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Monacia-d'Aullène

Monacia-d'Aullène [mɔnatʃ(j)a dolɛn] est une commune française située dans la circonscription départementale de la Corse-du-Sud et le territoire de la collectivité de Corse. Elle appartient à l'ancienne piève de Freto.

Monacia-d'Aullène
Monacia-d'Aullène
Vue vers le village et la montagne de Cagna.
Administration
Pays Drapeau de la France France
Collectivité territoriale unique Corse
Circonscription départementale Corse-du-Sud
Arrondissement Sartène
Intercommunalité Sud Corse
Maire
Mandat
Marc Luciani
2020-2026
Code postal 20171
Code commune 2A163
Démographie
Gentilé Monaciacci
Population
municipale
559 hab. (2020 en augmentation de 10,47 % par rapport à 2014)
Densité 14 hab./km2
Géographie
Coordonnées 41° 30′ 52″ nord, 9° 00′ 44″ est
Altitude 120 m
Min. 0 m
Max. 1 188 m
Superficie 39,85 km2
Type Commune rurale et littorale
Aire d'attraction Porto-Vecchio
(commune de la couronne)
Élections
Départementales Grand Sud
Localisation
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Monacia-d'Aullène
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Monacia-d'Aullène

    Géographie

    Monacia est située dans le Freto dont elle constitue l'extrémité occidentale. La commune est limitrophe de Sartène au nord-ouest et de Pianottoli-Caldarello au sud-est.

    Urbanisme

    Typologie

    Monacia-d'Aullène est une commune rurale, car elle fait partie des communes peu ou très peu denses, au sens de la grille communale de densité de l'Insee[Note 1] - [1] - [2] - [3].

    Par ailleurs la commune fait partie de l'aire d'attraction de Porto-Vecchio, dont elle est une commune de la couronne[Note 2]. Cette aire, qui regroupe 10 communes, est catégorisée dans les aires de moins de 50 000 habitants[4] - [5].

    La commune, bordée par la mer Méditerranée, est également une commune littorale au sens de la loi du , dite loi littoral[6]. Des dispositions spécifiques d’urbanisme s’y appliquent dès lors afin de préserver les espaces naturels, les sites, les paysages et l’équilibre écologique du littoral, comme par exemple le principe d'inconstructibilité, en dehors des espaces urbanisés, sur la bande littorale des 100 mètres, ou plus si le plan local d’urbanisme le prévoit[7] - [8].

    Occupation des sols

    Carte en couleurs présentant l'occupation des sols.
    Carte de l'occupation des sols de la commune en 2018 (CLC).

    L'occupation des sols de la commune, telle qu'elle ressort de la base de données européenne d’occupation biophysique des sols Corine Land Cover (CLC), est marquée par l'importance des forêts et milieux semi-naturels (93,6 % en 2018), une proportion identique à celle de 1990 (93,6 %). La répartition détaillée en 2018 est la suivante : milieux à végétation arbustive et/ou herbacée (67,6 %), espaces ouverts, sans ou avec peu de végétation (19,1 %), forêts (6,9 %), zones agricoles hétérogènes (5,2 %), zones urbanisées (1,2 %), eaux maritimes (0,1 %)[9].

    L'IGN met par ailleurs à disposition un outil en ligne permettant de comparer l’évolution dans le temps de l’occupation des sols de la commune (ou de territoires à des échelles différentes). Plusieurs époques sont accessibles sous forme de cartes ou photos aériennes : la carte de Cassini (XVIIIe siècle), la carte d'état-major (1820-1866) et la période actuelle (1950 à aujourd'hui)[10].

    Communes limitrophes

    Hydrographie

    La commune comprend deux rivières le Spartano et la Cioccia. au sud de la commune et le ruisseau de la Balatese au hameau de Giannuccio orienté vers la vallée de l'Ortolo

    Climat

    La ville possède un climat méditerranéen. L'ensoleillement moyen annuel est de 2 715 heures.

