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Nicolás Salmerón

Nicolás Salmerón Alonso (né à Alhama de Almería, province d'Almería le et mort à Pau, France le ) est un homme d'État et philosophe espagnol. Il fut président du pouvoir exécutif de la Première République espagnole durant un mois et demi en 1873. Il démissionna car il refusait de ratifier une condamnation à mort. Il fut titulaire d'une chaire d'histoire universelle à l'Université d'Oviedo et de métaphysique à l'université centrale de Madrid. Il étudia en profondeur les théories de Krauss, qui inspirèrent l'Institution libre d'enseignement.

Nicolas Salmerón
Illustration.
Fonctions
Président du Pouvoir exécutif de la République espagnole
Président du Conseil des ministres

(1 mois et 20 jours)
Prédécesseur Francisco Pi y Margall
Successeur Emilio Castelar y Ripoll
Biographie
Nom de naissance Nicolas Salmerón y Alonso
Date de naissance
Lieu de naissance Alhama de Almería, Espagne
Date de décès (à 70 ans)
Lieu de décès Pau, France
Nationalité espagnole
Conjoint Catalina García Pérez
Profession Avocat, journaliste, professeur d'université, homme politique

Nicolás Salmerón
Présidents de la République espagnole
Présidents du Conseil des ministres espagnol

Biographie

Il était fils du médecin du village, don Francisco Salmerón, qui était connu pour ses fermes convictions libérales (qui l'amenèrent à collaborer à la tentative de pronunciamiento libéral d'Almería, connu comme Los Coloraos). Baptisé sous le nom de Nicolás María del Carmen, il se plaignit toujours du manque d'affection maternelle qu'il subit durant son enfance, car sa mère étant morte très jeune, il fut élevé par les mains rigides de ses sœurs. Son épouse, doña Catalina, essaya de lui donner cette affection qu'il n'avait pas reçue alors.

Salmerón commença ses études secondaires à Almería en 1846, où il obtint le titre de bachelier en Beaux-arts. Il suivit plus tard des études de droit et de philosophie et lettres à l'université de Grenade, où il se lia d'amitié avec Francisco Giner de los Ríos et Julián Sanz del Río. En 1859 il fut nommé professeur auxiliaire de philosophie à l'institut San Isidro de Madrid, et en 1860, il obtint, toujours en tant qu'auxiliaire, un poste à la Faculté de Philosophie et Lettres de l'université centrale de Madrid. En 1864, après l'obtention d'un doctorat, il gagna la chaire d'histoire universelle à l'Université d'Oviedo, bien qu'il n'occupât jamais ce poste, préférant rester à Madrid jusqu'à ce que, enfin, il y obtînt en 1866 la chaire de métaphysique.

Depuis bien jeune il connut le krausisme, qui l'influença de façon décisive dans sa vie postérieure, jusqu'à son évolution vers le positivisme. Il appartenait à la franc-maçonnerie[1]. Affilié au Parti démocratique, il publia plusieurs articles politiques dans les journaux La Discusión et La Democracia; il fut même emprisonné cinq mois, notamment avec Pi i Margall, durant le règne d'Isabelle II.

Avec la Révolution de 1868 il se déplaça à Madrid, où il réintègre la Chaire qu'il avait perdue en début d'année et où il participa aux Juntes révolutionnaire. En 1869 il se présenta comme député pour la province d'Almería mais ne remporta pas l'élection. En 1871 il fut élu député aux Cortes Generales pour la province de Badajoz. Partisan du républicanisme, il fut défenseur d'un modèle unitaire face aux thèses fédéralistes et fut un acteur important du Sexenio Democrático. Sa position bien connue en faveur de la démocratie l'amena à défendre en 1871 la légalité de la Première Internationale dans la Constitution de 1869, ainsi que le droit des ouvriers à s'associer librement.

À la suite de l'avènement de la Première République, il fut ministre de la Grâce et de la Justice dans le gouvernement d'Estanislau Figueras et fut élu le 13 juin président des Cortes Generales. Après la démission de Pi i Margall, l'Assemblée constituante le nomma président de l'exécutif[2], charge qu'il exerça entre le 18 juillet et le . La situation de toute cette période était extrêmement critique, ce qui le rendit incapable de contrôler les soulèvements cantonalistes qui proliféraient en Espagne. Ses problèmes avec l'Armée ne furent pas moindres au cours de cette courte présidence et son refus de signer des condamnations à mort l'obligèrent à démissionner. Deux jours après avoir abandonné son poste il fut élu Président de l'Assemblée espagnole. Les affrontements avec son successeur, Emilio Castelar, aidèrent involontairement le coup d'État du général Pavía, qui, avec celui d'Arsenio Martínez-Campos le amenèrent la fin de la première expérience républicaine.

En 1874 il réintègre sa chaire de Métaphysique mais avec la Restauration bourbonienne, on la lui retire le au cours d'un ample processus d'"épuration" des universités. Bien qu'il essayât de garder un cabinet d'avocats à Madrid, la situation politique l'obligea à s'exiler à Paris, où, rejoint par Manuel Ruiz Zorrilla, il fonda le Parti républicain progressiste. Il revint en Espagne qu'en 1885, après l'amnistie de Práxedes Mateo Sagasta de 1881, et il put alors récupérer sa chaire. Il fut de nouveau député en 1886, et ensuite de façon ininterrompue de 1893 à 1907. À ce moment il conserve une claire vocation politique républicaine et, selon les mots de Claudio Sánchez Albornoz, il devint "l'ombre de la République qui devra advenir un jour" ("la sombra de la República que un día habrá de llegar"). Son activité incessante le mène à fonder la revue La Justicia, à intégrer le parti Union républicaine (il avait auparavant été élu sous la bannière du Parti progressiste) et à changer ses convictions unitaires des débuts contre un appui au catalanisme modéré, en intégrant Solidaritat Catalana.

D'une santé précaire, il profitait de ses vacances pour se recevoir des eaux thermales. Dans ce but, il fit construire dans son village natal une magnifique villa pour y résider pendant qu'il faisait des cures à la station balnéaire de San Nicolás de Alhama. Il ne perdit jamais son lien avec Alhama, en participant à ses traditions et en essayant de veiller à son futur.

Il mourut à Pau, en France, le , où il se trouvait en vacance. En 1915 sa dépouille fut transférée au monument funéraire construit au cimetière civil de Madrid, à la droite du mausolée de Francisco Pi y Margall, son prédécesseur à la présidence du Pouvoir exécutif de la Première république espagnole. Son épitaphe inclut une glose de Georges Clemenceau (président du Conseil des ministres français de 1907 à 1912), qui rappelle qu'« il délaissa le pouvoir pour n'avoir pas signé une sentence de mort » («dejó el poder por no firmar una sentencia de muerte»).

Annexes

Bibliographie

  • Ruiz Cortés, F., y Sánchez Cobos, F., Diccionario Biográfico de Personajes Históricos del Siglo XIX Español. Madrid, 1998.

Articles connexes

Source/Références

Liens externes

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