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Niccolò Perotti

Niccolò Perotti (né en 1430 à Fano, dans la région des Marches, et mort le à Sassoferrato) était un prélat, un universitaire, un traducteur et un philologue italien du XVe siècle.

Niccolò Perotti
Fonction
ArchevĂŞque catholique
Archidiocèse de Manfredonia-Vieste-San Giovanni Rotondo
Ă  partir du
Giovanni Burgio (en)
Tiberio Nardini (d)
Autres informations
A travaillé pour

Biographie

Fils cadet d'une famille aristocratique, Niccolò Perotti reçoit une bonne éducation. Autour de 1443, il commence à fréquenter l'école Vittorino da Feltre de Mantoue, puis l'école Guarino da Verona de Ferrare. À l'âge de 18 ans, il vit avec la famille de l'Anglais William Gray, humaniste, qui plus tard deviendra évêque d'Ely. À l'automne 1446, il se rend à Rome où il devient secrétaire du cardinal Bessarion, humaniste byzantin. Il suit le cardinal Bessarion à Bologne, où il était légat du pape de 1450 à 1455, et fréquente l'université de Bologne. Il a probablement enseigné la rhétorique et la poétique à l'université de Bologne. À Bologne, il continue à travailler comme traducteur afin d'attirer l'attention du pape Nicolas V, qui l'a engagé comme traducteur du grec. En 1452, Perotti y reçoit le laurier de la poésie des mains de l'empereur Frédéric III. Pendant son séjour à Bologne, il a également un violent affrontement avec Poggio Bracciolini pour la défense de Lorenzo Valla.

En 1455, il revient à Rome, où il est nommé secrétaire apostolique. L'année suivante, il reçoit les ordres et le , il est nommé archevêque de Siponto. L'année suivante, il participe au concile de Mantoue, proclamé par Pie II pour tenter d'arrêter les Ottomans qui ont conquis Constantinople en 1453. Jusqu'en 1464, il suit Bessarion dans ses déplacements en Allemagne et à Venise. En 1464, il est nommé gouverneur du patrimoine de Saint-Pierre, à Viterbe.

Au cours de la période de cinq ans (1464-1469) qu'il a passée à Viterbe en tant que gouverneur du patrimoine de Saint-Pierre, Perotti a commencé à publier ses œuvres de philologie. En 1469, il revient à Rome ; vers 1470, il écrit une invective contre Georges de Trébizonde, adversaire de Bessarion. En , Perotti est nommé gouverneur de Spolète, poste qu'il quitte l'année suivante. En 1474, il devient gouverneur de Pérouse, où il est accompagné par son secrétaire l'humaniste Francesco Maturanzio. Au début de 1477, il renonce à sa charge à Pérouse et se retire dans sa villa, située aux environs de sa ville natale de Sassoferrato. Il s'y consacre aux études et rédige son Cornucopiae, ouvrage sur la langue latine à travers un commentaire des Épigrammes de Martial. Il meurt à Sassoferrato en .

Ĺ’uvres

Les bibliothèques d’Italie possèdent un grand nombre de harangues, de lettres et d’autres opuscules de Perotti, dont Apostolo Zeno a recueilli les titres avec son exactitude ordinaire[1], dans ses Dissertazioni Vossiane. Outre la traduction de Polybe, souvent réimprimée, mais dont l’édition de Rome, 1473, est une rareté typographique[2], du Discours de Basile sur l’envie, du Serment d’Hippocrate, etc., on a de cet écrivain :

