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Montre de plongée

Une montre de plongĂ©e est une montre conçue pour la plongĂ©e sous-marine qui a comme caractĂ©ristique d'avoir une Ă©tanchĂ©itĂ© supĂ©rieure Ă  dix atm, l'Ă©quivalent de 100 mètres de colonne d'eau, ainsi qu'une lunette mobile unidirectionnelle permettant la mesure relative du temps de la plongĂ©e.

Une montre de plongée à chiffres luminescent.

La montre de plongĂ©e typique a une Ă©tanchĂ©itĂ© Ă©talonnĂ©e pour une pression de 200 ou 300 mètres, bien que la technique actuelle permette la construction de montres de plongĂ©e qui peuvent aller Ă  une profondeur bien plus grande[1] avec un record Ă  12 000 mètres thĂ©oriques pour la Rolex Deepsea Challenge (elle est en rĂ©alitĂ© descendue Ă  10 908 mètres dans la fosse des Mariannes)[2]. Le record absolu de profondeur, pour une montre, est actuellement dĂ©tenu par Omega et la Seamaster Planet Ocean Ultra Deep Professional avec une plongĂ©e Ă  10 925 mètres[3].

Les montres de plongĂ©e peuvent actuellement ĂŞtre conformes Ă  la norme ISO 6425 qui dĂ©finit les caractĂ©ristiques des montres qui conviennent Ă  la plongĂ©e avec un appareillage respiratoire sous-marin Ă  des profondeurs de 100 mètres ou davantage. Ces montres portent la mention Diver's Watch pour les distinguer des montres qui ne conviendraient pas Ă  plongĂ©e en scaphandre autonome.

Histoire

L'histoire des efforts pour utiliser les montres sous l'eau et pour fabriquer des montres qui soient étanches remonte peut-être au XVIIe siècle, notamment pour les besoins de la navigation. Au XIXe siècle, les montres résistantes à l'eau et à la poussière étaient généralement des exemplaires uniques créées spécialement pour un client particulier et décrites comme des « montres d'explorateurs ». Au début du XXe siècle, de telles montres étaient produites industriellement pour le marché militaire et la distribution commerciale. Comme leurs prédécesseurs, les montres du début du XXe siècle étaient développées afin de répondre aux besoins de plusieurs groupes différents mais liés : les explorateurs, les marins et les plongeurs professionnels.

En 1883, la société Alcide Droz & Fils met sur le marché la première montre étanche : L'Imperméable. Il s'agit d'une montre gousset.

En 1927, Rolex présente son premier boîtier de montre étanche, pour montrer son efficacité il équipe la nageuse Mercedes Gleitze pour sa traversée de la Manche.

Omega SA commercialise en 1932 l'Omega Marine. Après une sĂ©rie d'essais conduits par le Laboratoire d'Horlogerie de Neuchâtel en , la montre fut certifiĂ©e capable de supporter une pression 13,5 atmosphères, soit 135 mètres, sans aucune prise d'eau[4].

En 1932, l'horloger Mido commercialise la Multifort Aquadura, première montre étanche, anti-choc et automatique.

Durant la Seconde Guerre mondiale, les nageurs de combat italiens possèdent une longueur d'avance sur leurs homologues des marines alliées : la Décima Mas, avant l'armistice de Cassibile est une unité d'élite qui causera bien des tracas à la Royal Navy, notamment durant l'attaque menée contre le port d'Alexandrie en 1941 où les cuirassés HMS Valiant et HMS Queen Elizabeth sont coulés par des hommes-grenouilles italiens. Ceux ci, pour minuter les mines à retardement, les temps de plongée et la navigation sur des "Maiale" (torpilles pilotables), sont équipés de montres étanches très ingénieuses conçues par un horloger italien (officina Panerai), incorporant des mouvements Rolex dans un boîtier étanche maison muni d'un remontoir spécial étanche et d'un éclairage luminescent très efficace. Une réédition modernisée de cette montre, dont la publicité capitalise habilement sur ce fait d'armes est commercialisée actuellement sous l’appellation Panerai "Luminor".

En 1952, Blancpain produit la Fifty Fathoms conçue sur les conseils de Bob Maloubier, fondateur des nageurs de combat français, et destinée aux dotations de la Marine nationale.

L'horloger genevois Jean Richard sa dépose en 1958 un brevet pour une lunette tournante interne et fonde la filiale et marque Aquastar qui crée en 1962 la montre Benthos 500 équipée de joints toriques permettant une résistance à une pression de 500 mètres, puis la Deep star, chronographe automatique de plongée qui équipe en 1963, pour le commandant Jacques-Yves Cousteau, les plongeurs de l'expérience Precontinent II et III; sa lunette interne permet pas moins de cinq calculs (la durée totale de plongée, la cadence de remontée, le temps de décompression, la désaturation en azote et même la majoration de durée du palier en cas de plongées successives. La même année Yema sort la première montre de série étanche à 300 m, la Superman. En 1971, Oméga fabriquera la Seamaster 1000 pour l'équipe de Cousteau.

