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Monte VeritĂ 

Le Monte VeritĂ  (littĂ©ralement la « colline de la VĂ©ritĂ© ») est une colline de 332 mètres d'altitude situĂ©e sur le territoire d'Ascona, au-dessus du lac Majeur, dans le canton du Tessin en Suisse, qui a Ă©tĂ© le berceau de nombreux Ă©vĂ©nements culturels et de communautĂ©s utopiques depuis le dĂ©but du XXe siècle. Son origine comme destination populaire trouve sa source avec les randonneurs Wandervogel au cours de la pĂ©riode du Lebensreform[2] - [3].

Monte VeritĂ 
Vue aérienne en 1946.
Vue aérienne en 1946.
GĂ©ographie
Altitude 332 m[1]
Massif Alpes lépontines (Alpes)
CoordonnĂ©es 46° 09′ 32″ nord, 8° 45′ 46″ est[1]
Administration
Pays Drapeau de la Suisse Suisse
Canton Tessin
District Locarno
GĂ©olocalisation sur la carte : Suisse
(Voir situation sur carte : Suisse)
Monte VeritĂ 
GĂ©olocalisation sur la carte : canton du Tessin
(Voir situation sur carte : canton du Tessin)
Monte VeritĂ 

Histoire

Monte Monescia

Non loin de là, à Tegna, se trouvent des vestiges d'un lieu de culte illyrien, qui laissent entendre la présence d'un peuple d'Illyrie dans la région avant l'implantation progressive du christianisme[4]. En 1585, au pied de la colline nommée Monte Monescia, le Collegio Papio est édifié à l'instigation de Charles Borromée. Le Collegio Papio doit son nom à Bartolomeo Papio, un villageois d'Ascona qui prescrivit dans son testament d'instituer un Collegio avec sa fortune[5]. Au fil des siècles, le Collegio abrita différentes formations ecclésiastiques. Il est depuis 1927 une école catholique faisant partie du système de maturité fédérale de la Confédération[5] - [6].

Présence de quelques anarchistes

Après s'être évadé de prisons russes, le révolutionnaire et théoricien anarchiste Mikhaïl Bakounine vient finir ses jours dans la région. Fatigué par ses échecs et affaibli par sa mauvaise santé, il aspire à une vie plus paisible et communautaire. Entre 1869 à 1873, Bakounine attire de nombreux anarchistes russes dans la région et rédige Étatisme et anarchie, son œuvre principale[7]. En 1871, Nietzsche, âgé de 27 ans, réalise un court séjour à Ascona où il achève la rédaction de La Naissance de la tragédie[7].

Fondation

Ida Hofmann-Oedenkoven, Lotte Hattemer et Henri Oedenkoven, fondateurs du Monte Verità (hiver 1902–1903).

Épuisé par la frénésie du développement industriel et par les modes de vie bourgeois, un groupe de jeunes composé de Henri Oedenkoven, Karl Gräser, Gustav Gräser, Ida Hofmann, Jenny Hofmann, Lotte Hattemer et Ferdinand Brune quitte l'Allemagne pour un lieu idéal afin de mener des cures de bains d'air, de soleil et d'eau. En 1899, ils s'installent dans un sanatorium édifié par le Suisse Arnold Rikli à Bled, anciennement dans l'empire austro-hongrois, où le lac, les collines et le château attirent de nombreux curistes depuis une dizaine d'années. Mais la présence de la bourgeoisie dans la région les dérange. Le groupe de jeunes aspire à une réforme de la vie basée sur le retour à une vie simple, le matriarcat et le végétarianisme[8].

