Michel Vallette d'Osia
Michel Vallette d'Osia, né le à Rennes et mort le à Annecy, est un officier français, principalement connu pour les responsabilités qu'il a exercées dans l'Armée française, en Indochine et en Algérie. Il a terminé sa carriÚre militaire comme colonel de réserve.
Michel Vallette d'Osia | ||
Michel Vallette d'Osia en 1949 | ||
Naissance | Grenoble (France) |
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DĂ©cĂšs | (Ă 83 ans) Annecy (France) |
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Origine | Français | |
Allégeance | France | |
Arme | Infanterie | |
Grade | Colonel | |
AnnĂ©es de service | 1944 â 1963 | |
Conflits | Seconde Guerre mondiale Indochine Crise du canal de Suez Guerre d'Algérie |
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Distinctions | Commandeur de la LĂ©gion d'honneur Commandeur de l'ordre national du MĂ©rite |
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Famille | Jean Vallette d'Osia | |
Une promotion de l'EMIA porte son nom (55e promotion).
Biographie
Jeunesse
Né en 1926, issu d'une lignée d'officiers, fils du général Jean Vallette d'Osia, aßné de huit enfants, il aura sept enfants et de trente-sept petits-enfants.
En septembre 1942, aprĂšs un baccalaurĂ©at de philosophie obtenu Ă lâĂąge de 16 ans, Michel Vallette dâOsia entre au PrytanĂ©e National Militaire, alors retranchĂ© Ă Valence dans une caserne. Son pĂšre, Jean Vallette dâOsia qui prĂ©pare dĂšs 1940 lâentrĂ©e en RĂ©sistance du 27e BCA, lui fait promettre de ne le rejoindre quâaprĂšs avoir passĂ© le concours de Saint-Cyr.
DĂ©but de carriĂšre
Au moment de la LibĂ©ration, il rejoint lâunitĂ© du chef de bataillon Yves Godard qui redevient le 27e BCA, pour participer Ă la bataille des Alpes[1]. Jeune engagĂ©, il y connait son baptĂȘme du feu.
En dĂ©cembre 1944, les laurĂ©ats du concours de Saint Cyr ayant rejoint des unitĂ©s combattantes sont convoquĂ©s Ă Cherchell. Il rejoint la promotion Rhin français, de dĂ©cembre 1944 Ă juin 1945 et devient aspirant. Il choisit alors de dĂ©laisser une carriĂšre de saint-cyrien pour celle dâofficier semi-direct ce qui lui Ă©vite 18 mois de formation Ă CoĂ«tquidan afin de rejoindre plus rapidement les unitĂ©s combattantes[2].
AffectĂ© au 13e BCA sur le dĂ©part pour lâAutriche, il devient chef de section, Ă la « Belle 2 » (2e Cie).
DĂ©but 1947, il nâest pas retenu pour rejoindre le capitaine Desserteaux qui prend le commandement dâune compagnie de renfort pour lâIndochine. Il rĂ©dige alors une demande de mutation pour les parachutistes. AcceptĂ©e, elle lui vaut de quitter son bataillon pour Pau oĂč il sera brevetĂ© parachutiste avant de rejoindre l'Ă©cole des troupes parachutistes[3].
1948-1950 : 1er SĂ©jour en Indochine
En mars 1948, Vallette dâOsia embarque Ă Marseille en direction de SaĂŻgon. Il est immĂ©diatement envoyĂ© Ă Cao-Bang oĂč il est parachutĂ© en renfort du 1er RCP.
En septembre 1949, il est affectĂ© Ă Son-La sous les ordres du capitaine Bigeard. Ce dernier dira de Michel Vallette dâOsia : « Sur le Song Ma, au sud Ă Muong Hung, j'ai eu la chance de recevoir le lieutenant Vallette d'Osia, fils de gĂ©nĂ©ral, solide comme un roc, toujours prĂȘt Ă en dĂ©coudre... Ă freiner plutĂŽt qu'Ă pousser»[4].
Commandant de compagnie Ă 24 ans, il est affectĂ© dans la rĂ©gion de Dien Bien Phu. Il y est chef militaire et administrateur civil. Il sâattache Ă connaitre aussi bien ses subordonnĂ©s que ses administrĂ©s en visitant les villages et en parcourant les sentiers. « Indochine, magnifique pays, aux paysages somptueux, de la baie dâAlong aux montagnes ThaĂŻs avec ses herbes Ă Ă©lĂ©phants et ses couchers de soleil extraordinaires : comme la plupart de mes camarades, jâai laissĂ© en Indo une partie de mes rĂȘves et me souviendrai de ces populations si attachantes jusquâau bout de mes jours. »[5]
1951-1953 : 2e séjour
De retour en France, le capitaine Vallette dâOsia commande la « belle 2 » du 13e BCA. Il nây restera que quelques mois et demande une nouvelle fois sa mutation pour lâIndochine.
