Manuel MartĂ
Manuel Martà (en latin Martinus[1]), né en 1663 et mort en 1737, est un archéologue, humaniste, écrivain et helléniste valencien.
Doyen |
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Naissance | |
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Eumelo Olenio |
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Membre de |
Accademia degli Infecondi (d) Académie d'Arcadie |
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Mouvement |
Novatores (d) |
Biographie
NĂ© en 1663 Ă Oropesa, dans le Royaume de Valence, il avait reçu de la nature les plus heureuses dispositions pour les lettres. Michel Falco, abrĂ©viateur de la Grammaire de Sanchez, lui apprit les Ă©lĂ©ments de la langue latine. Dès l’âge de dix ans, MartĂ composait de petites pièces de vers fort applaudies, et qu’il eut le bon esprit de brĂ»ler quand il en eut reconnu lui-mĂŞme les imperfections. Ses parents l’envoyèrent continuer ses Ă©tudes Ă l’UniversitĂ© de Valence, oĂą il s’appliqua successivement Ă la philosophie et Ă la thĂ©ologie, sciences dans lesquelles il fit de rapides progrès ; mais il continuait de cultiver en secret la poĂ©sie et d’orner son esprit par la lecture des meilleurs ouvrages de l’antiquitĂ©. Admis dans les sociĂ©tĂ©s les plus brillantes, il inspira sans le vouloir des sentiments trop tendres Ă une dame de la première distinction. Pour Ă©viter ses poursuites, il se retira Ă Huesca, et ne revint Ă Valence que lorsqu’il crut le danger passĂ©. Il avait appris Ă lire et Ă entendre le grec ancien sans autre secours qu’un HĂ©siode que le hasard lui avait procurĂ©. Le dĂ©sir de se perfectionner dans la connaissance de cette langue le conduisit Ă Rome en 1686. Au bout de quelques mois d’application, il Ă©crivit et parla le grec avec la mĂŞme facilitĂ© que le latin. Il apprit ensuite l’hĂ©breu et le français non moins rapidement. Dès que MartĂ fut connu Ă Rome, l’acadĂ©mie des Infecondi s’empressa de lui ouvrir ses portes, et celle des Arcadiens ne tarda pas Ă lui faire le mĂŞme honneur. Le Cardinal Aguirre, charmĂ© des talents de son jeune compatriote, le choisit pour son bibliothĂ©caire en 1688 et le chargea de surveiller l’impression de son Ă©dition des Conciles d’Espagne. MartĂ revit ensuite et publia par l’ordre de son protecteur la Bibliotheca Hispana vetus de Nicolás Antonio. Dans ce temps-lĂ le duc de Medinaceli, ambassadeur d’Espagne, ayant entendu vanter le mĂ©rite de MartĂ, souhaita de l’avoir pour secrĂ©taire ; mais le cardinal Aguirre refusa de le lui cĂ©der, et, tandis que le duc sollicitait un ordre du roi, le doyennĂ© d’Alicante Ă©tant venu Ă vaquer, MartĂ fut pourvu de ce bĂ©nĂ©fice et revint en Espagne, oĂą il reçut les ordres sacrĂ©s. Il ne tarda pas Ă s’ennuyer dans une ville oĂą il ne pouvait cultiver son goĂ»t pour les lettres, et ayant obtenu la permission de se faire supplĂ©er par un vicaire, il revint en 1699 Ă Valence, au milieu de ses anciens amis. Le duc de Medinaceli, de retour en Espagne, le pressa d’accepter la place de son bibliothĂ©caire, et le doyen se rendit Ă ses instances en 1704. Il mit Ă profit les richesses qui lui Ă©taient confiĂ©es pour acquĂ©rir de nouvelles connaissances, principalement dans les antiquitĂ©s et la numismatique. Le bonheur dont jouissait MartĂ ne fut pas de longue durĂ©e. Son protecteur, enfermĂ© dans la citadelle de Pampelune, y mourut en 1710. Sa famille venait d’être ruinĂ©e par la guerre, et le revenu de son bĂ©nĂ©fice Ă©tait presque rĂ©duit Ă rien. Le chagrin qui le rongeait fit craindre pour sa vie : on lui conseilla de voyager pour se distraire, et il se rendit Ă SĂ©ville, oĂą il reçut du duc de Medina, neveu de son bienfaiteur, un accueil qui calma ses inquiĂ©tudes. Il visita les principales antiquitĂ©s de l’Espagne, et forma, des mĂ©dailles qu’il recueillait, une collection prĂ©cieuse qu’il porta Ă Rome en 1717 ; mais, Ă peine Ă©tait-il arrivĂ© que Philippe V ordonna Ă tous les Espagnols qui se trouvaient dans cette ville d’en sortir sur-le-champ. MartĂ obĂ©it, quoique malade ; il vendit son mĂ©daillier et revint habiter Alicante. Depuis longtemps l’excès du travail avait affaibli sa vue : il perdit l’usage des yeux en 1723. Il vendit alors ses livres et le reste de ses collections, qui lui devenaient inutiles. Dès ce moment, il ne fit plus que languir jusqu’à sa mort, arrivĂ©e le . MartĂ avait pour amis les hommes les plus savants de l’Europe : en France, le P. Bernard de Montfaucon ; en Italie, Giovanni Vincenzo Gravina, Raffaello Fabretti, Giovanni Ciampini et le marquis Scipione Maffei, auquel il adressa plus de quatre cents inscriptions inĂ©dites ; en Espagne, Gregorio Mayans y Siscar, etc.