En 1900, les six pionniers achètent pour 150 000 francs (c'est Henri Oedenkoven, âgĂ© de 25 ans, riche hĂ©ritier d'un homme d'affaires d'Anvers, et sa compagne, la professeur de piano Ida Hofmann, qui versent l’essentiel de la somme) un terrain d’un hectare et demi sur la colline connue sous le nom de Monte Monescia, au-dessus d'Ascona, afin de s'y Ă©tablir lui et ses amis. FascinĂ©s par la thĂ©osophie, le taoĂŻsme et le bouddhisme, les fondateurs cherchent une vĂ©ritĂ©, d'oĂą leur idĂ©e de rebaptiser le site « Monte VeritĂ  », littĂ©ralement la colline de la vĂ©ritĂ©[9]. La colonie est initialement Ă©tablie sur les principes du socialisme primitif, et devient par la suite pionnière du vĂ©gĂ©tarisme individualiste[10]. Les colons « abhorraient la propriĂ©tĂ© privĂ©e, pratiquaient un code moral rigide, le strict vĂ©gĂ©tarisme et le nudisme. Ils rejetaient les conventions en matière de mariage, de vĂŞtements, de partis politiques et de dogmes[11]. Les repas sont composĂ©s de fruits et lĂ©gumes de la rĂ©gion, l'alcool y est banni et les habits sont faits de lin ou de coton. NĂ©anmoins, Henri Oedenkoven ne cache pas sa volontĂ© de rĂ©aliser un projet Ă©conomique viable : un lieu de cure payant. Mais la circulation de l'argent au sein de la colonie n'est pas approuvĂ© par les frères Gräser : le peintre et poète mystique Gustav Gräser se rĂ©fugie dans une grotte Ă  deux kilomètres du futur sanatorium. Karl se retire Ă©galement dans une propriĂ©tĂ©, bientĂ´t rejoint par Jenny et Lotte, tous ayant vendu leur part Ă  Henri Oedenkoven et Hofmann. Un an après la fondation, « une structure en deux parties est crĂ©Ă©e : d'une part, l'institution de guĂ©rison naturelle d'Oedenkoven et Hofmann en tant qu'entreprise privĂ©e, d'autre part, le sanctuaire des frères Gräser, qui est ouvert aux persĂ©cutĂ©s et aux opprimĂ©s de tous les pays. Pour une meilleure distinction, leur isolement doit ĂŞtre appelĂ© Monte Gusto[12] ». Dans un premier temps, la prĂ©sence de l'argent dans l'institution est dissimulĂ©e et le troc privilĂ©giĂ©[13].

Monte VeritĂ 

En 1904, la construction de la Casa Anatta et de la Maison Centrale par l'architecte Walter Hoffman permet à Henri Oedenkoven de fonder officiellement la Colonie coopérative végétarienne Monte Verità[14]. Les médias commencent à diffuser l'existence d'un lieu de cure nommé Monte Verità où l'alimentation est végétalienne. En 1905, la colonie du Monte Verità s'étend sur 3,5 hectares, composée de propriétés privées, d'un parc commun et d'un parc pour des cures d'air où les hommes et les femmes sont séparés. Le bâtiment principal comporte un restaurant, une bibliothèque, une salle de lecture et d'un salon pour la musique. On y offre pension en échange de travail à toutes les personnes intéressées par un régime végétarien[15].

Le lieu attire de nombreuses personnalitĂ©s, notamment les rĂ©volutionnaires communistes LĂ©nine et Trotsky, et l'anarchiste Bakounine[16]. Après un premier sĂ©jour au Monte VeritĂ , le mĂ©decin anarchiste RaphaĂ«l Friedeberg dit ne plus rien attendre de la politique parlementaire et adopte des positions anarchistes. Il dĂ©mĂ©nage Ă  Ascona en 1904 et y vit jusqu'Ă  la fin de ses jours[17]. Il devient le mĂ©decin du Monte VeritĂ  et d'une partie de la population dĂ©munie d'Ascona sans rĂ©clamer de salaire pour ses services[18]. Il attire aussi des personnages perturbĂ©s : le mĂ©decin psychanalyste Otto Gross y sème la zizanie Ă  chacun de ses sĂ©jours et aide en 1906 son amie et patiente Lotte Hatemmer Ă  se suicider, en lui procurant du poison[19]. Il est Ă©galement soupçonnĂ© d'avoir aidĂ© Ă  mourir Sophie Benz, peintre et anarchiste, retrouvĂ©e morte d'une overdose de cocaĂŻne en 1911[20].

