000/books.efr.395.
  3. PELLETIER, Gérard. Chapitre XVIII. «Le tournant de l’hiver 1792-1793 : la grande peur romaine» In : Rome et la Révolution française : La théologie politique et la politique du Saint-Siège devant la Révolution française (1789-1799) [en ligne]. Rome : Publications de l’École française de Rome, 2004 (généré le 29 mai 2021). Disponible sur Internet : <http://books.openedition.org/efr/395>. (ISBN 9782728309955). DOI : https://doi.org/10.4000/books.efr.395.

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