Musée des Arts forains
Le musée des Arts forains est situé dans le quartier de Bercy du 12e arrondissement de Paris, à l'extrémité sud-est du parc de Bercy. Il présente une collection d’objets du spectacle du 19e siècle et du 20e siècle.
Type |
Musée privé |
---|---|
Ouverture |
1996 (Ă son adresse actuelle) |
Site web |
Collections |
---|
Pays | |
---|---|
RĂ©gion | |
Commune | |
Adresse | |
Coordonnées |
48° 49′ 59″ N, 2° 23′ 20″ E |
Histoire
Avant de rejoindre son emplacement actuel, le Musée des Arts Forains était installé dans un atelier à Gentilly, puis rue de l'Église, dans le XVe arrondissement. Aujourd’hui devenu Pavillons de Bercy, la collection valorise les chais (anciens bâtiments de conservation des vins, de l'architecte Louis-Ernest Lheureux) sur l’initiative de Jean Paul Favand, metteur en scène du Patrimoine du spectacle et des Arts Forains.
Le musée est un lieu de 11 400 m2 avec une attention toute particulière aux nouvelles technologies.
En 2009, le Musée des arts forains est classé Entreprise du patrimoine vivant[1].
Configuration des lieux - Scénographie
Le musée est à peu de distance du parc de Bercy et du centre commercial Bercy Village. Il est desservi en métro par l'arrêt Cour Saint-Émilion sur la ligne 14 du métro de Paris. Le musée occupe plusieurs des pavillons de pierre aux toits pentus construits pour les anciens entrepôts de Bercy. Ces bâtiments forment un ensemble rectangulaire entouré par l'avenue des Terroirs de France, la rue Baron-Le-Roy, la rue des pirogues-de-Bercy et la rue Lheureux. L'entrée principale se trouve au n°53 de l'avenue des Terroirs-de-France.
Les collections
Le Musée des arts forains présente la seule exposition d’éléments d'art forain privée ouverte au public en France. Composé de deux parties, l’exposition temporaire et l’exposition permanente, le musée abrite :
- 14 manèges et autres attractions foraines,
- 16 boutiques foraines et attractions restaurées,
- 18 ensembles d'Ĺ“uvres historiques,
- 1522 œuvres indépendantes qui constituent le musée des écoles européennes.
Les espaces
Le musée des Arts forains est répartie sur trois salles d’une superficie totale de 5 000 m2, ayant pour thème, respectivement :
- le musée des Arts forains,
- le théâtre du merveilleux,
- le salon vénitien,
- le Magic Mirror,
- le théâtre de verdure.
Ces espaces sont visitables par le public toute l'année, uniquement sur réservation[2]. Ils sont aussi utilisés pour des soirées événementielles. La possibilité de tester les manèges et attractions, selon les principes de muséologie active est proposée aux visiteurs au cours de visites animées par une conférencière ou un magicien.
Le musée des Arts forains
C'est une salle vouée à la fête foraine proprement dite. Ses principales attractions sont un manège de chevaux de bois, un manège de vélocipèdes (manège de vélos datant de 1897) et un jeu de lancer de boules actionnant une course de garçons de café dans un décor serti de miroirs en biseaux du début du XXe siècle.
Le manège de vélocipèdes est un manège doté de sièges décorés où montent les enfants, mais aussi d'une trentaine de vélocipèdes disposés sur un rail circulaire et actionnés par des visiteurs adultes : ce sont eux qui font tourner le manège, les signaux du départ et de l'arrêt étant donnés par des animateurs. Le modèle présent au musée a été fabriqué en 1897 à Gand, en Belgique, par Caillebaut et Decanck, à partir d'un brevet d'invention déposé par la firme anglaise Savage et exploité en France par la maison Limonaire. Il s'agit d'un des premiers manèges à avoir procuré des sensations fortes de vitesse à ses passagers, puisqu'il pouvait atteindre 60 km/h à une époque où l'automobile était encore balbutiante et où les vélos eux-mêmes restaient encore des objets rares, réservés aux plus fortunés ; on se déplaçait à pied ou à cheval (un cheval au galop atteignant en moyenne 30 km/h). Le manège à vélocipèdes offrait à un grand nombre de personnes aux moyens plus modestes la possibilité d'essayer les vélocipèdes. Le manège a été restauré au musée afin d'être remis en service. Il s'agit d'une des attractions les plus prisées du musée : il transporte en moyenne un peu moins de 300 000 personnes par an[3].