Danse moderne puis occultisme

En 1913, Rudolf Laban, qui a entendu parler des cures végétariennes des rives du lac Majeur, arrive au Monte Verità avec l'intention d'y fonder une école d'art de vivre. Il dispense des cours d'été de 1913 à 1919 dans lesquels les élèves dansent au contact de la nature, jardinent et cousent leurs propres vêtements. Les cours de danse ont lieu à l'extérieur, sans chaussures et parfois nu afin de sentir la terre et le vent[21]. Laban se différencie de l'héritage de Jacques-Dalcroze en souhaitant séparer la danse de la musique. La présence de Rudolf Laban attire de nombreuses personnalités de la danse moderne dont Suzanne Perrottet, Miaja Lederer, Mary Wigman, Dussia Bereska, Katja Wulff, Sophie Täuber et Charlotte Bara. Lors de l'été 1913, Mary Wigman y invente sa fameuse danse de la sorcière (Hexentanz).Jacques-Dalcroze a notamment séjourné au Monte Verità en 1909[21].

En 1917, à l'instigation d'Ida Hofmann, l'occultiste Theodor Reuss, maître de l'Ordo Templi Orientis, organise un ensemble de conférences couvrant de nombreux thèmes tels que les sociétés sans nationalisme, les droits des femmes, la mystique de la franc-maçonnerie, la danse en tant qu'art, les rituels et la religion[22].

Départ des pionniers, arrivée d'Eduard von der Heydt

HĂ´tel moderniste par Emil Fahrenkamp.

En raison de difficultés financières, Henri Oedenkoven avec une nouvelle compagne et aussi avec Ida émigrent au Brésil en 1920. Ida Hofmann y meurt en 1926[23]. De 1923 à 1926, le site du Monte Verità est géré comme un hôtel par les artistes Werner Ackermann, Max Bethke et Hugo Wilkens, jusqu'à son acquisition en 1926 par le Baron Eduard von der Heydt sur les recommandations de Marianne von Werefkin[24]. Le baron, ancien banquier de l’empereur Guillaume II, et le plus grand collectionneur d’art de son époque, s’installe dans la Casa Anatta (Maison de l'âme), construite en 1902 par H. Oedenkoven dans le style théosophique, qui va abriter sa collection d’art[23].

L'année suivante, un nouvel hôtel est construit par l'architecte appartenant au mouvement Bauhaus Emil Fahrenkamp. Grâce à l'hôtel, la colline retrouve sa réputation de lieu de cure bien que la végétarisme ait été remplacé par la gastronomie. On y pratique entre autres le tennis, le yoga, la musique, la danse et la méditation[25]. En 1928, le Teatro San Materno est construit par l'architecte Carl Weidemeyer qui a construit plusieurs maisons particulières dans la région[26].

Eduard von der Heydt accepte de céder son terrain au canton du Tessin, à condition qu'elle continue de maintenir sa tradition de centre culturel. Von Heydt décédant en 1964, le site devient alors la propriété du canton du Tessin[27]. Depuis 1989, une partie des installations présente sur la colline est gérée par la fondation Monte Verità, co-établie par le Canton du Tessin et l'ETHZ[28].

Installations

Le Monte VeritĂ  hĂ©berge actuellement la salle de confĂ©rence Centro Stefano Franscini de l'ETH de Zurich, ainsi qu'un musĂ©e composĂ© de trois bâtiments : la Casa Anatta, un bâtiment au toit plat et en bois qui fut le quartier gĂ©nĂ©ral des vĂ©gĂ©tariens de la colonie et qui abrite aujourd'hui une exposition retraçant l'Histoire du site ; la Casa de Selma, un petit bâtiment qui fut utilisĂ© pour hĂ©berger les adeptes du bain de soleil du Sanatorium ; et un bâtiment hĂ©bergeant la peinture panoramique The Clear World of the Blessed, d'Elisar von Kupffer. La colline est Ă©galement agrĂ©mentĂ©e d'un jardin de thĂ© et d'une maison de thĂ© japonaise[29].