Il est affectĂ©, en 1952, au 8e BCP comme officier renseignement. Il sâillustre dâemblĂ©e lors des combats sur la RC6. Puis il prend rapidement le commandement de la 16e compagnie Ă la tĂȘte de laquelle il sâillustre jusquâĂ son retour en mĂ©tropole et gagne une citation Ă lâordre de lâarmĂ©e au titre de sa compagnie faisant de la 16 du 8 la seule compagnie portant deux palmes Ă son fanion.
Il rentre de son second sĂ©jour en Indochine, plus jeune capitaine de France, au choix. Il est un des parachutistes comptant le plus de sauts opĂ©rationnels. Dix fois citĂ© au titre des thĂ©Ăątres d'opĂ©rations extĂ©rieures, dont deux fois Ă lâordre de lâarmĂ©e, il est chevalier de la lĂ©gion dâhonneur depuis son premier sĂ©jour. En Indochine, il aura Ă©tĂ© trois fois blessĂ©.
Expédition de Suez
De retour en mĂ©tropole, affectĂ© au 1er choc, il y prend pour la troisiĂšme fois le commandement dâune compagnie. Il devient ainsi pour quelques mois locataire de la citadelle de Collioure. En 1956, il rĂ©ussit le concours de lâĂ©cole dâĂ©tat-major. Ainsi il participe au montage puis Ă lâexpĂ©dition de Suez.
Guerre d'Algérie
Rapidement envoyĂ© en AlgĂ©rie, il s'y distingue par son sens de la manĆuvre Ă lâĂ©tat-major de la 10e DP. Il y commande la 2e compagnie du 14e RCP. Il revient dâAlgĂ©rie avec une nouvelle blessure et deux citations sur sa croix de la valeur militaire.
Fin de carriĂšre dâactive
AffectĂ© Ă lâĂ©cole polytechnique, il y commande une compagnie dâĂ©lĂšves. Admis Ă lâĂ©cole de guerre, il travaille notamment Ă la rĂ©daction de procĂ©dĂ©s de guerre contre-rĂ©volutionnaire. Ses rĂ©flexions sont reprises en partie par David Galula dans son ouvrage Contre-insurrection : thĂ©orie et pratique (ISBN 978-2-717-85509-8).
Il est embarquĂ© malgrĂ© lui dans la tourmente du putsch dâAlger, auquel il sâoppose car il voit bien depuis Paris oĂč il est en poste que ce combat Ă©minemment politique est perdu dâavance. Il dĂ©missionne Ă sa sortie de lâĂcole de guerre en 1963.
CarriÚre dans la réserve
AprĂšs lâamnistie gĂ©nĂ©rale, alors quâil a repris un emploi dans le bĂątiment et les travaux publics, il entre dans la rĂ©serve et effectue de multiples pĂ©riodes en Ă©tat-major et comme instructeur des Ă©lĂšves ORSEM.
Scoutisme
Durant son enfance, il a été éduqué dans le scoutisme.
Aide Ă lâĂglise en DĂ©tresse
Par ailleurs, il Ă©tait particuliĂšrement engagĂ© dans le combat en faveur des catholiques des anciens pays communistes par le biais de l'Aide Ă l'Ăglise en dĂ©tresse (AED) et la cause des chrĂ©tiens du Moyen Orient[6].
Vie de famille
Il meurt Ă 83 ans, Ă Annecy oĂč il est enterrĂ© le 29 septembre 2009..
Postérité
RĂ©compenses
Le colonel Michel Vallette dâOsia a reçu douze citations dont trois Ă l'ordre de l'armĂ©e.
Commandeur de la LĂ©gion d'honneur
Commandeur de l'ordre national du MĂ©rite
Croix de guerre des Théùtres d'opérations extérieurs (10 citations)
Croix de la Valeur militaire (2 citations)
Insigne des blessés militaires
Médaille commémorative des opérations de sécurité et de maintien de l'ordre
Médaille commémorative de la campagne d'Indochine
Médaille coloniale (avec agrafes "Indochine" "Algérie")
Sources
- « 72 sous-lieutenants ont rendu hommage au colonel savoyard Michel Valette dâOsia », sur www.ledauphine.com, (consultĂ© le )
- EO Page, « La promotion Colonel Vallette dâOsia », L'Epaulette, no 29,â , p. 29
- Theatrum Belli, « EMIA : La 55e promotion prend pour parrain le colonel Michel Vallette d'Osia (1926-2009) », sur Theatrum Belli, (consulté le )
- « Pour une parcelle de gloire - Recherche Google », sur www.google.fr (consulté le )
- « Le parrain de promotion », sur www.emia55.fr (consulté le )
- « NĂ©crologie », L'Est rĂ©publicain,â (lire en ligne)
- Philippe Chapleau, « La (petite) promotion "colonel Vallette dâOsia" de l'EMIA a fait sa rentrĂ©e », sur lignesdedefense.blogs.ouest-france.fr, (consultĂ© le )