L'attraction de la course de garçons de café a la forme d'une large piste où onze silhouettes métalliques peintes représentant des garçons de café avancent sur autant de rails, de la droite vers la gauche. Onze personnes peuvent contrôler chacune la progression d'une silhouette : pour faire avancer la leur, elles doivent lancer des balles dans des trous sur des pupitres alignés au pied de la piste. Un trou peut faire avancer la silhouette d'un, deux voire trois cases, selon qu'il est plus ou moins difficile à atteindre. Sur la gauche de la piste, des voyants lumineux s'allument dès qu'un garçon de café atteint la fin de son parcours. Des lots sont remis aux vainqueurs.
Le théâtre du merveilleux
Le théâtre du merveilleux propose un retour à l'époque des expositions universelles et carrousels salons du début du XXe siècle. Près de l'entrée se trouve une montgolfière dont la nacelle est en forme d'éléphant. Un orchestre mécanique (piano, orgue et carillon mural de tubes métalliques) restauré, désormais actionné par informatique, joue sans musiciens. Des jeux de lumières et projections murales transforment des tapisseries du Moyen Âge en scènes vivantes ou des décors scéniques en éléments du Nautilus, grâce à 12 vidéo-projecteurs et 800 sources lumineuses dispersées dans l'espace locatif, qui utilisent la technique du mapping vidéo.
Les salons vénitiens
Les salons vénitiens, abrités dans un pavillon divisé en deux grandes salles, regroupent des décors, objets et attractions sur le thème de Venise et de l'Italie vues par les fêtes foraines. Un manège vénitien permet de faire un tour de manège dans une gondole vénitienne ou à bord d'autres embarcations ou animaux, sous l'œil d'une sculpture de sirène disposée au centre. Une attraction de course de gondoles fait s'affronter une dizaine de silhouettes métalliques peintes parcourant un rail le long d'un décor vénitien, sous le contrôle de visiteurs qui les font avancer en jetant des boules dans des trous (sur le même principe que dans l'attraction de course de garçons de café conservée dans un autre bâtiment). Un spectacle son et lumière Venise la Sérénissime, employant la technique de la fresque lumineuse, habille le décor d'images animées pendant quelques minutes.
Dans le deuxième salon, un spectacle d’automates avec sons et lumières anime et fait chanter plusieurs automates anciens inspirés de personnages de la commedia dell'arte. L'une des extrémités du salon est aménagée en une petite scène de théâtre avec rideau rouge et coulisses, qui accueille des spectacles.
Le Magic Mirror
Composée d'une piste centrale et de douze loges, le Magic Mirror est une authentique ancienne salle de bal itinérante des années 1920 venue de Belgique[1] et restaurée par un collectionneur. Ce bâtiment comprend une petite salle d'entrée ainsi qu'une grande salle de bal circulaire comprenant une piste de danse centrale autour de laquelle sont aménagées des stalles accueillant des bancs et des tables pour les spectateurs. La piste se prête à des animations consistant en danses et en numéros de claquettes.