Personnalités liées

RĂ©sidents

HĂ´tes

Dans la culture

DaphnĂ© du Maurier a donnĂ© une version romancĂ©e de la colonie du Monte VeritĂ  dans une brève nouvelle intitulĂ©e « Monte VeritĂ  », publiĂ©e dans Le pommier en 1952[30], rĂ©Ă©ditĂ©e en 2012 dans le livre intitulĂ© Des Oiseaux et d'Autres Histoires (Ă©d. Magnard). Le roman d'A. S. Byatt Le Livre des Enfants, paru en 2009 (Flammarion 2011) mentionne la colonie, tout comme le roman Ă©pistolaire (1996) Night Letters de Robert Dessaix (trad. française, Night Letters: Lettres de Venise, Le Reflet, 2001).

Le Monte VeritĂ  est le théâtre de moments très forts dans la trilogie intitulĂ©e Suffrajitsu: Mrs. Pankhurst's Amazons (en), un roman graphique paru en 2015.

En 2016, le peintre Axel Sanson intitule l'un de ses tableaux La Danse suisse ou Monte VeritĂ , en hommage Ă  la colline[31].

En 2021, le cinéaste suisse Stefan Jäger (de) réalise Monte Verità L'ivresse de la liberté (de), un film qui montre ce que fut au début du XXe siècle (l'histoire se passe en 1906) la colonie libertaire qui y vivait et combien le mouvement a marqué l'histoire de la contre-culture mondiale[32].