    Mois Jan. Fév. Mars Avril Mai Juin Jui. Août Sep. Oct. Nov. Déc.
    Température minimale moyenne (°C) 5.4 8.1 5.6 9.7 11.0 14.2 15.4 14.5 14.2 11.3 8.4 4.2
    Température maximale moyenne (°C) 15.2 15.9 16.2 21.0 22.5 28.3 32.6 31.5 28.5 23.4 18.9 16.8
    Ensoleillement (h) 118.4 135.5 159.3 210.5 277.1 301.5 381.1 358.4 254.9 204.7 145.6 168.1
    Précipitations (mm) 53.9 116.4 72.4 9.6 24.8 14.9 9.3 2.0 43.4 42.2 48.1 158.6

    Source : Météo France - Stations météo de figari

    Histoire

    C’est dans la seconde moitié du XVIIIe siècle que le hameau de Monacia s’installe et se développe. Sur le plan terrier, 20 maisons y figurent. Elles sont construites en dur et presque toutes sur le même modèle. Il s’agit de maisons d’agriculteurs, avec un rez-de-chaussée pour entreposer les récoltes et les outils. L’habitat se situe au premier étage et est surmonté d’un grenier[11]. Le village se développe au XIXe siècle, toujours rattaché à la commune mère d'Aullène. La plupart des maisons sont simples, ce sont celles de bergers ou d'agriculteurs, à l'exception de la grande demeure des Lanfranchi[12], famille de Sgiò d'Aullène dont la maison, longtemps abandonnée et surnommée la Caserne, est devenue la mairie de Monacia d'Aullène[13].

    L’équilibre agro-pastoral des communautés de l’Alta Rocca, basé sur la transhumance, reposait sur une règle simple : les propriétés privées, étaient clôturées par des murs en pierres sèches, elles appartiennent pour la plupart aux Sgiò. Tout ce qui n’était pas clos appartenait à l’ensemble de la communauté quelle qu'en soit la condition.

    Cette règle, appliquée dans toute l’île, était inscrite au chapitre XXXIX des Statuts civils et criminels de la Corse, qui déclare que toutes les terres non clôturées, aparta, où personne ne peut prouver un droit de propriété, sont communes à tous ceux qui habitent sur le territoire de la communauté. Les habitudes communautaires qui régissaient l'équilibre agro-pastoral de la Corse étaient telles que des étendues considérables de biens communaux, laissées à la disposition des particuliers pour le pacage des animaux, ne rapportaient rien aux communes. Les autorités insulaires voyaient « dans l'archaïsme communautaire un frein au progrès et à la civilisation. » Dès 1791, la Constituante s'attaqua à la vaine pâture et pris des mesures pour encourager la vente des biens communaux.

    Vers 1820, le préfet Lantivy, décida de mettre les terres aparta, en valeur et d'en faire des propriétés privées. Il multiplia les encouragements et les mesures pour que les biens communaux soient partagés entre les particuliers. La « plage » de Monaccia avait 98 % superficie de bien communaux. Ils appartenaient aux communautés d'Aullène et de Zerubia. En 1810, les deux communes décidèrent de mettre fin à l'indivision et chacune reçut son propre territoire. En 1827, suivant les incitations du préfet Lantivy, chacune d'elles procéda au partage d'une partie importante des communaux. Lorsque Monacia se détacha d’Aullène, en 1864, pour devenir une commune, les terres indivises furent d'abord gérées en commun, puis, par suite de tensions, partagées définitivement. Il se produisit, ainsi, en plusieurs points de la Corse du Sud, une véritable mutation.

    Les bergers des propriétaires d’Aullène et de l’Alta Rocca, qui depuis des temps immémoriaux montaient au printemps leur troupeau sur le plateau du Coscione, puis descendaient à la « plage », pour y passer l'hiver, lassés par cette dure et fastidieuse transhumance, peu à peu, se détachèrent du Coscione où ils vivaient inconfortablement, pour s'installer définitivement à Monacia. Ils y furent encouragés, par des mesures législatives, destinées à favoriser le développement de la propriété privée, en particulier par le partage des biens communaux. Il se passa exactement la même chose entre Serra et Sotta.

    Se détachant du Coscione, les bergers, pour faire paître les bêtes et aussi pour se protéger du paludisme, durent inventer une autre transhumance. Non plus une transhumance inverse, de la montagne à la plaine, mais une transhumance classique, comme sur le continent, de la plaine à la montagne.

    Les bergers originaires d'Aullène, installés dans la région de Monaccia, quittèrent petit à petit Aullène  et ainsi prit naissance le hameau forestier de Gianuccio.

    La commune est passée du statut de hameau d'Aullène à celui de village indépendant en 1864 par un décret impérial du 30 mars 1864 . Cette séparation est due à un différend lié aux partages de terres ; sous le Second Empire, ce différend s'accentua pour des motifs politiques.

    Le cordon ombilical ne fut pas complètement coupé, puisque la commune de Monaccia d’Aullène fut rattachées au canton de Serra di Scopamène.