En 1961, Vulcain fabrique un modèle de montre de plongée, la Nautical, équipée d'un réveil aquatique avec une sonnerie audible sous l'eau, permettant à son porteur de savoir quand il doit remonter en surface[5].

Seiko sort en 1965 sa première montre de plongée étanche à 150 mètres, et en 1967 sa Professional 300 étanche à 300 mètres, modèle 6215. En 1975, la firme nippone utilisera pour la première fois du titane pour sa montre de plongée 6159, elle propose une montre de plongée étanche à 600 mètres et les premiers bracelets en caoutchouc à soufflet pour compenser la pression de la combinaison.

En 1998, fin des montres mécaniques en dotation de la Marine nationale française qui équipe ses plongeurs de combats avec la Casio DW-9000.

Le fabricant Sinn présente en 2006 la première montre à étanchéité absolue, la Sinn X, montre en équipression dont le boîtier rempli de silicone peut résister à toutes les profondeurs connues. En 2008 il présente la U-1000 avec poussoir fonctionnel, étanche à 1000 mètres.

Normalisation

La norme ISO 6425 définit une série de caractéristiques qu'une montre doit posséder pour être vendue en tant que montre de plongée. Cette norme a été publiée en 1982 et actualisée en 1996 puis en 2018[6] - [7].

La norme spécifie une série d'exigences et les moyens de tester qu'une montre y est conforme[8] - [9] :

  • La montre doit rĂ©sister Ă  une profondeur d'eau d'au moins 100 mètres soit une pression isostatique de 10 bars. La pression est augmentĂ©e de 25 % pour le test (ainsi une montre certifiĂ©e pour 200 mètres est testĂ©e Ă  25 et non 20 bars)
  • Elle doit rĂ©sister la corrosion par l'eau de mer. Pour tester cette rĂ©sistance, elle est immergĂ©e pendant 24 heures dans une solution de sel Ă  30 grammes par litres.
  • Elle doit ĂŞtre lisible Ă  25 cm de distance dans l'obscuritĂ© totale.
  • Elle doit rĂ©sister Ă  des variations de tempĂ©rature. Cette aptitude est validĂ©e en la plongeant alternativement dans l'eau Ă  40 °c et 5 °c pendant 10 minutes.
  • Il doit exister un moyen pour son utilisateur de s'apercevoir immĂ©diatement si la montre est arrĂŞtĂ©e, mĂŞme dans l'obscuritĂ©. Sur une montre analogique, la prĂ©sence de luminova sur l'aiguille des secondes rĂ©pond Ă  cette condition.
  • Elle doit possĂ©der un moyen de mesurer la durĂ©e des plongĂ©es. Il peut s'agir d'une lunette tournante, qui doit alors ĂŞtre unidirectionnelle : ainsi un mouvement accidentel peut conduire Ă  une surestimation du temps de plongĂ©e, pas Ă  une sous-estimation.
  • Elle doit rĂ©sister au choc. cette aptitude est testĂ©e en percutant la montre, d'un cĂ´tĂ© puis de l'autre, avec un pendule d'une masse de kg.
  • Le bracelet doit ĂŞtre solidement attachĂ© Ă  la montre : l'attache doit rĂ©sister Ă  une force de traction de 200 newtons de chaque cĂ´tĂ©.
  • Aucune condensation ne doit se former Ă  l'intĂ©rieur de la montre lorsqu'elle est chauffĂ©e Ă  40 degrĂ©s puis plongĂ©e dans l'eau froide.
  • Si elle est Ă©lectronique, elle doit disposer d'un avertissement de fin de vie de la pile.

La norme définit les mentions, en diverses langues, que le fabricant est autorisé à apposer à une montre répondant à ces spécifications.

Galerie

Voir aussi


Références

  1. « Montres de plongée - Résister à toutes les pressions | WorldTempus » (consulté le )
  2. « Plus d’informations sur Rolex.com », sur Rolex (consulté le ).
  3. « LA PLONGÉE LA PLUS PROFONDE DE L’HISTOIRE », sur omegawatches.com.
  4. Omega Marine 1932 Museum Collection Limited Series
  5. « Montre Vulcain The Nautical Heritage au poignet », (consulté le ).
  6. David Fishman, « Electronic Dive Mask: A Heads Up Display for Deep Diving », Honors Theses,‎ (lire en ligne, consulté le )
  7. 14:00-17:00, « ISO 6425:2018 », sur ISO (consulté le )
  8. (en-US) « Ultimate Dive Watch Guide for 2020 — Part 2 — Dive Watch Brands », sur Twisted Bezel, (consulté le )
  9. jean-philippe tarot, « La montre de plongée… selon la norme ISO 6425 », sur Montres-de-luxe.com (consulté le )
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