Notes et rĂ©fĂ©rences 

  1. Visualisation sur Swisstopo.
  2. Landmann 1979, p. 7.
  3. Dan Dailey, « Wandervogel - FAQ », sur wandervogel.com (consulté le ).
  4. (en) Karl Kerenyi, Athene, Virgin and mother in Greek Religion, Woodstock, Spring Publications, , 104 p. (ISBN 978-0-88214-209-8)
  5. Kaj Noschis, Monte Verità : Ascona et le génie du lieu, Lausanne, Presses polytechniques et universitaires romandes, , 142 p. (ISBN 978-2-88074-909-5, lire en ligne), p.21-23
  6. (it) « Collegio Papio - Presentazione della scuola e della sua storia » (consulté le )
  7. Kaj Noschis, Monte VeritĂ  : Ascona et le GĂ©nie du lieu, Lausanne, Presses polytechniques et universitaires romandes, , 142 p. (ISBN 978-2-88074-909-5, lire en ligne), p. 24-25
  8. Kaj Noschis, Monte Verità : Ascona et le génie du lieu, Lausanne, Presses polytechniques et universitaires romandes, , 142 p. (ISBN 978-2-88074-909-5, lire en ligne), p. 33-35
  9. « Quatre expériences de retour à la nature. Épisode 2 : Monte Verità, une réforme de la vie sur la montagne », sur franceculture.fr,
  10. Landmann 1979, p. 13-20
  11. Colin Ward, « WALTER SEGAL - Community Architect », Diggers and Dreamers: A Directory of Alternative Living (consulté le )
  12. 30 septembre 2020, « Vivre d'amour et d'eau fraiche ? », sur liberation.fr, agnès giard
  13. Kaj Noschis, Monte Verità : Ascona et le génie du lieu, Lausanne, Presses polytechniques et universitaires romandes, , 142 p. (ISBN 978-2-88074-909-5, lire en ligne), p.37
  14. Kaj Noschis, Monte Verità : Ascona et le génie du lieu, Lausanne, Presses polytechniques et universitaires romandes, , 142 p. (ISBN 978-2-88074-909-5, lire en ligne), p.43
  15. Kaj Noschis, Monte Verità : Ascona et le génie du lieu, Lausanne, Presses polytechniques et universitaires romandes, , 142 p. (ISBN 978-2-88074-909-5, lire en ligne), p.45
  16. Nadia Choucha, Surrealism and the Occult, Mandrake, , p. 39
  17. Landmann 1979, p. 59-60
  18. Kaj Noschis, Monte Verità : Ascona et le génie du lieu, Lausanne, Presses polytechniques et universitaires romandes, , 142 p. (ISBN 978-2-88074-909-5, lire en ligne), p.26-27
  19. (en) David Holbrook, Where D.H. Lawrence was wrong about woman, Bucknell University Press, 1992, p. 244, extrait en ligne
  20. Didier Péron, « Magique montagne », sur liberation.fr,
  21. Kaj Noschis, Monte Verità : Ascona et le génie du lieu, Lausanne, Presses polytechniques et universitaires romandes, , 142 p. (ISBN 978-2-88074-909-5, lire en ligne), p.91-92
  22. Landmann 1979, p. 144-146
  23. Fantastiska Stopp: les hippies Fin-de-Siècle sur le Monte Verità
  24. « Eduart von der Heydt » (consulté le )
  25. Kaj Noschis, Monte Verità : Ascona et le génie du lieu, Lausanne, Presses polytechniques et universitaires romandes, , 142 p. (ISBN 978-2-88074-909-5, lire en ligne), p.110
  26. (it) « Teatro san materno », sur teatrosanmaterno.ch (consulté le )
  27. (it) « Chi siamo », sur monteverita.org (consulté le )
  28. (it) « Chi siamo », sur monteverita.org (consulté le )
  29. (it) « Complesso museale e museo Monte Verità Ascona », sur monteverita.org (consulté le )
  30. (en) Sadie Stein, « Fear of Heights », sur theparisreview.org/blog, (consulté le )
  31. Catherine Malaval, Axel Sanson. Una persistente fortuna, Paris, La nouvelle école française, (ISBN 979-1-097-32000-3), p. 49.
  32. « Monte Verità, le film qui raconte la préhistoire du mouvement hippie », sur rts.ch, (consulté le )

Voir aussi

Bibliographie

  • (en) Martin Green, Mountain of Truth : The Counterculture Begins : Ascona, 1900 - 1920, University Press of New England, .
  • (de) Robert Landmann, Ascona : Monte VeritĂ , Ullstein, (ISBN 3-548-34013-X).
  • (it),(en), (de) Museo Monte VeritĂ , « Monte VeritĂ : "il luogo dove la nostra fronte sfiora il cielo…" » (Histoire de la colonie), [lire en ligne (page consultĂ©e le 15 aoĂ»t 2022)].
  • Kaj Noschis, Monte VeritĂ  : Ascona et le gĂ©nie du lieu, Lausanne, Presses polytechniques et universitaires romandes, 2011 142 p. (ISBN 978-2-880-74909-5)
  • (it) Edgardo Franzosini, Sul Monte VeritĂ , Il Saggiatore, Milan, 2014 (ISBN 978-8-842-81951-6).
  • (de) Harald Szeemann, Monte VeritĂ . Die BrĂĽste der Wahrheit, Edition Electa, Milan, 1980.
  • (it) Claudia Lafranchi, Andreas Schwab, Senso della vita e bagni di sole, Fondazione Monte VeritĂ , Locarno, 2001.
  • StĂ©phane François, « Grandeur et dĂ©cadence du Monte VeritĂ , une utopie concrĂ©tisĂ©e » Accès limitĂ©, sur retronews.fr, (consultĂ© le )

Filmographie

  • Henry Colomer, Monte VeritĂ  : l'utopie d'un nouvel âge, Paris, AMIP, 1996.

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