Moussem
Le moussem, appelĂ© Ă©galement waada dans certaines rĂ©gions dâAlgĂ©rie[1], agdud en berbĂšre[2] - [3] - [4] ou mouggar dans le sud-ouest du Maroc (berbĂšre Tachelhit)[5] - [6], dĂ©signe en Afrique du Nord une fĂȘte rĂ©gionale annuelle qui associe une cĂ©lĂ©bration coutumiĂšre, qui peut parfois ĂȘtre religieuse (souvent pour honorer un saint) Ă des activitĂ©s festives et commerciales.
Algérie
L'AlgĂ©rie compte de nombreuses festivitĂ©s appelĂ©es dans certaines rĂ©gions : moussem ou waada ou rekb. Ces festivitĂ©s sont pour la plupart des manifestations culturelles liĂ©es Ă la rĂ©colte, aux saints musulmans ou Ă la nature. Ces fĂȘtes locales sont majoritairement religieuses mais aussi profanes. L'origine du nom rekb ou waĂąda vient du mot waĂąd signifiant « rencontre » et « rassemblement »[7].
Le moussem algĂ©rien le plus important du territoire est celui de lâoasis de BĂ©ni AbbĂšs[8].
Certains sont classés au patrimoine mondial immatériel de l'Unesco
- le pÚlerinage annuel au mausolée Sidi Abdelkader à El Abiodh Sidi Cheikh[9] ;
- le SbuĂą, cette manifestation religieuse est fĂȘtĂ©e pendant sept nuits et sept jours, elle cĂ©lĂšbre la naissance de Mahomet (Mawlid) en plusieurs rites propres Ă la rĂ©gion du Gourara. Elle se dĂ©roule dans les vieux ksar, les oasis, les mausolĂ©es de saints musulmans et de marabouts[10] ;
- le rituel et les cérémonies de la Sebeïba dans l'oasis de Djanet[11] ;
Parmi les moussems et waada algériens, on peut citer :
- le tafsit (« les couleurs du printemps ») : cette festivitĂ© est propre Ă la rĂ©gion du Hoggar. Elle marque aujourd'hui lâavĂšnement du printemps se cĂ©lĂšbre pendant trois jours. Durant le tafsit, plusieurs activitĂ©s aujourd'hui sont proposĂ©es comme la randonnĂ©e au cĆur du Sahara, l'Ă©lection de « Miss Hoggar », du meilleur artisan, du plus beau dromadaire[12].
- le Moussem des dattes de Taghit (« la fĂȘte de la datte ») : ce moussem est fĂȘtĂ© Ă la fin de chaque mois dâoctobre coĂŻncidant Ă la rĂ©colte des dattes qui est la principale ressource agricole de la Saoura[12] ;
- le Moussem de MĂąatkas (« la fĂȘte de la Poterie »): la fĂȘte de la poterie se dĂ©roule chaque Ă©tĂ© durant le mois de juin, dans la rĂ©gion de MĂąatkas en Kabylie dans la wilaya de Tizi Ouzou. Le mĂ©tier de la poterie dans cette rĂ©gion est essentiellement fĂ©minin[12] ;
- le Moussem du corail d'El Kala : il s'agit du moussem le plus important de l'extrĂȘme nord-est algĂ©rien, cĂ©lĂ©brĂ© en Ă©tĂ© durant le mois d'aoĂ»t. Il rĂ©unit de nombreux pĂȘcheurs, artisans et commerçants. ;
- le Moussem des fraises de Skikda : il célÚbre la récolte des fraises en musique traditionnelle[13]
- la Waada de Sidi Lakhdar Ben Khlouf, le plus important moussem dans le wilaya de Mostaganem[14] ;
- la Waada de Sidi El Hasni (wilaya d'Oran)[15] ;
- la Waada de Sidi Yahia Bensfia[16] (wilaya de Tlemcen) ;
- la waada d'Asla dans la wilaya de Naama, en l'honneur de Sidi Ahmed El Mejdoub[17].
