Nicolás Antonio
Nicolás Antonio, né le à Séville et mort le à Madrid, est un célèbre érudit à l'origine de la bibliographie moderne espagnole[1].
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Biographie
Nicolas Antonio, est le fils de don Nicolas Antonio (fils de Nicolas Antonio et d'Anna de Gomar), originaire de SĂ©ville. Son père obtient en 1626 de Philippe IV l'administration de Almirantazgo Real de la Corte de AndalucĂa y del Reino de Granada et Ă Anvers, la charge de juge et prĂ©sident de la Armada flamenca[2] - [3].
Nicolás Antonio a deux sœurs, Beatriz,, mariée avec José Diego Bernuy, marquis de Benamejà et Antonia, mariée avec don Francisco de Conique y Antonio[3].
Il étudie les arts libéraux au collège de Saint-Thomas de Séville à l'université de Séville en 1635, puis il poursuit à l'université de Salamanque en 1636 où il obtient son doctorat en droit en 1639.
Très tĂ´t il s'intĂ©resse Ă l'art de la bibliographie et commence la rĂ©daction d'un catalogue des noms propres des Pandectas, mais il abandonne le projet quand il apprend que le cĂ©lèbre Antonio AgustĂn est très avancĂ© dans son travail sur une Ĺ“uvre similaire. Alors il conçoit l'idĂ©e de former un index de tous les Ă©crivains espagnols depuis l'Ă©poque de l'empereur romain Auguste jusqu'Ă son Ă©poque. Ă€ cet effet, il revient dans sa ville natale, dans laquelle existent des bibliothèques très importantes, rĂ©unies par le frère Benito de la Serna dans le monastère bĂ©nĂ©dictin, et il se livre Ă l'analyse et Ă l'Ă©tude des livres pendant près de onze ans, exceptĂ© lors d'un bref sĂ©jour Ă la cour en 1645 pour recevoir son titre de chevalier de l'ordre de Santiago par lequel Philippe IV le rĂ©compense pour son travail bibliographique.
En 1651, il revient à nouveau à Madrid pour obtenir selon lui : « un emploi de lettres », en présentant à cette occasion le manuscrit intitulé De exilio sive de exilii..., et trois ans plus tard il est à Rome pour accompagner Luis de Guzmán Ponce de León, ambassadeur de « Sa Majesté » dans la Ville Éternelle, en tant qu'agent général de l'Espagne, du Royaume des Deux Siciles et du duché de Milan, des charges auquel est adjoint un agent de l'Inquisition espagnole en Italie.
Son séjour prolongé à Rome, qui dure presque vingt-cinq ans, lui permit de poursuivre sa recherche infatigable et l'acquisition de codex et de manuscrits jusqu'à réunir une bibliothèque de plus de 30 000 volumes, ce qui attira l'intérêt du Pape. Toutes ces dépenses lui coûtent très cher et lui pour éviter la ruine totale, le pape Alexandre VII le fait chanoine de la cathédrale de Séville avec dispense de résidence le et 110 écus de rente par an.
En 1678-1679, Ă son retour Ă Madrid, Charles II le nomme membre du Conseil et Commissariat de la Croisade, charge qu'il occupe jusqu'Ă sa mort, le [4].
Ses bibliothèques ont donné une grande impulsion en Espagne à la science de la bibliographie, et déjà même au XVIIIe siècle de nombreux érudits sont encouragés à essayer de compléter avec de nouveaux apports aux précédentes publications de Nicolás Antonio comme Ambrosio José de la Cuesta y Saavedra (es) (1653-1707), Andrés González de Barcia (es) (1673-1743), Pablo Ignacio de Dalmases y Ros (es) (1670-1718), Josep Finestres (1688-1767), Jaime Caresmar (es) (1717-1801), Faustino Arévalo (1747-1824) et José Cevallos y Ruiz de Vargas (es) (1724-1776)[5].
Ĺ’uvres
Ses ouvrages majeurs comme bibliographe sont la Bibliotheca hispana nova, publiée en 1672 sous le titre Bibliotheca hispana sive hispanorum, et la Bibliotheca hispana vetus (à titre posthume imprimé en 1696) Ces ouvrages rassemblent nombre d'information bibliographique précise et critique de tous les auteurs qui ont écrit en Espagne jusqu'à son époque. La Bibliotheca Hispana vetus comprend les auteurs depuis Auguste jusqu'à l'année 1500, et la Bibliotheca hispana nova concerne les auteurs de 1500 à 1700. Les deux ouvrages sont réédités au XVIIIe siècle par Francisco Pérez Bayer en 1783 pour la Bibliotheca Hispana nova et en 1788 pour la Bibliotheca hispana vetus.
