Else Lasker-Schüler
Else Lasker-Schüler (née Elisabeth Schüler le à Elberfeld, aujourd'hui Wuppertal, et morte le à Jérusalem) est une poétesse et dessinatrice juive allemande. Elle est l'une des représentantes de l'avant-garde du modernisme et de l'expressionnisme.
Naissance | |
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Décès |
(à 75 ans) Jérusalem |
Sépulture | |
Nom de naissance |
Elisabeth Schüler |
Nationalités | |
Activités | |
Conjoints |
Herwarth Walden (de à ) Bertold Lasker |
Parentèle |
Rosa Zifferer (d) (cousine) |
Site web | |
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Distinction |
Prix Kleist () |
Biographie
Enfance et jeunesse
Elisabeth Schüler naît, le , à Elberfeld, un quartier de la ville actuelle de Wuppertal. Elle est la plus jeune des six enfants de Jeanette Schüler (née Kissing) et d'Aaron Schüler, un banquier juif. Elle grandit dans le quartier de Brill à Wuppertal.
Sa mère est une figure centrale de son œuvre poétique, et son père sert de modèle au personnage principal de sa pièce de théâtre Die Wupper.
Elle est considérée comme l'enfant prodige de sa famille durant toute son enfance, puisqu'elle sait déjà lire et écrire dès l'âge de quatre ans. En 1880, elle entre au Lyceum West an der Aue.
Alors qu'elle a 13 ans, Paul, son frère préféré, meurt. Sa mère, en 1890, puis son père en 1897, meurent. Évoquant la mort de sa mère, Schüler parle d'une « expulsion du paradis ».
Mariages
Après avoir abandonné ses études à l'école pour suivre des cours privés au domicile de ses parents, elle se marie en 1894 au docteur Jonathan Bertold Lasker, l'un des frères aînés du champion du monde d'échecs et mathématicien Emanuel Lasker, et déménage à Berlin. Elle y travaille dans le cadre de sa formation de dessinatrice.
Son fils Paul naît le ; c'est également l'année de publication de ses premiers poèmes. En 1902 suit la publication de Styx.
Le , Schüler divorce de son mari Berthold Lasker, pour épouser le suivant l'écrivain Georg Lewin, également connu sous le pseudonyme Herwarth Walden, et qui lui donne le prénom d'Else.
Deuxième divorce
Else Lasker-Schüler divorce d'avec Herwarth Walden en 1910. Ne disposant pas de revenus propres, elle vit alors grâce au soutien financier de ses amis, notamment Karl Kraus ou le philanthrope suisse Sylvain Guggenheim[1]. En 1912, elle rencontre Gottfried Benn, il en résulte une amitié intense, qui se manifeste dans son œuvre littéraire par un grand nombre de poèmes d'amour dédiés à Gottfried Benn.
En 1927, la mort de son fils plonge Lasker-Schüler dans une profonde crise.
Émigration et exil
Bien que la poétesse ait été récompensée en 1932 par le prix Kleist, elle émigre, le , vers Zurich, devant la menace que représente la montée du national-socialisme pour sa vie, et tombe malgré tout sous l'interdiction de travailler là-bas. La police communale et cantonale des étrangers n'autorise que des séjours de courte durée, ce qui entraîne d'incessants changements de lieu de vie[2]. Elle entreprend deux voyages depuis Zurich vers la Palestine en 1934 et 1937.
En 1938, elle perd la nationalité allemande et devient apatride[3]. En 1939, elle voyage pour la troisième fois en Palestine. Le déclenchement de la Seconde Guerre mondiale l'empêche de revenir en Suisse. En outre, les autorités suisses lui refusent un visa de retour.
Elle tombe gravement malade en 1944 et à la suite d'une attaque cardiaque le , Else Lasker-Schüler meurt le . Elle est enterrée au cimetière juif du mont des Oliviers à Jérusalem.
Werner Kraft inscrit dans son journal intime à cette date du , le début du poème Gebet de Lasker-Schüler.
La sculpture Ange pour Jérusalem d'Horst Meister, dans la forêt d'Aminadav à côté du mémorial Kennedy, est accompagnée de ces mêmes vers.