  • Rudimenta grammatices, Rome, 1473, in-fol. C’est la première Ă©dition de cette grammaire latine[3] qui eut un tel succès, qu’elle fut rĂ©imprimĂ©e quatre fois Ă  Rome dans l’espace de trois ans, et qu’il s’en fit dix Ă  douze Ă©ditions dans le reste de l’Italie et Ă  Paris avant la fin du siècle. Érasme l’a citĂ©e avec Ă©loge ; mais elle n’est plus recherchĂ©e aujourd’hui que par les curieux.
  • In C. Plinii secundi proemium. commentariolus ; c’est la prĂ©face de l’édition que Perotti publia, en 1473, de l’Histoire naturelle de Pline. Il se proposait d’établir la supĂ©rioritĂ© de son Ă©dition sur celle que Giovanni Andrea Bussi, Ă©vĂŞque d’Aleria, avait donnĂ©e en 1470 ; mais quoiqu’il y ait relevĂ© vingt-deux fautes d’impression, elle n’en est pas moins regardĂ©e comme infiniment plus correcte et offrant un texte plus pur que l’édition de Perotti.
  • Oratio pro regis Romanorum Frederici jucunda receptione, ex parte communitatis Bononiensis. Cette harangue a Ă©tĂ© insĂ©rĂ©e dans l’édition de 1475 de la Margarita poetica d’Albrecht von Eyb.
  • Cornucopia sive commentaria linguae latinae. Cet ouvrage, le plus important de ceux qu’a laissĂ©s Perotti, n’est pas un dictionnaire, comme on pourrait le croire d’après le titre, mais un commentaire sur le livre des Spectacles et le premier des Épigrammes de Martial. Il paraĂ®t que Perotti avait renoncĂ© Ă  terminer l’explication d’un poète si rempli d’obscĂ©nitĂ©s et qu’il ne destinait point son travail au public. Ce fut Pirro Perotti, son neveu, qui le fit imprimer Ă  Venise en 1489, in-fol., avec des additions et une prĂ©face qui contient quelques dĂ©tails assez intĂ©ressants. L’explication des passages licencieux appartient uniquement Ă  l’éditeur, qui en convient lui-mĂŞme. Cette première Ă©dition est très rare ; mais les curieux recherchent davantage celles qui sont sorties des presses des Aldes, Venise, 1499, 1513 et 1526, in-fol. Il y a beaucoup de recherches et d’érudition dans cet ouvrage ; il n’est cependant pas exempt d’erreurs. Aulo Giano Parrasio en a relevĂ© plusieurs dans son livre De rebus per epistolam quæsitis (lett. 37). Scriverius dĂ©couvrit le premier que Perotti avait insĂ©rĂ© dans son commentaire (sur l’épigramme 87) une fable qui ne diffĂ©rait que par quelques mots de celle de Phèdre : Arbores in tutela deorum ; mais loin d’accuser l’auteur moderne de plagiat, il en tira la consĂ©quence que les fables que nous avons sous le nom de Phèdre n’étaient pas l’ouvrage de l’affranchi d’Auguste. Dans un voyage qu’il fit en Italie, d’OrvĂŻlle trouva Ă  la bibliothèque Ambrosienne un manuscrit autographe de Perotti qui, parmi plusieurs fables imitĂ©es d’Ésope, d’Avienus, etc., en contenait plusieurs de Phèdre ; et il adressa une Notice sur ce recueil Ă  Burmann, qui l’a insĂ©rĂ©e dans la prĂ©face de l’édition de Phèdre, Leyde, 1727. On peut donc conjecturer avec assez de vraisemblance que Perotti avait cru pouvoir sans inconvĂ©nient s’approprier les fables de l’auteur ancien, restĂ©es jusqu’alors inconnues. NĂ©anmoins quelques critiques ont mieux aimĂ© prĂ©tendre que l’archevĂŞque de Manfredonia est le vĂ©ritable auteur des fables attribuĂ©es Ă  Phèdre, et Johann Friedrich Christ, entre autres, a publiĂ© une savante dissertation pour Ă©tablir ce sentiment, qui n’a cependant pas prĂ©valu. Les vingt-cinq fables tirĂ©es du manuscrit de Perotti, et qui ne se trouvent pas dans les anciennes Ă©ditions de Phèdre, n’ont Ă©tĂ© imprimĂ©es que de nos jours.
  • De generibus metrorum ac de Horatii et BoĂ«tii metris. Cet opuscule, publiĂ© Ă  la suite de l’ouvrage prĂ©cĂ©dent, a Ă©tĂ© insĂ©rĂ© dans un recueil de traitĂ©s d’anciens grammairiens, Venise, 1497, in-4°.
  • Grammatica et ars metrica, Ă©ditĂ© en 1493 Ă  Anvers par Goovaert Back[4].

Notes

  1. On doit remarquer que Zeno s’est cependant trompé en attribuant à Perotti l’Oraison funèbre de Bessarion ; elle est de Nicol. Capranica, évêque de Fermo.
  2. Cette traduction est d’ailleurs peu estimée, quoique écrite en beau latin. Les contre-sens dont elle fourmille ont fait conjecturer à Casaubon que Perotti n’avait qu’une connaissance superficielle de la langue grecque (voy. Praefat. In Polybium).
  3. Laire en cite une édition in-4°, sans date, inconnue aux autres bibliographes, intitulée Regulae Sipontinae, et qu’il regarde comme très ancienne. Voy. l’Index libr. ad inv. typogr., t. 1er, p. 165.
  4. Biographie nationale de Belgique

Bibliographie

  • « Niccolò Perotti », dans Louis-Gabriel Michaud, Biographie universelle ancienne et moderne : histoire par ordre alphabĂ©tique de la vie publique et privĂ©e de tous les hommes avec la collaboration de plus de 300 savants et littĂ©rateurs français ou Ă©trangers, 2e Ă©dition, 1843-1865 [dĂ©tail de l’édition]
  • Jean-Louis Charlet, « Un humaniste trop peu connu, Niccolò Perotti : ProlĂ©gomènes Ă  une nouvelle Ă©dition du Cornu copiae », Revue des Ă©tudes latines, 65 (1987), p. 210-227.
  • On peut consulter, pour plus de dĂ©tails, les Dissertaz. Vossiane, d’Apostolo Zeno, t. 1er, p. 256-24 ; les MĂ©moires de Niceron, t. 9, et la Storia letter. de Tiraboschi, t. 6, p. 1130-1133.

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