L'érudition solide de Nicolás Antonio l'a fait se méfier des falsos cronicones, en s'initiant à l'hypercriticisme de l'illustration et en préparant l’œuvre d'Enrique Flórez. Sur ce thème, il écrit Censura de historias fabulosas, travail critique sur quelques chroniques supposées découvertes à la fin du XVIe siècle de Jerónimo Román de la Higuera, œuvre qui n'est publiée qu'au siècle suivant, en 1742, à Valence par Gregorio Mayans.
Sa Bibliotheca Hispana nova traitant des Ĺ“uvres des auteurs espagnols après 1500 est apparue Ă Rome en 1672. La Bibliotheca hispana vetus, quant Ă elle, est une histoire littĂ©raire de l'Espagne Ă partir de l'Ă©poque d'Auguste jusqu'Ă la fin du XVe siècle qui a Ă©tĂ© rĂ©visĂ©e par Manuel MartĂ, et publiĂ©e par un ami de Nicolás Antonio, le cardinal JosĂ© Sáenz de Aguirre Ă Rome en 1696. Une Ă©dition plus affinĂ©e en deux parties, avec du contenu supplĂ©mentaire trouvĂ© dans les manuscrits de Nicolás Antonio, ainsi que des notes complĂ©mentaires de PĂ©rez Bayer a Ă©tĂ© publiĂ©e Ă Madrid en 1787-1788. Ce grand ouvrage, incomparablement supĂ©rieur Ă toutes les bibliographies prĂ©cĂ©dentes est encore aujourd'hui non-remplacĂ© et indispensable.
L'Ă©dition de JoaquĂn Ibarra de la Bibliotheca est considĂ©rĂ©e comme l'un des meilleurs imprimĂ©s espagnols du XVIIIe siècle non seulement par ses illustrations discrètes mais Ă©galement par son soin typographique. La conception a Ă©tĂ© rĂ©alisĂ©e dans l'atelier de la Biblioteca Real avec des lettres crĂ©Ă©es expressĂ©ment pour ses Ă©ditions, qui comprennent des caractères arabes, juifs, grecs et latins rĂ©alisĂ©s par GerĂłnimo Antonio Gil.
Un autre écrit important de Nicolás Antonio est sa Bibliotheca Hispana rabinica qui n'a pas été imprimée. Le manuscrit est aujourd'hui à la Bibliothèque nationale d'Espagne à Madrid.
Principales publications
- (la) Nicolás Antonio, Bibliotheca Hispana nova sive Hispanorum scriptorum qui ab anno….
- (la) Nicolás Antonio, Bibliotheca hispana nova, Rome, .
- (la) Nicolás Antonio, Bibliotheca hispana vetus, Rome, .
- (es) Nicolás Antonio, Censura Historias fabulosas, Valence, .
- (la) Nicolás Antonio, Bibliotheca Hispana rabinica.
Notes et références
- SolĂs de los Santos 2012, Antonio, Nicolás
- DĂaz González 1999
- AbadĂa Flores 2007
- Mayans i Siscar 1742
- Arias González et RĂo Luelmo 1991, p. 107-115
Annexe
Sources
- Marie-Nicolas Bouillet et Alexis Chassang (dir.), « Nicolás Antonio » dans Dictionnaire universel d’histoire et de géographie, (lire sur Wikisource)
- (es) G. Mayans i Siscar, Censura de Historias Fabulosas, Valence, , p. I-XL.
Bibliographie
- (es) Luis Arias González et Mercedes del RĂo Luelmo, Los avatares de la biblioteca privada de Nicolás Antonio (1687-1690), Studia HistĂłrica. Historia Moderna, .
- (es) Carolina AbadĂa Flores, Los flamencos en Sevilla en los siglos XVI – XVII, Academiejaar, Universiteit Gen, (lire en ligne).
- (es) Francisco Javier DĂaz González, La creaciĂłn de la Real Junta del Almirantazgo (1624-1628), t. 12, Espacio, Tiempo y Forma, .
- (es) JosĂ© SolĂs de los Santos, Diccionario biográfico y bibliográfico del Humanismo español (siglos XV-XVII), Madrid, Ediciones Clásicas, (lire en ligne).
Liens externes
- Notices dans des dictionnaires ou encyclopédies généralistes :
- (es) Fundación Ignacio Larramendi : Nicolás Antonio (1617-1684) sur larramendi.es. Consulté le .