Publications
Else Lasker-Schüler a produit une importante œuvre poétique, trois pièces de théâtres, des lettres, de nombreux dessins. De son vivant, ses poèmes ont été publiés dans plusieurs revues, Der Sturm ou Die Fackel de Karl Kraus, et dans des volumes illustrés et présentés par elle-même, dont :
Poésies
- Styx (1902)
- Der siebente Tag (1905)
- Meine Wunder (1911)
- Hebräische Balladen (1913)
- Gesammelte Gedichte (1917)
- Mein blaues Klavier (1943)
Théâtre
- Die Wupper (1909), drame en cinq actes
Œuvres en français
- Mon cœur, Maren Sell, 1994
- Le Malik, une histoire d'empereur, traduit de l'allemand par Geneviève Capgras et Silke Hass, Fourbis, 1995
- Mon piano bleu, traduit de l'allemand par Jean-Yves Masson et Annick Yaiche, Fourbis, 1995
- Else Lasker-Schüler (trad. Raphaëlle Gitlis), Quelques feuillets du journal de Zürich : pot pourri, Genève, Héros-Limite, , 64 p. (ISBN 978-2-940358-80-9)
- Viens à moi dans la nuit, traduit de l'allemand par Raoul de Varax, Orizons, 2015
- Secrètement, à la nuit (Senna Hoy, in Heimlich zur Nacht), trad. de l'allemand par Eva Antonnikov, Éditions Héros-Limite, 2011, lire en ligne.
Adaptations de ses œuvres
Au cinéma ou à la télévision
- 1979 : le film “Ich räume auf” (Je mets de l'ordre), tiré de l’écrit polémique homonyme de la poétesse. Avec Gisela Stein dans le rôle d’Else Lasker-Schüler. Production : WDR. Réalisation : Georg Brintrup[4].
Bibliographie
- Franz Baumer: Else Lasker-Schüler. Édition Colloquium, Berlin 1998, (ISBN 3-89166-982-8)
- Sigrid Bauschinger: Else Lasker-Schüler. Biographie Wallstein-Verlag, Göttingen 2004, (ISBN 3-89244-440-4)
- Walter Fähnders: Else Lasker-Schüler und „Senna Hoy“. dans : Sarah Kirsch, Jürgen Serke, Hajo Jahn (Hrsg.) : Meine Träume fallen in die Welt. Ein Else-Lasker-Schüler-Almanach. Hammer, Wuppertal 1995, (ISBN 3-87294-690-0), p. 55-77
- Iris Hermann: Raum – Körper – Schrift. Mythopoetische Verfahrensweisen in der Prosa Else Lasker-Schülers. Igel-Verlag, Paderborn 1997, (ISBN 3-89621-047-5)
- Jakob Hessing: Else Lasker-Schüler. Biographie einer deutsch-jüdischen Dichterin. von Loeper, Karlsruhe 1985, (ISBN 3-88652-100-1)
- Erika Klüsener: Else Lasker-Schüler. In Selbstzeugnissen und Bilddokumenten. Rowohlt, Reinbek 1980, (ISBN 3-499-50283-6)
- Erika Klüsener/Friedrich Pfäfflin: Else Lasker-Schüler 1869 - 1945. 3. Auflage. Deutsche Schillergesellschaft, Marbach 1997, (ISBN 3-929146-26-6)
- Margarete Kupper: Nachwort zu „IchundIch“. in: Else Lasker-Schüler: Die Wupper und andere Dramen, dtv, Munich 1986, (ISBN 3-423-10647-6)
- Ulrike Schrader (Hrsg.): „Niemand hat mich wiedererkannt...“ ELS in Wuppertal. Trägerverein Begegnungsstätte Alte Synagoge, Wuppertal 2003
- en français
- Caroline Tudyka : L'Exil d'Else Lasker-Schüler, Édition L'Harmattan, Paris, 2001
Articles connexes
- Charlotte Salomon (1917-1943)
Références
- (de) Cet article est partiellement ou en totalité issu de l’article de Wikipédia en allemand intitulé « Else Lasker-Schüler » (voir la liste des auteurs).
- (de) Lentos Kunstmuseum Linz, Ida Maly Zwischen den Stilen : Saalheft, Lentos Kunstmuseum Linz (lire en ligne)
- Ces procédures sont retracées de façon très précise dans l'ouvrage de Klüsener et Pfäfflin.
- Klüsener et Pfäfflin, page 295
- Internet Movie Database
Liens externes
- (de) Site officiel
- Ressources relatives aux beaux-arts :
- Delarge
- Musée d'Orsay
- SIKART
- (de + en) Artists of the World Online
- (en + de) Collection de peintures de l'État de Bavière
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- Ressource relative à la littérature :
- Ressource relative à la recherche :
- Ressource relative à l'audiovisuel :
- (en) IMDb
- Notices dans des dictionnaires ou encyclopédies généralistes :
- Article Else Lasker-Schüler sur l'Encyclopædia universalis
- Article « Else Lasker-Schüler, La clocharde céleste » sur Esprits nomades par Gil Pressnitzer et poèmes
- Article « Else Lasker Schüler, la tragique : une étoile à Weimar » par Jean-Michel Palmier et poèmes (les mêmes)
- Article « Étrangère parmi les siens, Else Lasker-Schüler à Jérusalem » par Benoît Pivert
- Mise en musique de "Mein blaues Klavier"