    Cela créa une situation tout à fait exceptionnelle, le canton de Serra di Scopamene fut constitué de trois parties :

    • Ÿ  la région montagneuse avec les villages d’Aullène, Quenza, Serra, Sorbollano, Zerubia,
    • Ÿ  la « plage » de San Martino avec la commune de Sotta enclavée entre les cantons de Bonifacio, de Porto-Vecchio et de Lévie,
    • Ÿ  la « plage » de Monaccia avec les communes de Caldarello et de Monaccia d’Aullène enclavée entre les cantons de Bonifacio, de Lévie et de Sartène.

    Les deux enclaves étaient distantes d’environ soixante kilomètres de la montage et de quinze kilomètres entre elles. Il fallut attendre 1976 pour que l’autonomie administrative soit totale. Cette année là furent constitués :

    • Ÿ  le canton de Tallano-Scopamène, avec les communes d’Aullène, Cargiaca, Loretto, Quenza, Sainte-Lucie de Tallano, Serra, Sorbollano Zerubia et Zonza,
    • Ÿ  le canton des « plages », avec les communes de Caldarello, de Figari, de Monaccia d’Aullène et de Sotta[14].

    En 2010, 464 habitants permanents sont répertoriés à Monacia-d'Aullène, et 182 à Aullène[15].

    Les chiffres de la population peuvent quintupler, ou plus encore, lorsque les Corses dits « de la diaspora » viennent passer les vacances d'été au village.

    Toponymie

    La tradition orale donne pour origine du nom Monacia, les rochers figurant des moines, îlots situés en face de la commune et abritant autrefois des phoques moines.

    Politique et administration

    Liste des maires successifs
    Période Identité Étiquette Qualité
    1864 1869 Natali Jean
    1870 1877 Benedetti Angelin
    1878 1900 Maestratti
    1901 1919 Lucchini Cecchino
    1920 1943 Tomasini Henri
    1944 1959 Don Toussaint Lucchini
    1959 1983 Jean Tafani
    1983 2006 Michel Benedetti
    2006 En cours Marc Eugène Luciani UMP-LR Médecin
    Les données manquantes sont à compléter.

    Démographie

    L'évolution du nombre d'habitants est connue à travers les recensements de la population effectués dans la commune depuis 1866. Pour les communes de moins de 10 000 habitants, une enquête de recensement portant sur toute la population est réalisée tous les cinq ans, les populations légales des années intermédiaires étant quant à elles estimées par interpolation ou extrapolation[16]. Pour la commune, le premier recensement exhaustif entrant dans le cadre du nouveau dispositif a été réalisé en 2005[17].

    En 2020, la commune comptait 559 habitants[Note 3], en augmentation de 10,47 % par rapport à 2014 (Corse-du-Sud : +6,04 %, France hors Mayotte : +1,9 %).

    Évolution de la population [ modifier ]
    1866 1872 1876 1881 1886 1891 1896 1901 1906
    8508708988671 0011 2001 1311 3091 350
    1911 1921 1926 1931 1936 1946 1954 1962 1968
    1 2001 1241 1611 3791 2701 2551 100342325
    1975 1982 1990 1999 2005 2006 2010 2015 2020
    353421412396476483464525559
    De 1962 à 1999 : population sans doubles comptes ; pour les dates suivantes : population municipale.
    (Sources : Ldh/EHESS/Cassini jusqu'en 1999[18] puis Insee à partir de 2006[19].)
    Histogramme de l'évolution démographique

    Lieux et monuments

    La côte environnant la tour génoise d'Olmeto. En arrière-plan, la montagne de Cagna.
    La tour d'Olmetu, vue depuis a punta di caniscione
    Panorama de la tour d'Olmetu d'est en ouest

    Patrimoine pastoral et agricole

    A punta di Caniscione, vue vers l'Ouest

    La commune possède depuis 2012 un sentier du patrimoine labellisé qui permet de découvrir le patrimoine et témoigne des activités agricoles passées. Ce sentier présente des vestiges d'un moulin et des abris sous roche (oriu, pluriel orii). Les orii s’implantent dans des abris souvent utilisés depuis la préhistoire. Tour à tour habitats ou sépultures, abris de transhumances hivernales, entrepôts agricoles abris à cochons, agneaux ou cabris, refuge des bandits puis des résistants.

    Panorama de la plage du mucchju biancu; à gauche, a punta di u mucchju biancu.