Maroc
Au Maroc, prÚs de 600 à 700 moussems existent[18]. Certains sont trÚs célÚbres et attirent, en plus des tribus locales, des touristes marocains ou étrangers. On peut citer :
- le Moussem des amandiers, à Tafraout (février) ;
- le Moussem des cerises, Ă Sefrou (juin) ;
- le Moussem des dattes, Ă Arfoud (octobre) ;
- le Moussem des fiançailles, à Imilchil (septembre) ;
- le Moussem du miel, à Imouzzer des Ida-Outanane (août) ;
- le Moussem de Moulay Abdellah Amghar, à Moulay Abdellah, prÚs d'El Jadida (août)[19] ;
- le Moussem des roses, Ă Kalaat M'Gouna (mai) ;
- le Moussem de Sidi Ahmed Belahcen, Ă MĂ©diouna (juillet) ;
- le Moussem de Tan-Tan, à Tan-Tan, « inscrit en 2008 sur la liste représentative du patrimoine culturel immatériel de l'humanité (originellement proclamé en 2005) »[20] ;
- le Moussem des Regragas, organisé par la confrérie des Chiadmas à Essaouira ; les festivités durent 40 jours et débutent chaque année avec l'équinoxe de printemps.
Notes et références
- Yazid Ben Hounet, « Moussem et loisirs dans le Haut Sud-Ouest algĂ©rien : La fabrication des valeurs et symboles collectifs », dans Laurent SĂ©bastien Fournier, La fĂȘte au prĂ©sent : mutations des fĂȘtes au sein des loisirs, L'Harmattan, , 415 p. (ISBN 9782296074859, lire en ligne), p. 51.
- Ahmed Skounti, Le Sang & le Sol Nomadisme et sédentarisation au Maroc (lire en ligne)
- Michel Peyron, Le Mariage chez les Ayt Yafelman de l'Atlas marocain, Ătudes et Documents BerbĂšres,
- Tassadit Yacine, Jean Amrouche et le pluralisme culturel,
- Au cĆur de l'Atlas: Mission au Maroc 1904-1905
- LĂ©opold Justinard: quarante ans d'Ă©tudes berbĂšres : choix de textes
- « Patrimoine mondial immatériel, la waùda de Sidi Cheikh, un rendez-vous annuel à El Bayadh », sur Djazairess (consulté le )
- Dominique Auzias et Jean-Paul Labourdette, AlgĂ©rie : 2011-2012, Paris, Nouvelles Ăditions de l'UniversitĂ©, coll. « Le Petit FutĂ© », , 5e Ă©d., 476 p. (ISBN 978-2-7469-2575-5), p. 93.
- « UNESCO - Le pĂšlerinage annuel au mausolĂ©e de Sidi âAbd el-Qader Ben Mohammed dit « Sidi Cheikh » », sur ich.unesco.org (consultĂ© le )
- « UNESCO - Le sbuù, pÚlerinage annuel à la zawiya Sidi El Hadj Belkacem, Gourara », sur ich.unesco.org (consulté le )
- « UNESCO - Le rituel et les cérémonies de la Sebeïba dans l'oasis de Djanet, Algérie », sur ich.unesco.org (consulté le )
- « FĂȘtes locales », sur ONT (consultĂ© le )
- Dib Nassima, « Skikda cĂ©lĂšbre sa fĂȘte annuelle de la fraise dans une ambiance festive », sur www.aps.dz (consultĂ© le )
- Rosa Chaoui, « RedĂ©couvrir les qasidate de Sidi Lakhdar Benkhlouf », Midi Libre, no 742,â , p. 14 (lire en ligne).
- IDIR MOKRANI, « La waada de Sidi El-Hasni célébrée du 4 au 7 juillet à Oran », sur www.aps.dz (consulté le )
- « Sidi Yahia Bensfia Algérie Musulmans Religieux PERSONNAGES », sur vitaminedz.com (consulté le ).
- « La waùda de Asla à Naama : Un rituel qui se perpétue | El Watan », sur www.elwatan.com (consulté le )
- Florence Dyan (dir.), Maroc, Paris, Michelin, , 560 p. (ISBN 978-2-06-713875-9, lire en ligne), p. 46
- « Moussem de Moulay Abdellah Amghar », sur cheval-eljadida-maroc.com, office de tourisme d'El Jadida (consulté le )
- « Le moussem de Tan-Tan », sur UNESCO (consulté en )