Ĺ’uvres
Martà a composé un grand nombre d’ouvrages, dont quelques-uns seulement ont été imprimés. Ce sont :
- Soledad (la Solitude), Valence, 1682, in-4°. C’est une silve imitée de Luis de Góngora.
- Amalthea geographica, Rome, 1686, in-8°, recueil d’élégies dont les sujets paraîtront sans doute bien singuliers : les métaux, les pierres précieuses, les quadrupèdes, les oiseaux, les poissons, etc.
- De Tiberis alluvione Sylva, ibid., 1688, in-4°.
- la Description du théâtre de Sagonte, dans l’Antiquité expliquée du P. Montfaucon, 2e partie, p. 237. Martà adressa en même temps au savant bénédictin le plan de ce théâtre, celui de l’amphithéatre d’Italica, inséré dans le même volume, et les dessins de bas-reliefs et d’antiquités publiés dans les volumes suivants.
- Epistolarum libri XII, Madrid, 1735, 2 vol. in-8°, recueil publiĂ© par les soins de Gregorio Mayans, qui le fit prĂ©cĂ©der d’une Vie de MartĂ. Peter Wesseling en a donnĂ© une 2e Ă©dition, augmentĂ©e d’une prĂ©face et de diffĂ©rentes pièces, Amsterdam, 1738, 2 vol. in-4°. Ce recueil de lettres est très-important pour l’histoire littĂ©raire.
- Oratio pro crepitu ventris habita ad patres crepitantes, Cosmopoli, 1768, in-32, rare, traduit en italien, Venise, 1787. Ce badinage, dans lequel on ne trouve rien qui puisse choquer les oreilles les plus dĂ©licates, est le rĂ©sultat d’une espèce de dĂ©fi adressĂ© Ă MartĂ en prĂ©sence du cardinal Aguirre. Wesseling l’a insĂ©rĂ© dans son Ă©dition des Lettres latines qu’on vient de citer. On a attribuĂ© Ă MartĂ les Notes sur les satires de Q. Sectanus (Lodovico Sergardi), Amsterdam, ElzĂ©vir (Rome ou Naples), 1700, in-8° ; mais Gregorio Mayans parle des notes que MartĂ avait composĂ©es sur ces satires comme d’un ouvrage qui n’avait couru qu’en manuscrit, et il promettait en 1735 de les publier s’il en trouvait l’occasion. Parmi les ouvrages inĂ©dits de MartĂ on se contentera de citer un recueil d’élĂ©gies intitulĂ© Amores, des Odes, des HendĂ©casyllabes, la traduction latine des deux premiers volumes des Commentaires d’Eustathe sur Homère, d’un grand nombre d’épigrammes de l’Anthologie grecque, etc. On peut consulter pour plus de dĂ©tails la Vie de MartĂ, par Mayans ; elle est diffuse, mais curieuse. On en trouve une bonne analyse dans la Bibliothèque raisonnĂ©e, t. 21, et dans le Dictionnaire de MorĂ©ri, Ă©dition de 1759. Voyez aussi AntĂłnio FĂ©lix Mendes, Oratio in obitum Emanuelis Martini, Lisbonne, 1737, in-4°, et Sectani Q. (Sergardi) Satyræ, t. 2, sat. 11, p. 211, 249, 262, Ă©dition de Lucca, 1783, avec les notes du P. Gianelli.
Notes
- De là vient qu’il est appelé Martin, Martines, et plus mal encore Martini. Chaudon, qui l’appelle Matti, a été suivi en cela par Feller, par Chalmers, par l’Abrégé de Peignot publié en 1815, et par le Dictionnaire italien imprimé à Bessano en 1796 : les deux derniers lui avaient déjà donné un autre article sous le nom de Martini ; et celui de Bassano l’avait de plus mis à sa vraie place, au mot Marti : ainsi il lui donne trois articles.
Liens externes
- Ressource relative aux beaux-arts :
- Notices dans des dictionnaires ou encyclopédies généralistes :