    Patrimoine naturel

    La commune dispose d'un accès privilégié à l'Uomo di Cagna, montagne granitique surplombant le Sud de la Corse. Ce massif comporte une sapinière

    Seconde plage sans nom, au lieu-dit « Furnellu »

    Personnalités liées à la commune

    • François Santoni, homme politique, assassiné dans la commune le .
    • Grégory Santarelli, né le , Grand Concierge de Palaces, membre Numéro 1-3021 de l'Association Internationale des « Clefs d'Or ».
    • Simon Dary, né le à Monaccia-d'Aullène et mort en 1978, poète et écrivain.
    • Mairie de Monacia d'Aullène, ancienne demeure des Lanfranchi, surnommée pendant une période « la caserne. »
      Étienne Lanfranchi, fils de Don Lanfranco Lanfranchi, petit-fils de Jean Ange Lanfranchi et Marie Colombe, née Lanfranchi; faute d’intérêt de ses héritiers de Viggianello et Monacia d’Aullène, la commune a pu mener à bien une procédure en abandon et réaffecter la demeure Lanfranchi en mairie et logements sociaux.

    Notes et références

    Notes

    1. Selon le zonage des communes rurales et urbaines publié en novembre 2020, en application de la nouvelle définition de la ruralité validée le en comité interministériel des ruralités.
    2. La notion d'aire d'attraction des villes a remplacé en octobre 2020 l'ancienne notion d'aire urbaine, pour permettre des comparaisons cohérentes avec les autres pays de l'Union européenne.
    3. Population municipale légale en vigueur au 1er janvier 2023, millésimée 2020, définie dans les limites territoriales en vigueur au 1er janvier 2022, date de référence statistique : 1er janvier 2020.

    Références

    1. « Typologie urbain / rural », sur www.observatoire-des-territoires.gouv.fr (consulté le ).
    2. « Commune rurale - définition », sur le site de l’Insee (consulté le ).
    3. « Comprendre la grille de densité », sur www.observatoire-des-territoires.gouv.fr (consulté le ).
    4. « Liste des communes composant l'aire d'attraction de Pleyben - Châteaulin », sur insee.fr (consulté le ).
    5. Marie-Pierre de Bellefon, Pascal Eusebio, Jocelyn Forest, Olivier Pégaz-Blanc et Raymond Warnod (Insee), « En France, neuf personnes sur dix vivent dans l’aire d’attraction d’une ville », sur insee.fr, (consulté le ).
    6. « Les communes soumises à la loi littoral. », sur www.observatoire-des-territoires.gouv.fr, (consulté le ).
    7. « La loi littoral », sur www.collectivites-locales.gouv.fr (consulté le ).
    8. « Loi relative à l’aménagement, la protection et la mise en valeur du littoral. », sur www.cohesion-territoires.gouv.fr (consulté le ).
    9. « CORINE Land Cover (CLC) - Répartition des superficies en 15 postes d'occupation des sols (métropole). », sur le site des données et études statistiques du ministère de la Transition écologique. (consulté le )
    10. IGN, « Évolution de l'occupation des sols de la commune sur cartes et photos aériennes anciennes. », sur remonterletemps.ign.fr (consulté le ). Pour comparer l'évolution entre deux dates, cliquer sur le bas de la ligne séparative verticale et la déplacer à droite ou à gauche. Pour comparer deux autres cartes, choisir les cartes dans les fenêtres en haut à gauche de l'écran.
    11. Ghjasippina Giannesini, « Commune de Monacia d'Aullène », (consulté le )
    12. Gouvernement français, « Arrêté de la préfecture de Corse du Sud, no 2009-0470, demeure Lanfranchi, en date 14 mai 2009 pp 26-29 » », (consulté le )
    13. Sandrine Ordan, « La "caserne" n’a pas encore livré tous ses secrets », Corse Matin,‎
    14. Jean Rocca Serra, « Serra di Scopamène, commune mère de Sotta, commune fille », sur cities.reseaudesvilles.fr, (consulté en )
    15. Insee, Populations légales 2010, population municipale de la commune de Monacia-d'Aullène et population municipale de la commune d'Aullène. Consulté le 1er octobre 2013.
    16. L'organisation du recensement, sur insee.fr.
    17. Calendrier départemental des recensements, sur insee.fr.
    18. Des villages de Cassini aux communes d'aujourd'hui sur le site de l'École des hautes études en sciences sociales.
    19. Fiches Insee - Populations légales de la commune pour les années 2006, 2007, 2008, 2009, 2010, 2011, 2012, 2013, 2014, 2015, 2016, 2017, 2018, 2019 et 2020.
    20. « Église paroissiale Saint-Nicolas », sur www.pop.culture.gouv.fr (consulté le )

    Voir aussi

    Articles connexes

    Liens externes

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