Le théâtre de verdure
Le théâtre de verdure est le nom donné à l'allée centrale entre les bâtiments du musée. Ces espaces à ciel ouvert couvrent 2500 m². Ils arborent une scénographie et une ambiance à part entière. Les murs des pavillons de Bercy ont été couverts de lierre. Divers objets et décors ont été ajoutés au sol, sur les murs et dans les arbres pour prolonger à l'extérieur l'atmosphère foraine et féérique du musée : un lustre de cristal et plusieurs autres luminaires anciens sont suspendus parmi les arbres, une sculpture de licorne est suspendue aux branches d'un arbre, etc. L'un des arbres est décoré d'accessoires rappelant l'univers du roman Alice au pays des merveilles de Lewis Carroll.
Des animations sont régulièrement organisées sur cette allée, notamment une marionnette géante d'homme bossu à la tête et aux bras humains mais aux pattes et au croupion d'oiseau, ainsi que plusieurs musiciens et des personnages costumés.
L'allée accueille également des baraques ambulantes de restauration rapide (une crêperie et un magasin de frites et de merguez).
Ateliers de restauration
Le musée abrite également des ateliers servant à l'entretien des collections et à la restauration des nouvelles acquisitions. Ces ateliers sont situés du côté de la rue des pirogues de Bercy. La plus ancienne restauratrice travaillant dans l'équipe est Marie Binder[1].
Autres infrastructures
Entre le bâtiment du musée des arts forains et le Magic Mirror se trouve un poste de secours utilisé en cas de problèmes de santé et servant aussi de point de rendez-vous pour les enfants qui se perdraient pendant la visite. Le bâtiment du Musée des arts forains proprement dit contient aussi une petite boutique de souvenirs.
Événements
Ouvertures au public
Le musée des arts forains est régulièrement ouvert au public sans besoin de réservation pour les journées européennes du patrimoine[4].
Le musée est aussi régulièrement ouvert au public pour quelques semaines au mois de décembre à l'occasion des fêtes de fin d'année[5] - [6].
En , le musée a été ouvert à des personnes sans domicile fixe à l'occasion d'une messe[1].
Expositions temporaires
Le musée accueillait jusqu'au « la plus grande fête foraine miniature au monde », composée de 39 manèges en mouvement et de 25 baraques foraines à l'échelle 1/20e. Créée par Lucien et Georgette Mouchet, cette fête foraine miniature est le fruit de plus de soixante années de travail.
Fréquentation
Selon un article de France Info et de l'Agence France Presse en 2011, le Musée des arts forains recevait à ce moment environ 200 000 visiteurs par an lors des visites de groupe sur réservation, ainsi que près de 50 000 personnes à l'occasion des fêtes de fin d'année à chaque mois de décembre[6].
Filmographie
Le musée a servi de décor pour les scènes finales du film d'Yves Amoureux, Le Double de ma moitié, sorti en 1999, à une scène dans le film Minuit à Paris, de Woody Allen (2011), ainsi que pour le film Paris à tout prix (2013), de Reem Kherici[7].
Galerie
- Course de chevaux par jeu de boules.
Notes et références
- Fêtes et merveilles au Musée des arts forains, article de Marie-Christine Morosi et Pauline Tissot dans Le Point le 18 décembre 2016. Page consultée le 19 septembre 2017.
- Musée des arts forains, fiche sur le site Télérama Sortir. Page consultée le 19 septembre 2017.
- Le manège de vélocipèdes a 120 ans !, article sur le site du Musée des arts forains le 19 mai 2017. Page consultée le 19 septembre 2017.
- Fêtez le patrimoine au Musée des arts forains, article sur Télérama Sortir (sans date, sans doute 2017). Page consultée le 19 septembre 2017.
- Bercy rouvre ses manèges enchantés, article dans Le Parisien Val-de-Marne le 27 décembre 2011. Page consultée le 19 septembre 2017.
- Le splendide Musée des arts forains célèbre le music hall en décembre, article de Culture Box (avec l'Agence France Presse) sur le site de France Info "Culture Box" le 21 novembre 2012 (mis à jour le 6 décembre 2016). Page consultée le 19 septembre 2017.
- Lieu de tournage dans Paris Ă tout prix